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  • Lord Perhaps On The Roof
    a répondu
    Envoyé par lombrenoire Voir le message
    Un travail très intéressant qui m'a apprit deux-trois choses
    Franchement, quels pavés !
    Merci ! Je ne veux pas faire quelque chose d'exhaustif ou de trop technique, mais à l'avenir je pense que rajouterai plus d'infos à propos du contexte de création des langues (langues ayant inspiré celles de Tolkien, autres langages qu'il a créés en dehors du legendarium ...).

    EDIT : Fait, lire la post-dernière note du post sur les langues des Elfes
    Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 14-06-2014, 22h54.

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  • lombrenoire
    a répondu
    Un travail très intéressant qui m'a apprit deux-trois choses
    Franchement, quels pavés !

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  • Lord Perhaps On The Roof
    a répondu
    Envoyé par Peredhel Voir le message
    Si tu lis le chapitre où Théoden échange avec Ghan buri Ghan tu as des exemples de leur langue, "Gorgun" notament.

    Bon boulot de synthèse sinon, je le lis avec attention, tu devrais regarder sur l'encyclopédie de Tolkiendil si ça n'est pas déjà fait, tu y trouveras de nombreux compléments.
    Merci, je l'ai rajouté.

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  • Peredhel
    a répondu
    Envoyé par Lord Perhaps On The Roof Voir le message
    NOTE 2 : Il n'est donné aucune indication à propos de la langue des Druedain, mais elle est probablement liée à celle des Haladins.
    Si tu lis le chapitre où Théoden échange avec Ghan buri Ghan tu as des exemples de leur langue, "Gorgun" notament.

    Bon boulot de synthèse sinon, je le lis avec attention, tu devrais regarder sur l'encyclopédie de Tolkiendil si ça n'est pas déjà fait, tu y trouveras de nombreux compléments.

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  • Lord Perhaps On The Roof
    a répondu
    Les langues des Nains

    Quatrième post explicatif sur les langues des Nains.

    Les langues des Nains sont dures et étrangères aux oreilles des habitants de la Terre du Milieu, et peu d'érudits les ont jamais maîtrisées. L'un des seuls Elfes à avoir appris la langue des Nains de Belegost est Eöl. Globalement on dispose de peu d'informations sur leurs parlers, et même leur nombre et leurs origines sont généralement obscurs. Les Nains cultivent le secret de leurs langues, et préfèrent apprendre celles des autres peuples lors d'échanges, comme le sindarin ou le Langage Commun. Ainsi, chaque nain dispose d'un nom secret qu'il n'emploie qu'avec les autres Nains, et les toponymes des lieux où les Nains ont vécu sont généralement désignés par leur nom sindarin ou en Langage Commun (Nanduhirion/Azalnulbizar ; Moria/Khazâd-dûm ; Belegost/Gabilgathol; la Montagne solitaire ; les Ered Mithrim ...).

    Toutes les langues des Nains descendent de celle des sept Pères des Nains, qui l'ont apprise d'Aulë. On l'appelle l'aulien, et elle n'est apparentée à aucune autre langue de tout Arda, car le Vala avait fabriqué une langue neuve pour son peuple. Par la suite, elles se sont diversifiées et il est dit que les langues auliennes subsistent par endroits encore aujourd'hui en Terre du Milieu. Les langues des Nains ont influencé fortement les langues des Hommes, dont le taliska, langage pré-beleriandesque des Edain. Il est également probable qu'en retour, les langues des Nains aient subi l'influence des langues des Elfes, notamment le sindarin, ainsi que de la part des parlers des Hommes et des serviteurs de Melkor. Il est à peu près certain que la même langue naine était parlée au Troisième Âge dans les Ered Luin à l'ouest de la Terre du Milieu, à la Montagne solitaire et dans les Montagnes grises. C'est la langue parlée par la compagnie de Thorin, et plus tard par Gimli, le khuzdul.

    Les Nains, tout comme les Elfes, s'évanouirent peu à peu au fil du Quatrième Âge, et l'histoire de leurs langues s'arrêta là.

    NOTE 0 : Les noms des Nains (Balin, Gimli, Dain, ...) sont issus de sagas nordiques écrites en norrois. Leurs noms sont reliés au monde souterrain, à la mort et à l'artisanat. Littéralement, Dain < dainn 'mort', Gloin < gloin 'rougeoyant', ... De même, Gandalf (< gandalfr 'l'elfe au bâton') est au départ un nom de nain.
    NOTE 1 : Tolkien compare volontiers la situation des Nains avec celle des Juifs, les deux peuples étant "étrangers dans leur propre pays, avec leur langue et leurs coutumes bien à eux". C'est un peuple d'exilés. La structure des langues naines est d'ailleurs influencée des langues sémitiques (Tolkien lisait l'hébreu et a participé à une traduction de la Bible en anglais).
    NOTE 2 : Il n'est rien spécifié à propos des langues des Petits-Nains, mais les quelques noms connus (Ibûn, ...) les rapprochent des langues des Nains en général.
    NOTE 3 : Il n'est également rien dit au sujet des langues de Belegost et de Nogrod au Premier Âge. Pour autant que je puisse en juger d'après les maigres noms connus (Azaghâl, Gabilgathol, ...), elles sont proches du khuzdul, ou du moins n'en diffèrent pas énormément.
    Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 14-06-2014, 22h36.

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  • Lord Perhaps On The Roof
    a répondu
    Les langues des Hommes

    Re ! Troisième post sur les langues des Hommes. Encore une fois, le Lhammas sera ma principale référence.

    Les Humains sont le seul peuple chez Tolkien dont les langues n'ont pas toutes le même ancêtre commun. En effet, ils possèdent surtout des langues apprises au contact d'autres peuples, comme les Elfes sylvains ou sindarins, les Nains ou les Orques.


    * Tout d'abord, je vais parler des langues des Edain, les Pères des Hommes, ceux des Maisons de Hador, Bëor et Haleth. La langue originelle de ces premiers Hommes dont parlent les légendes de Tolkien est perdue dans les brumes de l'Hildorien, le pays où s'éveillèrent les Hommes à l'est de la Terre du Milieu. Elle s'appelait le taliska. Au cours de leur voyage vers l'ouest, elle fut enrichie par les parlers avari et les langues des Nains, et le contact avec l'orquien des serviteurs de Melkor est également probable. A leur arrivée en Beleriand, ils abandonnèrent leur langue pour adopter le sindarin, bien que le taliska survécut pour les échanges entre les Humains. Mais il périclita peu à peu au rythme des défaites des Edain, et les Hommes prirent le sindarin pour langue unique avant la chute de Gondolin.

    Après le Premier Âge et la Guerre de la Colère, le taliska, déjà profondément influencé par des siècles de cohabitation avec les langues des autres peuples, mua en adûnaic (litt. 'langue de l'ouest', de dun 'ouest' en sindarin), et fut la langue du peuple à Numenor au Deuxième Âge. Le temps passant, il devint la langue des Hommes du roi, ceux qui refusaient l'allégeance aux Elfes et aux Valar. Il se répandit également sur les rivages de la Terre du Milieu où vivaient des Numenoréens, comme dans la baie de Belfalas.

    Lors de la submersion de Numenor, l'adûnaic se modifia en Terre du Milieu au contact de celle des Hommes qui y vivaient déjà, et devint le Langage Commun des royaumes d'Arnor et de Gondor, et par conséquent de toute la Terre du Milieu où avaient vécu les Dunedain, toutes les terres à l'est de l'Anduin et de la Celduin. C'était une langue véhiculaire, c'est-à-dire qu'elle était comprise de tous les peuples même si elle n'était la langue maternelle que des habitants du Gondor et de l'Eriador. C'est cette langue qui est traduite par de l'anglais dans le Seigneur des Anneaux par Tolkien (lire premier post).


    * Ensuite, les langues des peuples de l'est et des Hommes maléfiques en général. Les premiers autres Humains que les Edain mentionnés sont les peuples de Bor et d'Ulfang au Premier Âge (leurs noms étant eux-mêmes donnés en sindarin, Bor signifiant 'loyal' par exemple). Ces Orientaux bistrés parlaient une langue très éloignée de celle des Edain, influencée par la langue des serviteurs de Melkor. Ils la conservèrent jusqu'à leur destruction lors de la Guerre de la Colère.
    De la même manière, les langues des peuples venant de l'est au Troisième Âge, comme les Balchoth ou les habitants de Rhûn sont très peu connues, mais il est certain qu'elles subirent elles aussi l'influence des langues des Orques, et sans doute des Nains. Il n'est pas précisé si elles étaient compréhensibles entre elles. Les Humains de l'Est et du Sud de la Terre du Milieu - au moins leurs élites - parlaient très certainement le Parler Noir, ne serait-ce que pour les contacts avec Sauron. En Umbar était parlé jusqu'à un certain moment une version de l'adûnaic amené là par les Numenoréens noirs. Quant aux Haradrim, leur langue était différente de celle des Orientaux, mais ils maîtrisaient certainement le Parler noir pour la même raison. Le seul mot connu en haradrim est Incanus, un surnom de Gandalf.

    * Pour finir, les langues des Hommes de la Terre du Milieu, regroupant les langues des Hommes du Rhovanion et de l'Eriador, celle du Rohan, celles des Hommes Morts également et ceux du Pays de Dun. Les Dunlendings sont un peu à part, car leur langue ne s'apparente à aucune autre (l'un des seuls mots connus est forgoïl 'tête de paille', une injure à l'égard des Rohirrim). Quant aux Hommes du Rhovanion, ils parlaient une langue parente du Langage Commun, traduite par du gotique dans le Seigneur des Anneaux (voir premier post). Elle évolua ensuite vers la langue des Rohirrrim, traduite par du vieil-anglais. Ils étaient par ailleurs les lointains parents des Edain, et donc des Numenoréens. Leur langue fut transmise aux Hobbits, qui en conservèrent des échos dans leur dialecte, avec des mots comme mathom ou smial.
    On ignore quelle était la langue des premiers habitants de l'Eriador. Les Appendices du Seigneur des Anneaux précisent qu'ils étaient eux aussi de lointains parents des Edain, il est possible que leur langue soit apparentée au départ, même s'ils adoptèrent très tôt le Langage Commun au Deuxième Âge. La langue des Hommes Morts leur était sans doute proche également.

    NOTE 1 : D'après le Silmarillion et d'autres sources, les gens de Haleth étaient un peuple à part, avec notamment leur propre langue, le haladin.
    NOTE 2 : Il n'est donné aucune indication à propos de la langue des Druedain, mais elle est probablement liée à celle des Haladins. Leur langue est rude et gutturale, et les seuls mots de vocabulaires connus sont gorgûn 'orque', et Ghân-Buri-Ghân, nom du chef de la tribu de l'Anorien à la veille du Quatrième Âge.
    Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 08-01-2017, 13h49.

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  • Lord Perhaps On The Roof
    a répondu
    Les langues elfiques

    Voilà ! Deuxième post informatif sur les langues elfiques. Toutes les informations sont tirées du Lhammas, compilé par Christopher Tolkien après la mort de son père.

    Tout d'abord, il faut savoir que Tolkien imaginait un dialecte pour chaque groupe d'Elfes, et que résumer les différentes langues elfiques revient à revenir sur les gros traits de l'histoire des Elfes. Beaucoup ne sont connues que par des vocables isolés, les deux langues les plus creusées étant le sindarin et le quenya. De plus, pas mal d'Elfes utilisaient seulement un dialecte d'une langue plus répandue, si bien qu'il est parfois difficile de distinguer une langue d'un dialecte.

    Au départ, il y eut la première forme d'elfique, la langue originelle de tous les Elfes intitulée quendien primitif. Parlé à Cuiviénen, il fut enseigné par Oromë le Vala, qui découvrit les Elfes le premier. Le langage des Vala fut vite transformé et enrichi par les Elfes à leur façon, et n'est donc pas semblable à la langue originelle des Vala. Ce langage se fragmenta lors de la première division entre les Elfes en deux groupes distincts : les Eldar, ceux qui partirent vers l'Ouest, et les Avari, ceux qui ne partirent pas et restèrent dans l'Est.

    Je vais d'abord évoquer les langues de ces derniers, puisqu'il y a peu à dire : les Avari étant rarement au coeur des intrigues de la Terre du Milieu, leurs langues demeurent relativement peu connues. Elles ont évolué considérablement des autres langues, du fait de leur manque de contact avec celles des Eldar, et ne sont pas intercompréhensibles. On suppose que ce sont les Elfes Avari qui ont appris aux Humains à parler, et de ce fait leurs langues forment la base de l'adûnaic et d'autres langues humaines parmi les plus anciennes (rien à voir avec le parler des Hommes maléfiques dévolus à Melkor).

    Les langues des Eldar sont quant à elles extrêmement complexes et foisonnantes d'indications, parfois contradictoires, et le commentaire qui va suivre nécessite une connaissance au moins basique du Silmarillion. Les Elfes partant vers l'Ouest étaient divisés en trois tribus : les Vanyar, les Noldor et les Teleri. A la base, ils parlaient la même langue, apprise à Cuiviénen, qui est le quendien primitif déjà évoqué.

    Cependant, lors du voyage vers l'ouest, une partie des Teleri se perdit ou quitta la marche, s'installant dans les Terres du Milieu. Ceux qui arrivèrent en Valinor étaient tous les Vanyar et les Noldor, ainsi qu'une partie des Teleri, conduits par Olwë.

    Tout d'abord, les Vanyar. Tous les Vanyar vinrent en Valinor et n'en bougèrent plus. Ils perdirent tous contacts avec les langues de la Terre du Milieu, et parlent le valinorien des Vanyar ou ingwiqenya, une langue assez immuable et la plus belle des langues elfiques selon le Lhammas. La cour du Roi de tous les Elfes, Ingwë, qui est un Vanya, utilise une version particulièrement élégante et noble de cette langue. Hormis cela, le valinorien des Vanyar est entendu partout en Valinor, et évolua très peu depuis son instauration. En effet, malgré les nombreux millénaires écoulés, Valinor est un milieu relativement fermé et que les langues y étant parlées ne sont soumises à quasiment aucune influence extérieure. La forme commune du valinorien est le quenya, langue des sciences et de la poésie, véritable 'latin des Elfes' lors des Âges ultérieurs.

    Ensuite, les Noldor. Les Noldor étaient les plus inventifs, créatifs de tous les Elfes, et ils inventèrent toutes sortes de mots et de langues durant leur séjour à Valinor. Ils parlaient le quenya en tant que langue savante, et le transmirent plus tard dans la Terre du Milieu et dans le Beleriand. Rumil le Sage mit notamment au point les runes elfiques, et donna un alphabet aux Elfes. En Valinor, ils s'éloignèrent peu à peu des Vanyar et leur langage se détacha lentement vers le kornoldorin, ou ancien noldorin, parlé au moment où Fëanor fabriqua les Silmarils, puis vers le noldorin. Le noldorin ne fut cependant jamais figé (contrairement au quenya), et continua d'évoluer tout au long de son histoire.

    Le Lhammas précise que les Noldor et les Teleri d'Alqualondë gardaient un contact étroit, et que leurs langues étaient donc assez proches, en tout cas jusqu'au Massacre fratricide. Pour résumer, les langues parlée à Valinor par les Elfes étaient le valinorien, et ses dialectes propres aux Vanyar, et le quenya, qui donna le noldorin. Au-delà des langues elfiques était parlée la langue des Valar, appelée sobrement valarin ou valyar.

    Pendant ce temps, les langues des Eldar restés en Terre du Milieu évoluèrent différemment. La plupart des Teleri arrivèrent en Beleriand, mais certains se perdirent et s'isolèrent durant de longues années. Les Elfes Nandor entrèrent tardivement à l'ouest des Montagnes, avec leur propre langage, le nandorin. Plus tard, ils se fondirent dans le royaume de Doriath et parmi les Laiquendi d'Ossiriand, et apprirent là le sindarin et l'ossiriandeb.
    De même, les Danas, parlant le danien, vécurent en Ossiriand par la suite.
    Toutes les langues des Teleri divergent du telerin, dialecte propre aux Teleri durant la marche vers l'ouest. Aux jours ultérieurs, lors du retour des Noldor en Beleriand, ce fut le parler du Doriath qui donna le sindarin et qui servit de langue majoritaire dans tout le Beleriand. D'autres dialectes existaient : le falathrin ou falassien, parlé sur la côte par les Falathrim, le mithrimin, utilisé autour du lac de Mithrim, l'ossiriandeb d'Ossiriand et de nombreuses autres variantes teleri. Mais ces langues s'éteignirent avant la fin du Premier Âge, lors des destructions des royaumes teleri par Morgoth et des mélanges de populations résultant des fuites.

    Lors de l'exil des Noldor en Beleriand, la situation se compliqua quelque peu. Le sindarin, venu du parler du Doriath, s'imposa comme langue véhiculaire, parlée de tous les Elfes Sindar (c'est-à-dire les Teleri du Beleriand), ainsi que par les Edain et les Noldor. Ces derniers conservèrent le noldorin pour communiquer entre eux et le quenya comme langue savante, qu'ils diffusèrent en tant que parler noble dans toute la noblesse eldarine. Le noldorin se fragmenta au gré des déplacements des Noldor : il y eut le noldorin du Mithrim, parlé par le peuple de Fingolfin, celui de Gondolin, utilisé dans la Cité Cachée, celui de Nargothrond et celui des fils de Fëanor. Un langage à part apparut, celui des esclaves d'Angband, mais il fut lui aussi délaissé après la Guerre de la Colère. En effet, lorsque la guerre de la Colère survint, ne subsistaient plus que le parler de Gondolin, où la langue ancienne était demeurée la plus pure, le mùlanoldorin, autre nom des esclaves d'Angband, et tant bien que mal le langage des fils de Fëanor.

    Le noldorin des Deuxième et Troisième Âges est le successeur de celui de Gondolin, bien qu'après la chute de la Cité il fut influencé par le doriathrien, le falassien et dans une moindre mesure par l'ossiriandeb. Il se répandit par la suite à Tol Eressëa, lors de la venue de nombreux Noldor depuis les Havres gris, et s'évanouit des Terres du Milieu lors du départ du dernier Noldor.
    Concernant les langues teleri, le sindarin continua d'être parlé aux Deuxième et Troisième Âges par tous les Eldar de la Terre du Milieu, Noldor comme Sindar (on ne parle pratiquement plus de 'Teleri' pour les désigner). Il se répandit à l'Est des Monts de Lhûn parmi les Avari, ceux de la Forêt Noire et de la Lothlorien. Il évolua donc du 'sindarin standard', et se modifia au contact des langues avari en usage, par la prononciation comme par le vocabulaire. Oropher, fondateur du Royaume sylvestre dans la Forêt noire, était un prince de Doriath, et le langage qu'il parlait était donc le sindarin, mais plus proche du parler de Doriath. Les Elfes sylvains communs parlaient toujours leur langage originel, proche du nandorin.
    En Lothlorien était parlée une forme de sindarin un peu antique, qui se distingait du sindarin standard par un accent particulier.

    NOTE 1 : le noldorin est parfois appelé gnomique, en raison du nom originel des Noldor.
    NOTE 2 : les Contes et Légendes inachevées parlent d'une langue avari, celle des premiers habitants de la Lothlorien, avant que Galadriel et Celeborn y règnent. Il en subsiste des noms tels que 'Nimrodel', nom d'une princesse de ce peuple.
    NOTE 3 : dans le Seigneur des Anneaux, l'entique, parlé par les Ents de Fangorn, est dit avoir été enseigné par les Elfes aux Ents, qui l'ont adapté à leur manière de penser et de parler. Il a de nombreuses ressemblances avec le quenya si on y regarde d'un peu plus près.
    NOTE 4 : dans le Lhammas, le langage originel des Hommes est appelé taliska.
    NOTE 5 : le langage des Orques repose lui aussi sur des bases elfiques, perverties. Melkor n'ayant pas le pouvoir de créer, seulement d'imiter, les Orques apprirent et déformèrent les langues des Elfes (de plus, il est probable qu'il soient issus d'Elfes).
    DERNIERE NOTE : les Noldor qui ne suivirent pas Fëanor en exil se sont fondus parmi les Vanyar, et ils ont adopté leur manière de parler.

    POST-DERNIERE NOTE : La langue principale d'inspiration pour les elfiques est le finnois (qui est une langue non indo-européenne), que Tolkien découvrit en lisant les récits du Kalevala, mythes finnois dont certains personnages ont clairement influencé ceux de Tolkien, comme Turin (personnage malheureux ne maîtrisant ni sa fougue ni sa force, commettant l'inceste à son insu à l'image de Kullervo). Des références quasi-explicites relient certains noms de lieux et de personnages à leurs équivalents existant sur Terre. Ainsi :
    - Atalantë (nom quenya de Numenor, signifiant "L'engloutie" ou plus littéralement "Celle qui a sombré"), clairement inspirée dans sa conception et dans son nom par l'Atlantide.
    - Avallonë (nom quenya de Tol Eressëa, mot à mot "Celle qui est en dehors"), faisant référence à Avallon, l'île mythique de l'ancienne religion celte de Grande-Bretagne.
    - Melkor, peut-être inspiré de Moloch (lire les commentaires de sombrero-démoniaque dans le sujet principal du legendarium), dieu sumérien ayant une partie des attributs de Melkor.

    N'hésitez pas à réagir et à commenter . S'il y a des contradictions avec d'autres lectures de Tolkien, c'est probablement dû à l'écart entre l'âge des manuscrits (l'elfique, ou plutôt les elfiques, se sont développés sur plus de 40 ans). Si j'ai choisi le Lhammas comme source principale (mais pas unique), c'est parce qu'il offre un tableau complet et détaillé des langues elfiques, se recoupant relativement bien avec les autres récits.
    Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 10-08-2015, 20h43.

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  • Tolkien, sa pipe et ce qu'il y avait dedans

    Salut ! Le premier sujet sur les langues inventées par Tolkien ayant sombré corps et âmes (pour ceux qui avaient une) dans les délires mégalomaniaques de votre humble serviteur , je me vois donc obligé d'en ouvrir un autre. Tokien, est-ce de la littérature ? Épineuse question, qui divise les spécialistes, les profs de français et de philo, et bien entendu le reste de la population (vous, sauf erreur, et moi aussi).

    Tolkien a mis au point une foultitude de langues au cours de sa vie, et en a étudié plein en tant que professeur de langues (langues germaniques, vieil-anglais et finnois entre autres). Tolkien considérait l'écriture du Seigneur des Anneaux comme la traduction de manuscrits très anciens dans des langues oubliées qu'il serait chargé de transcrire. Ainsi, le Langage commun serait la version anglaise d'une langue des Hommes dans l'univers du Seigneur des Anneaux, parlée à travers toute la Terre du Milieu. C'est pour cela que le Langage commun occupe une place spéciale dans l'univers de Tolkien, de même que la langue des Rohirrim et des Hobbits, qui seront évoqués un peu plus loin. Dans son legendarium, connu pour deux ouvrages phares, le Seigneur des Anneaux et le Silmarillion, l'univers des langues semble se résumer ainsi : il y a les langues elfiques (quenya, sindarin), la langue des Nains (le khuzdul), celle des Hommes (langue pré-beleriand, qui se retrouve dans le Numenoréen), le langage du Mordor (le Noir parler), celle des Ents (l'entique) et, un peu à part, la langue des Rohirrim, sans oublier le Langage commun, traduit par de l'anglais. En dehors de ce schéma, bien des peuples ont leur langage ou vocabulaire à part, comme la langue des Haradrim, à peine effleurée dans le surnom de Gandalf, Incanus; ou encore celle des Gens de Dun (le seul mot connu est une injure, 'forgoïl'); voire aussi les mots de vocabulaire utilisés par les Hobbits ou les Hommes Sauvages de Ghân-Buri-Ghân.

    Le corpus de base est donc déjà très complexe, et nécessite une petite explication. Après, je parlerai plus en détail des langues elfiques, développées dans des livres comme le Lhammas ou La route perdue.
    Pourquoi ai-je dit que la langue des Rohirrim était un peu à part (et dans une moindre mesure celle des Hobbits) ? Là où la plupart des langues relèvent d'un niveau de création extrêmement intense, bien que Tolkien ait admis que des langues comme le finnois l'aient inspiré, le rohirric (puisque c'est son nom) est dans une très large mesure repris du vieil-anglais, langue que Tolkien maîtrisait couramment. Par exemple, le phonème eo, dans Eomer, Eowyn, ou Eorl signifie 'cheval' et vient de eoh, qui veut dire la même chose en vieil-anglais.
    Dans Le Retour du Roi, John esquisse une relation lointaine entre le rohirric et les mots de Hobbit n'appartenant pas au Langage Commun (mathom, venant de meath 'creuser' en vieil-angais), ce qui donne à ce vocabulaire un regard peut-être légèrement familier pour un lecteur anglo-saxon. Des surprises de ce genre émaillent tous ses livres (nazgûl, tiré de nasc 'anneau' en v-ang).
    Pourquoi une telle reprise ? Ce serait comme si, dans une histoire en français, les Humains parlaient en français, avec un peuple à part qui aurait des noms et une langue proche du vieux-français ou du latin. Les langues des autres races ne seraient pas traduites. Cela permet d'immerger le lecteur dans le contexte d'écriture du Seigneur des Anneaux : Tolkien ne serait que le traducteur de vieux manuscrits, et des langues parentes et imaginaires seraient traduites par des langues parentes existant réellement. Cependant, cet emprunt ne se limite pas à de la réécriture : les mots sont adaptés au nouveau contexte, et l'on trouve même des jeux de mots en vieil anglais, comme sur le sens d'orthanc, la tour du magicien Saruman (de searu-man, 'homme rusé' en v-ang.).

    Malgré la profondeur et la complexité de cet emprunt, les langues les plus fouillées sont néanmoins celles des Elfes. Remaniées tout au long de la vie de l'auteur (et même après sa mort par son fils Christopher), elles sont époustouflantes de profondeur et de réalisme. Pour Tolkien, chaque peuple ou groupe avait sa langue, et l'histoire de ces langues est donc celle des migrations de ces peuples. Je pense que je vais les développer dans un autre post. Peut-être aussi un post par type de langue, le sujet est extrêmement riche. A voir
    Dernière modification par Lord Perhaps On The Roof, 14-06-2014, 11h41.
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