Un Suisse qui a fait une Uni cantonale (Histoire/Slavistique/Géographie politique -UNIGE/UNIN/UNIL/UNIF) dans le coin? Je cherche quelques conseils.
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Envoyé par leviath Voir le messageOn se cantonne trop à limiter les études d'Histoire à ... l'Histoire et l'enseignement. Personnellement je me suis inscrit à la fac d'Histoire avec l'ambition déjà faite de tenter (et réussir tant qu'à faire) les concours de l'école de journalisme de Bordeaux ainsi que Science Po Bordeaux, à ma fin de L3 pour y faire un master. La fac d'Histoire n'est donc pas une finalité mais une porte d'accès, qui plus est en rapport avec ma passion première. Cette approche me motive parce qu'au moins j'ai un but fixe, rare en licence, et du fait du niveau d'exigence de ces deux futures écoles, cela me force à m'impliquer.
Envoyé par leviath Voir le messageJe suis premier de mon TD et l'un des premiers de la promotion sans doute. Donc oui, c'est vraiment pas sorcier, pour peu qu'on s'implique un poil. J'avoue qu'il y a 6 ans, lorsque j'avais tenté la première fois la fac, ce fut un désastre mais j'avais eu le bac en mode Rage Quit et je ne voulais plus entendre parler des études. La motivation de départ, et la maturité, ça joue.
Envoyé par leviath Voir le messageEnfin, pour revenir à ce que je disais au départ, avec une licence d'Histoire, on peut s'orienter vers un tas de concours pour les grandes écoles histoire de s'orienter vers un avenir qui recrute de nos jours donc ça me semble un atout, seulement les élèves sont très peu informés sur le sujet.
Envoyé par leviath Voir le messageIl faut vraiment des cours d'orientation en licence avec la rencontre de divers professionnels qui sont passés par là auparavant pour montrer aux élèves la diversité des orientations disponibles dans le monde du travail avec une licence d'Histoire.
Envoyé par pol_ak 47 Voir le messageAu passage, effectivement, je vois pas en quoi 90% de réussite sont un quelconque indicateur de la bonne santé d'une université, vu qu'elle est de plus en plus incitée à brader ses diplômes si elle veut vivre.
Envoyé par pol_ak 47 Voir le messageOn en est arrivés au stade où on effectue au premier semestre chaque semaine QUATRE (oui, QUATRE, 4, IV ) heures d'HISTOIRE, chez nous, avec quatre heures de matière d' "ouverture" et 8 heures de merdes diverses (PPE et je sais plus quel truc du même genre) pour compléter. Pitoyable. Mais le niveau monte, bien sûr.
Envoyé par Benoît Voir le messageLes élèves d'IEP sont clairement préparés à faire des concours et adapter leurs copies en conséquence, les élèves en droit beaucoup moins.
Envoyé par Benoît Voir le messageDe plus, la dissertation de culture générale était très importante (un peu moins maintenant de tête), point sur lequel la majorité des étudiants en droit font l'impasse. Pourquoi trustent-ils également l'ENA? Pour des modalités similaires. Enfin c'est occulter le fait que les M2 IEP adaptés sont des classes prépas aux concours, ce que ne sont pas toujours les M2 en droit.
Par contre l'ENA là on a parfois des prépas spécialisées mais c'est encore autre chose. Le gouffre entre l'IEP de Paris et les IEP de provinces sont à ce niveau plus conséquent encore qu'entre IEP de provinces et facs. Dans mon IEP (pourtant supposé être l'un des meilleurs pour la préparation à l'ENA) quand on case un étudiant à l'ENA c'est la fête (enfin pour le directeur : la grosse majorité que ça n'a jamais intéressé s'en bat les steaks avec une demi-brique).
Envoyé par Blackadder Voir le messageC'est parce que tu n'as pas encore passé de temps devant une classe.Quand j'aurais sué sang et eau pour maintenir le silence dans ma classe le temps de faire cinq minutes de cours avant la sonnerie je reviendrais pour ronchonner comme toi.
Envoyé par Stilgar Voir le messageLes meilleurs résultats des IEP aux concours de la magistrature.
Envoyé par Stilgar Voir le messageD'une part c'est du bidon. Assas (avec Paris I) a tous les ans le plus gros contingents.
Envoyé par Stilgar Voir le messageEt "que des bons élèves" en IEP c'est tout relatif. Bon est forcément subjectif, tout dépend de là où tu places ton curseur.
Envoyé par Archange Voir le messageCe topic me fait le même effet que feu l'ancien topic "géopolitique et roulement de tambour" d'Alter ==> une profonde envie de suicide à chaque fois que je le lis.L'éducation et le travail (et les liens entre les deux) c'est un sujet politique donc forcément ça frise la castagne mais je pense qu'une bonne part des antagonismes vient d'une incompréhension sur ma position (sans avoir la grosse tête).
Envoyé par pol_ak 47 Voir le messageMais bon, je pense pas qu'y ait eu que du négatif dans ce fil, en première page y avait même des gens qui avaient un travail et tout ...Je vais me contenter de répondre pour les prochains messages et j'arrêterais de balancer mon avis avant de m'être frotté à une classe et d'être devenu tout flappy comme papy blacky.
Bon du coup comme j'ai l'impression qu'une mise au point s'avère nécessaire :
Je ne défends pas les IEP en soi, seulement certains aspects des IEP (petites structures, enseignement diversifié, proximité avec le corps professoral, etc.) qui ne peuvent exister à la fac tant que celle-ci bénéficiera de moyens réduits à la portion congrue et subira des plans de redressements. Et les IEP elles-mêmes sont sur le fil du rasoir : d'où les diverses affaires de fraudes à Aix, etc. (dernier exemple en date : le président de mon IEP ramène lui-même un ouvrage que j'ai demandé de Caen pour économiser les frais de ports... c'est toujours mieux que de vendre des diplômes mais bon).
Ce qui me dérange fondamentalement c'est sous prétexte de pluridisciplinarité (ce qui pourrait très bien être mis en place à la fac et devrait l'être à mon sens) de mettre à l'écart des étudiants avec des critères qui sont (de manière à peine voilés) purement élitistes et visent à créer un entre-soi parmi une sélection d'élèves qui auraient tout à fait leur place en fac en théorie. Après ça existe depuis longtemps : c'est plus visible aujourd'hui seulement parce qu'avec la régionalisation ce type de structure s'est développé en province mais la Rue d'Ulm, Sciences-po Paris, etc. c'est une forme d'élitisme spécifique à la France (ça se présente autrement ailleurs notamment par une sélection au portefeuille) qui n'est pas nouvelle.
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Je le répète, je doute qu'il y ait plus de 50 étudiants d'Assas qui passent ce concours par an. Magistrat, ça n'attire personne (à tel point qu'ils sont obligés de recruter des personnes qui n'ont pas le niveau). C'est un métier où tu peux difficilement éviter d'être politisé, pas particulièrement valorisé socialement, où tu ne peux pas choisir tes affectations géographiques et où la paye est 10x inférieure à ce que touche un avocat bien payé au bout de qques années.
Ce n'est pas du tout avec ça que tu mesureras la qualité de la formation d'une fac de droit. Mais bon, ce n'est pas la première fois que j'entends ce discours de la part d'un étudiant d'IEP. Maintenant quand tu compares la réalité, 3-4 ans après le M2 et que tu regardes qui fais quoi (je parle de cursus pur fac ou pur IEP), en droit il n'y a tout simplement pas photo. La raison est simple : en droit tu ne fais que du droit, et tu dois le mériter pour arriver en M2. En IEP t'es spécialisé en rien, mais les étudiants prétendent être capables de tout faire et tu n'as pas besoin de te fouler pour terminer en M2.
Ensuite, ce n'est pas le sujet du topic, mais la sélection en fac est utile. Ca permet tout simplement de filtrer les personnes arrivant sur le marché du travail et surtout ça t'apprends à bosser : pas de difficulté à passer en M2 = tout le monde en M2 = ça sert à rien. J'ai jamais compris cette volonté de ne pas vouloir sélectionner, sous couvert de vouloir "aider ceux en difficultés" tu ne fais que les foutre encore plus dans la merde. Au lieu de permettre la rencontre avec la réalité (= profil pas adapté à la profession souhaitée) assez tôt lui permettant de se chercher une issue qui lui correspond mieux, tu préfères au contraire bien l'écraser avec les rangers pleines de boue arrivé à bac +5/+7 sur un marché du travail qui ne veut pas de lui et à un moment où refaire des études ne sera pas forcément possible. Bref comme le dirait Hubert Bonnisseur ça n'a pas de sens.
Le marché du travail a une capacité limitée d'absorption des diplômés, et tu ne vas pas faire perdre du temps aux professionnels à passer 15 000 entretiens pour trouver une personne potable. Là avec la situation actuelle, il sait que dans les grandes lignes la personne est compétente si elle a le M2 correspondant d'une formation reconnue. De toute façon il y aura d'une manière ou d'une autre une sélection, donc autant que ce soit fait de manière neutre et objective avec les études supérieures.
Et pour répondre à polak, je pense à l'inverse de lui, que les études sont faîtes pour te permettre d'avoir une fonction dans la société, donc pour trouver un job. Les études "pour l'intellect" c'est cool, mais ça reste une infime part, qui doit pouvoir exister mais qui ne doit pas être l'essentiel. Pour ma part, je considère qu'en travaillant tu apportes ta pierre à l'édifice global qu'est la société et que c'est la mission des études supérieures que de te donner les éléments pour y participer. Les études secondaires elles sont faites pour t'aider à savoir dans quel domaines (entendus largement) tu pourras aider le mieux.
Le sujet cela dit c'était le monde professionnel, donc si on peut rester sur ce thème plutôt que sur les études ce serait sympa.
Ps : les multi citations, c'est quand même vachement long et fatiguant à lire.
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Envoyé par Stilgar Voir le messageLe sujet cela dit c'était le monde professionnel, donc si on peut rester sur ce thème plutôt que sur les études ce serait sympa.
Concernant le monde professionnel de l'histoire, je suis assez effaré des nouvelles que je reçois de mes anciens camarades : 4 postes de maître de conf en médiévale cette année! J'espère que ça va changer...
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Envoyé par Blackadder Voir le messageConcernant le monde professionnel de l'histoire, je suis assez effaré des nouvelles que je reçois de mes anciens camarades : 4 postes de maître de conf en médiévale cette année! J'espère que ça va changer...
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Je suppose qu'il s'agit du nombre de recrutement ... Qui il me semble était encore plus ridicule en antique (où il n'y avait, concernant les ATER, certes, qu'un seul poste sur toute la France, avais-je entendu). Les recrutements sont généralement conditionnés par les départs à la retraite, remplacés, ou non ... Sachant que bien évidemment, ce n'est pas forcément du poste pour poste : un médiéviste peut être remplacé par un moderniste, etc. Et sachant aussi que parfois, certains recrutements sont un peu "cachés', cf à Toulouse, on a un spécialiste de l'islam médiéval qui a été embauché pour donner des cours de civilisation, et non d'histoire, par manque de financement et faute de recrutement dans le département (qui a délaissé cette spécialité).
Mais parler d'emplois dans le domaine de la recherche en histoire est plutôt du genre déprimant, je m'enfuis donc en pleurant
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Pour les multi-citations je m'excuse, une mauvaise habitude prise sur le warfo, j'ai débuté les forums en faisant de la création de profils pour jeux de figurines d'où l'intérêt de discuter points par points. Ceci-dit c'est valable aussi pour ce type de discussion si l'on considère que le forum c'est un dialogue en différé mais ça n'a pas l'air d'être l'opinion des administrateurs d'ici donc je préfère me plier (quand j'ai le temps) à la tradition locale.
Puisqu'on est d'accord pour dire que notre discussion n'a pas sa place ici mais pas pour laisser le dernier mot à l'autre sur la question des études je suggère qu'on déplace notre discussion vers un autre sujet si un modérateur juge que c'est nécessaire.
Pour ce qui est de la magistrature on est d'accord que le salaire de l'avocat moyen est scandaleux (non parce que en soi le salaire d'un magistrat en fin de carrière c'est pas misérable non plus).Et si on doit comparer l'efficacité d'un cursus IEP pour faire du droit je suis d'accord également sur le fait que la fac de droit est plus "efficace" (à moins d'avoir besoin d'un moment d'adaptation comme c'est mon cas entre lycée et monde universitaire mais j'ai passé mon bac à seize ans... je n'avais peut-être pas la maturité nécessaire à l'époque) : je connais beaucoup de gens issus de l'IEP qui se spécialise ensuite par un passage en fac de droit (au passage le M2 en IEP c'est assez récent donc comparer sur trois-quatre ans me paraît compliqué). Mais le fait est que les IEP n'ont jamais eus pour but de former des spécialistes (sinon elles s'y prendraient très mal) et j'ai moi-même d'énormes lacunes en histoire. Par contre j'ai fait un peu de droit, un peu de sociologie, de sciences-politiques, d'économie, et mine de rien ça aide en histoire ce genre de connaissances (même si j'ai toujours été une brêle en droit je le concède bien volontiers).
Bon par contre je maintiens que le "tu n'as pas besoin de te fouler pour arriver en M2" doit beaucoup varier d'un IEP à l'autre : personnellement ma quatrième année a été hardcore entre le mémoire (un vrai de plus de cent pages pas un article de doctrine) et les trente heures de cours hebdomadaires (sans compter ceux qui ont en plus un module-projet). Simplement le taux de réussite est proche des 100% parce qu'on bénéficie d'un excellent environnement. Pas parce que c'est facile (la notation n'est pas franchement folichonne et les occasions de chuter nombreuses) ou parce qu'on a des examens au rabais (sinon le système aurait explosé depuis longtemps).
Sur la sélection en fac ça dépend de ce dont on parle. En fait à t'entendre l'intérêt de la fac est uniquement de faire un tri et non d'être un lieu d'apprentissage ce qui revient à ce que je disais sur le fait que, laissés à soi-même, on ne repose que sur ses compétences individuelles (donc sur ses acquis personnels) au lieu d'être formé. La question n'est pas de la difficulté des examens (qui ne sont effectivement qu'un moyen de tri sans véritable intérêt et qui n'est pas plus révélateur qu'un concours) mais de la qualité de la formation.
A ce niveau les IEP sont au moins aussi hypocrites que les facs : en ne laissant rentrer que les meilleurs lycéens (sur dossier ou sur concours) puis en ayant des promotions de taille plus réduites il est facile de s’assurer que leurs formation se déroulera de manière optimale et que le taux de réussite soit élevé. Les difficultés que certains étudiants trouvent tout de même par la suite dans leur recherche d'emploi montre d'ailleurs que la formation n'est pas toujours à la hauteur des attentes des employeurs et que la diversité des options ne signifie pas qu'on peut postuler à n'importe quoi à la sortie (tiens : un point pour toi) : la pluridisciplinarité sans spécialisation ultérieure ça n'a pas grand intérêt dans la plupart des domaines. De la même façon il est tout aussi hypocrite de laisser rentrer tout le monde, quitte à leur faire perdre deux ou trois ans, comme le fait le système universitaire actuel en se retrouvant avec des effectifs largement supérieures à ce que la fac peut absorber (et surtout de ce dont certains secteurs ont besoins en terme d'emplois).
Ce que je récuse c'est un système éducatif qui au lieu de s'adapter à son public (et là ça remonte avant le collège parce qu'en fac il est trop tard) lui demande de s'adapter quitte à perdre plus de cinquante pour cent des effectifs en cours de route. Système sur lequel repose la fac simplement parce que le reste du scolaire repose sur le même principe. Un système hiérarchisé ou au lieu de laisser le choix aux élèves puis aux étudiants on établit une échelle de valeur du mieux au moins bien (Bac général > bac pro ; S > ES > L, etc.) en laissant les places les plus "mauvaises" et dévalorisées aux "perdants" de ce système. Quand on ajoute à ça le fait que les ambitions sont aussi conditionnés par l'origine sociale il n'est pas très étonnant qu'il soit jugé aussi inégalitaire comparés à d'autres. Là où on diffère en fait c'est là-dessus : sur la question de savoir si l'école doit fonctionner sur le principe de la loi du plus fort (sélectionnaturellede l'employeur oblige...) ou non.
Quant au caractère neutre et objectifs des critères de sélection actuels... nan mais laisse moi-rire. Pour en avoir bénéficié je sais pertinemment qu'ils ne le sont pas et c'est justement tout le but de mon discours. Laisser élèves et étudiants à eux-même c'est s’assurer que la sélection se fera sur des critères injustes et orientés justement et de s’assurer de reproduire dans le scolaire les inégalités sociales.
Par contre je te suis sur le fait que la recherche ne peut pas concerner tout le monde, même si je trouve bien que beaucoup d'étudiants puissent s'y frotter sur une courte période et que l'université soit aussi un lieu de construction des savoirs. Mais le problème c'est que la fac ne filtre pas en fonction du marché du travail (sinon il n'y aurait pas de tels écart de taux de chômage d'une filière à l'autre) ce serait trop beau.
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Ce serait préférable d'ouvrir un sujet spécifique aux études. Pour répondre rapidement : le M1 se déroule comme les autres années, sauf que tu dois en plus préparer tes CVs et lettres de motivations pour postuler dans les M2 (il n'y a pas d'admission automatique, sauf exceptions type magistère mais dont l'admission se fait généralement en fin de L2). Le M2 ça dépend vraiment de chaque M2. Il y a quand même deux grandes branches entre les M2 professionnels (où tu fais un stage pouvant aller de 2 mois à 12 mois d'apprentissage selon le M2) et les M2 recherche (où tu écris un mémoire). Mais cette distinction ne veut plus forcément dire grand chose : les M2 pro demandent souvent des mémoires en plus, et les M2 recherche te laissent du temps pour faire des stages (mais parfois certains directeurs de M2 fermés d'esprit refusent de signer les conventions de stage, donc attention à bien se renseigner avant de postuler).
Après le M2 est une année différente, promo très petites (20 à 30 personnes selon les M2, ça change des amphis de 2000 places) c'est déjà un sacré choc après 4 ans de fac.
Le plus important reste de trouver un secteur porteur. Je te préviens tout de suite, à moins d'être vraiment vraiment vraiment vraiment certain de ce que tu fais (aka vouloir faire de la recherche) évite les domaines tels que droit de l'homme, droit constitutionnel, droit de l'environnement ou encore droit international public. Quand je dis évite, je dirais plutôt qu'il faut les fuir. Ce sont des domaines certes utiles tous les jours (autant en contentieux général, qu'en contentieux fiscal, en contentieux du droit public des affaires, en droit social...), mais ils ne sont utiles qu'utilisés dans le cadre d'une compétence première (social, commercial, fiscal, public...). Seuls ils servent à rien.
Mais pour plus d'infos je t'invite vraiment à ouvrir un sujet sur les études.
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Alors comme ça le topic parle du "monde professionnel".
Bon, je vous le dis tout de suite, je suis un ovni. Je suis étudiant en art, j'estime avoir droit à une médaille sur le fofo. Après, mon parcours... en fait beaucoup de gens que je respecte ont fait trente métiers dans leur vie, et sont morts/alcooliques/anarchistes au fin fond d'une montagne paumée/sont géniaux et on les laisse tranquille, voire les quatre en même temps.
Envoyé par Peredhel le SageSur le papier je suis d'accord... sauf que les systèmes du style "débrouilles-toi tout seul" sont une autre forme de sélection sur tes compétences personnelles et non académiques et donc totalement injuste au niveau social, exactement (quoique moins brutalement puisque les plus solides peuvent s'adapter avec le temps) comme les sélections par concours.
J'explique mon raisonnement : Les financements des écoles tiennent à leur taux de réussite, et ce dès le collège, nul ne voulant être le Lycée de l'Échec de sa région. Donc, les écoles bradent actuellement leurs diplômes en les démocratisant le plus possible et visent un taux de réussite maximal, s'entraînant les unes les autres dans une fuite en avant dont seule une très bonne école avec une réputation solide peut se passer. Car pourquoi un élève irait-il s'enchaîner à une formation d'un taux de réussite de 60 % là où l'école voisine propose 90 % ? Qu'il le veuille ou non, papa et maman lui mettront la plupart du temps la pression et le choix est couru d'avance. La première école, pour canaliser le maximum de candidatures, est forcée de revoir ses exigences à la baisse sous peine de recevoir moins de financements et perdre ainsi de la visibilité et des moyens. Tout le monde se nivelle par le bas donc, et plus quelqu'un coule le plancher d'exigences, plus tout le monde renchérit, etc. La qualité diminue à la proportion inverse du nombre de diplômés, et en conséquence l'emploi se bouche, tout va mal. C'est simplement une dévaluation de valeur, ou une inflation par excès de monnaie pour le dire de façon classe et économique.
Jusque là, j'enfonce des portes ouvertes.
Mais dès le départ, tout le monde est parfaitement conscient que la machine est pourrie. La solution consistera donc à diversifier la qualité des diplômes là où, avant, ils avaient tous une valeur plus ou moins égale, et surtout globalement plus élevée. Certains diplômes couleront vers le bas, et on transfèrera les meilleurs éléments vers de nouvelles sous-sections qui tiennent la route, et qui au fur et à mesure s'écarteront de plus de la formation originale, qui se trouvera donc scindée en deux formations de qualités différentes, l'une pauvre et l'autre excellente. Pour, au fur et à mesure, se rétablir vers un nouvel équilibre semblable à l'original, avec une poignée de sections très bien évaluées et une majorité de valeur moindre. C'est un peu comme secouer un aquarium, et voir peu à peu la boue et l'eau retomber vers leur état d'origine, la boue ayant un arrière-goût d'eau et l'eau ayant un nom neuf pour qu'on ne la confonde plus avec la boue. Remarquez que les écoles à la surface de l'eau n'ont, pour la plupart, pas été touchées par le tumulte et restent délicatement en suspension, snobles et pures, brassant le même courant - certaines ayant cédé à la pression du courant et coulé corps et âme. En effet, quand la valeur du diplôme n'est plus sûre, la première tentation à esquiver est celle de se replier sur les bonnes vieilles valeurs, l'argent et le patronyme, qui assureront que l'étudiant propagera le nom de l'école dans le beau monde scintillant des gens trop riches, et ainsi maintiendra l'école à flot à grand renforts de monnaie paternelle. C'est une école en plein naufrage qu'une école qui privilégie la richesse. Au passage, voyez que les écoles les plus boueuses, n'ayant rien à brader, sont toujours plus profond au fond de l'aquarium, cachées au milieu des algues.
Mais, en revanche, pendant la période de transition, où l'eau et la boue sont encore mélangés et indistincts, qu'est-ce qui fera la différence entre diplôme valable et diplôme nul ? Les diplômes des meilleures écoles mondiales resteront les meilleurs, les diplômes des écoles moisies resteront les pires, mais si l'on est issu de la couche médiane, rien ne prend autant de valeur que l'expérience professionnelle et surtout les aptitudes personnelles. Je dirais donc qu'on se dirige vers une nouvelle période de débrouillardise où, dans le métier, avoir un diplôme vaut moins qu'avoir un savoir solide et des compétences, même forgées par soi-même en dehors du temps d'étude. C'est une chance pour mon domaine d'étude (l'art, je le rappelle), où effectivement on peut tout à fait acquérir un très bon niveau par soi-même.
J'ai connu tout l'inverse de l'expérience de Peredhel avec mon école actuelle. Socialement, je viens d'une famille qui flirte avec le seuil de pauvreté depuis quinze ans. J'ai bénéficié d'une éducation ouverte et correcte, mes parents et mes amis n'étant pas incultes et j'ai un parcours scolaire dans le secondaire réussi, être bilingue presque parfait aide aussi, mais... Mon père n'a pas son bac (en conséquence de quoi, il est devenu anarchiste au fond d'une montagne à titre professionnel), ma mère a entamé un master à 45 ans, et à eux deux, ils sont loin de gagner les 3 K par mois qui semblent presque peu à Stilgar en début de carrière. Et du début à la fin mon lycée chaotique a été une partie de débrouille intensive, avec un bac en montagnes russes (heureusement que les résultats ont été publiés deux jours après mon entretien d'admission, pfiou !).
Mais, malgré tout, j'ai été pris à 17 ans en grande école, ce qui n'est pas rien puisque mon école est gratuite, publique et surtout sur le podium des quatres meilleures écoles d'art publiques de France (l'école Estienne, pour la citer). Je rappelle que pour une grande école d'art comme pour les autres, il faut avoir fait une prépa de deux ans/une mise à niveau/une licence/enfin bref, avoir un diplôme quelconque alors que j'ai simplement un bac technologique, orienté arts et design il est vrai. Le genre de concours que tout le monde tente parce que l'école est bien. La chance de rentrer était donc raisonnablement infime, si en plus on compte que le taux d'entrée dans ma filière est de 7 ou 8 % si on compte les gens rentrés en liste d'attente (la base étant 3%).
Et je ne le dois pas uniquement à mon mérite et au fait que je me suis motivé à fond pour ne pas subir deux ans de prépa, mais aussi, je pense, au fait qu'on rentre dans une période de débrouillardise qui favorise ce genre d'initiatives pas très classiques. C'est certainement un bon calcul, pour une école, de faire rentrer des "potentiels à réveiller" avant des "types qui ont fait LA prépa ultime" si cette dernière a une valeur qui n'est plus assurée. Et je suppose que c'est la même un échelon plus loin, rechercher la compétence au détriment du diplôme au moment de l'embauche.Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 25-06-2015, 15h04.
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