[Elanion]

Est-ce que le chevalier français du Roussillon parlait catalan pour se faire reconnaître afin de ne pas se faire tuer ?

Il devait avoir ses armoiries, de plus ledit chevalier connaissait les catalans (action diplomatiques/ambassadeur/pote de beuverie...)

[Eaunoire]

Jolie bataille !
Quand je vois la mentalité "chevaleresque", je ne peux pas m'empêcher d’imaginer la continuité directe de le tradition guerrière germanique/celte auquel on aurait simplement ajouté un soupçons de christianisme et une lance !

J'ai une petite question d'intérêt historique : Lorsque nos protagonistes contemporains médiévaux combattaient sur le territoire Grec, que restait-il en héritage de la lointaine période antique ? Les cités comme Thèbes, Athènes et d'autres se considéraient t-elles toujours comme relativement indépendantes (et ce malgré leur différentes gouvernances) ? Et est-ce qu'il restait encore des corps citoyens de défense à l'image des hoplites ou des rameurs ?

Voilà voilou

[pol_ak 47]

Ah, voilà, enfin la bataille que j'attendais depuis le début de l'épisode catalan, c'est quand même ce qu'ils ont fait de mieux
Concernant les langues du Roussillon et de Catalogne : oui, oui, normalement, on est dans l'intercompréhension, c'est assez proche, langues d'oc obligent (n'en déplaise aux cataglands) ; de plus, entre aristos des deux bords, on est dans une sphère culturelle vraiment quasi identique.

Pour la Grèce médiévale, c'est pas compliqué : faut tout oublier de la Grèce antique. A plus forte raison à cette période où les duchés qui la composent sont dirigés par des Francs. Donc, non, ni citoyens, ni cités indépendantes, ni rien : juste des grouillots dominés. L'héritage antique est moindre qu'en Italie, même si commence à y avoir de la récupération par les élites, notamment intellectuelles, à compter de la fin du XIVe surtout (je parle de la Grèce même ; Byzance, c'est autre chose, même si c'est lié).

[Eaunoire]

Merci beaucoup pour ta réponse pol_ak ! Je vois que le Moyen-Âge a vraiment modifié en profondeur le monde européen.

[Faras]

Le Roussillon c'est compliqué juridiquement parlant. Si le gros est vassal du Comte de Barcelone/Roi d'Aragon, quelques autres terres sont aussi vassales du roi de France. Roger des Laur devait être dans cette situation.

[pol_ak 47]

Après, sur le plan local en général les mecs s'en foutaient, ils étaient vassaux des uns ou des autres suivant ce qui les arrangeait sur le moment ... Du moins jusqu'à ce que l'autorité royale soit assez forte pour les rattraper

Et le MA est à la base de tout, ne l'oubliez jamais.
Bon, vous me direz si z'avez besoin de moi (on va toucher à des batailles que je connais assez bien, d'ici peu, si je ne m'abuse), je suis un peu à bloc sur le mémoire en ce moment mais je peux toujours trouver un peu de temps !

[FriedrichvonHohenstaufen]

L'héritage antique est moindre qu'en Italie, même si commence à y avoir de la récupération par les élites, notamment intellectuelles, à compter de la fin du XIVe surtout (je parle de la Grèce même ; Byzance, c'est autre chose, même si c'est lié).

A ce propos, j'ai dû traduire Nicéphore Grégoras dans un cours, et il cite assez souvent des passages d'œuvres antiques. On y trouve aussi des références à certains philosophes (Aristote et Platon si je me souviens bien). Mais je ne savais pas qu'il avait écrit sur la compagnie catalane. Et par curiosité, sur quoi porte ton mémoire ?

[Elanion]

Et par curiosité, sur quoi porte ton mémoire ?

Moi je sais! Sur les ancêtres des forains

[pol_ak 47]

Tssssss

Ah mais les références littéraires à des œuvres antiques, c'est autre chose : du fait du rapport particuliers des auteurs médiévaux au passé, c'en est truffé partout ... Même si des fois j'ai l'impression que des supposés échos ont ptet été un peu fumés par des lettreux trop zélés, mais bon.

Je bosse sur l'idéologie politique de Charles IV de Luxembourg (empereur germanique et roi de Bohême du XIVe), avec un intérêt particulier sur la manière dont il comprend son pouvoir et celle dont il le justifie, surtout (représentation du pouvoir et légitimité, beaucoup).

[Faras]

Tiens en parlant de ref littéraire, j'avoue avoir bien rit après avoir lu l'Illiade selon Ramon Muntaner. Je vous le cite :

. Et je veux que vous sachiez que Gallipoli est la capitale du royaume de Macédoine, dont Alexandre fut seigneur et où il naquit. Et ainsi Gallipoli est sur la marine la capitale du royaume de Macédoine, comme Barcelone la capitale de la Catalogne sur la marine et Lérida dans la terre ferme. Dans l'intérieur du pays, il y a une autre très bonne cité au royaume de Macédoine, qui a nom Andrinople; et il y a de Gallipoli à Andrinople cinq journées; et à Andrinople était Kyr Michel, fils aîné de l'empereur. Et encore je veux que vous sachiez que le cap de Gallipoli est sur une langue déterre de la Bouche-d'Avie, du côté du ponant. Et sur une autre langue de terre, au levant, est le cap d'Artaki, où le mégaduc avait hiverné l'année précédente avec l'armée; et à ce lieu d'Artaki était une des portes de la cité de Troie, et l'autre porte était à un port situé au milieu de la Bouche-d'Avie, et auquel port est un fort château, très beau, qui a nom Paris, que fit construire Paris, fils du roi Priam, quand il eut pris Hélène, femme du duc d'Athènes, à main armée dans l'île de Ténédos, qui est à cinq milles de la Bouche-d'Avie. Et dans cette île de Ténédos, et dans ce temps-là, il y avait une idole; et là venaient à un certain mois de l'année tous les nobles hommes et toutes les nobles dames de Romanie en pèlerinage. Et ainsi il arriva en ce temps, qu'Hélène, femme du duc d'Athènes, y vint en pèlerinage avec cent chevaliers qui l'accompagnèrent. Et Paris, fils du roi Priam de Troie, y était venu aussi en pèlerinage, et avait avec lui environ cinquante chevaliers; et là il vit dame Hélène, et fut tellement troublé de cette vue qu'il dit à ses gens qu'il fallait qu'il eût dame Hélène et l'emmenât avec lui. Et ainsi qu'il se le mit au cœur, ainsi le fit-il. Et il se revêtit de ses bonnes armures, lui et toute sa compagnie, et il s'empara de la dame et voulut l'emmener; mais les chevaliers qui étaient avec elle voulurent la défendre contre son ravisseur; et finalement tous les cent périrent, et Paris emmena la dame. Et cela fut cause que depuis s'alluma si grande guerre qu'à la fin la cité de Troie, qui avait trois cents milles de tour, après avoir été assiégée pendant treize ans, fut enlevée d'assaut, prise et détruite.
Et au cap de la Bouche-d'Avie, en dehors du passage, du côté de l'Anatolie, est un cap que l'on appelle le cap d'Adramitti, qui était une autre porte de la cité de Troie. Voyez donc comme la Bouche-d'Avie était garnie de toutes parts de lieux excellents et agréables; car vous saurez que sur chaque rive il y avait, au temps où nous y sommes allés, beaucoup de bonnes villes et beaucoup de bons châteaux; mais tout cela, a été détruit et ravagé par nous, ainsi que vous l'entendrez bientôt, au grand tort de l'empereur et à notre bon droit.

[pol_ak 47]

Ah, moi ça m'étonne pas, c'est bien dans l'esprit du temps En plus, Troie, c'était bien à la mode et ça avait été remis au goût du jour avec les 9 Preux.

[Peredhel]

C'est juste énorme Ils n'avaient pas une narration très fluide les moyen-âgeux en tout cas (ou c'est parce que lui c'est un gueux ?) !

Au passage j'adore cette série de vidéos (si je n'ai pas déjà manifesté mon enthousiasme).

P.

[pol_ak 47]

Non, non, les auteurs médiévaux (et non moyen-âgeux, sale journaliste) ont souvent ce style assez "ampoulé". Bon, il est particulièrement marqué chez Montaner (ptet effectivement parce que, sans être un gueux, c'est pas le littérateur du siècle), mais c'est pas étonnant (et ça passe encore parce que ça marche bien pour les trucs funky, ce style, au final).

[Peredhel]

Non, non, les auteurs médiévaux (et non moyen-âgeux, sale journaliste)

J'aimerais l'avoir fait exprès pour t'énerver mais ça n'est même pas le cas. Honte sur moi et ma descendance !

Ont souvent ce style assez "ampoulé". Bon, il est particulièrement marqué chez Montaner (ptet effectivement parce que, sans être un gueux, c'est pas le littérateur du siècle), mais c'est pas étonnant (et ça passe encore parce que ça marche bien pour les trucs funky, ce style, au final).

Oui les premiers écrits de Tolkien où tous les paragraphe commencent par "Now" sont un peu dans ce style et c'est très plaisant à lire (bon à 10 ans un peu moins mais aujourd'hui j'apprécie).

P.

[pol_ak 47]

Tu fais bien d'avoir honte !

Et disons que c'est un coup à prendre. Même si Montaner a l'air un peu lourd, en définitive, au bout d'un moment, on fait plus trop attention et ça peut presque ajouter au côté "exotique" de la chose, quand c'est bourré d'anecdotes. Voire confiner au laconisme avec un peu de chance, quand après un développement volubile qui prend des plombes, y a une conclusion choc. Enfin ... En tout cas, c'est souvent drôle à parodier, quand c'est pas drôle en soi. Le "Et" de début de phrase est très caractéristique ! Comme le redoublement de qualificatifs.