Copier/Coller de mon début de récit sur l'ancien fofo.
Ce récit se déroule dans Calradia avec le Mod Native expansion.
Corwin est le héros des cinq premiers tomes du cycle des princes d'Ambre.
J'ai appelé mon personnage de Mount & Blade comme lui par manque d'inspiration, mais finalement ce nom a changé le cours du récit que je vais vous faire.
Pour ceux qui ont déjà lu le cycle des princes d'Ambre, ce récit se situe après le tome 10.
Calradia a toujours attiré les aventuriers, et elle les attirera toujours. Ses plaines fertiles, ses vignes, son bétail, ses forêts de bois précieux, ses mines d'or et de fer, autant de richesses qui attirent la convoitise. Mais les gens d'ici savent qu'il ne suffit pas de travailler dur pour devenir riche il faut aussi savoir défendre son bien, et les étrangers l'apprennent vite ou meurent prématurément. Ainsi dans notre pays chaque homme a dans sa maison un arc ou une épée, chaque village entretient une milice et chaque seigneur protège son titre par d'épais murs. On dirait que la nature même du pays est tournée vers la guerre, n'avez vous donc jamais vu ces chevaux rapides et agiles qui galopent en troupeaux à travers les steppes du sud, ou bien ces puissants étalons des plaines de Swadia? Dès la naissance ils sont prédestinés à devenir des destriers, des chevaux de guerre.
De nombreux seigneurs ont tenté de dominer ce bout de terre encerclé de montagnes, et après des siècles de combats la situation n'a pas changé. Oh, évidemment nombreux sont ceux qui se sont élevés tandis que d'autres ont vu leur gloire s'effondrer avec eux dans le crissement d'une lame au détour d'un couloir sombre. Bien des batailles ont vu le sort des rois vaciller face à des armées de mercenaires venus renverser l'ordre établit. Mais l'issue de ces histoires anciennes est toujours la même: des montagnes de cadavres.
Car plus que le vin, la bière ou même l'eau, le fluide qui nourrit cette terre, c'est le sang.
Et du sang frais à Calradia ce n'est pas ce qui manque. La majorité des étrangers arrivent par la mer du nord, chaque bateau qui arrive sur les côtes du pays amène avec lui son lot de mercenaire prêts à tuer. Certains maraudeurs passent par le col d'Asugan à l'est que les Khergit surveillent de près, ceux qui leur semblent indésirables sont rapidement abattus par les patrouilles des archers mangudaï. D'autres vauriens, venus des pauvres collines de l'ouest, traversent la forêt de Veidar ou tentent leur chance sur les gués du fleuve Palvir au niveau d'Epeshe pour vendre leur arc au plus offrant. Mais les vagabonds les plus rares et les plus dangereux arrivent en franchissant les montagnes blanches par le col du mont-des-anges. Arrivés des contrées barbares du sud, ces hommes ont connu la guerre dès leur enfance, et vaincre est devenu pour eux un mode de vie.
Corwin était l'un de ceux-là.
La légende raconte qu'il était un prince riche et puissant dans son pays.
Certains affirment qu'il aurait eu affaire avec un puissant sorcier, et qu'il aurait fuit son pays pour éviter de subir son courroux et ses terribles sortilèges.
D'autres disent qu'il était tellement riche et tellement puissant qu'il faisait de l'ombre au roi. Certains racontent même qu'il était son neveu et que son oncle de suzerain, craignant de le voir prendre le pouvoir avec le poison ou la dague, l'aurait banni de ses terres.
Une autre version prétend qu'il avait séduit la reine, dont la beauté dépassait l'imagination des plus grand poètes, et que le roi, furieux de porter les cornes, avait tué la fautive et pourchassé le traitre.
Finalement toutes ces légendes sont sans doute des rumeurs de taverne. Mais ce qui est sûr et certain, c'est que Corwin arriva un soir de l'hiver 1256 au village de Fedner, venant de la route qui menait au col, réputé infranchissable avant le printemps. De mémoire d'homme, cette année là l'hiver fût particulièrement rude. Les tempêtes descendaient des montagnes pour recouvrir les vallées de blanc. De nombreux montagnards aguerris périrent cet hiver là, surpris par le temps qui pouvait devenir mauvais en à peine une heure. Les tourmentes de neige semblaient être guidées par un esprit malin qui traquait les hommes. Et c'est alors qu'une tempête s'abattait sur la région depuis trois jours que Corwin vint frapper à la porte d'une maison. Les habitants apeurés crurent qu'un démon venait frapper à la porte, car nul homme n'aurait pu survivre au dehors. Il dut insister et pratiquement défoncer la porte pour que les habitants osent enfin lui ouvrir. Les villageois qui l'ont recueillit ont fait entrer chez eux un homme vêtu de haillons, couvert de cicatrices, portant une épée brisée teintée de sang au flanc, il était transit de froid mais vif et vaillant. Il donna un nom mais ne répondit pas aux questions, il paya son hôte avec des monnaies d'or. L'or fit taire les habitants de la maison mais fit jaser les curieux du hameau et courir les rumeurs.
L'étranger repartit rapidement après la tempête avec un cheval, un arc, une nouvelle lame et des vêtements chauds. Les habitants furent heureux de se débarrasser de cet hôte trop humble. Un homme qui a de l'argent mais qui ne s'en vante pas doit avoir des ennemis, et leur colère peut aussi frapper ceux qui se trouvent à côté.
Corwin prit donc la route de la ville la plus proche, et pendant quelques temps il ne fit pas parler de lui. Il devint le chef d'une petit bande de mercenaires un peu brigands comme il y en a tant dans nos campagnes. Il accomplissait des basses besognes pour les seigneurs, pillait des villages ou des fermes isolées, parfois même des caravanes. Son nom n'était prononcé que dans son entourage proche, nul ne savait qui il était...
C'est à ce moment là que je rejoignais sa troupe. J'étais un jeune écervelé, comme tant d'autres, qui rêvait de fortune et de gloire à cette époque. Ma vie aurait dû être rapidement écourtée par le contact froid d'une lame sur ma gorge au hasard d'une bataille. Mais le chef de cette bande n'était pas un homme au destin banal, et en me contentant de suivre ses pas j'ai réussi à survivre jusqu'à cet age avancé. Maintenant que mon ennemi le plus redoutable est le temps, je réalise à quel point j'ai été chanceux...
Donc je disais, Corwin à cette époque n'était qu'un chef mercenaire de plus dans le pays, et son nom n'était pas connu, il était amical et généreux avec ses compagnons mais discret sur sa vie antérieure, il se lia réellement d'amitié avec un seul d'entre nous: Erevan, un noble déchu du royaume de Vaegir qui devint son second. Les seules choses qui le raccrochaient à son passé était la broche de son manteau: Une rose d'argent trop travaillée pour venir de ce monde, et un paquet de carte étrange avec uniquement des atouts, j'ai touché une seule fois ces cartes, elles étaient froides comme la mort. Nul doute qu'il y avait quelque sorcellerie là dessous. Je n'aurai jamais osé questionner Corwin sur ses cartes, et il ne m'aurait probablement pas répondu. La plupart des mercenaires ont un passé lourd derrière eux qu'ils préfèrent oublier, et ne pas parler des choses anciennes était donc devenu une règle implicite dans la troupe.
Finalement l'anonymat de Corwin prit fin environ six mois après, le 27 Mai, jour de l'anniversaire de la reine du royaume de Swadia : Katilus de Praven.
Chaque année, pour fêter l'anniversaire de leur suzeraine, les notables de Praven organisent une semaine de festivité appelée la semaine du peuple par les nobles et la semaine de la reine par les serfs. Les fêtes à Calradia sont l'occasion pour les paysans du coin d'aller à la ville, de vendre leurs quelques marchandises pour aussitôt dépenser leurs deniers dans les tavernes. Durant ces journées l'alcool coule à flot et la ville se remplit d'une humeur joyeuse qui s'entretient jusqu'à tard dans la nuit. Même les gardes relâchent leur surveillance, préférant reluquer les formes généreuses des prostituées qui ont exceptionnellement le droit d'exercer en dehors de leur bordel. Évidemment il arrive fréquemment que les événements dégénèrent en bagarres ou bien qu'un cadavre soit retrouvé au petit matin. Sans parler des victimes des voleurs qui sont soulagées de leur argent sans avoir eu le temps d'en profiter. Mais finalement la semaine se passe comme elle peut jusqu'à l'événement le plus important qui a lieu le dernier jour : le tournoi de gladiateurs. Car s'il est un point commun entre tous les habitants de Calradia, c'est bien l'amour des jeux. Pour rien au monde un homme, d'où qu'il soit, ne manquerait le tournoi de sa ville. Ces combats sont l'occasion de paris, et toute une région se réunit dans les tribunes pour ne plus vivre pendant des heures qu'au son des coups d'épées émoussées et aux cris des combattants. Or pour les trente ans de la reine, tous les plus grands champions de Calradia avaient fait le déplacement. Des gens venaient depuis les royaumes voisins pour voir s'affronter ces terribles guerriers. Dranton, le champion vainqueur l'année précédente, était donné favori, mais les retournements de situation sont nombreux, et les gladiateurs n'hésitent pas à porter des coups bas en dehors de l'arène.
Corwin prit la décision de mener la troupe à Praven pour profiter de la fête, il partagea à cette occasion tout le butin qui nous restait. Dès les portes de la capitale franchies, toute la bande se dispersa dans les tavernes et les bordels de la ville pour dépenser son argent. Comme les autres gars, je suis rentré dans la taverne la plus proche pour la quitter le dernier jour, avec ma première gueule de bois bien ancrée dans le crâne pour aller au tournoi. Tout le quartier autour de l'arène était plein, les passants discutaient du vainqueur possible, tandis que les parieurs misaient tout ce qu'il leur restait d'argent sur tel ou tel champion. Enfin les nobles et les bourgeois avançaient à cheval dans la rue, le passage balayé à coups de bâtons par leurs hommes de main, pour rejoindre la tribune officielle, payante, pour assister aux jeux.
Comme tous les mercenaires, j'avais gardé une partie de ma part pour parier ce jour là. J'étais donc en train de me rapprocher des stands des preneurs de paris quand Erevan s'exclama en pointant le panneau affichant la liste des combattants:
"Bordel! Corwin! Cet enfoiré s'est inscrit sans nous prévenir!"
La rumeur parcourut en quelque secondes toute la bande, en effet Corwin avait disparu du groupe, personne ne l'avait vu depuis le matin. Par solidarité pour notre chef, la plupart des gars misèrent une partie de leur argent sur lui avant d'aller se trouver des places assises. Après tout on l'avait tous vu combattre, et il était à l'aise avec une lame...
Ce récit se déroule dans Calradia avec le Mod Native expansion.
Corwin est le héros des cinq premiers tomes du cycle des princes d'Ambre.
J'ai appelé mon personnage de Mount & Blade comme lui par manque d'inspiration, mais finalement ce nom a changé le cours du récit que je vais vous faire.
Pour ceux qui ont déjà lu le cycle des princes d'Ambre, ce récit se situe après le tome 10.
Calradia a toujours attiré les aventuriers, et elle les attirera toujours. Ses plaines fertiles, ses vignes, son bétail, ses forêts de bois précieux, ses mines d'or et de fer, autant de richesses qui attirent la convoitise. Mais les gens d'ici savent qu'il ne suffit pas de travailler dur pour devenir riche il faut aussi savoir défendre son bien, et les étrangers l'apprennent vite ou meurent prématurément. Ainsi dans notre pays chaque homme a dans sa maison un arc ou une épée, chaque village entretient une milice et chaque seigneur protège son titre par d'épais murs. On dirait que la nature même du pays est tournée vers la guerre, n'avez vous donc jamais vu ces chevaux rapides et agiles qui galopent en troupeaux à travers les steppes du sud, ou bien ces puissants étalons des plaines de Swadia? Dès la naissance ils sont prédestinés à devenir des destriers, des chevaux de guerre.
De nombreux seigneurs ont tenté de dominer ce bout de terre encerclé de montagnes, et après des siècles de combats la situation n'a pas changé. Oh, évidemment nombreux sont ceux qui se sont élevés tandis que d'autres ont vu leur gloire s'effondrer avec eux dans le crissement d'une lame au détour d'un couloir sombre. Bien des batailles ont vu le sort des rois vaciller face à des armées de mercenaires venus renverser l'ordre établit. Mais l'issue de ces histoires anciennes est toujours la même: des montagnes de cadavres.
Car plus que le vin, la bière ou même l'eau, le fluide qui nourrit cette terre, c'est le sang.
Et du sang frais à Calradia ce n'est pas ce qui manque. La majorité des étrangers arrivent par la mer du nord, chaque bateau qui arrive sur les côtes du pays amène avec lui son lot de mercenaire prêts à tuer. Certains maraudeurs passent par le col d'Asugan à l'est que les Khergit surveillent de près, ceux qui leur semblent indésirables sont rapidement abattus par les patrouilles des archers mangudaï. D'autres vauriens, venus des pauvres collines de l'ouest, traversent la forêt de Veidar ou tentent leur chance sur les gués du fleuve Palvir au niveau d'Epeshe pour vendre leur arc au plus offrant. Mais les vagabonds les plus rares et les plus dangereux arrivent en franchissant les montagnes blanches par le col du mont-des-anges. Arrivés des contrées barbares du sud, ces hommes ont connu la guerre dès leur enfance, et vaincre est devenu pour eux un mode de vie.
Corwin était l'un de ceux-là.
La légende raconte qu'il était un prince riche et puissant dans son pays.
Certains affirment qu'il aurait eu affaire avec un puissant sorcier, et qu'il aurait fuit son pays pour éviter de subir son courroux et ses terribles sortilèges.
D'autres disent qu'il était tellement riche et tellement puissant qu'il faisait de l'ombre au roi. Certains racontent même qu'il était son neveu et que son oncle de suzerain, craignant de le voir prendre le pouvoir avec le poison ou la dague, l'aurait banni de ses terres.
Une autre version prétend qu'il avait séduit la reine, dont la beauté dépassait l'imagination des plus grand poètes, et que le roi, furieux de porter les cornes, avait tué la fautive et pourchassé le traitre.
Finalement toutes ces légendes sont sans doute des rumeurs de taverne. Mais ce qui est sûr et certain, c'est que Corwin arriva un soir de l'hiver 1256 au village de Fedner, venant de la route qui menait au col, réputé infranchissable avant le printemps. De mémoire d'homme, cette année là l'hiver fût particulièrement rude. Les tempêtes descendaient des montagnes pour recouvrir les vallées de blanc. De nombreux montagnards aguerris périrent cet hiver là, surpris par le temps qui pouvait devenir mauvais en à peine une heure. Les tourmentes de neige semblaient être guidées par un esprit malin qui traquait les hommes. Et c'est alors qu'une tempête s'abattait sur la région depuis trois jours que Corwin vint frapper à la porte d'une maison. Les habitants apeurés crurent qu'un démon venait frapper à la porte, car nul homme n'aurait pu survivre au dehors. Il dut insister et pratiquement défoncer la porte pour que les habitants osent enfin lui ouvrir. Les villageois qui l'ont recueillit ont fait entrer chez eux un homme vêtu de haillons, couvert de cicatrices, portant une épée brisée teintée de sang au flanc, il était transit de froid mais vif et vaillant. Il donna un nom mais ne répondit pas aux questions, il paya son hôte avec des monnaies d'or. L'or fit taire les habitants de la maison mais fit jaser les curieux du hameau et courir les rumeurs.
L'étranger repartit rapidement après la tempête avec un cheval, un arc, une nouvelle lame et des vêtements chauds. Les habitants furent heureux de se débarrasser de cet hôte trop humble. Un homme qui a de l'argent mais qui ne s'en vante pas doit avoir des ennemis, et leur colère peut aussi frapper ceux qui se trouvent à côté.
Corwin prit donc la route de la ville la plus proche, et pendant quelques temps il ne fit pas parler de lui. Il devint le chef d'une petit bande de mercenaires un peu brigands comme il y en a tant dans nos campagnes. Il accomplissait des basses besognes pour les seigneurs, pillait des villages ou des fermes isolées, parfois même des caravanes. Son nom n'était prononcé que dans son entourage proche, nul ne savait qui il était...
C'est à ce moment là que je rejoignais sa troupe. J'étais un jeune écervelé, comme tant d'autres, qui rêvait de fortune et de gloire à cette époque. Ma vie aurait dû être rapidement écourtée par le contact froid d'une lame sur ma gorge au hasard d'une bataille. Mais le chef de cette bande n'était pas un homme au destin banal, et en me contentant de suivre ses pas j'ai réussi à survivre jusqu'à cet age avancé. Maintenant que mon ennemi le plus redoutable est le temps, je réalise à quel point j'ai été chanceux...
Donc je disais, Corwin à cette époque n'était qu'un chef mercenaire de plus dans le pays, et son nom n'était pas connu, il était amical et généreux avec ses compagnons mais discret sur sa vie antérieure, il se lia réellement d'amitié avec un seul d'entre nous: Erevan, un noble déchu du royaume de Vaegir qui devint son second. Les seules choses qui le raccrochaient à son passé était la broche de son manteau: Une rose d'argent trop travaillée pour venir de ce monde, et un paquet de carte étrange avec uniquement des atouts, j'ai touché une seule fois ces cartes, elles étaient froides comme la mort. Nul doute qu'il y avait quelque sorcellerie là dessous. Je n'aurai jamais osé questionner Corwin sur ses cartes, et il ne m'aurait probablement pas répondu. La plupart des mercenaires ont un passé lourd derrière eux qu'ils préfèrent oublier, et ne pas parler des choses anciennes était donc devenu une règle implicite dans la troupe.
Finalement l'anonymat de Corwin prit fin environ six mois après, le 27 Mai, jour de l'anniversaire de la reine du royaume de Swadia : Katilus de Praven.
Chaque année, pour fêter l'anniversaire de leur suzeraine, les notables de Praven organisent une semaine de festivité appelée la semaine du peuple par les nobles et la semaine de la reine par les serfs. Les fêtes à Calradia sont l'occasion pour les paysans du coin d'aller à la ville, de vendre leurs quelques marchandises pour aussitôt dépenser leurs deniers dans les tavernes. Durant ces journées l'alcool coule à flot et la ville se remplit d'une humeur joyeuse qui s'entretient jusqu'à tard dans la nuit. Même les gardes relâchent leur surveillance, préférant reluquer les formes généreuses des prostituées qui ont exceptionnellement le droit d'exercer en dehors de leur bordel. Évidemment il arrive fréquemment que les événements dégénèrent en bagarres ou bien qu'un cadavre soit retrouvé au petit matin. Sans parler des victimes des voleurs qui sont soulagées de leur argent sans avoir eu le temps d'en profiter. Mais finalement la semaine se passe comme elle peut jusqu'à l'événement le plus important qui a lieu le dernier jour : le tournoi de gladiateurs. Car s'il est un point commun entre tous les habitants de Calradia, c'est bien l'amour des jeux. Pour rien au monde un homme, d'où qu'il soit, ne manquerait le tournoi de sa ville. Ces combats sont l'occasion de paris, et toute une région se réunit dans les tribunes pour ne plus vivre pendant des heures qu'au son des coups d'épées émoussées et aux cris des combattants. Or pour les trente ans de la reine, tous les plus grands champions de Calradia avaient fait le déplacement. Des gens venaient depuis les royaumes voisins pour voir s'affronter ces terribles guerriers. Dranton, le champion vainqueur l'année précédente, était donné favori, mais les retournements de situation sont nombreux, et les gladiateurs n'hésitent pas à porter des coups bas en dehors de l'arène.
Corwin prit la décision de mener la troupe à Praven pour profiter de la fête, il partagea à cette occasion tout le butin qui nous restait. Dès les portes de la capitale franchies, toute la bande se dispersa dans les tavernes et les bordels de la ville pour dépenser son argent. Comme les autres gars, je suis rentré dans la taverne la plus proche pour la quitter le dernier jour, avec ma première gueule de bois bien ancrée dans le crâne pour aller au tournoi. Tout le quartier autour de l'arène était plein, les passants discutaient du vainqueur possible, tandis que les parieurs misaient tout ce qu'il leur restait d'argent sur tel ou tel champion. Enfin les nobles et les bourgeois avançaient à cheval dans la rue, le passage balayé à coups de bâtons par leurs hommes de main, pour rejoindre la tribune officielle, payante, pour assister aux jeux.
Comme tous les mercenaires, j'avais gardé une partie de ma part pour parier ce jour là. J'étais donc en train de me rapprocher des stands des preneurs de paris quand Erevan s'exclama en pointant le panneau affichant la liste des combattants:
"Bordel! Corwin! Cet enfoiré s'est inscrit sans nous prévenir!"
La rumeur parcourut en quelque secondes toute la bande, en effet Corwin avait disparu du groupe, personne ne l'avait vu depuis le matin. Par solidarité pour notre chef, la plupart des gars misèrent une partie de leur argent sur lui avant d'aller se trouver des places assises. Après tout on l'avait tous vu combattre, et il était à l'aise avec une lame...
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