[CptSparke]

A Python le rapace et à sa nations de boiteux,

Nous prenons rarement la parole, car quand nous la prenons, c'est pour engloutir le monde sous un torrent de flamme. Je ne sais pas exactement pour qui vous vous prenez pour prendre notre glorieuse nation ou ma personne sacrée de haut. J'écrasais des nuées d'hommes sous mes griffes avant même que vous soyez un pantin du Grand Golem. Vous devriez méditer davantage sur l'enfer en effet, quant à vos espions, vous avez le droit de les retirer de nos terres prospères. L'insolence est punie, un jour ou l'autre, et si vous continuez vos paroles acides, je vous jure que mon esprit immortel n'aura de cesse dans l'éternité de vous guetter, trouver, et de vous anéantir, dans cette dimension ou dans une autre. Prenez garde.

Grand Ur-Donateur

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Man, Vanheim, Mictlan,

Je me réjouis de voir que Vanheim n'écrasera pas le monde sous sa profonde brume. Deux trônes sont suffisants. J'invite toutefois Vanheim et Man à mettre de côté leurs différends. Certes, Vanheim aurait intérêt à faire plier Man de toutes ses forces, et Man Vanheim, mais pendant que vous vous battez autour du trône de la victoire, les armées d'Ulm avancent, l'air de rien, "pacifiant" les provinces de Vanheim, et prêtes à capturer un à un les trônes. Dois-je vous rappeler que cette nation sera bientôt inarrêtable ? Ses légions de mages et ses armures lourdes plongeront brumistes de Vanheim, plumés de Mictlan, forestiers de Man et Babyloniens d'Uruk dans le vide intersidéral si nous n'y faisons rien.

Attaquons Ulm ensemble, tous unis, écrasons-le sous notre poids et empêchons-le d'envahir le monde, ou bien je vous prédis que dans moins d'une année il préparera le grand rituel d'avènement de Python...

Grand Roi

[CptSparke]

Chroniques d’Aurore, page 5

La guerre faisait rage entre Ulm et l’alliance de circonstance d’Uruk et de Vanehim, mais Ulm et son dieu Python, par leurs larges armées et leur puissante magie, tinrent largement en respect les forces d’Uruk, défaisant leur armée principale et détruisant la première enveloppe du Grand Ur-Donateur, et les repoussant dans leur péninsule, tout en portant un combat acharné au cœur des brumes de Vanheim. Man et Mictlan continuaient aussi leur guerre, s’épuisant mutuellement, jusqu’au moment où Ulm avertit le monde d’un danger imminent : Vanheim venait de récupérer trois trônes d’ascension, et s’apprêtait à mettre en place le Grand Rituel.

Tout semblait perdu pour les quatre autres nations lorsqu’une force de Man se présenta au troisième trône d’ascension de Vanheim. Leurs chevaliers, leurs forestiers et leurs mercenaires percèrent la brume et affrontèrent la ligne de défense de Vanheim, tentant de protéger leurs prêtres et leurs préparatifs pour le grand couronnement. La bataille fut acharnée, mais Man triompha. Pendant ce temps, les forces d’Ulm continuèrent à avancer. Les cinq nations semblent avoir compris que la bataille se jouera près des trônes. La puissance montante d’Ulm continue ses conquêtes, Uruk et Vanheim tentent d’unir les peuples contre Python, Mictlan et Man semblent avoir pour le moment enterré la hache de guerre. Nous sommes au terme de la deuxième année du conflit d’Aurore…

Chroniqueur Sparke

[Mandor]

Dans le palais d'Asgard, Odin était pensif.

Python avait eu peur de Vanheim pour une seule et unique raison : il avait compris que les vanirs pouvaient l'emporter lors d'une guerre éclair.

Les atouts des vanirs sont leur furtivité et leur extrême rapidité. Cavalerie capable de traverser les mers à l'aide de drakkars, le tout à l'insu de tous.

Odin ayant mesuré ses propres atouts se disait ceci :

"Je dois penser comme mon fils, pas comme mon fils Thör, mais bien comme Loki, et tout baser sur ma ruse."

Grâce à la double trahison d'Ur, il avait gagné du temps..

La guerre entre Mictlan et Avallon le servait également beaucoup. aussi incroyable que cela paraisse, les 2 avaient complètement oublié le trône a leur frontière commune, en plein milieu du continent, persuadé qu'aucune des autres nations ne pourraient le revendiquer.

Pendant que Thör préparait une armée de secours, Baldur et Loki traversèrent silencieusement Avallon à la tête d'une armée de vanirs.

Ils traversaient Avallon tels des esprits ... Enfin presque.

Les vanirs étaient ralentis par la neige ! Et Avallon s'était étendu au moins autant que Vanheim si ce n'est plus.

Cela avait surpris Odin. Python devait le savoir, mais il n'en avait cure. Comme lui, il visait une victoire éclair.

Après un temps beaucoup plus long que prévu, ils arrivèrent enfin. Mais Mictlan et Avallon venaient tout juste de recomposer 2 grandes armées. À 1 mois près, la victoire eut été certaine.

La sagesse eut été d'attendre et de guetter l'occasion de revendiquer le trône après qu'ils se soient entretués .... Mais s'il arrivait un imprévu ?

À chaque moi qui s'écoulait, la puissance de Python augmentait ...

Baldur et Loki attaquèrent et conquirent la province.

Avallon et Mictlan, tellement absorbés dans leur vendetta faillirent les laisser faire ... Mais au dernier Moment, Arthur attaqua avec une grande armée (au grand soulagement de Python, qui observait tout, avait tout compris, et croyait qu'il était battu).

Mais Avallon avait gagné et il n'y avait plus de nouvelles de Baldur ni de Loki. Certains disaient qu'ils étaient morts, d'autres qu'ils étaient en fuite.

Ainsi était la situation, celle qu'Odin avait voulu éviter depuis le début : l'entrée dans une guerre jusqu'au-boutiste contre les invincibles légions d'Ulm.

Odin réfléchissait ... Se parlant à lui-même :

"Il reste bien une chose à tenter."

Il appela Hugin et Mugin, et donna son ordre à Thör. Les 2 corbeaux partirent à tire d'aile.

[Mandor]

Ensuite Odin se leva et parla, sachant que tous les dieux l'entendraient :

Le dragon d'Ur se trompe : Il faudra bien moins d'un an à Python d'Ulm pour vaincre Vanheim.

Je vous ai tous menti et dupé, je le reconnais, mais sans votre aide, je ne pourrai pas l'arrêter et il triomphera bientôt.

[LDiCesare]

Tarchon, prophète de Python, trouvait son sacerdoce un peu lourd. On l'avait envoyé au loin clamer un trône au nom du vrai dieu, mais on lui demandait surtout de garder un profil bas et de se faire discret. Etre éloigné de la capitale le forçait à recevoir les nouvelles avec du retard, et parfois à laisser à certains forgerons au sang chaud la possibilité d'employer les canaux diplomatiques à tort et à travers.
Il avait quand même réussi à recevoir les projets de missives écrits par les forgerons, les prêtres noirs et même l'ordre des gardiens et celui des architectes.
Quel gâchis de papier.!
Voyez un peu:

Projet de message de Konrad le forgeron:
Vanheim, vos mesquineries ne trompent personne! Nous avons les pieds et les poings liés à cause de la fourberie d'Uruk. Tel le moustique irritant l'oreille de l'insouciant dormeur, le peuple enkidu ne cesse de nous harceler. Nous allons perdre un temps précieux à l'écraser, parce que c'est quand même pas la porte à côté, mais que nous n'avons pas le choix. Le temps de faire l'aller-retour, un an au bas mot se sera écoulé, et Vanheim aura reconstitué ses forces depuis longtemps.
Brutal et manquant de finesse.

Projet de message de la chapelle noire:
Peuples d'Aurore. Ne croyez pas Uruk ni Vanheim. Ce sont des hérétiques et des menteurs. Ils prisent le mensonge et la sournoiserie. Ulm méprise de telles manoeuvres. Nous n'avons que le bien du monde en tête, et vous enjoignons tous à abandonner les faux dieux pour vous regrouper sous la bannière de Python, seul espoir véritable d'Aurore.
Les inquisiteurs et la diplomatie, ça fait vraiment deux.

Projet de message de la citadelle:
Les esimations militaires de Vanheim sont peut-être correctes sur le papier. Nous pourrions écraser n'importe lequel de nos voisins. Mais la diplomatie, hélas, intervient dans le noble art de la guerre. Attaquer Vanheim serait nous découvrir face à Uruk, et nous perdrions un trône, ou eux, voire notre capitale, si nous foncions sur les vanir. Nous sommes donc contraints de nous battre au nord. Nous sommes certes exposé au sud, à Vanheim, donc, et ils le savent. Ils souhaitent nous faire paraître plus forts que nous ne sommes pour nous attaquer en traître le temps venu. Ne vous laissez pas leurrer, nations libres de Man et de Mictlan. Si Vanheim nous attaque, ils s'empareront d'un trône aux portes de leur domaine, alors que les leurs sont bien loin de nos troupes. Ulm ne peut attaquer furtivement. Si nous sommes un danger, ce danger est prévisible et facile à appréhender. Vanheim au contraire, est un danger permanent du fait de sa sournoiserie. Nous n'attaquons pas Vanheim. Nous ne le pouvons juste pas. L'aider, c'est armer celui qui se prépare à vous planter un couteau dans le dos.
Un peu pompeux, quand même...

Projet de message des architectes:
Ulm est une nation de bâtisseurs. Nous ne rêvons que d'une chose: Améliorer nos demeures, construire de riantes maisons de pierre et de chatoyantes forteresses. Malheureusement, Uruk occupe des terres fertiles qui nous appartinrent. Vanheim contrôle des territoires que nous avons jadis contrôlés, et que Mictlan pensait libres, et du coup, nous n'avons pas assez d'or pour pouvoir donner aux architectes les moyens de la créativité. Nous en sommes réduits à bâtir des gros blocs de pierre carrés, voire à acheter des hallebardes ou des marteaux de guerre au lieu de construire des gargouilles décoratives ou des temples joliment décorés. Plutôt qu'aider Vanheim, devenez donc des sponsors de l'art et de la culture ulmesque!
Là, on frisait carrément le ridicule.

Si seulement Tarchon avait pu être à Ulm au moment où ces missives étaient parties, il aurait pu éviter cet étalage déplorable de diplomatie de seconde zone.
Hélas, il était occupé ailleurs...
Quelle tristesse que ces projets aient tous été envoyés dans le désordre le plus complet (et le moins typique de la discipline ulmesque la plus élémentaire).

[CptSparke]

Peuples d'Aurore,

Pendant qu'Ulm vous amuse et vous régale de ses pitreries, ses armées avancent dans la péninsule, prêt à nous porter l'estocade finale. Nous lutterons fièrement, mais vainement si vous ne vous réveillez pas. Lorsque nous serons éliminé, Ulm aura la plus solide des bases arrières qui soit, et contrôlera presque l'entièreté du nord du monde d'Aurore. Autant vous dire que vous exterminer les trois en même temps pour récupérer deux trônes d'ascension est dans ses cordes.

Je vous aurai prévenu !

Grand Roi

[LDiCesare]

En même temps, l'entièreté des terres vous laisse les mers, et les terres d'Ulm et Uruk réunies ne seraient pas vraiment plus grandes que celles de Man ou de Vanheim toutes seules.
Et si vous daigniez rester chez vous, Ulm vous laisserait aussi tranquilles. La vraie morale que nos voisins ont à retenir, c'est celle-là: Qui s'y frotte s'y pique. Si on le laisse tranquille, l'ulmesque est pacifique.

[LDiCesare]

Tarchon regarda la carte.
"Ils sont tous complètement fous?"
Vanheim avait de nouveau pris le contrôle du trône entre Man et Mictlan. Avec un scout.
Dans le même temps, Mictlan massait ses troupes aux frontières d'Ulm. Certes, la propagande d'Uruk et de Vanheim semblait fonctionner:
"Ouh, le vilain Ulm, il est gros regardez il a 2 trônes et il faudrait qu'il traverse tout Mictlan pour prendre le trône de Man, ou tout Vanheim pour assiéger le trône à coté de sa capitale ou celui à la frontière de Man, qu'il est dangereux."
A coté de ça, on laisse tranquilement Vanheim les mains libres. Tarchon était perplexe. La logique eut voulu que Mictlan et Man attaquassent chacun Vanheim d'un côté, pour lui prendre ses trônes et avoir une chance de prétendre au titre de Pantocrator. Au lieu de cela, ils envoyaient des loups attaquer des barbares, les pauvres bêtes se faisant hacher menu, fuyant la queue basse entre les chevaliers de Man dont les montures, affolées, prenaient la fuite. Elle était belle, la chevalerie de Man, tiens. Infoutus de garder la province la plus importante du monde, et incapables de venir à bout d'une troupe de barbares. Et pourtant, c'était Man qui avait les terres les plus étendues, la meilleure opportunité de contrer Vanheim dont le dieu, sans doute libéré de ses chaînes à ce jour, était peut-être caché sous le trône qu'il allait clamer de nouveau au mois prochain si on le laissait tranquille...

[Mandor]

À Asgard, on ne s'ennuyait pas :

Odin écoutait les messages des 2 corbeaux Hugin et Mugin, et les paroles des autres dieux.

Quand Python avait parlé "d'avoir en tête le bien du monde" et de "mépriser le mensonge et la sournoiserie", il avait été amusé. Quand Python avait parlé de promouvoir la culture ulmesque, il avait ri à gorge déployée. La culture ulmesque ! Ces sauvages avaient-ils jamais eu autre culture que l'art délicat de fendre le crâne de leurs voisins à grands coups de hallebardes ?

Cela mis à part, Odin réfléchissait, ruminait un plan après l'autre en essayant de redresser la situation après son échec.

Il avait envoyé Hugin et Mugin parler à Morgane d'Avallon et au Jaguar de Mictlan, afin de les rallier contre Ulm. Les deux avaient fait semblant de dire oui pour l'un (Mictlan) et avait volontairement tardé à répondre pour l'autre (Avallon). Mais Odin savait qu'ils se préparaient tous les 2 à l'attaquer, quoiqu'ils en disent. Après la bataille du trône dans leur territoire, ils pensaient évidemment que Vanheim était fini et voulaient leur part du gâteau.

Hugin et Mugin ne tardèrent en effet pas à lui signaler l'approche d'une armée importante de Mictlan à l'Est. Le Jaguar n'aurait pas osé envoyé une telle armée loin de chez lui s'il n'avait pas conclu un accord avec Morgane. Accord de non-agression au minimum mais plus probablement d'alliance. Dans ce cas, l'armée d'Arthur devait être proche également. Comme un écho à ses pensées, ses espions lui confirmèrent l'approche d'Avallon à l'Ouest, près de son autre trône et Mictlan l'attaqua à l'Est en 2 endroits.

(Tu vois vieux Python, l'armée de Mictlan n'était pas là pour toi contrairement à ce que tu pensais)

Soudain Hugin et Mugin lui apportèrent une nouvelle qui attira l'attention d'Odin :

Un petit scalde humain, Ulenspiegel, signalait que Morgane et Arthur ne semblaient pas avoir jugé nécessaire de défendre le trône du Giant's Rest près de Lovendalon.

- Quoi ? Rien ? Rien du tout ?
- C'était forcément un piège avec une armée furtive embusquée, qui attendait l'imprudent qui oserait.
- Non ?
- Impossible ! Morgane ne commettrait pas une telle erreur.
- Pas deux fois de suite ?
- Non ...
... Ou bien si ?

C'est une provocation ! Une insulte ! Ils pensent vraiment que je suis devenu si inoffensif ?

Avec un début de sourire, Odin imagina donner un ordre au petit scalde ... Puis il pensa, si je peux le faire, Python aussi.

Mais si je le fais le premier ... Odin Imagina la fureur de Python.

Son sourire s'agrandit.

Il donna son ordre au petit scalde.

[Mandor]

Peuples d'Aurore, si je me suis (à nouveau) emparé du trône, c'est simplement parce qu'il était mal gardé.

Je vais m'assurer qu'il est en sécurité et le garder quelques temps afin que nous puissions vivre ensemble dans l'harmonie et la concorde.

Je le restituerai bien entendu le temps venu.

[CptSparke]

Chroniques d’Aurore, page 6

Déjà quatre années de guerre... Les nations d'Aurore se sont ainsi entretuées, et le sang a tellement coulé ces dernières années que les champs et les rivières en sont inondés. Ulm a pris un avantage écrasant sur Uruk, et bloque désormais définitivement l'accès au continent aux Babyloniens qui contemplent la fin du haut de leurs murailles, ainsi que l'Empire qui leur a été ravi... Même le Dieu d'Uruk semble s'être terré dans son temple, méditant. Mais Ulm a fort à faire au sud. Les nations de Man et de Mictlan se sont brièvement unies pour contrer l'influence de Vanheim, proche de la victoire à plusieurs reprises grâce à la ruse, mère nourricière de ses armées.

Néanmoins, le temps lui fait défaut, par deux fois, et Man et Ulm se sont chargés de faire payer les habitants de la brume au centuple pour s'être approchés de la divinité. Le jadis gigantesque empire de Vanheim s'est lui aussi estompé. Son peuple a cessé de croire en son propre dieu, Odin. Oui, après quatre ans de conflit, la nation de Vanheim n'est plus. Restent désormais Ulm, Vanheim et Mictlan dans leur course frénétique au trône, se partageant les restes. Un vainqueur va bientôt se dessiner, et les habitants d'Uruk se préparent au cataclysme qui les engloutira.

[LDiCesare]

"O Python, maîte des métaux, seigneur d'Ulm, vainqueur des menteurs, dieu parmi les dieux...", s'exclama le héraut.
Python s'interrompit. Il était en train d'essayer d'expliquer à un élémentaire de terre la différence entre un maître forgeron d'Ulm (mâle,baraqué, avec une armure) et une sorcière d'Avalon (femelle, maigrichonne, habillée avec de l'herbe tressée). La tâche semblait compliquée.
"Qu'est-ce que c'est?"
"Sorcière?" répondit l'élémentaire en regardant le héraut, un éphèbe vêtu d'un pourpoint de cuir.
"Taper?"reprit l'élémentaire, s'enhardissant devant le regard ébahi du jeune homme.
"Mais non. Regarde là, fit Python en tapant la poitrine du héraut. C'est tout crux. Mâle. Et dessus c'est du cuir. Armure. Pas végétal. Donc Ulm, pas taper. Compris?"
"Pas taper?" Comme quoi, la voix d'un élémentaire de terre pouvait évoquer la déception.
"C'est ça, pas taper. Bon, qu'est-ce que tu veux, toi?"
Le héraut exhiba un grand sac.
"C'est un cadeau de la part des soldats de Bellfields."
"Un cadeau? C'est bien, ça.J'aime les cadeaux. Ca a du bon, la foi, je le dis toujours.Allez, ouvre-le, que je vois ce que c'est."
Le héraut s'executa.
"Mais enfin, qu'est-ce que vous voulez que je fasse de ce truc? C'est moche et ça pue."
"C'est la tête de..."
"Oui, bon, ça va, j'ai compris ce que c'était, je suis ton dieu, pas un imbécile. Mais enfin, qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse, à la fin? On en a déjà une accrochée en haut du mur. Bon, j'espère que c'est la dernière. Tiens, dis donc à l'armée de Bellfields de régler définitivement le problème d'Uruk. Si je revois encore une tête du Grand Ur-Donateur, je crois que je vais vomir."

[LDiCesare]

Python interrogea ses messagers.
"Alors, demanda-t-il, comment s'est passée la bataille d'Ashenton?
-Il n'y a pas eu de bataille à Ashenton, Seigneur.
-Pas de... Vous voulez dire que notre pauvre sorcière décrépite les a bloqués dans leur province?
-Soit ça, soit ils ont décidé de ne pas bouger.
-Incroyable. En même temps, Man a tellement longtemps tourné autour du pot, ça ne serait qu'à moitié surprenant.
-Ils se renforçaient peut-être. Il m'a paru apercevoir davantage de pégases sur le champ de bataille, mais je peux me tromper.
-Ca n'a plus d'importance maintenant. J'imagine que la prise de Giant's Rest s'est bien passée?
-Oui, encore que le chevalier Vitiges ait failli tué le prêtre Adolf à la fin de la bataille.
-Pourquoi donc?
-Adolf a cru bon de détruire l'armure du peu d'infanterie lourde qui faisait face à Vitiges, mais il a aussi cassé son armure du même coup. Elle était pourtant magique. En plus, notre seule perte est due aux mages qui visaient mal et qui ont touché le cheval de l'écuyer de Vitiges. Il n'était pas très content.
-Bah, ce sont des choses qui arrivent. Ce qui importe, c'est que Tarchon procède à la phase suivante du plan. Rassure-moi, lui n'a pas participé à la bataille?
-Non, Seigneur. Bien qu'il brûlât d'en découdre, votre prophète a fait profil bas.
-Tant mieux. Qu'il clâme le trône et qu'on en finisse."

[Mandor]

Loin dans les autres mondes, l'esprit d'Odin s'intéressa brièvement à ce monde d'où il avait été chassé.

Le vieux Python va l'emporter. Une bonne chose. C'était mon ennemi le plus redoutable, à lui de prendre la victoire.

[LDiCesare]

Python leva les yeux de sa table de travail. La carte d'Aurore se déroulait devant lui.
"Seigneur, nos armées ont défait les chevaliers de Man, mais une énorme armée de Mictlan est à nos portes."
"Aucune importance, rétorqua Python."
Python, un nabot insignifiant, leva le petit doigt. Aussitôt, la carte d'Aurore peinte sur le parchemin devant lui se mit à ondoyer. Les forêts représentées à l'encre se mirent à prendre du volume. Les montagnes de Man, d'Ostmark et de la Pointe du dragon s'élevèrent. D'un autre geste, Python fit apparaître les armées qui se pressaient autour des forteresses. La Mer Bleue se mit soudain à grouiller,remplie d'amphibiens et d'hommes poissons.
"Même si Man avait vaincu mes fidèles forgerons, ils ont bougé trop tard. Quant à Mictlan..."
Python dirigea sa main vers la représentation de la province de Fogyc. Là, il se saisit d'un jaguar et le souleva de la carte.
"L'incarnation de la luxure et de la paresse. Tu aurais dû rester endormi."
Le félin feula, se débattant contre une main de nain trop grande pour lui.
"Je vais te remettre sous le grand temple de Mictlan. Mon ange de fer t'y enfermera et on veillera à ce que tu puisses paresser pour l'éternité. Quel dommage que le Faiseur de Lois ait disparu. Si je le retrouve, je vous mettrai dans la même cellule. Cela pourrait être amusant."
Le félin disparu, l'énorme armée fit grnad bruit et se mit à se disperser, mais Python porta son attention ailleurs.
"Morgane. Où te caches-tu? Je ne te vois pas, mais je n'en ai plus besoin. Les portes du Tartare t'attendent. Tu y rejoindras le GrandUr-Donateur, qui cette fois n'en sortira pas."
Python sourit. Tous les prétendants avaient disparu. Il songea à Odin, qui était parti avant les autres.

Un jour peut-être. Un jour lointain, Python quittera Aurore, comme le fit le précédent Pantocrator avant lui.
Et ce jour-là, alors qu'il sera parti chasser une vision non aperçue, un son qu'on n'entend pas, alors les chaînes qui retiennent les titans se relâcheront. Alors les portes du Tartare se rouvriront, le sommeil du jaguar se fera moins lourd, et peut-être alors un nouveau combat commencera pour l'ascension.