Mais même à supposer (ce qui est bien sûr faux) qu'il n'y ait eu aucun mouvement de population en 800 piges, il n'y aurait pas matière à se sentir ainsi "victime" de mon point de vue : certains méridionaux combattaient aux côtés des croisés, et la majorité de la population a subi cette guerre plus qu'autre chose. Que de mauvais souvenirs soient restés, c'est bien naturel. Que cela dégénère en outil pour des revendications identitaires, c'est tout autre chose ...
Il n'y avait aucune portée personnelle à ton endroit dans mon propos, Elrond, hein, j'évoquais des attitudes qui sont visibles et coutumières quand on travaille sur le sujet, et qui hélas ont tendance à contaminer peu à peu un cercle plus large que les seuls identitaires pur et dur. Au détriment d'autres plus modérés.
Pour le peu que je connaisse, le cas d'Elrond est assez "typique", concernant les mouvements de population : y a du sédentaire pur sucre (avec un certain nombre de noms très caractéristiques de la région, comme partout) n'ayant pas bougé de la région (car y a des échanges plus réguliers sur de petites distances, même dans des hameaux des vallées pyrénéennes, par exemple), et des gens d'horizon lointain.
Mais au delà de cette composition ethnique qui détruirait tout discours sur le massacre des ancêtres que certains n'hésitent pas à relancer, au final, il y a une sorte d'intégration régionale qui fait que les nouveaux arrivants adoptent aussi des revendications des locaux, avec tout un pan de leur culture et donc de leur histoire. A mon avis, c'est plus à chercher de ce côté : un évènement symbolique dans lequel beaucoup ont pu se retrouver en jetant un regard d'homme du XXe siècle sur des faits du XIIIe. Et qui peut être utilisé politiquement par certains, ensuite, etc etc.
Concernant les dialectes régionaux, difficile de donner des chiffres valables : si tu regardes le nombre de locuteurs revendiqués par les occitanistes, ya de quoi se marrer, par exemple. Et puis y a différents niveaux : entre celui qui connait 3-4 mots pour le folklore et le "vrai" locuteur qui parle naturellement dans cet idiome, bon ... Si on s'attache à cette dernière catégorie, de mon point de vue, les dialectes occitans sont morts : à de très très rares exceptions, plus personne ne les utilise dans la vie courante. En tout cas dans les coins que je connais, et qui pour certains sont quand même bien paumés (Comminges, et des petits bleds du Comminges ...). Mais les identitaires y tiennent absolument, et cette langue recomposée au XIXe est sous respiration artificielle grâce aux politiques qui y voient un argument électoral. Ce que j'avance là est évidemment très discutable, je le reconnais volontiers : c'est un point de vue, rien de plus, mais il me semble que ces dialectes ne bénéficieraient certes pas du même regain sans l'aide de l'état et des collectivités (apprentissage à l'école, entre autre comme option du collèhe à la fac, option qui ne marche pas trop mal et est souvent favorisée, et les calandreta, si je ne me trompe pas
, qui sont des écoles bilingues où l'occitan est la première langue si je ne dis pas de bêtise, et qui ont un certain succès avec des effectifs réduits).
Après, il y a un vaste mouvement de préservation de la culture "populaire", comme le dit Elrond. Après, ce qui me semble regrettable, c'est que l'apport culturel de ce "folklore" (beaucoup de guillemets) cède souvent le pas face à des revendications politiques.
Ce mouvement "occitaniste" est révélateur d'une tendance plus générale au régionalisme. La tendance est assez forte dans le midi, mais se retrouve à peu près partout : Pays Basque, Bretagne, Corse pour les plus connus, oui, mais même Alsace, ou pour rire un peu Vendée, Savoie, Auvergne ou Franche-Comté (là, c'est quand même au-delà du marginal). Après, ça ne se cristallise pas nécessairement autour d'une langue ou de la culture médiévale : les Albigeois, c'est un élément symbolique fort et "utilisable", donc c'est repris. Mais en Vendée, ça sera la Révolution, en Savoie, le rattachement à la France etc etc. La Bretagne étant sans doute avec la Corse la plus revendicatrice d'une identité propre, avec dialecte et mythologie régionale.
Il n'y avait aucune portée personnelle à ton endroit dans mon propos, Elrond, hein, j'évoquais des attitudes qui sont visibles et coutumières quand on travaille sur le sujet, et qui hélas ont tendance à contaminer peu à peu un cercle plus large que les seuls identitaires pur et dur. Au détriment d'autres plus modérés.
Pour le peu que je connaisse, le cas d'Elrond est assez "typique", concernant les mouvements de population : y a du sédentaire pur sucre (avec un certain nombre de noms très caractéristiques de la région, comme partout) n'ayant pas bougé de la région (car y a des échanges plus réguliers sur de petites distances, même dans des hameaux des vallées pyrénéennes, par exemple), et des gens d'horizon lointain.
Mais au delà de cette composition ethnique qui détruirait tout discours sur le massacre des ancêtres que certains n'hésitent pas à relancer, au final, il y a une sorte d'intégration régionale qui fait que les nouveaux arrivants adoptent aussi des revendications des locaux, avec tout un pan de leur culture et donc de leur histoire. A mon avis, c'est plus à chercher de ce côté : un évènement symbolique dans lequel beaucoup ont pu se retrouver en jetant un regard d'homme du XXe siècle sur des faits du XIIIe. Et qui peut être utilisé politiquement par certains, ensuite, etc etc.
Concernant les dialectes régionaux, difficile de donner des chiffres valables : si tu regardes le nombre de locuteurs revendiqués par les occitanistes, ya de quoi se marrer, par exemple. Et puis y a différents niveaux : entre celui qui connait 3-4 mots pour le folklore et le "vrai" locuteur qui parle naturellement dans cet idiome, bon ... Si on s'attache à cette dernière catégorie, de mon point de vue, les dialectes occitans sont morts : à de très très rares exceptions, plus personne ne les utilise dans la vie courante. En tout cas dans les coins que je connais, et qui pour certains sont quand même bien paumés (Comminges, et des petits bleds du Comminges ...). Mais les identitaires y tiennent absolument, et cette langue recomposée au XIXe est sous respiration artificielle grâce aux politiques qui y voient un argument électoral. Ce que j'avance là est évidemment très discutable, je le reconnais volontiers : c'est un point de vue, rien de plus, mais il me semble que ces dialectes ne bénéficieraient certes pas du même regain sans l'aide de l'état et des collectivités (apprentissage à l'école, entre autre comme option du collèhe à la fac, option qui ne marche pas trop mal et est souvent favorisée, et les calandreta, si je ne me trompe pas

Après, il y a un vaste mouvement de préservation de la culture "populaire", comme le dit Elrond. Après, ce qui me semble regrettable, c'est que l'apport culturel de ce "folklore" (beaucoup de guillemets) cède souvent le pas face à des revendications politiques.
Ce mouvement "occitaniste" est révélateur d'une tendance plus générale au régionalisme. La tendance est assez forte dans le midi, mais se retrouve à peu près partout : Pays Basque, Bretagne, Corse pour les plus connus, oui, mais même Alsace, ou pour rire un peu Vendée, Savoie, Auvergne ou Franche-Comté (là, c'est quand même au-delà du marginal). Après, ça ne se cristallise pas nécessairement autour d'une langue ou de la culture médiévale : les Albigeois, c'est un élément symbolique fort et "utilisable", donc c'est repris. Mais en Vendée, ça sera la Révolution, en Savoie, le rattachement à la France etc etc. La Bretagne étant sans doute avec la Corse la plus revendicatrice d'une identité propre, avec dialecte et mythologie régionale.
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