X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • #16
    Envoyé par Faras Voir le message
    Ca manque de rive gauche !
    Ca viendra, ca viendra... en temps voulu.

    Envoyé par DoubleSquall Voir le message
    Putain la gueule de poupouille ! Il a une tête de diable et c'est ça qui va sauver la France ou la vendre au plus offrant ? Quoiqu'avec une tête pareille alcoolisée à la trappiste, je serais allemand je resterais au pays
    Excellent tout ça.
    Oui, oui, je vais essayer de sauver la France plutôt que la vendre au plus offrant.

    Envoyé par Zaariel Voir le message
    Joue sur HOI3 et tu pourras même sauver un bout de la Belgique!
    (Même si c'est devenu un peu plus compliqué avec la carte remaniée de FtM)
    Raaah oui, mais j'arrive pas à me faire à HOI3. Et puis, la Belgique est toujours mal représentée dans les HOI, alors fourt', tant pis !

    Envoyé par Archange Voir le message
    Ouais ! Le comtat vainnaissin restera français !!!!

    Tu mettras ta capitale à Avignon dans le palais des papes ? Y'a plein de coin et de recoin et de jolies tapis bien doux et épais, Poupouille pourrait s'y plaire

    Sinon faut m'expliquer comment t'as fais pour avoir une idée aussi foireuse, on dirait mes plans de jeux de stratégie que je faisais quand j'avais 12 ans

    ( et pis faudra que je goute de la trappiste aussi )
    Je ne sais pas encore où je situerai mon QG après l'invasion allemande, mais ce n'est qu'une affaire de narration. En tout cas, Avignon n'apparaît pas sur la carte.
    L'idée n'est pas aussi farfelue qu'elle en a l'air. Tous les joueurs d'AoD qui s'y sont essayés, quelle que soit la difficulté, ont été incapables d'empêcher l'invasion allemande dans le Nord de la France. Plutôt que bêtement y gaspiller des troupes, je préfère tout miser sur une stratégie qui n'a peut-être pas l'air très intelligente, mais qui au moins n'implique pas automatiquement la défaite.
    Et oui, il faudra que tu goûtes de la trappiste. C'est le must du must de la bière belge. Après, il y a toujours les petites marques peu connues, où on peut aussi trouver son bonheur, mais là je tape dans les valeurs sûres.

    Envoyé par DoubleSquall Voir le message
    J'adore !

    "que je me mette en recherche d’une petite chatte française. [...] Mes préférences vont pour les poils courts" m'a bien fait rire
    Ah, je me demandais si quelqu'un allait relever ce calembour pas délicat du tout.

    Sinon, je dois recommencer ma partie parce que j'ai oublié de patcher mon jeu et que je me suis rendu compte un peu tard que certains paramètres n'avaient pas été correctement réglés. Heureusement, tout ce que j'ai écrit ici relève de l'inévitable réorganisation du pays en début de partie, donc tout est encore valable.

    Commentaire


    • #17
      INTERMÈDE 1
      Rétrospective des années 1936-1939


      1936
      Une année mouvementée

      Les gouvernants français s’attachent à satisfaire les exigences de l’avisé Poupouille. Un groupe d’armées A est formé, placé sous le commandement de Maxime Weygand, fait maréchal pour l’occasion, et déployé sur la ligne Maginot. Les forces aériennes sont réorganisées selon son plan et, heureuse surprise, il sera finalement peut-être possible de constituer non pas une mais deux grandes flottes de guerre avec l’essentiel des navires de surface français. Seule l’une d’elle sera toutefois de taille à rivaliser avec les bâtiments de guerre plus modernes de la Regia Marina. Le Belge est satisfait. Rien ne laisse alors présager que 1936 sera une année particulièrement difficile.
      Spoiler:

      L’armée de terre française après sa réorganisation par Poupouille.

      Le premier problème est posé par Flandin, le ministre des Affaires étrangères, qui a la rancune tenace à l’égard de Poupouille et Van Zamen pour lui avoir dérobé ses prérogatives. Inconscient qu’il bafoue les intérêts de la France, il conclut avec nombre de pays européens autant de traités de commerce hautement défavorables à la République. Rapidement, les réserves de charbon et de matériaux précieux sont vides. L’économie est paralysée. Poupouille prend les choses en mains et parvient tant bien que mal à redresser la situation et à relancer le réarmement, profitant de surcroît l’élan patriotique causé par la marche sur Cologne de Hitler, en mars. Plus tard, alors que Mussolini s’est emparé de l’Éthiopie, Poupouille est fait général de brigade honoraire pour avoir prédit cette tournure des événements.

      La gauche remporte une victoire historique aux élections législatives de juin et Léon Blum devient Premier ministre. C’est le début du fameux épisode du Front populaire, heure héroïque d’une certaine France qui la fantasmera longtemps. Poupouille sait pour autant à quel point le monde politique français est déchiré. Les conflits sociaux dureront encore, et avec eux un ralentissement non négligeable du réarmement.


      En juillet, une guerre civile éclate en Espagne. C’est l’occasion pour toutes les factions de fanfaronner à travers l’Europe. La France ne fait pas exception à la règle. Malgré l’envoi d’un corps expéditionnaire - un acte de politique étrangère impensable sans la présence du général Poupouille à l’Élysée -, les fascistes, les communistes, les catholiques, les anarchistes, tous occupent la rue au lieu d’occuper les usines. Ce qu’ils veulent, c’est une guerre d’Espagne en France.


      La France est déchirée par les troubles et certains signes de guerre civile poignent à l’horizon. Poupouille est forcé de boire un nombre conséquent de trappistes pour pouvoir lire l’avenir et maintenir le gouvernement en place. Août passe, puis septembre. En octobre, Poupouille doit être hospitalisé. Malgré tout, il continue à boire. En novembre, la tension semble retomber alors que le général était à bout de forces. Les Belges pensent donc pouvoir souffler, mais l’opposition choisit ce moment pour attaquer la majorité au pouvoir. Les troubles s’emparent à nouveau de la rue. Poupouille, par l’entremise de Lebrun et Blum, doit faire des concessions avec la frange conservatrice de l’Assemblée pour ne pas faire sauter le gouvernement. Pour autant, la tension ne faiblit pas et l’économie est toujours à l’arrêt.



      1937
      Le retour au calme

      Après plus de huit mois de contestations populaires, de troubles civils et de scandales politiques, le calme revient en France. En février, l’économie peut redémarrer, lentement, ainsi que le réarmement. Poupouille et Van Zamen décident de revoir leur stratégie. Il est toujours question de fortin en PACA, mais ils ont compris que leur sort ne dépendait plus d’eux s’ils ne gardaient pas un rôle actif dans la guerre européenne qui approchait. Le général propose alors de trouver les ressources pour former un groupe d’armées C et de l’envoyer en Afrique du Nord, d’où il pourra mener une offensive contre l’Italie. Lebrun et Gamelin approuvent. Pour parvenir à former autant de troupes, il faut ne faut pas regarder de trop près à leur qualité. Chaque groupe d’armées est ainsi composé à un tiers de miliciens, des hommes plus vite entraînés que leurs homologues de l’infanterie régulière. Leur présence contribue dont à affaiblir l’ensemble des armées tout en permettant un déploiement plus large des forces françaises. Malgré cette faiblesse, les deux Belges veillent à ce que chaque armée soit au meilleur de sa forme et équipée avec ce qui se fait de mieux en France.

      À cette époque, Poupouille est malade. Son corps a pris un sacré coup avec toutes ces trappistes. Il ne lit plus l’avenir. Il continue pourtant à conseiller le gouvernement car il est le seul à avoir une vision claire de la menace qui se profile. Former trois groupes d’armées au lieu de deux, c’eût été possible sans la terrible crise sociale de 1936. Désormais, un tel projet nécessite de délaisser un autre secteur de l’armement, et c’est l’aviation et la marine de guerre. Pour pallier à leur faible nombre et à leur vétusté, Poupouille n’a que deux flèches à son arc : les alliés britanniques, qui à coup sûr défendront le ciel occidental tant que des combats s’y dérouleront, et les neutres belges et néerlandais, avec lesquels des tractations commencent concernant le commandement des forces continentales en cas d’attaque allemande généralisée. Ces pays de tradition neutre sont encore très réticents à la simple évocation d’une guerre.

      En juillet, une guerre éclate en Asie : le Japon envahit la Chine. Le chat prédit qu’elle pourrait bien avoir des répercussions sur la guerre européenne. Des milliers de Français d’Indochine affluent en métropole. On se souvient que Poupouille a replié toutes les troupes qui occupaient ce territoire.

      Le reste de l’année, la France reste calme et Poupouille recouvre la santé. Le réarment s’effectue aussi vite que le permet la machine de guerre, encore enrouée, française.

      1938
      L’ennemi se dévoile et les secrets s’éventent

      En janvier, la nouvelle parvient à Poupouille que des communistes chinois en exil en Russie ont vendu à Staline un chat capable de lire l’avenir lorsqu’il boit de la vodka. Son nom est Pupuiev et il obtient illico le grade de maréchal. Le général franco-belge est jaloux mais adresse toutefois ses félicitations à son homologue félin.

      Cet épisode finit par arriver à l’oreille de certains députés de l’opposition. Selon eux, les affaires de la République française elle-même serait supervisée par… un chat ! Le Président Lebrun n’a d’autre choix que de mettre l’ensemble des députés dans la confidence et de leur faire promettre de ne pas révéler cet inavouable secret au grand public. Suite à cette affaire, Poupouille et Van Zamen se rendent de plus en plus régulièrement à l’Assemblée nationale pour participer aux débats politiques et faire pression sur les députés pour le salut de la Nation. Après avoir découvert les compétences extraordinaires du général Poupouille, la plupart des gouvernants applaudissent des deux mains sa présence parmi eux. Cependant, quelques membres de l’opposition, malgré qu’ils aient accepté de garder la chose secrète, interrompent les débats à plusieurs reprises, faisant subir un nouveau coup dur à l’économie.


      En mars, c’est l’Anschluß, prédite par Poupouille. En Grande-Bretagne et en France, les peuples s’insurgent et, d’une seule voix, condamnent cet acte peu démocratique, de même qu’ils s’engagent à travailler plus (pour gagner tout autant, mais c’était une autre époque, et on y avait des principes). Un peu plus tard, en Union soviétique, Staline s’aperçoit qu’il a été dupé par les Chinois : Pupuiev, son chat devin, n’a rien de devin et, de plus, refuse de goûter à la vodka. Le Petit père des peuples, fou de rage, déclenche les Grandes purges. Des milliers d’officiers et membres du Parti sont envoyés en stage de « gestion des ressources humaines dans le milieu des grandes entreprises soviétiques ». Dans la tourmente des Grandes purges, Staline fera fusiller le maréchal Pupuiev. Ce sera pour Van Zamen l’occasion de clairement faire comprendre à Poupouille que le même sort l’attend s’il se montre incapable de sauver la République de la future agression allemande.

      En mai, les fascistes espagnols écrasent leurs compatriotes républicains. La guerre civile prend fin et les corps expéditionnaires allemand et italien rentrent au pays victorieux. Du corps de volontaires français, il ne reste plus grand-chose. De son côté, le chat belge cherche toujours une féline du terroir pour combler ses moments de solitude.


      Poupouille ayant repris ses activités de divination, il permet au gouvernement de rempiler lors des élections présidentielles de juin. C’est une victoire politique facile, mais des rumeurs se sont échappées lors de la campagne. En août, une délégation composée des plus puissants industriels français tient à rencontrer le Président Lebrun. Ces riches hommes d’affaires se doutent que quelque chose ne tourne pas rond à l’Élysée et veulent en avoir le cœur net. Le Président accepte de leur révéler le plus grand secret de la France après les origines brabançonnes de Napoléon Van den Bonapaart (raison pour laquelle le grand homme avait tenu à porter les frontières de la France sur la rive gauche du Rhin). Un marché est conclu. Les industriels s’engagent à faire un effort pour accélérer le réarmement et le Président Lebrun leur présente Poupouille et Van Zamen. Les deux Belges sont furieux de ne pas avoir été prévenus. Néanmoins, l’aide des grandes fortunes ne se refuse pas.


      En septembre, Adolf Hitler veut s’emparer des territoires des Sudètes, en Tchécoslovaquie. Craignant que cela ne signifie le début d’une nouvelle guerre européenne alors qu’il n’est pas encore entièrement préparé, Mussolini propose une conférence de la paix. Les Britanniques envoient Chamberlain. Poupouille envoie le ministre des Affaires étrangères Yvon Delbos avec pour consigne de n’abandonner en aucun cas les Sudètes à l’Allemagne. Il est le seul à savoir à l’avance que, si aucun accord n’est trouvé, la guerre éclatera. Il estime que c’est le meilleur moment pour attaquer le Reich, car la configuration des frontières en Europe orientale est sur le point d’être bouleversée. À la conférence de Munich, Delbos signe pourtant le traité, scellant ainsi le sort de la Tchécoslovaquie. Poupouille est furieux mais la paix est sauvée. Au pays, le réarmement gagne en intensité. Le sort de la France est moins certain désormais.


      Durant la fin de l’année, le réarmement se poursuit sans encombre. Le général Poupouille fait savoir au général Gamelin qu’il veut agrandir le fortin de PACA. Il veut désormais l’étendre à tout le pays situé entre le Rhône, la Saône, la Suisse, l’Italie et la Méditerranée. Cette nouvelle configuration permet de renforcer la protection des régions comprises dans le fortin.


      Les lignes de défense françaises et le fortin du PACA.
      (Sur base d’une carte de 1936.)


      1939
      L’année fatidique

      L’amour est à la porte de Poupouille en ce froid mois de janvier 1939. Il a commencé une correspondance avec une chatte parisienne, pédigrée et prénommée Dame Désirée de Babylove de Montmartre. Pour lui montrer qu’il ne plaisante pas avec l’amour, Poupouille lui fait parvenir un casier de trappistes d’Orval (dont la fondation est entourée d’une légende à l’eau de rose). Touchée, Désirée de Babylove lui envoie une photo d’elle dans une pose des plus suggestives, telle que seules les Parisiennes savent le faire.

      Spoiler:

      Dame Désirée de Babylove de Montmartre en mode sexy.


      En mars, comme le monde entier pouvait s’y attendre (Poupouille le premier), Adolf Hitler envahit ce qu’il reste de la Tchécoslovaquie. Chamberlain enrage et jure qu’il ne sera plus dupe. Poupouille ronronne béatement en constatant que ses prophéties se réalisent. Pourtant, il sent que l’instant de vérité approche à grands pas. Sera-t-il capable de sauver la République du péril germanique ? Plus tard dans le mois, l’Allemagne s’empare du port hanséatique de Memel, en Lituanie. Les Alliés jurent que ce sera la dernière agression « pacifique » du Troisième Reich. Pour appuyer ces paroles, ils signent un pacte de défense avec la Pologne.


      Le mois suivant, Mussolini annexe l’Albanie. Puis les semaines passent tandis que le réarmement tourne à fond dans tous les pays d’Europe. En août, Hitler signe un traité de non-agression avec Staline. C’est une politesse bien allemande que d’annoncer une guerre mondiale de manière aussi transparente quelques jours à l’avance. La finesse germanique va jusqu’à vous laisser prendre à rêver qu’il reste un espoir. Les quelques jours passent puis le mot tant redouté est finalement lâché.

      Commentaire


      • #18
        Ciel! La déception de Poupouille a du être grande quand il s'est aperçu que Babylove avait les poils longs !



        Édit: moi je pensais que la marine française était supérieur à la marine royal italienne.
        Dernière modification par Archange, 09-04-2012, 08h27.

        Commentaire


        • #19
          Toujours aussi barré! J'aime beaucoup! Continue comme ça Zam

          Commentaire


          • #20
            Haha je viens de découvrir! j'ai constaté que tu as omis de citer la nouvelle trappiste (française!!), la bien nommée Mont-des-Cats!!!!

            Commentaire


            • #21
              Mmmoui, mais la Mont-des-Cats ne fait pas partie des sept trappistes traditionnelles. De plus, son origine française est contestable : le Mont-des-Cats se trouve presque en Flandre belge et la bière est actuellement brassée à Scourmont (Wallonie), soit au même endroit que la Chimay. Enfin, "Katsberg" devrait se traduire par "Mont-des-Chats" et non "Mont-des-Cats". Si cela avait été correctement traduit, ça aurait pu faire une bonne feinte dans mon récit.

              @Archange : Disons que les Italiens ont plus de raisons que moi d'entretenir leur marine. Quand bien même la mienne est meilleure en 1936, je sais qu'elle sera dépassée trois ans plus tard. Il faut dire que la France est particulièrement sous-évaluée dans ce jeu et manque de puissance industrielle (elle ne fait pas long feu de toute façon, donc finalement ça ne change pas grand-chose... tant qu'on ne la joue pas), du coup je suis obligé de faire des choix assez durs, le premier étant de garder un pied en métropole (c'est purement scénaristique, pour l'honneur, et je ne sais même pas si c'est possible malgré toute ma préparation). Sans ça, j'aurais sans doute pu y aller plus relax sur le recrutement des troupes et, du même coup, rester à niveau par rapport à la marine italienne. D'un point de vue historique maintenant, je pense bien que la France aurait pu défaire l'Italie sur mer si ces imbéciles de vichystes avaient accepté de filer leurs navires aux Anglais au lieu de les saborder.

              Commentaire


              • #22
                Ouais enfin, historiquement la France avait quand meme une sacrée marine.

                ( bon, après, on comprend toujours pas comment les allemands ont fait pour nous battre aussi vite, meme guderian n'en revient pas, faut bien le retranscrire ingame et c'est pas facile.)

                Commentaire


                • #23
                  Petit aparté historique: La Regia Marina et la Marine Nationale s'affrontait sur le plan du tonnage. Quand l'un lançait un nouveau cuirassé ou croiseur, l'autre lançait la même chose ou un équivalent! Mais la Marine française avait l'avantage en terme de tonnage. Mais elle avait deux fronts... L'Atlantique Nord et la Mer du Nord contre Allemagne et la Méditerranée contre l'Italie.

                  Commentaire


                  • #24
                    Ca manque de rive g...ah si c'est bon !

                    Commentaire


                    • #25
                      Toujours aussi bon !

                      Commentaire


                      • #26


                        CHAPITRE 4
                        Van Zamen poursuit l’effort


                        Le mot est lâché. L’Allemagne a déclaré la guerre à la Pologne, le Royaume-Uni a répliqué, entraînant à ses côtés l’ensemble du Commonwealth et (ou dont ?) la France. À Paris, l’ambiance est revancharde. Pas envers les Allemands, mais envers les Anglais. Van Zamen et Poupouille comprennent combien c’est dur pour les Français de devoir se battre pour Danzig parce que les Britanniques l’ont voulu. Mais ils ont également fait leurs propres erreurs. Le réarmement ne fut pas facile, et l’occasion de déclarer une guerre précoce contre l’Allemagne s’était présentée à plusieurs reprises.

                        Poupouille dort lorsque la nouvelle parvient à l’Élysée. En tant que chat, il passe la majeure partie de sa vie à dormir. Personne ne peut le réveiller sans une bonne raison. Il avait dit : « Miaou. » et Van Zamen avait traduit : « Le général Poupouille a dit : « Vous ne me réveillerez que lorsque le jour attendu adviendra. » Et on y est. Le Belge s’étire lentement et dit : « Miaou. » et Van Zamen traduit : « Désormais, vous ne serez autorisés à le réveiller que lorsque les Allemands attaqueront la mère-patrie, c’est-à-dire le Benelux, cette région qui, déjà au temps de la Lotharingie, alors même que naissaient les notions de France et d’Empire germanique, dut subir les humeurs impitoyables de ces deux entités. » Poupouille est de mauvais poil mais il se fait porter une trappiste et se détend. Puis, comme à son habitude, il téléphone à ses ministres pour se rendre compte des efforts de réarmement. Enfin, il se fait porter jusqu’à l’Assemblée nationale où les députés se sont rassemblés. Ils sont tous là en ce jour où un défaut de présence pourrait s’apparenter à de la couardise. Ses miaulements se veulent rassurants : les Allemands n’attaqueront pas avant sept mois au moins. D’ici là, il faut redoubler d’efforts pour être en état de répondre le jour venu. Rapidement, Poupouille fait communiquer ses quelques injonctions nouvelles puis rejoint l’Élysée, accompagné par Van Zamen. Là, les deux Belges se retrouvent dans leur bureau. Une discussion s’engage.

                        « Poupouille, demande Van Zamen, penses-tu que nous serons prêts ? » Poupouille parvient à exprimer une profonde lassitude. Il miaule. « Oui, c’est vrai, nous ne le saurons qu’au dernier moment. » Le chat miaule une seconde fois. « Il nous faut poursuivre l’effort. Haranguer la foule. Ne pas relâcher la pression dans les usines. » Un miaou de plus. « Oui, peaufiner nos stratégies, tenir nos soldats en alerte sans les fatiguer. » Il miaule en se saisissant d’une boîte de sardines. « …et prendre le contrôle direct des armées belge et néerlandaise. Récupérer leurs aviations. Sans elles, la bataille de France est perdue d’avance. » Poupouille ouvre sa boîte et acquiesce : « Miaou. » « C’est vrai, répond Van Zamen, la crise de 1936 a saigné à blanc les industries et nous a fait perdre un temps précieux. Mais, au final, pouvions-nous réellement conserver nos grandes ambitions du début ? » Le chat secoue la tête en engloutissant une sardine. « Je ne pense pas non plus. » Un silence gênant s’installe quelques instants. Poupouille le brise : « Miaou ? » Van Zamen répond : « Si nous avons malgré nous précipité la France dans l’abîme ? Eh bien… Peut-être. Et après ? De toute façon, elle était foutue, tu le sais bien. » Un autre silence. Poupouille a reposé sa boîte de sardines. Il n’en veut plus. Van Zamen se lève et va chercher une Westvleteren. C’est la trappiste la plus prisée car celle que l’on brasse le moins. Chaque Westvleteren est une occasion à se remémorer. Van Zamen la décapsule d’un geste assuré puis la pose devant Poupouille. Ensuite il quitte la pièce en prenant soin de refermer la porte le plus doucement du monde.

                        Commentaire


                        • #27
                          je n'ai pas fini ma lecture mais le début est excellent
                          EDIT : 0,2 députés absents -_-'

                          Commentaire


                          • #28
                            Vraiment top cet AAR, très drôle.

                            Commentaire


                            • #29
                              Décidément je m'en lasse pas !

                              Commentaire


                              • #30
                                CHAPITRE 5
                                Van Zamen doute

                                Sitôt après la déclaration de guerre, le système des alliances joua et, par l’entremise de la Grande-Bretagne, la France se retrouva impliquée dans ce qui semblait bien être le terrible conflit européen annoncé par le général Poupouille. Aux forces françaises et britanniques se joignirent celles de l’ensemble du Commonwealth : Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Afrique du Sud, Irak, Bhoutan, Népal, Yémen et Oman.
                                Spoiler:
                                Spoiler:

                                Forces alliées au 1er septembre 1939.
                                C’était le 1er septembre. Depuis, les choses avaient beaucoup évolué. L’attaque allemande sur la Pologne ne fut pas aussi foudroyante que Poupouille l’avait supposé. Les premières lignes polonaises s’étaient rapidement remises de leur premier choc et, après trois semaines, les Polonais tenaient encore leur ennemi en échec devant Varsovie, là où Poupouille avait prédit une campagne de deux semaines. Il fallut l’intervention traîtreuse de l’Union soviétique pour résoudre la situation. Victime de l’appétit de ses voisins, la Pologne avait disparu. Cela avait pris un mois. Poupouille et Van Zamen avaient été surpris de la difficulté éprouvée par les Allemands. Les autres, généraux et hauts dignitaires de la République, avaient été pétrifiés par la vitesse de l’ennemi. Poupouille avait dit : « Miaou. » et Van Zamen avait traduit : « Messieurs, cette fois, nous sommes bel et bien entrés dans l’ère industrielle. Bienvenue dans le monde de demain. Il va falloir abandonner toutes vos vieilles idées. » Poupouille avait renchéri d’un miaulement et Van Zamen avait dit : « C’est de la merde. » Le mot de Cambronne avait été lâché, et ce n’était peut-être pas un hasard.

                                Spoiler:

                                Pertes allemandes et polonaises au 30 septembre 1939.
                                Les généraux de France, du moins les plus ouverts d’esprit, avaient compris ce que voulait dire Poupouille. Cette guerre allait être totale, et la puissance du monde industriel allait devoir se déchaîner jusqu’à atteindre son paroxysme, dévastant peuples et pays, ciel et mer, vieux et jeunes, pensées et idéaux, pour que la paix puisse revenir. Vers quelle épreuve Poupouille et Van Zamen avaient-ils poussé la France ? L’histoire aurait-elle pu être différente si ces derniers n’avaient pas pris les rênes de la République ? Certains avaient commencé à y réfléchir et les Belges sentaient que leur autorité s’était effritée, ce qui leur causa une étrange impression.

                                Cela ne pouvait pas s’arranger avec la suite des événements. Dès qu’ils en eurent fini avec la Pologne, les Allemands avaient rapatrié leurs forces à l’Ouest. D’octobre 1939 au printemps 1940, la Luftwaffe n’avait eu de cesse de harceler les unités du groupe A déployé sur la ligne Maginot. Chaque jour, les Stukas et les Heinkel faisaient un passage au-dessus des lignes françaises et bombardaient leurs troupes. De semaine en semaine, la tension grimpait, la lassitude touchait les troupes et les doutes s’installaient auprès des gradés. Régulièrement, le général Poupouille consultait l’État-major pour se rendre compte de l’état des forces françaises et de l’avancement du réarmement. En guise d’exemple, voici l’extrait d’une séance tenue le 1er avril entre les dignitaires suivants :

                                Commandant de la marine : Amiral François Darlan
                                Commandant de l’armée de l’air : Général Victor Denain
                                Chef de l’État-major et de l’Armée de terre : Général Maurice Gamelin
                                Divination : Général Poupouille
                                Assistance à la divination : Jan Van Zamen
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Poupouille a apprécié le repas de ce midi. Les crevettes étaient parfaites et les brocolis jolis.
                                • Gamelin : Et quel potage, j’étais comme sur un nuage.
                                • Darlan : Oui mais les choux-raves étaient graves.
                                • Denain : Messieurs. Peut-être est-il temps de nous mettre au travail.
                                • Poupouille : Meow.
                                • Van Zamen : Faisons donc.
                                • Gamelin : Quelle est notre info du jour ?
                                • Denain : La 1ère escadrille reprend du service cette semaine. Nos hommes au sol auront un peu de répit.
                                • Darlan : Il faudrait peut-être que la 1ère escadrille sorte plus souvent. Actuellement, nous ne la voyons voler qu’une semaine tous les deux mois.
                                • Denain : Je fais avec les forces que l’on me donne et les pertes ne sont pas négligeables.
                                • Darlan : Qu’en est-il de la chasse anglaise ?
                                • Denain : Elle n’est pas encore prête.
                                • Poupouille : Miou ?
                                • Van Zamen : Quand le sera-t-elle ?
                                • Denain : Je n’ai aucune information à ce sujet. Les Britanniques nous promettent qu’ils nous soutiendront dès que possible.
                                • Gamelin : Foutaises !
                                • Poupouille : Maw.
                                • Van Zamen : Poupouille dit que les Anglais sont fourbes mais ils ne laisseront pas tomber la France. Elle s’en souviendrait.
                                • Gamelin : Si elle existe toujours.
                                • Poupouille : Mow ?
                                • Van Zamen : Passons. Comment tiennent nos troupes ?
                                • Gamelin : Voyez par vous-même :
                                Spoiler:
                                • Gamelin : Nous avons déjà perdu presque dix mille hommes sur la ligne Maginot. Le groupe A est sérieusement entamé mais il tiendra le coup. Au niveau des avions, il faut déplorer la perte de quasiment quatre cents chasseurs et une petite centaine de bombardiers. Tout cela alors que les Allemands attendent sagement le printemps pour lancer leur offensive.
                                • Poupouille : Miaou ?
                                • Van Zamen : Comment s’en sortent les Brits ?
                                • Gamelin : À ce jour, ils dénombrent environ dix-huit mille tués, blessés ou disparus, en grande partie du personnel en mission de bombardement au dessus de la ligne Siegfried. Ils sont autant à plaindre que nous.
                                • Darlan : Comment expliquez-vous qu’ils perdent moins de chasseurs que nous alors qu’ils en ont plus ?
                                • Denain : Ils ne les sortent que pour protéger leur île.
                                • Darlan : Nous y voilà ! Les salopards !
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Du calme, s’il vous plaît. Quelles sont les pertes ennemies ?
                                • Gamelin : Environ mille deux cents chasseurs en moins. Et mille six cents bombardiers.
                                • Denain : Principalement des Stukas. Nos chasseurs se font un plaisir de les descendre. Malheureusement, ils font jeu égal avec les Messerschmitt allemands qui escortent les Heinkel, ceux qui font le plus de dégâts. Nos pilotes sont donc forcés de les éviter. Au final, nos escapades aériennes n’ont que peu d’incidence sur la situation globale.
                                • Darlan : Et nous savons que les Allemands ont encore de nombreux avions.
                                • Poupouille : Miaou ?
                                • Van Zamen : Les capacités de l’ennemi, s’il vous plaît.
                                • Gamelin : Les voici.
                                Spoiler:
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Commentez.
                                • Gamelin : Cent divisions d’infanterie, information fiable. Environ quatre-vingt dix pour cent d’infanterie régulière, le reste étant constitué de milices et d’unités de garnison, que la France ne devrait voir que… qu’une fois qu’elle est occupée.
                                • Van Zamen : Poursuivez.
                                • Gamelin : Soixante-quatre divisions blindées et motorisées.
                                • Poupouille : Miaou ?
                                • Gamelin : Information presque sûre, j’en ai peur.
                                • Darlan : Mais enfin, c’est absolument incroyable !
                                • Poupouille : RrrrRrrrRrrr…
                                • Gamelin : Que fait le général, il ronronne ?
                                • Van Zamen : Il rit de dépit. Ces chiffres sont pour le moins effrayants.
                                • Gamelin : Vous voulez de l’effrayant ? Attendez, voici les chiffres de l’aviation.
                                • Darlan : Et comment ! La Luftwaffe a cinq fois plus de chasseurs que nous et dix fois plus de bombardiers !
                                • Poupouille : RrrrRrrrRrrr…
                                • Van Zamen : Il doit y avoir une erreur. D’où donc sortez-vous tous ces chiffres, Gamelin ? Vous les demandez à votre chien ?
                                • Poupouille : RrrrRrrrRrrr…
                                • Gamelin : Vous pouvez croire ces renseignements. La marge d’erreur est faible. Enfin, la Kriegsmarine est…
                                • Poupouille : RrrrRrrrRrrrmiaou.
                                • Van Zamen : Passons, la Royal Navy lui réglera son compte. Parlons plutôt de notre marine et de celle des Italiens.
                                • Darlan : Vous savez déjà tout ce qu’il y a à savoir.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Certes. Je veux commencer le déploiement du groupe C en Égypte et en Tunisie. Si les Italiens veulent l’Afrique, ils vont devoir faire leurs preuves. La marine devra réaliser cette mission aussi rapidement que possible. Nos flottes de transport devront être libres au moment de l’attaque allemande.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Détachez également un régiment en Syrie, des rumeurs de coup d’État circulent à Bagdad. Si l’Irak s’affranchit du Royaume-Uni, on fera parler français à Babylone.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : La France. En cette heure, il n’est pas grand-chose à faire. Tous les ordres ont été donnés : s’assurer que le réarmement continue jusqu’au moment où ce ne sera plus possible, tenir bon sur la ligne Maginot et espérer que nos chasseurs fassent plus de dégât dans les prochains affrontements.
                                • Poupouille : Miaou. Miaou.
                                • Van Zamen : Continuer à lire le futur dans la bière. À ce sujet, les réserves sont-elles suffisantes ?
                                • Gamelin : Nous avons entreposé l’équivalent de deux piscines olympiques dans plusieurs réduits alpins.
                                • Darlan : Est-ce encore utile ? Vous l’avez dit, les grandes décisions ont été prises, les grandes directions ont été données. Peut-être qu’il est temps de remettre la conduite des affaires aux Français.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Poupouille ne quittera son poste que lorsque la guerre prendra fin.
                                • Darlan : Eh bien, elle peut prendre fin. Cette guerre n’est pas la nôtre. Peut-être qu’il n’est plus dans l’intérêt de la République qu’elle soit gouvernée par un chat. Ah, les Boches peuvent bien venir maintenant, ils n’ont plus qu’à nous cueillir ! Et laissez-moi vous dire : les Boches, je ne les aime pas, mais s’il est dans l’intérêt de mon pays de leur tendre la main, je réfléchirai sérieusement à la question.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Darlan, je vous conseille de ne pas répéter ce genre de propos une fois que les Allemands auront lancé leur offensive et que la Nation sera plongée dans la guerre. Nous non plus, nous n’aimons pas les Fritz - sauf dans un cornet et avec de la mayonnaise - et, nous aussi, nous voyons la position délicate de la France. Ces temps sont durs et nos nerfs sont mis à rude épreuve. Nous savons que nous devons nous attendre au pire pour les mois qui viennent. Alors il faut s’économiser et, surtout, ne pas rompre la cohésion. La guerre, la vraie, viendra plus tard, et avec elle des millions de conflits personnels. D’ici là, il faut profiter du temps qu’on n’aura plus d’ici quelques nuits.
                                • Poupouille : Miaou.
                                • Van Zamen : Rentrez chez vous. Nous nous reverrons sous peu.

                                Commentaire

                                Chargement...
                                X