Mount & Blade II : Bannerlord - Carnet de développement n°37 : « Les Aseraïs »

Salutations, guerriers de Calradia !

Au sud du cœur de l'Empire se trouve le Nahasa, le Désert de Bronze, entouré de montagnes et martelé par le soleil. Un voyageur franchissant les passes en provenance des terres plus vertes apercevrait d'abord des champs de dunes brisés par des plaines de graviers et des affleurements volcaniques, ondulant à l'horizon sous l'effet de la chaleur. On peut néanmoins trouver de l'eau dans les sous-sols, piégée dans des dépressions ou bien sous les oueds, où grondent les crues éclair occasionnelles. Et au sein de ces oasis, des gens sont venus s'installer. Ils sont divisés en douzaines de clans et de sous-clans, chacun doté de sa généalogie élaborée, mais ils sont connus de manière collective comme les Banu Asera, ou les Aseraïs, en hommage au patriarche légendaire Asera, dont ils se prétendent tous descendants.


L'Empire, même à son apogée, préférait éviter d'envoyer ses légions dans ces étendues dévoreuses d'armées. Au lieu de cela, il projeta son pouvoir dans le Nahasa en cultivant clientèle et alliances avec les clans, perpétuellement en compétition pour le pouvoir. Les clans qui parvinrent à établir une mainmise sur les oasis touchèrent une subvention impériale afin de protéger le transit des caravanes, et ils s'enrichirent rapidement. Ceux qui échouèrent se retrouvèrent repoussés dans le désert, condamnés à élever des chèvres et des chameaux et à effectuer des raids sur les caravanes, tout en complotant pour tenter un retour en force. Aujourd'hui, la décroissance de l'Empire offrant de nouvelles opportunités et de nouveaux risques, les Aseraïs se sont mis d'accord pour constituer une confédération sous la houlette d'un sultan choisi parmi les clans les plus riches, le Banu Hulyan. Mais chacun sait que la course pour le pouvoir n'a que temporairement cessé, et qu'elle reprendra de plus belle lorsque le moment sera venu.

Les Aseraïs sont basés sur les tribus arabes juste avant les grandes conquêtes musulmanes du VIIe siècle, qui donnèrent naissance à un califat tricontinental hétérogène dont l'échelle et les institutions ne sont pas vraiment adaptées au système politique de Bannerlord. Au cours des siècles précédents, les Arabes formèrent une série de confédérations et de royaumes au sein et en marge des déserts d'Arabie et de Syrie. Il est courant de se représenter le Moyen-Orient comme un ensemble de déserts arides, même si la plupart des batailles les plus célèbres, surtout durant les Croisades, se sont déroulées dans les régions côtières de la Méditerranée, ou dans les steppes d'Anatolie. Le cœur de l'Arabie est effectivement principalement désertique. Nos paysages reflètent la beauté âpre des dunes, des montagnes escarpées et des oasis, mais également les étendues désolées nettement moins séduisantes qui les séparent, comme les oueds asséchés et le maquis.

Les historiens nous ont laissé des portraits saisissants des chefs de clans, des rois et parfois des reines de Palmyre, de Kinda, de Hirah et d'autres principautés du désert. Certains de ces personnages étaient moralement complexes, gérant leurs domaines selon un savant mélange de cajoleries, de menaces, de corruption, de machinations, de bravoure et de népotisme éhonté. Le sultan aseraï, Unqid, est issu du même moule. Mais cette tâche ne fut pas vraiment facilitée par les guerriers-poètes tels qu'Imru al-Qais, Antara et Tarafa. Ces marginaux indomptables composèrent des vers traitant de la nature transitoire de l'expérience humaine, de leurs souvenirs de liaisons avec leurs bien-aimées dans un campement déserté et progressivement effacé par le vent et les crues, avant d'enchaîner sur des tirades fanfaronnantes relatant des batailles qu'ils avaient remportées et glorifiant les montures qu'ils avaient chevauchées. Nous utilisons le nouveau système d'évènements de Bannerlord pour créer une trame de fond constituée de rancœurs et de querelles qui mettront à rude épreuve les capacités de dirigeant de tout aspirant sultan.

Les armées du Moyen-Orient sont souvent associées aux archers montés, mais en fait, ces derniers ne sont devenus prédominants qu'environ deux siècles après la fondation de l'Islam, sous l'influence des Turques. Les Arabes combattaient à l'épée courte, à la lance longue, et à l'arc à pied. Les guerriers s'enorgueillissaient de leur flexibilité, combattant en tant que lanciers montés ou comme infanterie lourde, en formation ou en tant que champions individuels. Les javelines, armes préférées des Berbères, firent leur apparition assez tôt dans les armées musulmanes, et nos Aseraïs pourront également les utiliser. Pour résumer, on obtient un bon mélange de troupes efficaces, plutôt bien équilibré entre la cavalerie et l'infanterie. Les Arabes étaient très fiers de leurs chevaux, et les races des Aseraïs, issues du pâturage sur les terres aseraïs, seront dotées de caractéristiques uniques. Les guerriers du Moyen-Orient portaient des armures variées, souvent sous de riches tissus brodés. Le modèle physique de Bannerlord nous offre de nouvelles options pour donner vie au faste de ces armées, avec des bannières, des queues de cheval et des robes flottant dans la brise du désert.

Les Aseraïs, comme toutes les cultures de Bannerlord, seront accompagnés de factions mineures. Les Jawwals sont des nomades bédouins, comme ceux qui ont harcelé les califes, les sultans et les rois à travers toute l'histoire de l'Islam. Et bien que notre point de référence soit la fin de l'antiquité et le début de l'ère médiévale, nous avons également introduit des institutions qui se sont épanouies sous les califes. Les Ghilmans, une confrérie de guerriers-esclaves, représentent les précurseurs des Mamluks qui combattirent pour le califat, avant d'en arriver à le dominer. Les villes aseraïs seront quant à elles dominées par les mafias des ruelles que l'on retrouve dans les récits de la vie urbaine dans le Moyen-Orient, des « Mille et une nuits » jusqu'aux romans de Naguib Mahfouz. Le désert du sud sera difficile à diriger et dangereux à traverser, mais les autres royaumes ont choisi de l'ignorer, à leurs risques et périls, car il pourrait bien soudainement en surgir une horde capable de mettre des empires à genoux...

Dans le blog de la semaine prochaine, nous discuterons avec l'auteur et concepteur Steve Negus. Si vous souhaitez lui poser une question, laissez-la dans la section commentaire, et nous en sélectionnerons une à lui poser.


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(traduction française par Taleworlds).
Carnet original par Callum.