The Great Conflicts 872-1071 - L'Empire romain : les armées tagmatiques
L'Empire romain d'Orient est aujourd'hui connu, du moins pour sa période médiévale, sous le nom « d'Empire byzantin ». Or, ce terme n'apparaît qu'au XVIème siècle et les Byzantins eux-mêmes ont toujours nommé leur état Basileía tôn Rhômaíôn, « Empire des Romains », et se considéraient comme des Rhomaioi, « Romains ». C'est pourquoi nous préférons adopter le terme d' « Empire romain d'Orient », plutôt que celui d' « Empire byzantin ».

Le mod The Great Conflicts est une conversion totale de Medieval II : Total War transposant le jeu durant la période 872 - 1071 et justement centré sur cet Empire romain d'Orient qui a su résister aux siècles et repousser de nombreuses invasions au cours de son histoire. L'armée romaine de l'époque était constituée de deux corps :
  • Les unités thématiques, des corps d'armée ayant fini par représenter des régions militaires puis administratives de l'Empire. Ce sont des soldats-paysans, qui prennent les armes en cas de besoin ou pour défendre leur thème (division administrative de l'Empire).
  • Les unités tagmatiques, l'armée professionnelle permanente de l'Empire, répondant uniquement à l'Empereur.
Dans cet aperçu, Mundus Bellicus est très fière de vous présenter la traduction française intégrale de l'aperçu des unités tagmatiques de l'Empire romain d'Orient dans le mod The Great Conflicts, issus de centaines d'heures de travail et de recherches de la part des membres de l'équipe du mod. Nul doute que le perfectionnisme et le soucis du respect historique de cette équipe transparaîtra à travers les descriptions et les images de cet aperçu. Bonne lecture !
Vous pouvez retrouver plus d'infos et d'autres aperçus du mod The Great Conflicts en vous rendant sur son sujet dédié sur notre forum.

~ L'EMPIRE ROMAIN ~
Unités tagmatiques


PROLOGUE

Si nous devions donner un titre à notre présentation des forces impériales (tagmatiques) de l'Empire romain médiéval, nous n'aurions d'autres choix que celui-ci : rien n'est certain. Alexandre le Grand était conscient qu'il n'avait aucun historien de la trempe d'Homère pour conter les détails de ses actes et de ses victoires, et les Empereurs romains du Moyen-Âge avaient exactement le même « problème ».
Ce problème est que ceux qui écrivirent ces « histoires », décrivant les événements de leur époque, n'ajoutaient aucun détail car :
  1. Il écrivaient pour leurs contemporains et aucun détail supplémentaire n'était nécessaire.
  2. Ils n'étaient rien de plus que des « écrivains d'histoires » et n'avaient pas l'expertise nécessaire pour décrire en détail ce qui aurait permit aux lecteurs de se représenter de manière complète les soldats de l'époque.
Nous n'avons en réalité que quelques écrits qui manquent de détails, mais les sources pour reconstituer ces guerres existent et ne sont rien de plus que les manuels militaires écrits par les militaires, à l'époque décrite dans le mod. Ces manuels sont :
  1. Leonis Imperatoris Tactica par l'Empereur Léon VI « le Sage ».
  2. Sylloge Tacticorum par un auteur anonyme.
  3. Praecepta Militaria par l'Empereur Nicéphore II Phocas.
  4. Taktika par Nicéphore Ouranos.
Ces manuels militaires sont des guides pour les officiers de terrain afin de déployer, entraîner, juger, équiper et utiliser les armées sous leur commandement. Grâce à ces scripts, nous avons suffisamment de détails sur la façon dont ces armées combattaient chaque type d'ennemi (différentes tactiques), comment elles entraînaient leurs soldats et chevaux, comment elles donnaient des ordres et équipaient leurs soldats mais... il y a toujours un mais : nous n'avons aucun écrit avec des détails précis sur les couleurs ou les insignes de chaque unité spécifique, mais seulement quelque-uns (rédigés quelques siècles plus tard) avec quelques détails.

Un exemple : dans l'aperçu suivant, nous trouverez deux choses sur notre unité d'Excubitores :

La couleur qui définit l'unité est le vert foncé :
Lorsque nous avons choisit nos couleurs, nous avons dû nous baser sur les références des époques précédentes. Les images du Vème au VIIIème siècle montrent des unités du palais portant des tuniques vert foncées, et portant des boucliers peints en vert foncé. Bien sûr, nous savons qu'à d'autres époques les Excubitores pouvaient porter d'autres insignias sur leurs boucliers, mais nous avions besoin d'une couleur qui permette de suivre les informations des manuels militaires. Chaque unité avait une couleur propre qui la définissait. Ainsi, nous pouvons avoir tort quand à nos décisions à propos des couleurs, mais avec le manque de références nous avons dû faire des choix pour être dans un esprit de globalité.

Les Excubitores brandissent une bannière avec un « draco ».
Selon Pseudo Codinus dans son De Officiis qui décrit les bannières de ces unités, les portes-étendards des Excubitores étaient souvent appelés Dragonarii. Dans d'autres ouvrages, il est dit que la Garde varangienne utilise elle aussi un draco - peut-être parce que les Varègues faisaient également partie des Vasilike ou Megale Hetearea. Pour des raisons de jouabilité, nous avons décidé d'une autre bannière pour cette unité générique (Vasilike Hetearea) car nous devions y mettre des soldats comme les Siphonatores qui n'étaient pas une unité à part mais des utilisateurs d'armes spéciales ou secrètes.

En règle générale, vous devez savoir :
Les unités tagmatiques suivent les règles de l'ère impériale classique et tardive, des unités et légions professionnelles. C'étaient des soldats à plein temps, près à la guerre à tout moment et ayant à leur disposition certains des meilleurs équipements et entraînements au monde. Ainsi au Moyen-Âge, l'Empire romain combinait les soldats-citoyens de l'ère républicaine classique (les armées thématiques) avec les soldats impériaux tardifs (les armées tagmatiques).
La différence est que les légions professionnelles n'étaient pas déployées près des frontières mais autour de la nouvelle capitale ou des centres urbains majeures ! Un autre problème avec lequel nous avons été confronté est la « nature » de chaque unité dans le jeu. Nous ne devons pas oublier qu'en réalité ces unités étaient plus ou moins des divisions indépendantes suivant - au moins - le déploiement principal des kursores et des defensores. les kursores sont des troupes de tirailleurs (archers ou javeliniers), et les defensores des lanciers. Un déploiement de ce type aurait nécessité des troupes clones pour chaque unité sans réelle nécessité. Par exemple, les Excubitores auraient également dû être des cavaliers cataphractes et des gardes du palais. Les Scholarii et les Hikkanati devraient avoir des archers montés et des lanciers, etc.

À la place, nous avons choisi de donner une tâche précise à chaque unité afin de correspondre au mode de jeu, tout en permettant au joueur d'apprendre l'existence de telles unités.



LES FORCES TAGMATIQUES


En dépit du fait que Constantinople était la capitale de l'Empire et qu'elle était d'une grande importante stratégique, les empereurs étaient réticents à permettre le stationnement permanent d'un grand nombre de soldats dans la cité. Les raisons étaient principalement politiques et économiques. La présence de nombreuses unités militaires dans la cité surchargeait l'approvisionnement et les empereurs craignaient que l'existence d'un pouvoir militaire majeur à Constantinople se révélerait être une réelle menace lors de mouvements rebelles.
Ainsi, les forces militaires de Constantinople étaient en grande partie limitées aux hommes de la garde impériale, et la sécurité de la ville échouait aux puissantes murailles, aux citoyens enrôlés et aux unités militaires voisines en cas de siège.

Forces militaires à Constantinople durant le Haut Moyen-Âge

Durant le Haut Moyen-Âge, la garnison impériale de Constantinople était composée par les Scholae (Scholae Palatinae). La Garde fut fondée autour de 312 par Constantin Ier, qui dissout la célèbre Garde prétorienne de Rome après son soutien à Maxence, rival du trône. Les hommes des Scholae étaient à l'origine des cavaliers et des guerriers recrutés parmi les Germains, mais au fil du temps leur valeur guerrière diminua et, au VIème siècle, le présence n'était que symbolique. Le nombre initial des Scholae est inconnu, mais à l'époque de Justinien Ier (527-565), il existait sept Scholae, chacune composée de 500 hommes. Puisqu'un nombre de 3 5000 Scholarii était impossible à stationner au palais, il semble que ces unités aient accompli des rotations de garde au palais, une ou deux unités à la fois pendant que les autres campaient dans les provinces de Bithynie et Galatie.
Pour lutter contre le déclin des écoles militaires, l'Empereur Léo Ier (457-474) établit une nouvelle garde d'élite de 300 hommes, les Excubitores, qui étaient recrutés dans sa province natale d'Isaurie. Bien que leur rôle principal était de protéger l'empereur, ce dernier leur demanda souvent de défendre les murailles théodosiennes. En plus de la garde impériale, des unités régulières sous les ordres de deux Majistri (Magistri Militum Praesentales) étaient stationnées en Thrace et en Bithynie. Ces troupes étaient assistées par des citoyens membres des guildes de la ville et des municipalités. Enfin, il existait une unité paramilitaire avec des devoirs de police, les Pedatoura ou Kerketon, commandés par l'Eparchos de la cité.


Forces militaires à Constantinople durant le Moyen-Âge central

Au début du VIIème siècle, les deux Magistri Militum Praesentales combinèrent en une seule force centrale sous la forme d'une Opsikion (du latin obsequium = « escorte »). Plus tard, l'Opsikion, à l'origine stationné en Thrace et en Bithynie, s'installa entièrement dans cette dernière, défendue par le « Thème de Bithynie ». De plus, deux nouvelles unités apparaissent à Constantinople à la fin du siècle, les Noumeroi et les Teicheotae, en charge de la protection des portes des murs du Ieron Palation (Grand Palais), qui fut fortifié par l'Empereur Justinien II (685-695, 705-711).
Le changement le plus significatif du statut des forces militaires à Constantinople fut de l'initiative de Constantin V (741-775). Ayant tout juste maté la rébellion d'Artabasde, Come de l'Opsikion, l'empereur prit des mesures pour empêcher une nouvelle rébellion de ce type. Il affaiblit l'Opsikion et réorganisa les Scholarii et les Excubitores.

Constantin V recruta de nouveaux soldats pour la garde impériale, s'assurant qu'ils étaient loyaux envers lui et sa politique iconoclaste. Les nouvelles unités - maintenant appelées Tagmata - étaient le résultat de la réorganisation des anciennes unités, et leurs devoirs furent étendus : ils ne formaient plus exclusivement la garnison impériale ou celle de Constantinople, mais pouvaient maintenant servir comme forces militaires à part entière pendant les campagnes de l'empereur. Les anciennes Tagmata des Scholae et des Excubitores persistèrent, furent renforcées et placées chacune sous le commandement d'un Domestikos. Au fil du temps, le terme Scholarii finit par définir tous les soldats des unités tagmatiques, alors que le Domestikos to Scholon fut commandant en second après le Stategos tou Anatolikou. Plus tard, le Domestikos ton Scholon put être en charge d'une campagne entière au nom de l'empereur. Dans de nombreux cas, les unités tagmatiques comme les Excubitores continuèrent à servir dans les gardes des empereurs, mais ils partageaient désormais leurs devoirs avec les soldats des autres Tagmata, formant le Vasilike Hetaeria. Ces gardes du palais reçurent de nombreux noms comme Anthropoi tou Vasileos, Vasilikoi Anthropoi, Maglavites, etc.
Irène d'Athènes (780-802) fut confrontée à l'opposition des Scholarii lorsqu'elle tenta de renverser la politique iconoclaste des empereurs précédents. Pour cette raison, elle força les soldats de les Tagmata à se retirer et les remplacer par de nouveaux hommes. Au même moment, elle créa un troisième bataillon : le Tagma tou Arithmou ou Vigla, soldats de l'armée thématique loyaux envers elle. Plus tard, le Tagma tou Arithmou et le Noumeroi Tagma combinèrent en une seule unité.
Peu après, Nicéphore Ier (802-811) fonda le Tagma d'Hikanati. Ces quatre bataillons demeurèrent le coeur de la garnison de Constantinople jusqu'au XIème siècle, au même moment où les derniers Excubitores furent combinés avec les Vasilike Hetaeria. Jean Ier Tzimiskès (969-976) fonda les Immortels (Athanatoi), une dernière addition aux forces natives tagmatiques qui perdurèrent jusqu'en 1204.
Basile II fut responsable de la plus grande évolution de la garde impériale. Il ajouta la Drussina varègue de 6 000 dans la Vasilike Hetaeria, réduisant d'autant le nombre de soldats natifs. Basile fut confronté et survécut à de nombreuses rébellions avant de devenir empereur, et avait de nombreuses raisons personnelles de pas se fier aux « gardes » qui le protégeait.

Durant les périodes plus tardives et principalement après la chute de Constantinople en 1204, les unités tagmatiques déclinèrent pour ne laisser que la Vasilike Hetaeria. De nouveaux mercenaires rejoignirent cette unité, la plupart venant d'Angleterre. De nouvelles unités professionnelles natives apparurent durant les derniers siècles de l'Empire, comme les Paramonae (milieu du XIIIème siècle, dernière mention en 1315), les Mourtatoi (archers fantassins fils de familles romano-turques) et les Tzakones (soldats du Péloponnèse qui servaient de gardes impériaux, de force de police et de troupe de marine).

Après 1204, toutes les unités impériales professionnelles - principalement les unités de cavalerie - sont appelées Allagion et plus Tagma. Le total des Tagmata ayant participé aux campagnes de l'Empereur est appelé Vasilike Systaxis (grec : Bασιλική σύνταξις). Les historiens ne sont pas d'accord sur le nombre de soldats ayant servi dans chacune de ces unités. Le nombre de 512 revient souvent, John Haldon juge quand à lui le nombre de soldat dans chaque unité à 1 000 - 1 500 et dans le passé Treadgold et d'autres estimèrent ce nombre à 4 000. Ce nombre de 512 soldats apparaît à nouveau en 1203, lorsqu'une unité impériale de Loricati s'opposa à 80 chevaliers.

Tagma (du grec τάσσειν, « mettre en ordre ») est un synonyme du mot Vandon, qui dans les armées thématiques définissait une unité de la taille d'un bataillon de 280-410 hommes. Le nombre 512 est proche du nombre standard pour les bataillons (400 hommes). Nombreux sont ceux qui pensent que ce nombre 512 est en rapport avec la formation en triangle de la cavalerie.
Les supporteurs des nombres plus grands basent leurs estimations sur les rares descriptions qui décrivent les unités tagmatiques au combat en formation d'armée complète (deux triangles et un centre) lorsqu'elles se déployaient au combat sans la présence d'autres unités. La description de Pseudo Codinus (milieu du XIVème siècle) affirmant que chaque Tagma avait deux portes-étendards (Vandophori) rend les choses encore plus compliquées. En temps normal, les portes-étendards servaient à l'officier dirigeant d'une formation pour repérer ses unités sur le champ de bataille.
Deux portes-étendards peut signifier que chaque unité déployait deux triangles alors qu'au centre l'officier dirigeant portait l'étendard de l'empire (Labarum). Ces trois parties de la formations n'ont tout simplement aucun sens pour un nombre de 512 hommes.
Les Vandons utilisaient le système binaire des Kursores et des Defensores (comme dans les équivalents thématiques), séparant les guerriers et deux vagues/styles de combat différents. Les supporteurs des grands nombres mentionnent également le nombre élevé de troupes en garnison à Constantinople en temps de nécessité. Nous ne devons pas oublier que les Tagmata restaient les troupes les plus fiables de l'Empereur (jusqu'à Basile II) et devaient combattre de grandes forces armées en cas de rébellion d'un rival au trône. Ce qui semble étrange est que 7 unités signifierait 7 x 512 = 3 584, ce qui est plutôt faible pour une telle tâche, alors que Constantinople avait une garnison de plus ou moins 50 000 hommes en temps de paix.
Entre le IXème et le XIème siècle, l'Empire était en guerre constante contre des ennemis à très courte distance de la capitale, et il est naturel de penser que la garnison de Constantinople avait une taille similaire afin de garnir à la fois les murs théodosiens et les murs maritimes.
Un autre point qui mérite d'être abordé est les descriptions qui mentionnent que dans certaines zones où l'approvisionnement en nourriture et les revenus financiers étaient plus faibles qu'escompté, les forces tagmatiques étaient stationnées dans des provinces qui étaient « forcées » de les nourrir et de payer leur salaire.

Si les unités tagmatiques ne comptaient au total que 3 584 hommes, il n'y aurait aucun sens à les envoyer au loin pour économiser de la nourriture pour les 47 000 autres soldats. Bien sûr, en 1203 il n'y avait pratiquement aucune unité tagmatique, mais à l'époque des grandes et longues guerres sur différents fronts, le nombre 3 584 semble bien trop faible. Il est plus sage d'affirmer que le nombre total de troupes était déterminé par la nécessité et la guerre à chaque époque.



ÉTENDARDS DES UNITÉS ET PERSONNAGES

Étendards et drapeaux des Vasilike Syntaxis
Spoiler:
Pseudo Codinus, dans son oeuvre De Officiis (XVIème siècle), décrit certains drapeaux des unités militaires sont détails additionnelles sur les unités qui les utilisaient. Ainsi, la connexion entre les deux est clairement hypothétique.

BANNIÈRE IMPÉRIALE.

TAGMA TON SCHOLARION (SCHOLARII).

TAGMA TON EXCUBITORON (EXCUBITORES).

TAGMA TON HIKKANATON (HIKKANATI).

TAGMA TON TEICHON.

TAGMA TOU ARITHMOU.

TAGMA TON ATHANATON (ATHANATI).

LABARUM DES VASILIKE HETEARE (IMAGINAIRE).

Personnages
Spoiler:
GÉNÉRAUX.

CAPITAINES.






LES UNITÉS TAGMATIQUES

- SCHOLAE PALATINAE / SCHOLAE / SCHOLARII -

Des quatre principaux régiments de cavalerie tagmatiques, les Scholae étaient les seniors et probablement les plus anciens. Ils furent formés comme une unité militaire de garde d'élite, à l'origine créé par Constantin le Grand pour remplacer les Equites Singulares Augusti, la cavalerie de la Garde prétorienne. Sept Scholae sont attestée dans la Notitia Dignitatum au Vème siècle.
Le terme « schola » était communément utilisé au début du IVème siècle pour se référer à un corps organisé du cortège impérial, à la fois civil et militaire, et dérive du fait que ses membres occupaient des pièces ou chambres spécifiques au palais. Les Scholae, aux côtés des Excubitores, persistèrent aux VIIème et VIIIème siècles mais diminuèrent de taille, restant uniquement des unités de parade. Cependant, en 743, après avoir vaincu une rébellion majeure de troupes thématiques, Constantin V reforma les vieilles unités de la garde de Constantinople en de nouveaux régiments tagmatiques, dont le but était de fournir une base de troupes professionnelles et loyales à l'Empereur.
À part être une force de campagne comme leurs ancêtres romains, ils étaient une étape importante dans la carrière militaire des jeunes aristocrates, qui menait à des postes de commandement majeurs ou des postes d'état. Les régiments de Scholae incluaient de la cavalerie lourde et des tirailleurs montés.
Leurs armes et armures variaient et dépendaient de leur rôle, statut et de la situation économique. Parmi eux se trouvaient aussi des régiments de Clibanarii, qui étaient le pinacle de la cavalerie romaine.
Hommes et chevaux étaient coûteux à l'entretien, d'où leur nombre plutôt restreint. Les couches de l'armure étaient souvent couvertes d'un large gambison appelé Epliorikion, magnifiquement coloré et décoré par de l'héraldique romaine, qui indiquait le régiment du porteur. Les Scholae étaient commandés par le Domesticos tōn scholōn (δομέστικος τῶν σχολῶν), attesté pour la première fois en 767.
Ce dernier était considéré comme l'un des généraux les plus gradés, surpassé uniquement par le Strategos du Thème Anatolicon. Au Xème siècle, il fut élevé au poste de plus haut gradé de l'armée, souvent appelé Megas Domesticos, commandant-en-chef de l'Empereur. En 959, le poste de commandement et l'unité elle-même furent divisés en deux commandements séparés, un pour l'Est (Domesticos [Tōn Scholōn Tēs] Anatolēs) et un pour l'Ouest (Domesticos [Tōn Scholōn Tēs] Dysēos).



- HIKANATI -

Le plus jeune des régiments de cavalerie tagmatiques était celui des Hikanati (Ικανάτοι, « les Capables »). créé par l'Empereur Nicéphore Ier au début du IXème siècle. Il semble avoir été une force composée de cadets, hypothèse apparemment confirmée par un passage du Vita Ignatii de Nicétas de Paphlagonie où il est mentionné que le premier commandant (Domestikos) de cette force était Nicétas, le neveu de l'Empereur Nicéphore, qui devint plus tard le Patriarche Ignace. À la fin du XIème siècle, une force similaire connue sous le nom d'Archontopoula (« Fils des Nobles »), fut créée par Alexis Ier Comnène.
Les Hikanati étaient apparemment basés sur le modèle du Tagma de la Vigla, dirigés par un Domestikos (δομέστικος τῶν Ἱκανάτων, Domestikos tōn Ikanatōn), souvent avec le rang de cour de Prōtospatharios.
Ces fils de nobles formaient un régiment de cavaliers lourds, impétueux et fiers mais manquant de l'expérience des autres forces tagmatiques. Leur statut d'élite était visible de tous car ils pouvaient s'offrir des armures et équipement de haute qualité et de la dernière mode.



- TAGMA TON TEICHON / TEICHEOTAE -

Le Tagma ton Teichon (ton Teichon : « des fortifications »), était l'une des deux troupes d'élite de la garnison de Constantinople et fut probablement fondé par Justinien II. Ces soldats étaient similaires au niveau de l'équipement et de leur rôle avec le Tagma tou Arithmou / Numeroi et les deux sont considérés comme un seul type d'unité par de nombreuses sources. En tant que garnison d'élite, ils avaient accès aux armes et armures impériales les plus magnifiques et fines et formaient ainsi un régiment d'infanterie lourde. À l'origine, ils étaient responsable de la protection des murs du Grand Palais (Ieron Palation), sous les ordres du Comes ton Teichon (« Comte des Fortifications »).
Plus tard, ils firent partie du coeur des forces défensives de Constantinople et leur devoir s'étendit à la protection des murs théodosiens. Le Tagma ton Teichon fut l'une des unités qui déployait principalement des forces d'infanterie de mêlée et à distance. Dans The Great Conflicts, nous avons choisis de les représenter comme des archers lourds d'élite.



AMÉLIORATION 1 :

- VASILIKOI ANTHROPOI -

Vasilikoi Anthropoi ou « Hommes de l'Empereur » est un terme large qui désignait un certain nombre de gardes impériaux et de Tagmata, qui comprenait le corps des gardes les plus proches de l'Empereur. Les officiers de la garde du Palais faisaient partie de ce Tagma et fournissaient une escorte personnelle à l'Empereur sur le champ de bataille et à la cour. Parmi ces élites se trouvaient des officiels de la cour de hauts rangs et des officiers militaires de l'aristocratie romaine : les Spatharioi (« manieurs d'épées ») divisés entre les Spatharokandidatoi et les Protospatharioi ; les Spatharokouvikoularioi divisés entre les Eunuques et les Barbatus (Βαρβάτοι,Varvatoi : « ceux qui sont barbus ») ; les élites sélectionnées Kandidatoi (« Candidats ») du Palais Sacré ; les Mandatores (messagers impériaux) et pour finir les Stratores (écuyers impériaux) sous le commandement du Protostrator qui portait le flamoulon (drapeau) impérial, la « Croix de la Victoire ». Toutes ces élites étaient sous le commandement d'un officier impérial de haut rang : le Protospatharios des Vasilikoi Anthropoi. En tant que gardes impériaux d'élite, ils bénéficiaient d'un excellent entraînement, d'un haut moral mais aussi d'une apparence glorieuse dans leurs vêtements et armures d'un goût exquis, et chevauchaient des étalons nisaens.



- LES IMMORTELS / ATHANATOI -

Les Immortels (grec Ἀθάνατοι, Athanatoi) formaient l'un des régiments tagmatiques d'élite formé vers la fin du Xème siècle. Ils firent leur première apparition durant les campagnes de Jean Ier Tzimiskès contre les Rus', et réapparurent après un court intermède sous le règne de Michel VII et les réformes militaires de Niképhoritzès. Leur nom implique une corrélation délibérée avec l'ancienne unité perse, peut-être en raison de la reviviscence du Classicisme à cette époque et dans l'effort de maintenir un statut héroïque quasi surnaturel des troupes, ou plus simplement en référence à leur nombre stable et à leur mode de recrutement. Ils formaient une unité de cavalerie lourde composée de jeunes nobles recouverts de splendides armures ornementées d' « or et d'argent », comme le rapporte Léon le Diacre, créant un spectacle impressionnant sur le champ de bataille. Les Immortels y combattaient à l'avant-garde, probablement à la manière des Clibanarii Scholarii. En tant que Tagmata impériale, ils étaient commandés par le Domestikos ton Athanaton (« des Immortels ») et leur nombre était similaire à celui des autres unités de cavalerie tagmatiques.



- EXCUBITORES -

Les Excubitores (latin Excubitores ou Excubiti, littéralement « ceux hors du lit », ou « sentinelles », grec ἐξκουβίτορες or ἐξκούβιτοι) étaient un corps de gardes du palais, organisé par l'empereur Léon Ier afin de contrebalancer l'influence des Germains dans l'armée impériale. Leurs commandants acquirent rapidement une grande influence et fournirent une série d'empereurs au VIème siècle. Les Excubitores disparaissent des sources à la fin du VIIème siècle mais furent reformés au milieu du VIIIème en l'une des unités de cavalerie tagmatique d'élite.
Commandés à l'origine par le Comte des Excubitores (Comes Excubitorum), ils demeurèrent une unité de garde et de combat tout au long du VIème siècle. Au sein du système tagmatique, leur commandant était le Domestikos ton Excubiton/Excubitoron et ils devinrent une unité de campagne standard, abolissant ainsi leurs anciens devoirs de garde. Ils furent l'un des meilleurs régiments de cavalerie que l'Empire pouvait déployer, représentant la puissance de l'Empereur lui-même sur le champ de bataille. Dans leurs rangs se trouvaient les Scribones, probablement des ordonnances médicales pour les armées tagmatiques et thématiques.
De la fin du IXème à celle du XIème siècle, les Excubitores firent partie des Vasilike Hetearea, l'unité qui était responsable de la garde du palais et de la famille impériale. Les Excubitores étaient à ce moment les membres de plus haut rang de cette force. Le titre d'Excubitor, lorsque donné à un officiel, signifiait qu'il avait confiance totale de l'empereur lui-même. Tous ces hommes de confiance au sein du Vasilike Hetearea conservaient le nom tagmatique d'Excubitores et il leur était donné régulièrement des tâches comme maréchal de camp, dirigeant de campagne ou inspecteur des dirigeants locaux. Nous conservons le nom Excubitores pour ces hommes proches de l'Empereur car les Vasilike Hetearea incluaient d'autres petites unités natives cérémonielles, ainsi que certains mercenaires comme la Garde varangienne.
Le plus célèbre Excubitor de cette époque est le général et Katepano Basile Voioannes, à qui l'empereur Basile II confia la reconquête de la Péninsule italienne.



- TAGMA TOU ARITHMOU / NUMEROI / NUMERA -

Le Tagma tou Arithmou ou Tis Viglas fut formé à l'origine par l'impératrice Irène d'Athènes, pour contrebalancer les autres troupes tagmatiques qu'elle jugeait dangereuses pour elle et son trône. Malgré le fait que le mot grec Aritmos (« nombre ») signifie exactement la même chose que le mot latin Numeron, les deux unités tagmatiques avec un nom similaire semblent avoir coexisté pendant un certain temps. Nous pensons (grâce au Vasilike Syntaxis de Pseudo Codinus) qu'elles fusionnèrent à la fin du IXème siècle ou au début du Xème, car il n'existe aucune preuve que les Numeri (Noumeroi) existaient encore à cette époque. Pseudo Codinus est plutôt clair à propos des 6 unités tagmatiques présentes dans le Vasilike Syntaxis. Nous pensons que le fait que les noms des deux unités ont la même signification au Xème siècle montrent qu'ils décrivent une seule et même unité tagmatique. De plus, le Tagma tou Arithmou était l'une des deux unités d'infanterie gardant les Murs théodosiens.
Les fantassins ont une limite de poids d'équipement bien définie, et c'est pour cela qu'ils n'ont pas l'apparence de cataphractes comme les autres unités tagmatiques, dont les montures portent une partie du poids de l'équipement !
Toutefois, ceci ne signifie pas qu'ils étaient sans défense. Ils disposaient des meilleures cuirasses à écailles, des hauberts de mailles d'acier plus légère et plus protectrices et d'autres protections. Au final, ces fantassins étaient bien mieux équipés que leurs équivalents thématiques. Leur entraînement régulier était un autre facteur qui leur donnait une supériorité claire au combat sur les autres unités d'infanterie.
C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de les représenter dans le mod comme une infanterie lourde de Scutatoi, laissant le « rôle » d'archers au Tagma ton Teichon.



AMÉLIORATION 1 :

- VASILIKE HETEARE (ou MEGALE HETEAREA) -

- SIPHONATORES -


Les Siphonatores n'étaient en fait pas du tout une unité. Ce terme signifie « ceux qui manipulent le heirosiphon », et le heirosiphon et la version à main du siphon projetant du feu grégeois utilisé sur les navires romains. En raison de la nature « secrète » de cette arme, nous n'avons aucune information sur les guerriers qui la manipulaient à part quelques armes trouvées récemment et une unique image du Synopsis historiôn, la chronique de l'historien byzantin Jean Skylitzès au XIème siècle, montrant un guerrier armé d'un siphon sortant d'une tour de siège et montant à l'assaut de murs ennemis. Ce que nous pouvons considérer comme certain pour ces guerriers, c'est qu'ils faisaient partie des troupes du palais et que cette arme était présente dans ses armureries.
De plus, ces troupes devaient avoir la confiance totale des empereurs et être loyaux envers lui à cause du secret entourant le secret de cette arme, qui est perdu encore aujourd'hui.
Ensuite, ces soldats devaient être bien protégés afin d'avoir une chance de survivre à un combat en mêlée, et de s'assurer que l'arme ne tombe jamais entre des mains ennemies. Nous pouvons imaginer que ces troupes n'étaient pas destinées à combattre pendant une longue durée, mais plutôt de répandre ponctuellement la panique dans les lignes ennemies et briser le moral des troupes.
Imaginez une tour de siège approchant des murs d'une cité. Les défenseurs sont près à accueillir les attaquants s'apprêtant à jaillir du pont de la tour... mais ce qu'ils voient c'est un simple soldat avec une arme étrange au-devant de ses camarades, qui propulse alors un jet de flammes sur les défenseurs. Les soldats se mettent à flamber comme des torches et la ligne de défense est en plein chaos. Les troupes d'assaut présentes dans la tour chargent les défenseurs paniqués alors que le guerrier et son arme retournent à l'abri dans la tour. Une telle arme était autant dangereuse pour les ennemis que pour le guerrier qui l'utilisait ou ses camarades à proximité, surtout si un coup de vent survenait. Pour cette raison, l'entraînement autour de son maniement devait être permanent. Les armures et équipement de ces soldats devaient être les meilleurs disponibles, avec quelques ajouts : des robes de soie ou de laine pouvaient couvrir les armures métalliques et retarder les flammes en cas d'accident.




- GARDE VARANGIENNE / VARÈGUE -


Var signifie « mot d'engagement » ou promesse de service. Les Rus' de Holmgard (Novgorod) et Kiev étaient connus des Romains depuis la fin du IXème siècle, lorsqu'ils commencèrent à lancer de petites expéditions de pillage sur les côtes d'Asie Mineure et dans la Péninsule de Cherson (Crimée moderne). Depuis cette époque, les Rus' furent connus des Romains comme « le peuple inconnu ». Ils étaient vassaux du Grand Khan des Khazars (comme le montrent les chroniques romaines), et l'Empire romain fut avertit du danger qu'ils représentaient, car il ne put les garder totalement sous son contrôle. En 901 et 907, deux raids majeurs sur Constantinople elle-même permirent aux Rus' de passer des accords avec l'Empire.
Ces accords accordèrent aux guerriers rus' de participer aux campagnes romaines comme mercenaires et le droit de commercer avec l'Empire. Les Rus' utilisèrent le déclin du grand empire khazar comme déclencheur de leur expansion sur les populations slaves locales, en plus de l'opportunité de s'étendre au sud, à l'est et à l'ouest.
Les « pillards » vikings (Vikingar) furent utilisés dans plusieurs campagnes en Italie et sur d'autres fronts comme la campagne de Nicéphore II Phocas contre l'Émirat de Crète/Chandax. Ces guerriers impressionnèrent les Romains lorsque l'empereur Jean Ier Tzimiskès demanda aux Rus' d'envahir les terres bulgares du Danube afin de l'aider contre les Bulgares. Après avoir vaincu ces derniers, les Rus' entamèrent une guerre complète contre l'Empire. Durant la contre-attaque romaine, l'infanterie et la cavalerie romaines connurent de grandes difficultés à briser les formations de murs de boucliers rus'.
La solution fut une version encore plus lourde de l'unité de cataphractes (Athanati) créée par Jean Ier, mais l'issue des batailles contre les Rus' resta indéterminée.
Cette « crainte » ré-émergea lorsque Vladimir Ier de Kiev s'empara de Chersonèse en 987, forçant l'empereur Basile II à lui donner la princesse Anna Porphyrogénète en mariage en échange de la libération de la province. Basile savait qu'un quatrième front de guerre était impossible à gérer pour ses troupes, et lui accorda sa soeur en mariage.
Vladimir tint sa promesse et restitua Chersonèse et sa région à l'Empire. Basile « vit » un autre bénéfice dans sa relation avec Vladimir. Il était en prise à une guerre civile contre un rival au trône et en mauvaise posture. Vladimir répondit positivement à la demande de Basile en lui envoyant 6 000 guerriers druzzina que Basile utilisa immédiatement comme garde personnelle. Ces guerriers n'étaient pas seulement des porteurs de haches - comme les mythes historiques veulent nous le faire croire - mais aussi des lanciers lourds et d'autres types de fantassins. Bien sûr, les longues haches et épées à deux mains maniées par ces guerriers parurent exotiques aux yeux des Romains. Les Varègues conservaient une bonne partie de leur équipement propre, mais lorsque le temps et les batailles les forcèrent à changer d'armure, les armureries impériales leurs furent totalement ouvertes. Les plus fins hauberts de mailles et les plus belles pièces d'armures furent combinées avec les casques et boucliers vikings.
À cette époque, les Varègues sont uniquement des Rus' suédois en provenance de Kiev. Les Huscarls anglo-saxons, les Hird danois et aux guerriers scandinaves ne servirent dans cette unité que plus tard, en particulier après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, lorsque l'élite saxonne fut forcée de s'exiler.
Les Varègues se prouvèrent être les gardes impériaux les plus loyaux qu'eut jamais l'empire, comme Anne Comnène l'écrira bien plus tard à leur sujet :

« Ils ont une grande loyauté envers les empereurs. Leur protection est comme une tradition familiale, comme un marché secret et un héritage passant du père au fils. Cette loyauté demeure inchangée, sans signe de trahison. »
Anne Comnène - description des Gardes varangiennes.

Druzzina vikings tels qu'ils émergeront durant l'événement de l'an 988.

Garde varègue telle qu'elle sera disponible au joueur juste après l'événement de 988.

AMÉLIORATION :