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#1
Les 9 - Récits des Spectres de l'Anneau
19-01-2013, 21h36
Bonjour à tous, après le récit de Balïn, fils de Fundïn, j'ai décidé de m'atteler à une entreprise un peu plus conséquente.
Comme le titre l'indique, il s'agit de raconter l'histoire des neuf Nazgûls, car ils étaient, avant de devenir des spectres, de "grands rois, guerriers et mages", pour reprendre les mots de Tolkien lui-même.
Comme il m'était nécessaire d'avoir des noms pour ces personnages, j'ai décidé d'utiliser ceux qui ont été créé pour les jeux dérivés du SdA, et également employés dans Third Age. Les noms sont les suivants :
Er-Murazor (signifie en numenoréen "Roi-Sorcier")
Khamûl l'Oriental
Akhôrahil le Sorcier Aveugle
Adûnaphel la Silencieuse
Hoarmurath de Dir
Dwar de Waw
Ji Indur Aube-mortelle
Ren l'Impur
Ûvatha le Cavalier
J'en profite également pour exposer ma charte déontologique personnelle sur mes fan-fictions.
Tout d'abord, il faut savoir que Tolkien lui-même a encouragé les fan-fictions ainsi que les dessins représentant son Légendarium. Et c'est aisément compréhensible. L'oeuvre de Tolkien est un monde immensément vaste, que l'auteur a laissé en majeure partie volontairement inexploré (que savons-nous des étendues du Harad ? de l'intégralité de la Terre du Milieu, dont la carte bien connue ne dévoile qu'une minuscule partie ? De la destinée des elfes Avari ? Des continents seulement mentionnés, comme le mystérieux Darkland ?) ; selon Tolkien, les légendes de la Terre du Milieu ont été transmises à notre monde par un navigateur, Aelfwine, qui accosta à Tol Eressëa et y rencontra Pengologh, elfe de Gondolïn qui lui conta toutes les histoires que nous connaissons.
C'est pourquoi afin de faire vivre l'oeuvre de Tolkien, je pense que les fan-fictions ont leur rôle. Evidemment, je ne parle pas des fan-fictions mièvres réalisées par des pseudos-fans sans aucune connaissance tolkiendili et qui content les amours de tel ou tel personnage. Les fan-fictions que je réalise sont basées sur le maximum d'informations possibles que je puisse trouver dans l'oeuvre de Tolkien.
Ceci dit, je vous offre le prologue, destiné à vous donner un avant-goût des neufs prochains récits. Enjoy
Et voici le premier récit, celui du Roi-Sorcier.
PROLOGUE
Les hommes. Les derniers, les plus faibles, les plus fragiles, les moins résistants des enfants d'Iluvatar. Là où un elfe est capable d'endurer les pires souffrances, un homme sera emporté par une maladie, par la faim, par le froid ou par la chaleur. Là où la volonté d'un elfe ne s'émoussera ni par les défaites ni par les années, un homme sera terrassé par l'échec. La vie d'un elfe est sans fin et sa sagesse infinie ; celle d'un homme est désespérément courte et son imprudence sans bornes.
Toutefois, c'est la fragilité de la vie humaine qui fait des hommes ce qu'ils sont ; leur volonté est aussi courte qu'ardente car elle peut prendre fin n'importe quand. C'est cette peur de la mort, ce malaise qu'est de savoir que la vie quittera un jour leur corps qui pousse les hommes à se surpasser, à repousser constamment leurs limites. Cette caractéristique, les uns la nomment perfectibilité, les autres, orgueil.
Nombreux furent les hommes à tomber dans la noire servitude des Seigneurs des Ténèbres, qu'il s'agisse de Morgoth ou de son lieutenant, Sauron. Ils embrassèrent la cause des Ainur déchus, le cerveau embrumé des promesses de gloire et de richesse que les Seigneurs des Ténèbres, vils manipulateurs, leur murmurèrent.
Parmi la foule d'hommes et de femmes qui succombèrent aux promesses venimeuses des puissances du Thangorodrim ou du Mordor, il en était neuf, neuf guerriers, rois, sages et magiciens, qui acceptèrent neuf anneaux. Neuf anneaux finement ouvragés par la sagesse millénaire des artisans elfes d'Ost-in-Edhil, sertis d'une pierre précieuse, neuf anneaux de pouvoir, qui devaient leur accorder puissance, domination et immortalité. Ces dons leur furent effectivement donnés, mais sous une forme qu'ils n'avaient ni prévue, ni envisagée. Autrefois seigneurs parmi les hommes, ces neuf élus ne sont désormais que des fantômes vides, des esprits serviles, qui obéissent aveuglément à la volonté de leur maître. Ce sont des créatures immensément puissantes, et très peu sont les individus capables de se vanter d'avoir survécu à leur rencontre. Leur simple vue inspire la peur et la crainte, et il n'y a rien de plus abominable que d'entendre leurs cris stridents au plus profond de la nuit.
Ils ne vivent ni ne meurent. Il est impossible de les vaincre. C'est là l'immortalité que leur a conféré les puissances des ténèbres. Leurs anneaux leur ont retiré leur vie, et leur existence terrestre n'est assurée que par la connexion, perverse et insidieuse, qui existe entre ces anneaux et le Maître Anneau, celui de leur maître. Et tant que le Maître Anneau, forgé dans les flammes de l'Orodruin, ne sera point détruit, ses spectres hanteront la Terre du Milieu et appliqueront la noire volonté de leur seigneur. Ils sont les Nazgûls, les Spectres de l'Anneau, la manifestation de l'abominable volonté de leur maître.
ER-MURAZOR - LE ROI SORCIER D'ANGMAR
SEIGNEUR DES NAZGULS
Peu d'hommes ayant rejoint les rangs du Seigneur des Ténèbres peuvent prétendre à autant de cruauté et d'inhumanité que celui qu'on appelle le Roi-Sorcier. C'est le plus puissant des neuf spectres, et il trône dans la forteresse vide de Minas Morgul, l'antique cité de la lune, Minas Ithil. Il est le fidèle lieutenant de Sauron et à travers les immenses halls sans vie que renferment les murs luisants de la cité morte, il applique la volonté de son maître corrompu.
Le Roi-Sorcier est sans nul doute la créature la plus crainte des habitants du Gondor et des Númenoréens en particulier, et pourtant, c'est dans la race des hommes de l'Ouest que le Roi-Sorcier vit le jour. Son nom est perdu depuis longtemps, enseveli sous les eaux et sous la honte de l'Akallabêth, la chute de l'île. Pour des raisons que nous verrons plus loin, on ne le connaît que sous le nom effrayant de Roi-Sorcier.
C'est sous le règne du roi Tar-Minastir qu'il grandit, né parmi les grands seigneurs Númenoréens de la cour d'Armenelos, capitale de l'île et joyau d'Arda. C'était un noble Númenoréen comme il y en eut rarement. Grand, beau, solidement bâti, les cheveux noirs, il incarnait la noblesse et la gloire du royaume de l'Ouistrenesse à son apogée. C'est lorsqu'il arriva à l'âge adulte que le royaume de Númenor fut contacté par le royaume elfe du Lindon, en l'année 1700 du Second Âge. Le roi Gil-Galad demandait l'aide des Númenoréens pour lutter contre les maléfices de Sauron, le lieutenant de Morgoth. Il avait construit un bastion en Mordor, à l'est de l'Anduin, et avait envahi le royaume d'Eregion, tué son roi Celebrimbor et détruit les forges d'Ost-in-Edhil. Tar-Minastir convoqua sur le champ le ban de Númenor, et le Roi-Sorcier fut de ceux-là. L'ost de Númenor prit la mer, et débarqua aux Havres-Gris. Là, il fut rejoint par les forces elfes, menées par Gil-Galad et Cirdan. Aux côtés de nombreux guerriers elfes et hommes, le Roi-Sorcier combattit les armées de Sauron et purgea l'Eriador de toute présence maléfique. Il était alors persuadé de la justice de son combat, et était sans nul doute l'un des chevaliers parmi les plus ardents défenseurs de la cause des Valar. Mais il n'était pas destiné à le rester, car son esprit droit et noble n'était certes pas prêt à endurer la noirceur et la perversité du Seigneur des Ténèbres.
Ce fut durant l'hiver 1700, la défaite de Sauron était alors proche, que les premiers maléfices se manifestèrent sur l'esprit du Roi-Sorcier. L'ost des Númenoréens et des elfes, à la poursuite de l'armée orque principale qui se repliait en direction du Mordor, s'arrêta aux abords des forêts de l'Eregion, et installa son camp à l'orée de la forêt. La neige tombait durement, le froid mordait les chairs et la nuit sans lune n'était éclairée que par les braseros qui maintenaient à peine les hommes au chaud.
Nul ne sait pourquoi le Roi-Sorcier quitta sa tente ce soir-là. Il faisait partie de la fine fleur de la noblesse numenoréenne, et ce n'était certainement pas à lui de prendre un tour de garde. Toujours est-il qu'il sortit dans le froid et s'aventura seul, sans aucune garde, dans l'épaisseur de la forêt. Depuis la chute d'Ost-in-Edhil, la forêt d'Eregion, épaisse et oppressante, suscitait crainte et appréhension de la part des elfes comme des hommes. Le Roi-Sorcier, seul dans l'obscurité et le froid, marcha pendant de longues heures, et lorsqu'il fut pris par l'envie de rentrer, il s'aperçut qu'il était perdu. Il chercha son chemin sans succès pendant un temps qui lui parut éternel, lorsque, assis au sol et méditant sur la route à prendre, il sentit une présence troublante près de lui. Il n'était plus seul.
Derrière lui, assis sur une souche, se trouvait une silhouette drapée de noir. Elle était parfaitement immobile, et le Roi-Sorcier perçut un mouvement quasi-invisible lorsqu'il jeta son regard sur elle. Les étoiles illuminaient très faiblement la forêt, et il ne voyait pas son visage.
Qui êtes-vous ? demanda le Roi-Sorcier.
Sa question resta sans réponse.
Assieds-toi, dit une voix faible et grave.
Le Roi-Sorcier, dubitatif, prit lentement place aux côtés de la silhouette. Lorsqu'il s'assit, il lui parut sentir le souffle de son interlocuteur, et son corps fut envahi d'un froid qui lui paraissait être celui de la mort. La silhouette, lentement et comme si chaque mouvement lui infligeait des souffrances infinies, plongea sa main droite dans sa manche gauche, et la ressortit le poing fermé.
J'ai un présent pour toi.
La main, humaine mais néenmoins d'une pâleur effrayante qui se teintait de bleu, s'ouvrit lentement. Dans la paume se trouvait un anneau. L'ouvrage était de remarquable facture, le cercle principal était fait de métal argenté, magnifiquement décoré de motifs géométriques et floraux incrustés dans le métal. Sur les deux tiers de l'anneau couraient en torsades des branches d'or, qui se rejoignaient en une pierre rouge intense, enchâssée dans un corps d'or pur. Nul doute qu'il s'agissait d'un joyau elfe. Le Roi-Sorcier ne put résister à la tentation et prit l'anneau de la main de la silhouette. Il l'observa pendant quelques instants. Il releva les yeux vers la silhouette mais son regard ne rencontra que l'obscurité des bois. La silhouette avait disparu.
Le Roi-Sorcier mit l'anneau dans sa poche, se leva, la peur en lui, et reprit son chemin comme si rien de toute cela n'était arrivé. Par miracle, il retrouva son chemin et retourna dans sa tente.
Les jours suivants, le Roi-Sorcier se comporta de manière étrange. Il était devenu taciturne et ne parlait guère. Il ne participa qu'à peu de combats, quoique la poursuite ne fut pas particulièrement riche en batailles. Il dormait peu, restait de longues heures allongé sur sa couche, à fixer du regard la poche droite de sa veste en fourrure. Des voix couraient dans sa tête. Elles lui parlaient de gloire, de richesse, de puissance et d'immortalité. "Immortalité", se répétait-il à voix basse. Car c'était l'angoisse qui tiraillait les Númenoréens depuis leur débarquement sur Andunië, la peur de la mort. Ils s'étaient vus accorder une durée de vie bien plus longue que le commun des hommes. Mais cela n'avait fait qu'attiser leur peur de la mort, et nombreux étaient ceux qui enviaient les elfes et les dieux pour cela. Un jour, le Roi-Sorcier céda, et plaça son anneau à son doigt. Les voix cessèrent immédiatement, et il se sentit beaucoup mieux. Il avait récupéré sa joie et son entrain d'antan, et se sentait bien plus fort et plus vigoureux. La défaite de Sauron totale, il retourna aux Havres-Gris puis retourna à Númenor.
Il était destiné à vivre alors de longues années de joie et de prospérité ; mais la réalité en fut toute autre. Si les premières années de son retour furent radieuses, celles qui suivirent le furent beaucoup moins. Il redevint taciturne et ne quittait presque plus son palais ; les quelques personnes qui purent lui parler à cette époque disaient de lui qu'il se voûtait et se dépérissait. Il se mit alors à pratiquer les arts occultes ; et lorsqu'il commença à pratiquer ses sortilèges interdits sur des serviteurs du palais, on commença à l'appeler, dans la langue numenoréenne, Murazor, ce qui signifie sorcier. Il quitta alors mystérieusement l'île, fit voile vers Vinyalondë, d'où il partit vers l'est. A cette époque-là il était presque devenu un Nazgûl, et l'unique raison de son départ était qu'il se sentait irrémédiablement attiré par son maître. Une fois arrivé aux portes du Mordor, il n'était plus qu'un spectre.
Il combattit à la Bataille de la Dernière Alliance, où il fut vaincu, comme tous les serviteurs de Sauron. Il reprit une forme physique quelques temps après, et avec ses acolytes nazgûls, dont il était de loin le plus puissant et accepté par tous comme leur roi, il mit le siège devant Minas Ithil, qu'il prit, vida de toute population humaine et corrompit, en faisant le bastion de son règne d'horreur sous le nom de Minas Morgul. Puis plus tard, il partit en Eriador, où, rassemblant à lui des hommes mauvais, des orques et des wargs, il fonda son royaume maléfique d'Angmar, la "Terre de Fer", et se proclama roi, insultant par ici le roi Númenoréen d'Arthedain, Argeleb. Il fut ainsi baptisé Roi-Sorcier, "Er-Murazor".
Guerrier innommable et inspirant la crainte par l'évocation de son simple nom, le Roi-Sorcier est l'incarnation de la cruauté et de la terreur. Les actes de barbarie et d'inhumanité qu'il put causer lors de son règne en tant que lieutenant et représentant de Sauron sur terre sont légion. Combattant formidable, tranchant ses ennemis de son épée maudite, le Roi-Sorcier d'Angmar est le chef incontesté des Nazgûls. La couronne de fer qui trône sur son casque est le signe de son infâme royauté, et indique tristement que tant qu'il sera présent, aucun roi de bonne volonté ne pourra régner sur la Terre du Milieu. Tapi sur son trône macabre au fin fond de Minas Morgul, le Roi-Sorcier savoure sa mainmise sur les terres où la violence et le sang sont la loi, persuadé de son invincibilité.
KHAMÛL L'ORIENTAL
L'OMBRE DE L'EST
Les Orientaux, ou Rómendili, laissèrent une image d'eux bien négative lors du Premier Age, de par leur trahison aux Nirnaeth Arnoediad qui sonna le glas des elfes et des hommes de Hithlum. Après la submersion du Beleriand, leurs survivants retournèrent sur les terres desséchées et arides à laquelle on ne donnait aucun autre nom que celui de Rhûn, "L'Est".
Il existe plusieurs sortes d'Orientaux dans le Rhûn. Certains, établis dans de véritables villes autour de la mer intérieure de Rhûn, profitent des trafics maritimes pour commercer entre eux, parfois avec des villes non-orientales installées sur les rivages de la mer de Rhûn. D'autres, installés dans l'intérieur des terres, vivent dans des villages rudimentaires ou des forteresses bâties en terre cuite. Ils cultivent les rares oasis exploitables du désert et établissent des routes commerciales avec les compatriotes des rivages. Enfin, les autres sont des nomades, formant de grands groupes de guerriers et de marchands, traversant l'étendue aride du désert de Rhûn, de l'Ered Rhûn jusqu'à l'Orocarni, individus mystérieux dont on ne sait que peu de choses.
C'est dans cette dernière catégorie d'Orientaux que naquit le second des Nazgûls. Il était le fils d'un Imuar, un membre de la caste supérieure des guerriers ; toutefois, il n'était pas issu de la famille du chef de la tribu, et n'était qu'un guerrier parmi d'autres. Sa tribu était une des plus puissantes de tout le désert ; et nombreuses étaient celles qui se pliaient à sa volonté. Son père lui avait donné le nom de Khamûl, et comme tous les enfants, il apprit les coutumes et les traditions de sa caste en compagnie des aînés. Le jour vint où le chef de la tribu lui offrit officiellement une étoffe de soie rouge et noire, qui étaient les couleurs des guerriers de la tribu ; Khamûl était devenu un guerrier à part entière. Mais la tradition voulait que lorsque les jeunes aient quitté l'enfance pour rejoindre le monde des guerriers, ils partent combattre l'ennemi, seuls, guidés par leurs pères qui les accompagnaient jusqu'à la dernière dune qui les séparait de leurs adversaires. C'est ainsi qu'en compagnie de nombreux autres jeunes guerriers, Khamûl quitta le campement à la tombée de la nuit, revêtu de son ample étoffe rouge et noire, ceinturé de cuir de cheval, un casque d'acier posé sur sa tête recouverte d'un turban sombre et un long sabre effilé pendant à ses côtés.
Les aînés guidèrent leurs fils vers le camp d'une tribu rivale, puis ces derniers, sabre à la main, chargèrent furieusement. Leurs ennemis furent surpris en pleine nuit et subirent de nombreuses pertes ; mais ils étaient des guerriers féroces et expérimentés, et en quelques minutes, ils défendaient furieusement leurs vies. Khamûl chevauchait à travers le camp, abattait avec sang-froid et maîtrise sa lame sur ses adversaires, qui s'effondraient lacérés à mort. Juché sur son cheval qui se déplaçait souple et rapide, Khamûl se sentait invicible, mais il fut surpris par un hennissement inhabituel de sa monture. C'était un hennissement strident de douleur ; car le flanc de l'animal fut transpercé par la lance d'un guerrier, et le cheval s'effondra dans le sable, se tordant de douleur. Khamûl n'eut pas le temps d'extirper ses pieds des étriers. Il chuta avec sa monture et se retrouva piégé sous elle. Le guerrier qui venait de le désarçonner enjamba le cadavre du cheval et plongea le fer de son arme juste au-dessus de la selle, où était censé se trouver le cavalier. Mais son arme se planta dans le sable, car Khamûl avait réussi in extremis à sortir du piège mortel qui le condamnait. Il surgit de l'ombre et décapita férocement son adversaire. Il reprit ses esprits et se lança dans le combat, jouant avec brio de son sabre et massacrant sans pitié. Au bout d'un moment, il n'y eut plus d'hommes valides et leurs cadavres jonchaient le campement. Alors que les jeunes guerriers célébraient leur premier bain de sang, Khamûl n'exultait pas. Ses confrères brandissaient leurs sabres ruisselants en hurlant des chants de victoire, afin que leurs pères puissent les entendre de loin, mais Khamûl restait debout, pensif, au milieu du charnier. Il n'en avait pas eu assez.
Il se dirigea, le pas ferme et décidé, vers une tente. A l'intérieur s'y trouvait trois femmes et leurs enfants, terrifiés. Il ne sembla pas réfléchir une seule seconde et abattit sa lame sur eux, et, alertés par leurs hurlements, ses camarades vinrent le trouver et arrêtèrent son bras et le firent sortir de la tente.
- Du calme, Khamûl ! Ceux-là seront plus utiles vivants que morts. Nous les ramènerons en esclaves au campement. Inutile de les massacrer.
Khamûl recouvrit ses esprits et rangea son sabre, puis, comme les autres, participa au pillage du campement. Il ne sut s'expliquer cette rage qui l'avait poussé à massacrer des femmes et des enfants ; non pas que ce genre de pratique fut considéré comme honteux chez les Orientaux ; mais la coutume voulait qu'on en fasse des esclaves, plutôt que de les tuer. Il s'en retourna alors au camp, et fut félicité par son père et le reste de la tribu. Ils festoyèrent tout le reste de la nuit, selon la coutume orientale, pour célébrer l'entrée d'une nouvelle jeunesse dans les rangs des guerriers de la tribu.
Pendant les années qui suivirent, Khamûl se révéla être un combattant redoutable. Il était de tous les raids, tous les pillages, et n'hésitait pas à mener la charge en première ligne, en dépit de son statut de simple guerrier. Il se battait avec une précision et une férocité sans égale, et sa réputation de bretteur finit même par dépasser le cercle de sa tribu. Connue était également sa cruauté sans pareille, car il rechignait de plus en plus à épargner ceux qui auraient pu le servir comme esclaves. On raconte qu'il choqua même ses propres frères d'armes en massacrant le harem entier d'un chef de tribu, mais personne ne chercha à lui reprocher cet acte. Khamûl était devenu une sorte de légende du désert, et, les marchands ambulants colportant les nouvelles de campement en campement, on vint même à parler de lui dans les opulentes villes de la côte.
Mais cette notoriété n'allait pas sans agacer le chef de sa tribu. En effet, Khamûl représentait un danger pour lui. Khamûl fascinait autant qu'il effrayait, et le chef vint à craindre qu'il se mette en tête de chercher à le renverser pour diriger la tribu à sa place. Ce qui était bien que compréhensible, puisque c'est ainsi qu'allait les coutumes des Orientaux : n'importe qui pouvait défier le chef tant qu'il avait le soutien des autres membres de la tribu ; cependant ce n'était aucunement les pensées de Khamûl. Khamûl était obsédé par l'idée de faire couler le sang, quel qu'il soit ; et il ne demandait rien de plus qu'être mené à la bataille et d'y faire parler sa lame.
Le chef décida alors de se débarasser de Khamûl. Il le fit enlever pendant son sommeil, ligoter, emprisonner dans un carcan de bois et l'abandonna à la merci du désert, inconscient, alors qu'il faisait lever le camp et qu'une tempête se préparait. Lorsque Khamûl émergea, il était au coeur de la tempête, incapable de se déplacer, et voué à la mort. Le sable qui s'envolait irritait son corps, car le chef l'avait dévêtu, pour le rendre encore plus vulnérable aux affres du désert. Khamûl se résignait à la mort lorsque, de ses yeux presque clos, il distingua une forme se déplacer devers lui. Il s'agissait d'un individu richement paré, qui ne semblait aucunement être gêné par la tempête dans ses mouvements. Il portait une longue tunique de soie noire brodée, des bracelets et des ceintures richement ornées et serties d'or, des chaînettes d'or et d'argent, ainsi qu'un magnifique sabre au fourreau d'ivoire et décoré d'or. Lorsqu'il fut au-dessus de Khamûl, il plaça ses mains dans la direction du condamné et les charnières du carcan explosèrent, libérant son prisonnier de son étreinte. Puis il perdit toute consistance et ses vêtements et parures s'effondrèrent sur le sable.
Khamûl se leva, hébété, et la tempête cessa brusquement. Khamûl, nu, attrapa les vêtements de son sauveur et les enfila. Il découvrit, au milieu de la tunique, un étrange masque de métal, qui n'avait d'autres orifices que deux étroites fentes oculaires, ainsi qu'un étrange anneau. L'anneau était tout de fer forgé : son cercle était orné de motifs finement sculptés, et un rubis éclatant y était monté. Il hésita, mais, comme poussé par une force mystérieure, il déposa le masque sur son visage et se sentit transporté. Une force nouvelle émergea en lui ; il n'eut soudainement plus faim, plus soif, et ne ressentit ni fatigue ni mal de tête. Puis il enfila l'anneau à son index. Il eut l'étrange pressentiment de ne plus ressentir les choses telles qu'il avait l'habitude de les ressentir auparavant, comme s'il n'était plus humain ; mais ce pressentiment s'estompa à mesure que ses nouvelles forces se manifestèrent, et qu'il sentit l'anneau vibrer sur son doigt et qu'il se sentit comme instruit d'un savoir ancien et interdit. Il ceint sa ceinture et se mit à marcher d'un pas rapide et décidé.
Par la suite, Khamûl atteignit le campement d'une tribu mineure. Il défia son chef qu'il exécuta en quelques secondes, puis fut provoqué en duel par d'autres notables qui rejoignirent leur maître. Il prit ainsi le contrôle de la tribu, qu'il mena à la guerre presque constamment. Sa soif de sang, qui était encore plus forte qu'auparavant, conjuguée à ses talents martiaux encore plus acérés, et à ses pouvoirs surnaturels qui faisaient de lui un monstre charismatique sans coeur et muet, le menèrent à coaliser d'innombrables tribus sous sa bannière. Il s'empara même de sa tribu d'origine, qu'il massacra presque entièrement.
Après avoir uni les tribus nomades, Khamûl s'en prit aux petits seigneurs sédentaires plus à l'ouest, puis parvint aux portes des villes de la côte. Il cessa alors de massacrer son propre peuple ; cependant il décida d'envoyer ses hordes encore plus à l'ouest, que ce soit sur les étendues encore peuplées du Rhovanion ou bien plus au nord. Il fit la guerre aux Balchoth, les Orientaux du sud du Rhovanion, qu'il soumit en dépit de leur férocité légendaire ; il chassa les quelques Northmen établis dans le Rhovanion du nord, qui se réfugièrent dans les contreforts de l'Ered Rhûn ou bien dans la Forêt Noire. Il nettoya les rives du fleuve Celduin et fut repoussé in extremis par les souverains de Dale et d'Esgaroth, ainsi que par les Nains des Monts de Fer ; cependant ces derniers eurent à souffrir encore de nombreuses années les incursions des Orientaux. Seul le Dorwinion échappa aux hordes. On raconte que le roi du Dorwinion parvint à réunir une solide armée composée d'hommes du Dorwinion, de mercenaires, de maraudeurs elfes et de Balchoth qui infligea une lourde défaite aux Orientaux près de l'embouchure du Celduin.
Alors que les raids perdaient de leur puissance, Khamûl disparut soudainement de Rhûn. On raconte qu'il chevaucha, seul, vers le sud, qu'il contourna l'Ered Lithui et entra au Mordor. L'unité du Rhûn s'effondra rapidement et retomba dans l'ordre ancien, avant que Khamûl ne réapparaisse de nombreuses années plus tard, cette fois sous la forme d'un spectre froid et terrifiant, drapé de noir, portant toujours son éternel masque de métal et brandissant une puissante épée noire, menant les armées des orientaux contre l'Ultime Alliance des Elfes et des Hommes.
Dernière modification par
sombrero-démoniaque
,
02-11-2013, 01h50
.
Kaelin-Ring
Militaire intermittent
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#2
03-02-2013, 08h18
Et bien ! Moi je dit sacré morceaux =), et joliment écrit en plus =)! Chouette un confrère Tolkieniste (bon je sais on ne dit pas comme ça =P), Tolkienophile =) !
J'adore le style
. Bravo, continue =) !
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#3
03-02-2013, 14h50
Le mot juste est "Tolkiendil", camarade
de Tolkien, et du suffixe "-dil" qui veut dire "amoureux, ami de" en Quenya.
Je fais des retouches sur le récit du Roi-Sorcier et je publie
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Kaelin-Ring
Militaire intermittent
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#4
05-02-2013, 05h24
Chouette
. Tu parle sidarin =P ?
Je suppose que tu a lu le Silmarillion ?
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#5
05-02-2013, 23h17
On va dire que j'ai des éléments de sindarin, mais le quenya, trop dur
Oui j'ai lu le silmarilion, j'en ai fait des cauchemars x)
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Kaelin-Ring
Militaire intermittent
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#6
06-02-2013, 03h12
LOL
certains disent que le Seigneur des Anneaux est chiant à lire, qu'ils lisent le Silmarillion
. Mais j'ai adoré. Je sais pas si tu a lut "Les enfants de Hurin" mais pour moi ce n'est qu'un copié collé des différentes anecdotes des enfants de Hurin qu isont dans le Silmarillion. Enfin je n'ai pas appris grand chose de plus et je dois dire que j'ai été déçu
.
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#7
06-02-2013, 10h27
Certes, mais les Enfants de Hurin (que j'ai lu en anglais) ont l'avantage d'être écrit de manière narrative, avec une histoire qui progresse vraiment, ce qui est plus facile et agréable à lire que le silmarilion.
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Archange
Rêveur serein
Expert Stratège
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#8
03-10-2013, 17h44
Et bah putain!
Moi les enfants du Hurin ça m'a vite gonflé, j'lai fini mais j'ai jamais lu d'autre bouquin de Tolkien
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#9
02-11-2013, 01h52
Ajout de l'histoire de Khamûl l'Oriental.
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Arandir Tur-Anion
Forlondo Condi
Stratège de cuisine
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#10
04-11-2013, 23h21
J'aime beaucoup la seconde histoire. Encore bravo SD
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#11
05-11-2013, 00h30
Cimer !
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Archange
Rêveur serein
Expert Stratège
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#12
05-11-2013, 18h10
C'est une imitation du style de Tolkien ?
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sombrero-démoniaque
Maeglin
Expert tacticien
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#13
05-11-2013, 20h54
Pas forcément, j'essaie d'écrire comme sombrero-démoniaque. Ce mec est génial, d'ailleurs !
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