Envoyé par pol_ak 47
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Bah son petit "débrief tactique" final est bien, concernant la bataille en elle-même.
Ici, c'est l'exemple type d'une embuscade réussie, menée de main de maître en tenant compte des atouts du terrain et des avantages de ses troupes. Côté anglais, c'est mauvais, certes, mais surtout mal préparé à une surprise et les réactions sont catastrophiques. Qu'ils veuillent traverser le pont, c'est logique, et pour ce faire, normal que les troupes soient scindées. Mais pas d'éclairage suffisant du terrain et sous-estimation de l'adversaire. C'est un travers fréquent et souvent décisif, illustré ici comme cas d'école. L'ennemi est vu comme "amateur", lâche, couard ; avec soi, une armée tout de même "professionnelle", avec des chevaliers etc. Mépris de "classe", mépris "national" de l'Autre, le tout combiné, alors forcément, manque de précautions et quand y a un accroc, on improvise et ça tourne mal. En face, les Ecossais connaissent l'ennemi, anticipent le combat à venir et agissent de manière concertée au moment décidé ... Forcément, y a pas un pli. Du coup, panique, réactions variées, les nobles qui chargent parce que nom de Dieu, ils vont pas reculer face à du pécore (y a un aspect largement culturel à prendre en compte dans ce genre de cas), bref, la bataille est quasiment jouée d'avance. Mais parce que les Anglais avaient négligé de réunir toutes les données du problème, sans ça, ça aurait pu être différent.
Wallace a très bien joué le coup. Pour autant, ça l'empêchera pas d'être vaincu lorsque les circonstances seront moins favorables et qu'il se risquera à des batailles plus "conventionnelles". Certes, le "bon sens" est primordial pour un chef de guerre, pour autant, à mon sens, on s'improvise difficilement stratège. Les mecs qui ont émergé à partir de rien sont quand même toujours ou presque titulaires d'une certaine expérience militaire, ou héritiers d'une culture militaire. Et c'est normal : on va pas confier une armée à n'importe qui non plus : "eh, machin, là, toi, connard, avec ton bâton, ça te dit d'être général ?", ce serait un peu con. En revanche, parfois, faute de mieux, bah on est bien obligé de faire avec ce qu'on a sous la main : du petit noble, du vieux soldat expérimenté ... Wallace est quand même pas un pécore, il a vraisemblablement l'expérience du combat, sait se battre, et accessoirement a fait ses preuves en tant que meneur d'hommes. Et c'est toujours comme ça. Les généraux de la RF (outre le fait qu'ils sont pas tous tactiquement supérieurs, et encore moins sur le plan stratégique) sont des soldats sortis du rang par leur courage et leurs aptitudes de meneurs d'hommes. Certes, ils émergent à partir de que dalle, mais ils passent pas de forgeron à général sans transition : y a des années de métier des armes et ce sont les meilleurs qui sont promus. Les maréchaux, ce sont ceux qui ont réussi (et parmi eux, plusieurs soldats de métier ou issus de familles nobles) ; mais combien de chefs médiocres ont été promus à des grades élevés pour leur courage avant d'y stagner (Mouton, par exemple, réputé être un peu concon). Simplement, eux, au moins, étaient des hommes expérimentés ayant fait leurs preuves, promus par le mérite et sans a priori ni pensée sclérosée ; en face, des généraux promus plus pour leur nom ou leurs qualités politiques, parfois généraux sans aucune expérience du terrain, etc etc, forcément, y avait pas un pli, mais justement ceux de la RF faisaient figure de chefs expérimentés et endurcis face à la plupart de leurs adversaires (Napoléon vs roi de Prusse, hem, voilà quoi). Bref, la condition sociale peut aider quand même (Wallace est noble), dans la mesure où elle implique une "vraie" tradition militaire, une culture de la guerre, sinon, effectivement, ça sert à rien : c'est l'expérience et la culture de combat qui priment, et pendant longtemps, le statut social allait de pair avec ceci (même les révoltes populaires mettaient souvent à leur tête des petits nobles).
Sur les erreurs militaires, oui, la liste est plus que très longue ... Mais c'est ainsi, on a beaucoup de mal à tirer des enseignements d'une défaite face à des siècles de tradition. Les Français en offrent malheureusement un bon exemple avec Crécy-Poitiers-Azincourt (surtout Crécy-Poitiers, merde, à 10 ans d'écart ...). Simplement, on peut toujours comprendre pourquoi ça foire autant. La noblesse a écrasé les champs de bataille depuis 300 ans par des charges massives ... Accessoirement, il s'agit d'une caste militaire, faisant de leur supériorité au combat l'origine de leur domination. Forcément que face à du pécore armé, ils veulent charger pour balayer la piétaille et la remettre à sa place. Tant pis si ça a échoué avant : c'est pas les mêmes, et puis il faut se venger, et puis se battre noblement, suivant son statut, etc. Culturellement, ça passe pas. Et quand on essaye de s'adapter à l'ennemi, parfois, les enseignements tirés sont erronés (Poitiers, en partie ...). C'est arrivé dans toutes les armées opposées à des adversaires "nouveaux" ayant des tactiques plus souples, innovantes ou simplement adaptées aux circonstances (Anglais vs Gallois et Ecossais : ils en ont plus que bavé, cf Stirling mais pas que ! D'ailleurs, les prochaines batailles montreront bien que les évolutions/adaptations se font dans la douleur, avec des avancées et des "rechutes"). Et comme tous ces facteurs ont joué de tous temps (mépris de l'ennemi "autre" et parfois socialement "inférieur" : pour Rome, suffit de parler de Cannes (beuh, c'est des connards de Carthaginois et de mercenaires traîtres, on est plus nombreux, on va les poutrer) ou de la révolte de gladiateurs de Spartacus et de ses potes (beuh, c'est des sales révoltés, on va leur envoyer que lui, puis lui, puis lui ...) ; il faut parfois quelques défaites avant qu'une réaction digne de ce nom se fasse jour).
Ici, c'est l'exemple type d'une embuscade réussie, menée de main de maître en tenant compte des atouts du terrain et des avantages de ses troupes. Côté anglais, c'est mauvais, certes, mais surtout mal préparé à une surprise et les réactions sont catastrophiques. Qu'ils veuillent traverser le pont, c'est logique, et pour ce faire, normal que les troupes soient scindées. Mais pas d'éclairage suffisant du terrain et sous-estimation de l'adversaire. C'est un travers fréquent et souvent décisif, illustré ici comme cas d'école. L'ennemi est vu comme "amateur", lâche, couard ; avec soi, une armée tout de même "professionnelle", avec des chevaliers etc. Mépris de "classe", mépris "national" de l'Autre, le tout combiné, alors forcément, manque de précautions et quand y a un accroc, on improvise et ça tourne mal. En face, les Ecossais connaissent l'ennemi, anticipent le combat à venir et agissent de manière concertée au moment décidé ... Forcément, y a pas un pli. Du coup, panique, réactions variées, les nobles qui chargent parce que nom de Dieu, ils vont pas reculer face à du pécore (y a un aspect largement culturel à prendre en compte dans ce genre de cas), bref, la bataille est quasiment jouée d'avance. Mais parce que les Anglais avaient négligé de réunir toutes les données du problème, sans ça, ça aurait pu être différent.
Wallace a très bien joué le coup. Pour autant, ça l'empêchera pas d'être vaincu lorsque les circonstances seront moins favorables et qu'il se risquera à des batailles plus "conventionnelles". Certes, le "bon sens" est primordial pour un chef de guerre, pour autant, à mon sens, on s'improvise difficilement stratège. Les mecs qui ont émergé à partir de rien sont quand même toujours ou presque titulaires d'une certaine expérience militaire, ou héritiers d'une culture militaire. Et c'est normal : on va pas confier une armée à n'importe qui non plus : "eh, machin, là, toi, connard, avec ton bâton, ça te dit d'être général ?", ce serait un peu con. En revanche, parfois, faute de mieux, bah on est bien obligé de faire avec ce qu'on a sous la main : du petit noble, du vieux soldat expérimenté ... Wallace est quand même pas un pécore, il a vraisemblablement l'expérience du combat, sait se battre, et accessoirement a fait ses preuves en tant que meneur d'hommes. Et c'est toujours comme ça. Les généraux de la RF (outre le fait qu'ils sont pas tous tactiquement supérieurs, et encore moins sur le plan stratégique) sont des soldats sortis du rang par leur courage et leurs aptitudes de meneurs d'hommes. Certes, ils émergent à partir de que dalle, mais ils passent pas de forgeron à général sans transition : y a des années de métier des armes et ce sont les meilleurs qui sont promus. Les maréchaux, ce sont ceux qui ont réussi (et parmi eux, plusieurs soldats de métier ou issus de familles nobles) ; mais combien de chefs médiocres ont été promus à des grades élevés pour leur courage avant d'y stagner (Mouton, par exemple, réputé être un peu concon). Simplement, eux, au moins, étaient des hommes expérimentés ayant fait leurs preuves, promus par le mérite et sans a priori ni pensée sclérosée ; en face, des généraux promus plus pour leur nom ou leurs qualités politiques, parfois généraux sans aucune expérience du terrain, etc etc, forcément, y avait pas un pli, mais justement ceux de la RF faisaient figure de chefs expérimentés et endurcis face à la plupart de leurs adversaires (Napoléon vs roi de Prusse, hem, voilà quoi). Bref, la condition sociale peut aider quand même (Wallace est noble), dans la mesure où elle implique une "vraie" tradition militaire, une culture de la guerre, sinon, effectivement, ça sert à rien : c'est l'expérience et la culture de combat qui priment, et pendant longtemps, le statut social allait de pair avec ceci (même les révoltes populaires mettaient souvent à leur tête des petits nobles).
Sur les erreurs militaires, oui, la liste est plus que très longue ... Mais c'est ainsi, on a beaucoup de mal à tirer des enseignements d'une défaite face à des siècles de tradition. Les Français en offrent malheureusement un bon exemple avec Crécy-Poitiers-Azincourt (surtout Crécy-Poitiers, merde, à 10 ans d'écart ...). Simplement, on peut toujours comprendre pourquoi ça foire autant. La noblesse a écrasé les champs de bataille depuis 300 ans par des charges massives ... Accessoirement, il s'agit d'une caste militaire, faisant de leur supériorité au combat l'origine de leur domination. Forcément que face à du pécore armé, ils veulent charger pour balayer la piétaille et la remettre à sa place. Tant pis si ça a échoué avant : c'est pas les mêmes, et puis il faut se venger, et puis se battre noblement, suivant son statut, etc. Culturellement, ça passe pas. Et quand on essaye de s'adapter à l'ennemi, parfois, les enseignements tirés sont erronés (Poitiers, en partie ...). C'est arrivé dans toutes les armées opposées à des adversaires "nouveaux" ayant des tactiques plus souples, innovantes ou simplement adaptées aux circonstances (Anglais vs Gallois et Ecossais : ils en ont plus que bavé, cf Stirling mais pas que ! D'ailleurs, les prochaines batailles montreront bien que les évolutions/adaptations se font dans la douleur, avec des avancées et des "rechutes"). Et comme tous ces facteurs ont joué de tous temps (mépris de l'ennemi "autre" et parfois socialement "inférieur" : pour Rome, suffit de parler de Cannes (beuh, c'est des connards de Carthaginois et de mercenaires traîtres, on est plus nombreux, on va les poutrer) ou de la révolte de gladiateurs de Spartacus et de ses potes (beuh, c'est des sales révoltés, on va leur envoyer que lui, puis lui, puis lui ...) ; il faut parfois quelques défaites avant qu'une réaction digne de ce nom se fasse jour).
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