Cet article a pour objectif de présenter l'armée allemande en 1914, sans être pour autant exhaustif.
Il s'attache surtout à présenter et à commenter les grandes caractéristiques de cette dernière.
Les spécialistes y trouveront beaucoup à redire, qu'ils soient indulgents et considèrent que
cet article est écrit par un quasi-néophyte qui s'adresse à d'autres néophytes.

Il s'attache surtout à présenter et à commenter les grandes caractéristiques de cette dernière.
Les spécialistes y trouveront beaucoup à redire, qu'ils soient indulgents et considèrent que
cet article est écrit par un quasi-néophyte qui s'adresse à d'autres néophytes.

I. Infanterie : uniforme et équipement
Une caractéristique de l'armée allemande est son soucis du confort du soldat, plus prononcé que dans les autres armées. Par exemple, chaque compagnie possède une cuisine de campagne tirée par des chevaux, fait unique à l'époque, celle-ci distribuant du café chaud à volonté.
La tunique courte Feldgrau permet un bon camouflage, à l'inverse de l'uniforme français, ainsi qu'une aisance des mouvements. Le casque à pointe est en cuir bouilli et est recouvert d'une toile, mais il est tout aussi inutile contre les balles et les éclats d'obus que le képi français. Le fusil de base est le Mauser 98, pesant quatre kilos.
Ci-dessous, le Mauser 98.
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Le paquetage allemand est allégé au maximum : il ne pèse que onze kilos et comprend du linge, des souliers de rechange, un calot, deux rations en conserve, un kit de lavage, rasage et nettoyage, une corde et des pics de tente et trente chargeurs. À ceci s'ajoutent un manteau, un poncho, une gamelle et une tasse, le tout attaché autour du sac. Au total, le fantassin allemand doit donc toute de même transporter un ensemble de 24 à 30 kilos.
Ci-dessous, l'uniforme-type d'un soldat allemand en 1914.
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La mitrailleuse Maxim
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Une équipe de cinq hommes est affectée au maniement d'une mitrailleuse Maxim. Le chef de feu, équipé de jumelles, est accompagné de quatre hommes pour porter la Maschinengewehr 08 (deux équipes de deux, une équipe la transportant sur une courte distance).
Une particularité de cette mitrailleuse est son refroidissement à l'eau, nécessitant le renouvellement de celle-ci, mais permettant une cadence de tir rapide. De facto, elle ne possède pas une supériorité qualitative ou quantitative sur celles utilisées par les Alliées. Toutefois, elle est mieux exploitée par l'armée allemande, qui lui affecte des soldats d'élites mieux entraînés et l'utilisant dans un but soit offensif, soit défensif.
II. Artillerie et cavalerie
L'artillerie est intégrée aux divisions d'infanterie depuis 1899, ce qui permet une tactique interarme efficace. La priorité de tir est réservée à ce qui est dangereux pour l'infanterie. Le canon de 77mm allemand est moins bon que le 75mm français, notamment parce qu'il ne dispose pas d'un système de frein hydraulique. En revanche, l'armée allemande dispose d'un obusier léger de 105mm à trajectoire courbe, qui est sans équivalent dans l'armée française.
Ci-dessous, le canon de 77mm et l'obusier de 105mm.
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L'artillerie lourde allemande est unique, de par son importance dans l'armée allemande de campagne. Ainsi, quatre batteries d'obusiers de 150mm sont attachées à chaque corps d'armée d'active. Ceci confère une supériorité de quatre contre un pour les Allemands dans ce domaine, ce qui explique en partie les importantes pertes françaises lors de la bataille des frontières.
La cavalerie est soit attachée aux divisions d'infanterie, soit mise en réserve de l'armée. Elle est une force souple, à la puissance de feu accrue, et est essentiellement dévouée à la reconnaissance de l'ennemi. Les premiers soldats allemands entrant en Belgique sont les Uhlans, les cavaliers-éclaireurs de l'armée impériale.
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III. Tactique
L'armée applique l'Auftragstaktik, qui laisse un maximum d'initiative à l'officier, voir au sous-officier sur le terrain. Le principe est simple. La formation des cadres implique des Kriegsspiele, permettant une bonne assimilation de la doctrine tactique et opérationnelle. Ensuite, une fois la mission et le concept de l'opération bien expliqués, l'initiative est laissée à l'officier. Cette situation s'explique notamment par la conception quasiment artistique de la prise de décision, héritée de la tradition de l'armée prussienne.
Le principe du Festhalten und umfassen (fixer et envelopper) est développé. Dès la prise de contact, le chef doit engager deux actions distinctes. La première est de front et sert à fixer l'adversaire par l'utilisation du feu. La seconde est enveloppante et recherche la décision sur une aile du dispositif ennemi. Cette tactique d'attaque est toujours à la base des principes en vigueur aujourd'hui, notamment dans l'armée américaine. D'avantage d'information sur ce post de Musashiii1987.
Il faut également souligner que la procédure de conduite des troupes au combat est une des plus performantes de l'époque, grâce notamment à un corps d'officier très bien formé et préparé à la guerre.
IV. Plan Schlieffen
Le plan allemand de 1914 est basé sur les idées de Schlieffen et en porte le nom. Son objectif est de faire face à une guerre sur deux front (alliance franco-russe) en s'attaquant en priorité à l'adversaire le plus immédiatement dangereux et capable de mobiliser ses armées rapidement : la France. Ce plan consiste à concentrer l'essentiel des forces allemandes à l'ouest afin d'y obtenir une victoire en six semaines, pendant qu'un faible écran à l'est s'opposerait aux Russes. Dans un second temps, les armées allemandes seraient transportées en train à l'est afin de vaincre les troupes du Tsar.
Le plan d'opération à l'ouest consiste à déployer la plus grande Kesselschlacht de l'histoire, directement inspirée de la bataille antique de Canne : fixation du centre et enveloppement par un(les) côté(s). À cet effet, l'aile droite allemande est renforcée. Elle doit traverser la Belgique neutre et envelopper les armées françaises massées des Ardennes à l'Alsace en passant au sud de Paris, réalisant ainsi le plus grand enveloppement de l'histoire.
Le plan Schlieffen et une carte incluant le plan XVII des Français.
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Pour rédiger ce sujet, je me suis exclusivement basé sur mon cours de Guerre et Stratégie à l'Epoque Contemporaine ; cours donné par Bruno Colson et que j'ai suivi à l'Université de Namur lors de l'année académique 2012-2013.
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