Distant Worlds : notre test

[Rem]

Test par DoubleSquall

N.B. : le test est effectué sur Distant Worlds dans sa globalité, c'est-à-dire avec ses 3 extensions, sans (quasiment) aucune distinction.



Distant Worlds est un 4X d'une richesse incroyable qui se joue en temps réel avec pause active, le tout sur une échelle immense. Le jeu est développé par Code Force et édité par Matrix Games. Il est sorti le 25 mars 2010, suivi de ses extensions Return of the Shakturi (16 décembre 2010), Legends (23 novembre 2011), et Shadows (13 mai 2013), chacune ne se contentant pas d'ajouter du contenu, mais perfectionnant le jeu petit à petit. Le jeu est bien suivi par les développeurs, le dernier patch datant du 22 août 2013, et d'autres extensions sont à prévoir. Petite ombre au tableau pour certain, le jeu est intégralement dans la langue de Shakespeare.

Mais une traduction française est désormais disponible ! On en reparle à la fin du test.


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Personne ne vous entendra crier...

Distant Worlds est d'une richesse à laquelle nous sommes peu habitués : 22 races, sans compter la possibilité de jouer des pirates. Plus de 300 recherches à effectuer. Plusieurs dizaines de types de vaisseaux et bases (des centaines de textures différents toute race confondue) et 196 composants. 41 ressources différentes. Jusqu'à 1 400 systèmes stellaires et 50 000 planètes, lunes et astéroïdes sans compter les champs de météorites, les nuages de gaz, les supernovas, les tempêtes galactiques et les trous noirs. D'anciens vestiges, des vaisseaux abandonnés, des colonies extraterrestres indépendantes, des marchands, des pirates, des monstres de l'espace et de nombreux événements aléatoires. Sans oublier des possibilités de gameplay colossales.

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Commençons par le début. Vous pouvez paramétrer précisément votre partie pendant la phase de création de la partie. Elle se compose de plusieurs pages de paramètres permettant de régler votre partie quasiment de A à Z. Pour vous faciliter la tâche, chaque paramètre est expliqué.

Le choix de la race a particulièrement son importance. Au-delà de leurs spécificités (taux de reproduction, type de planète natale, bonus et malus divers, ...), certaines races ont accès à des technologies uniques et à un type de gouvernement supplémentaire qui leur sont propres. Elles possèdent aussi leurs propres conditions de victoire en plus des conditions classiques (économie, population, territoire). On en a ainsi quatre types, chacun représentant 25% des conditions totales. Pour obtenir la victoire, il faut atteindre un taux défini de 80%, si vous laissez celui par défaut. À vous de combiner ces quatre types pour l'atteindre. Ainsi, nous sommes face à un système très intéressant et bien plus modulable que de choisir simplement de tout conquérir ou d'atteindre la technologie ultime.

En outre, la dernière extension vous propose de démarrer selon quatre types de partie différents : jouer un empire à l'âge classique, jouer un empire à l'âge des ombres, ou jouer une faction pirate à l'un ou l'autre âge.

Nu comme une limace... de l'espace

L'âge classique commence pour vous comme dans tout 4X, avec un empire de base, quelques vaisseaux, technologies et systèmes déjà explorés. L'âge des ombres est un peu l'âge de pierre de l'espace. Vous commencez avec... rien. Enfin si, votre planète mère. Pourquoi vos premiers vaisseaux se traînent comme une mamie sur l'autoroute ? Hmm, vous ai-je dit que vous n'avez même pas l'hyperdrive, la base pour une meilleure exploration ? Autant dire que ce départ était attendu de pied ferme par les joueurs. Et c'est là que le bât blesse... Là où le challenge sera présent pour un débutant, un vétéran sur Distant Worlds ressentira peu cet handicap puisqu'il se mettra rapidement à niveau. De plus, vous vous retrouvez rapidement avec des factions pirates avides de se mettre de l'argent dans les poches en vous proposant contre une modeste contrepartie des cartes indiquant les positions d'autres empires voire de vous mettre en contact avec eux. Vous perdez alors tout l'intérêt de l'exploration en ce début de partie. Enfin, il est tout de même sympathique de démarrer « à poil ».

Albator, corsaire de l'espace

L'autre nouveauté est la possibilité de jouer une faction pirate. Et là c'est très intéressant. Leur gameplay a été léché par les développeurs. On ne joue pas un pirate comme un empire classique. Les pirates commencent déjà avec un vaisseau-base et non une colonie. Toutes les activités de piraterie ou presque, sont possibles. Si certaines comme l'abordage et la capture de vaisseaux sont néanmoins accessibles aux autres empires, d'autres comme les pillages sont une exclusivité des pirates. Le « gouvernement » est remplacé par un style de jeu : les pilleurs, les mercenaires, les contrebandiers et les « équilibrés ». Hormis pour ces derniers, choisir un style vous apportera des bonus liés à vos activités (pillage, contrebande, abordage, vol, protection, ...). Si, sur la forme, jouer une faction pirate est différent de jouer un empire, sur le fond, cela reste assez proche. Un pirate explorera ou minera. Il pourra aussi « contrôler » des colonies. Oui, parce que pour qu'une colonie appartienne à un pirate, elle doit être contrôlée. Laisser des vaisseaux militaires proches augmentera votre taux de contrôle. Un taux élevé vous apportera plus de revenus et vous permettra de construire base secrète ou forteresse pour renforcer votre contrôle et sa défense. Pour augmenter leurs revenus, les pirates pourront aussi compter sur diverses activités comme la contrebande ou la protection d'autres empires.

L'interface

Pour gérer votre empire durant la partie, du gouvernement à la diplomatie en passant par le design des vaisseaux ou la production, vous avez à votre disposition les écrans traditionnels comme la diplomatie ou la production, eux-mêmes très clairs avec notamment des filtres de sélection pour les plus fournis ; une mini carte autour de laquelle se trouvent divers filtres et raccourcis d'affichage (vue galaxie, secteur, système ou objet sélectionné) ; une fenêtre d'information sur l'objet sélectionné, entourée de boutons adaptés aux principales actions de cet objet.

Un autre outil est aussi présent sous la forme d'une liste discrète d'onglets sur la gauche de votre écran. Cela permet une navigation rapide au sein de votre empire affichant les informations importantes comme les constructions en cours, les missions en cours de vos vaisseaux, les colonies ou les constructions potentiellement intéressantes, ou encore les ennemis à cibler. Grâce à ces outils et la multitude de boutons et raccourcis, il est donc possible d'effectuer certaines tâches basiques en un seul clic ou de visualiser immédiatement des éléments comme une planète importante ou le trajet de vos vaisseaux. Notez tout de même que sur des parties avancées, aussi pratique soit l'interface, on peine parfois à trouver ce qu'on cherche.

Sachez enfin qu'il existe un éditeur très complet, accessible directement en cours de partie, qui vous permet d'ajouter ou supprimer n'importe quel élément allant de l'astéroïde au monstre de l'espace, ou d'éditer n'importe quel empire présent dans la galaxie.

Une aide omniprésente mais optionnelle

En plus d'une interface pratique et au-delà de quatre tutoriels grâce auxquels vous apprendrez les bases - et seulement les bases, la pratique étant votre seul vrai professeur - le jeu propose un système d'assistance présent sous plusieurs formes. L'une d'elles est la Galactopedia. Véritable base de donnée sur tous les aspects du jeu, elle est utile tant pour le novice que pour rafraîchir la mémoire du vétéran. Une autre forme est l'automatisation, donc la gestion par l'IA de certains domaines. Lors de la création de la partie, vous pouvez choisir ceux qui seront automatisés comme la gestion de la diplomatie, de la colonisation, de l'espionnage ou encore de vos flottes. Attention cependant à ne pas trop déléguer sous peine de regarder en baillant le développement de votre empire...

En cours de partie, un écran vous permet de modifier les règles de l'automatisation. Vous pouvez alors soit peaufiner celle-ci grâce à plus d'une centaine de paramètres répartis en divers domaines, soit l'annuler dans les domaines sur lesquels vous voulez un contrôle manuel. Nous avons enfin un système de suggestions, lui aussi activable selon les domaines choisis. Ainsi, en cours de partie, vous recevrez des conseils sous forme de notification pour coloniser telle planète ou construire tels vaisseaux. Ils peuvent être suivis ou ignorés. Suivre un conseil lancera automatiquement tout le processus nécessaire comme la construction d'un vaisseau colonisateur qui ira de lui même à destination une fois achevé. Vous n'avez rien à faire. Sauf payer, évidemment.

Public + privé

Un point très important du gameplay est que vous ne gérez que la partie publique de votre empire. Le secteur privé est pris en charge par l'IA. Merci pour cette pseudo-assistance vu déjà tout ce qu'il y a à gérer. Le secteur public représente l'état et son champ d'action : la diplomatie, la recherche, la défense, les flottes, les vaisseaux de constructions, les space ports, etc. Tout cela est contrôlé par le joueur. Le secteur privé représente les entrepreneurs et marchands qui agissent selon leur besoin et leur opportunité. Vous n'avez donc pas le contrôle des navires de commerce, des cargos ou des installations minières. Attention, vous ne jouez pas contre le secteur privé mais avec ! C'est à vous qu'il incombe de protéger cette économie et donc votre développement, qui va alors reposer sur la synergie entre ces deux secteurs et non sur leur rivalité. Globalement, le secteur privé sera votre principale source de revenu (taxes, achats de vaisseaux, ...) et c'est par son biais que les ressources nécessaires à votre empire seront transportées. La seule chose possible est d'attirer ce secteur privé en construisant par exemple, grâce à vos vaisseaux de construction, des stations de minages là où vous le souhaitez.

IA-t-il un pilote dans le vaisseau ?

Assistance de l'IA, secteur privé géré par l'IA... Justement, abordons ce point. Alors oui il y a bien une IA et de mon point de vue, je l'ai trouvée plus que correcte. Que ce soit l'IA de votre empire (automatisation ou secteur privé) ou l'IA adverse. La diplomatie est également plutôt bien gérée.

L'IA utilise tous les éléments à sa disposition. J'ai subi par exemple un blocus de la part d'un empire avec lequel mes relations n'étaient pas bonnes (petit problème de réputation). Enfin, ce n'était pas un blocus en tant que tel, qui consiste à vous empêcher de commercer avec tout autre empire, mais des sanctions commerciales, qui consistent à interdire tout commerce, entrant et sortant, avec l'empire à l'initiative de ces sanctions. Quelques mois plus tard, j'ai eu la surprise de voir les sanctions levées et une proposition commerciale avec un message signifiant « Nous levons nos sanctions, je pense que vous avez compris le message, on va pourvoir partir sur de bonnes bases pour commercer ».

Enfin, l'IA se débrouille plutôt bien pour les combats (batailles, gestion de flottes, ...). Hormis avec une supériorité numérique ou technologique écrasante, les combats ne sont pas toujours gagnés d'avance. In fine, dans tous les domaines, que ce soit l'espionnage, la diplomatie ou même les combats, l'IA sait se montrer redoutable et inattendue avec des actions pertinentes. Malgré tout, aucune IA n'est parfaite et j'ai bien vu quelques mouvements de vaisseaux incohérents ou quelques décisions étranges mais rien de bien significatif.

Un point sur le gameplay

Encore une fois le jeu est très complet et il est impossible d'être exhaustif quant au gameplay. Pourtant, malgré la richesse du titre, nous sommes face à un gameplay somme toute assez classique. Ce qui fait cependant la force de Distant Worlds, c'est que tous les éléments de gameplay que l'on pourrait trouver parsemés dans des plusieurs jeux du genre, sont ici réunis en un seul. Et le tour de force des développeurs de Distant Worlds est qu'ils ont réussi à donner une profondeur, une richesse à ce classicisme, avec en plus des ajouts pertinents, le tout fonctionnant dans une cohérence parfaite. Attention malgré tout, ce jeu n'est pas exempt d'imperfections et il reste encore à faire pour avoir là le 4X du siècle. Je pense par exemple aux combats à la surface des planètes, limités au seul choix du type de troupes utilisées. Autant dire que face au reste, ça fait tache.

Graphismes et technique

Si jusque-là Distant Worlds fait presque un sans faute, il est un domaine qui donne des boutons à certains joueurs : les graphismes. Le jeu est en 2D. Alors oui, les vaisseaux sont des sprites qui se tournent autour lorsqu'ils se mettent gentiment sur la tronche. Oui, par rapport à la concurrence, Distant Worlds peut rougir. Ne vaut-il mieux pas un bon jeu en 2D qu'un jeu sublime mais médiocre en tout point ? Si pour vous la réponse est non alors passez votre chemin, vos yeux ne survivront pas aux longues parties qui vous attendent. Quoiqu'il en soit, la 2D rend plutôt bien dans le jeu et les quelques couleurs vives tendent à rendre l'ensemble moins austère. Les sprites sont jolis. Le jeu est relativement fluide. À ce propos, la dernière extension introduit un moteur graphique mis à jour qui fournit de meilleures performances d'affichage.

L'ouverture au modding

Finissons sur les possibilités de modding. Je vais rester vague puisque je n'y ai jeté qu'un œil. A priori, les possibilités sont énormes. Tout est modifiable ou presque, et assez facilement. Code Force fournit par ailleurs un manuel de modding mis à jour à chaque nouvelle extension.

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Pour conclure, nous ne pouvons qu'espérer que les développeurs continuent d'améliorer ce qui a déjà été fait et d'ajouter toujours plus de contenu intéressant. Malgré un tout perfectible, nous avons-là un des meilleurs 4X du marché que je ne peux que conseiller même si à l'heure actuelle, le prix reste un frein pour de nombreux joueurs. Individuellement, les prix sont tout à fait corrects mais dans son intégralité, avec déjà trois extensions, Distant Worlds coûte un bras. Cependant, il est probable que l'on voit un jour une édition intégrale à un prix plus attractif.


Notre appréciation du jeu : TRÈS BON


Nous remercions notre partenaire Matrix Games pour nous avoir donné la possibilité d'écrire ce test.

[Silaith]

Le test sera-t'il mis à jour avec la sortie d'Universe? Je pense notamment à

même si à l'heure actuelle, le prix reste un frein pour de nombreux joueurs. Individuellement, les prix sont tout à fait corrects mais dans son intégralité, avec déjà trois extensions, Distant Worlds coûte un bras. Cependant, il est probable que l'on voit un jour une édition intégrale à un prix plus attractif.

Sinon le résumé est vraiment bon, je partage le même enthousiasme et les mêmes critiques!

[Rem]

DoubleSquall ?

Ce serait bien qu'on le mette à jour oui, mais sur le fond, pas grand chose n'a changé. Quant aux prix, j'ai vu quelques infos circuler sur les forums mais je sais de source sûre que rien n'a été annoncé officiellement.

[Silaith]

Pourtant sur SpaceSector ils ont l'air assez sûrs d'eux : http://www.spacesector.com/blog/2014...rice-and-more/

Morceau choisi (et traduit (rapidement)) :

Le prix de base sera de $59.99 pour la version dématérialisée, et $69.99 pour la version physique (seulement disponible par le Matrix Store).

Il y aura une période de soldes sur le jeu : $49.99 dématérialisé / $59.99 physique ($10 de moins). Sur Steam cette promo fera office de pré-commande. Chez Matrix la promo débutera peu après la sortie d'Universe le 23 mai.

Les joueurs possédant déjà le jeu et ses extensions auront le droit de procéder à une augmentation réduite de $10 par expansion possédées. Donc, par exemple, si vous possédez toutes les expansions (Distant Worlds base + Return of the Shakturi + Legends + Shadows), et que vous décidez de passer à Universe, le prix sera de $9.99 en dématérialisé et $19.99 en physique.

Et évidemment je suppose qu'1$ = 1€...

[LeFoureur]

http://steamcommunity.com/app/261470...6255897420874/

Toutes les versions confondues, on vient de passer les 400 téléchargements de la traduction.

[DoubleSquall]

DoubleSquall ?

Ouiiii ? Pour répondre à Silaith, oui j'ai l'intention de mettre le sujet à jour ou faire un test complémentaire. Bref, j'y pense

[yahiko]

Cela a l'air d'être un très bon 4X.
Le seul souci et c'est personnel, c'est que j'ai du mal à accrocher durablement aux jeux de stratégie dans le froid spatial (Master of Orion, Galactic Civilization, etc).
Je préfère le concret et le lien à l'Histoire ^_^

[Myrias]

J'ai passé il y a longtemps déjà (y'avais pas l'addon shadows) quelques dizaines d'heure sur ce jeux. par rapport à tous les X4 que auquel j'ai joué (pas assez de mes 10 doigts) je le met dans le haut du panier.

Intéressant dans sa profondeur, je retouchais même les skin des armes, boucliers, vaisseaux. Il ne m'a cependant pas laissé un souvenir d’adversité :/, mais un multi avec ces machines biologique à la peau rose devrait résoudre cet aspect.

[WarDawn]

Je me tatte, si seulement il était un peu moins chère avec ses extensions.. 55e sur steam

[Silaith]

Attends Halloween? Il y aura des soldes Steam, mais bon je n'ai aucune idée de quels jeux seront concernés. Mis à part ça Distant Worlds est vraiment très sympa, tu ne t'ennuieras pas avant un moment.

[WarDawn]

Ai quand même trouvé en réduc ! Je suis sur xcom en ce moment mais son tour viendra juste après

[Laure]

Bonjour,
Merci beaucoup pour ce test. J’ai été vraiment impressionnée par votre présentation. Tous les détails sont présents… Comme vous, je trouve que ce jeu en vaut la peine. J’ai adoré l’univers envoûtant auquel on a droit. Sinon, j’avoue avoir été agréablement surprise par le gameplay. De plus, les parties sont toutes différentes l’une de l’autre.

[emyr]

super offre promo sur steam à - 60 % (21,99 euros), prend fin ce soir à 18H00 ou 19H00 :

http://store.steampowered.com/app/261470/?l=french