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  • #31
    Envoyé par Zamensis Voir le message
    nous n’aimons pas les Fritz - sauf dans un cornet et avec de la mayonnaise -


    Toujours aussi bon

    Envoyé par Zamensis Voir le message
    D’octobre au printemps 1939, la Luftwaffe n’avait eu de cesse de harceler les unités du groupe A déployé sur la ligne Maginot.
    Pas "au printemps 40" ?

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    • #32
      Corrigé.

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      • #33
        Vivement la suite !

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        • #34
          INTERMÈDE 2
          Une histoire sans Van Zamen

          Poupouille dort paisiblement dans son panier quand il est réveillé par le bruit des bombardements. Paris est attaqué ! Il se hisse sur l’appui de fenêtre et tente de comprendre ce qu’il voit. Ce n’est pas Paris. Une violente migraine lui transperce le cerveau de part en part. Il fait nuit, mais les rues sont éclairées par les lumières orangées de dizaines d’incendies. Les ombres d’une cité agitée dansent sur les murs en ruines. Des bâtiments sont endommagés, d’autres semblent avoir disparu. Cà et là des nuages de poussière signalent qu’une bombe vient de tomber ou qu’un immeuble s’est affaissé. Le grondement de centaines bombardiers domine les cris et les craquements d’une ville qui devient cendres. Des détonations proches ou lointaines ponctuent sporadiquement cette symphonie de l’Enfer. Quelle est cette ville ? Poupouille quitte son appui de fenêtre. Il n’est pas à l’Élysée mais dans un grenier. Il lève les yeux. Le plafond est crevé d’un trou fumant d’où de fines gouttes de pluie s’introduisent. Il retrousse les babines. L’odeur âcre du feu et de la poudre se mêle à celle de l’eau qui gorge cette maison. Il tend l’oreille. Des voix résonnent à l’étage inférieur. Tout son corps le fait souffrir, comme s’il avait fait une mauvaise chute. Malgré tout, il parvient à soulever une trappe et à se glisser dans une cage d’escaliers.

          En bas, des généraux français sont réunis autour d’une table moisie sur laquelle est disposée une carte de la France à moitié consumée. La pièce est pauvrement garnie. Pas la moindre décoration, pas la moindre pièce de mobilier. C’est là un QG bien pathétique pour de si hauts gradés. Poupouille reconnaît Gamelin, le généralissime, ainsi que le maréchal Weygand, qui commande le groupe d’armées A déployé sur la ligne Maginot. Poupouille tente un miaulement : « Miaou ? » Les généraux se retournent. « Général ! » s’exclame Gamelin en marchant vers lui les bras ouverts et en affichant un sourire qui relève à la fois de la gêne et du soulagement.
          • Vous nous avez fait peur ! continue-t-il.
          • Miou ?
          • Ah, c’est une longue histoire, soupire le général. Vous avez été sonné lorsque vous visitiez nos lignes et que les Allemands ont attaqué.
          • Miaou ?
          • Deux mois se sont écoulés depuis.
          • Miaou ?
          • C’était le 1er mai. Nous sommes le 25 juin.
          • Maw ?
          • Non, nous ne sommes plus sur la ligne Maginot, intervient Weygand. Nous en sommes même plutôt loin.
          • Miaou.
          • Je comprends, reprend Gamelin, mais installez-vous, je vais tout vous expliquer.
          • Meow ?
          • Nous ne savons pas où est Van Zamen, dit-il en baissant les yeux. Ca aussi, nous allons vous l’expliquer.

          Finalement, Poupouille consent à prendre place parmi les officiers. La carte de France sur laquelle ils sont penchés est essaimée des pions bleus et, dans une bien plus grande proportion, de pions gris. Le chat préfère ne pas imaginer ce que cela signifie. Il détourne le regard et écoute Gamelin lui expliquer la situation : « Nous étions avec vous lorsque les Allemands ont finalement lancé leur offensive. C’était le 1er mai. Un obus a explosé à nos côtés et vous a sonné. Impossible de vous réveiller. » Le chat miaula interrogativement. « Un coma ? Oh non, je jure que vous dormiez, et il m’a même semblé vous entendre ronfler. Bref, ce jour-là nous avons également été avertis d’une déclaration de guerre allemande à la Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Tout comme vous l’aviez prédit. Nous sommes parvenus à prendre le contrôle direct de leurs armées, mais elles étaient trop peu nombreuses et incapables de lutter. Elles devaient normalement renforcer notre flanc gauche occupé par le groupe B. En l’absence des forces belges et néerlandaises, celui-ci ne pouvait se risquer au combat. Après une bataille intense qui a duré une semaine, la Belgique et les Pays-Bas ont fini par capituler. Leur aviation ? Oh, général, nous comptions tellement dessus. Mais elle a été détruite dans son intégralité la première nuit des hostilités. Quand le roi des Belges Léopold III a rendu les armes, nous avons perdu Van Zamen. Un soir, il a disparu. Aucune explication. Le seul témoin que nous avions, l’un de ses intendants, nous a raconté qu’il s’était fait échanger ses francs contre des marks. Un enfant comprendrait ce que cela veut dire. » Poupouille feule de dépit.

          Gamelin reprend : « Puisque les Belges et les Néerlandais ne pouvaient renforcer le groupe B, nous n’avions plus d’espoir de défendre le flanc gauche. Alors maintenir le droit n’avait plus de sens non plus. Les groupes d’armées A et B ont donc reçu l’ordre de reculer progressivement vers le fortin de PACA, la seule région de France que nous pouvions défendre face à la déferlante germanique. Le groupe B put atteindre ses positions derrière le Rhône sans encombre. Le groupe A, qui était au contact direct de l’ennemi depuis septembre 1939 et avait subi des pertes conséquentes, a eu plus de mal à progresser mais, finalement, a pu atteindre ses positions également. Une semaine s’écoula durant laquelle nos troupes préparèrent leur défense en PACA tandis que nous assistions à la chute de la France. Puis les Allemands s’attaquèrent au fortin. Ils concentrèrent leurs efforts sur le Nord du dispositif, au niveau de Besançon. Ils entreprirent de traverser la Saône mais furent arrêtés sur le Doubs. Là, une importante bataille s’engagea. Le groupe A parvint à défendre Besançon pendant une semaine puis il fallut relever des troupes et le renforcer avec des éléments du groupe B. Nos troupes tinrent bon pendant encore deux semaines. Puis le groupe B sembla vaciller à son tour. Parvinrent alors à Besançon des troupes de montagne et des détachements du groupe C encore présents en métropole. Une division belge apparut après s’être perdue durant la retraite. Et la ville resta à nous quelques jours encore. Ensuite, nous n’avions plus de réserves disponibles. Nous allions perdre cette bataille. J’avais bien émis l’idée de rappeler d’Afrique le groupe C afin de nous tirer de ce mauvais pas, mais personne ne m’a écouté ! Alors Besançon est tombée. Des milliers de fils de la patrie sont morts pour la défendre. Pour rien. » Poupouille souffle.

          « Le Nord du Fortin était donc perdu, mais il était toujours possible de défendre ce qui restait sous notre contrôle, au sud du confluent de la Saône et du Rhône. Nos troupes se sont redéployées et, peu de temps après, elles ont à nouveau subi une attaque. Au même moment, l’Italie nous déclara la guerre. Mes camarades ici présents avaient le choix : rapatrier le groupe C dans le fortin pour maintenir nos positions en métropole ou, tel que convenu par vous, tenter une attaque en Méditerranée. Ils choisirent la seconde option, mettant sur pied un assaut amphibie de la Sardaigne. Alors que celui-ci avait bien commencé, il a lamentablement échoué quand la Reggia Marina est parvenue dans la zone et n’a fait qu’une bouchée de notre flotte d’invasion ! Darlan a coulé avec son navire, et il peut aller au diable ! Le reste du groupe C était sur le point de lancer une offensive en Libye, mais je l’ai fait rappeler. En attendant son renfort, nous tenons tant bien que mal ce qu’il est encore possible de tenir. En une semaine, les panzers ont traversé les villes de Châlon-sur-Saône, puis Lyon même. » Poupouille miaule. « Où nous sommes exactement ? Eh bien…» Gamelin semble hésiter. « Cette ville qui brûle, comme tant d’autres avant elles, c’est Marseille. Le Rhône est sous contrôle allemand. » Poupouille lâche un cri, comme si on venait de lui marcher sur la queue. Puis il émet un grognement à peine audible. Gamelin l’interrompt : « Écoutez, général, je sais ce que vous pensez ! Que tout est perdu, qu’il n’y a plus rien à faire. Mais nous avons mis tous nos efforts dans ce fortin et guidé tous nos gestes vers cette stratégie, et elle n’a pas encore totalement échoué ! Nous tenons toujours la métropole ! Dans les Alpes, nos troupes sont prêtes à se défendre jusque la mort. » Poupouille crie une nouvelle fois. « Non, je vous assure, je ne pense pas que ce soit irréaliste. Non, non, je vous en prie, croyez-moi ! Nous pouvons encore sauver la France ! »

          Poupouille peut déceler le délire dans les yeux de Gamelin. De toute évidence, il a perdu la tête. Pour le chat, il est désormais impossible de conserver la métropole. Il faut quitter la France, sauver ce qui peut l’être des groupes A et B, déplacer les avions et les navires, replier les grands décideurs du gouvernement et de l’armée, et enfin ordonner au groupe C de faire demi-tour, de retourner en Tunisie pour y accueillir la France libre. Alors que Poupouille va donner ses ordres, un énorme craquement retentit. Une bombe traverse le plafond, brisant la vieille table des officiers en mille morceaux, s’engouffrant dans le plancher, puis disparaissant dans les étages inférieurs, avant d’exploser avec une telle force qu’elle projette les hommes à terre. Puis une grosse boule de feu émerge du trou béant et met le feu à la pièce. Soudain, tout n’est plus que flammes, étincelles, grincement plaintif des poutres suintantes, fumée épaisse et toux des survivants. Poupouille lui-même a du mal à respirer. La suie qu’il respire dépose dans sa gueule une mince couche de poussière et lui consume la gorge. Il lui faut de l’air frais. Mais il ne voit plus rien. Alors il se met à courir sans savoir où il va. Il se cogne, il tombe. Il reste un instant inerte. Il s’interroge. A-t-il la force de se relever ? Il se relève mais, sitôt après, une nouvelle détonation secoue la vieille bâtisse et le cloue contre le plancher chaud. Il repense à sa dulcinée, Dame Désirée de Babylove de Montmartre. Il aimerait tant la revoir, une dernière fois ronronner dans sa fourrure. Mais il a perdu toute volonté de se battre. Il ferme les yeux, s’endort. Le calme revient. Il se détend. Avec lui meurt la France.

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          • #35
            Envoyé par Zamensis Voir le message
            Avec lui meurt la France.
            ... quelle tristesse

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            • #36
              Tu continues à jouer en résistant ?
              C'est triiste
              Van Zamen a choisi le camp allemand

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              • #37
                Il s'agit bien d'un intermède donc surprise.

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                • #38
                  Poupouilleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !

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                  • #39
                    Ouais bah c'est une prémonition quoi (j'espère)

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                    • #40
                      Paix à l'âme du matou :triste:.

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