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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#1
AAR SOMNIVM APOSTATAE IVLIANI : VOLVNTAS DIVI IVLANI AETERNA EST
07-09-2011, 16h29
Introduction : La mort de l'Homme
Spoiler:
http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...ll=1#post48820
Chapitre I : La volonté du Divin Julien
Spoiler:
http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...ll=1#post49690
Règles et Appendices A et B sur l'armée romaine tardive et la situation en 365 de notre ère.
Spoiler:
http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...ll=1#post49740
Chapitre II: Res Gestae Augusti Procopii ; Ano 1118 AVC.
Spoiler:
http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...ll=1#post50739
Interchapitre-les plaines d'Argentoratum-première partie
Spoiler:
http://www.mundusbellicus.fr/forum/s...ll=1#post56110
Dernière modification par
Faras
,
22-11-2011, 14h45
.
Zamensis
ツ
Stratège du dimanche
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#2
08-09-2011, 20h58
Aha ? Voilà qui promet d'être intéressant !
...même si le titre n'est pas, mais alors pas du tout, une surprise venant de toi.
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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#3
08-09-2011, 21h17
Bah c'est comme ça, que veux-tu, on ne se refait guère.
Sinon, je pense que sortirais l'introduction avec un peu de retard, car il me faut vraiment faire mien le personnage de Julien, et donc tout bien relire avec attention.
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Saint-Michel
Capitaine à moustache
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#4
09-09-2011, 17h41
Super, un AAR sur IB, merci mille fois Faras!
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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#5
10-09-2011, 10h21
* indique les mots ou les références qui seront expliqués dans le Lexique.
Introduction : la mort de l'Homme
C'était un homme, non , un vieillard, non, autre chose : Drapé de tissus noirs, la tête couverte, il semblait pleurer.
Pourtant, cette vision ne dura qu'un simple instant avant de disparaître à la vue de Julien.
- Prince?
Julien se retourna, et vit Maxime, qui le regardait d'un air circonspect.
Maxime était l'exemple même du philosophe des Anciens, il était grand, mais son dos voûté le rapetissait, ses mains nervurées par la vieillesse, et au visage fixe et sévère comme une statue. Une petite barbe blanche courait sur son visage, alors que la calvitie l'avait bien atteins.
Mais Julien, loin de s'attarder sur Maxime, scruta la tente. Il y avait là, Pricos, un autre philosophe en toge grecque, mais sans barbe et le crane rasé, et à coté Saloustios, le vieux préfet dont la barbe et les sourcils grisonnants lui donnait un faux air de bestialité. Il y avait enfin divers généraux, tels le gros Jovien, Anatole simple officier mais dont le courage était tel qu'il se lisait sur son visage, et Ammien Marcellin , dont la peau tanné par le soleil de sa Syrie natale jurait avec le reste de l'assemblée. Or, celui-ci, étrangement, fixait le même endroit ou Julien avait vu cette extraordinaire vision. Il voulu un moment interroger l'historien, mais ne voulant guère répandre de mauvais présages avant une grande bataille, il se tût.
Julien pouvait paraître comme un homme misérable au premier abord, ou un philosophe de pacotille, petit, la barbe courte, un diadème d'argent serrant ses cheveux noirs bouclés, il avait la démarche nonchalante, et la tête pendante. Pourtant, ceux qui regardaient ses yeux y voyaient briller une flamme d'une grande puissance, menaçant d'engloutir les esprits faibles et les menteurs. Mais ceux qui étaient conquis par ces flammes n'y voyaient là que douceur et compassion.
- Prince? Que faisons-nous?
Cette fois-ci ce ne fût point Maxime, mais Oribase, son médecin et ami qui s'exprima.
Julien se ressaisit, prit une stature droite, et parla:
- Je m'excuse, car d'autres pensées m'ont envahi, et m'ont éloignées du grave sujet dont nous parlons.
Il prit une pause, jeta un regard dans l'assistance et dit:
- Bien, en ce cas-là, opposons les différents avis, vous tous, mes amis, pour parvenir à vaincre cette situation.
Les plus vieux généraux, habitués au despotisme des Empereurs depuis Dioclétien, furent encore une fois surpris de l'humilité de Julien, et n'osèrent point prendre la parole par habitude. Alors ce furent les plus jeunes, et les plus proches du Prince qui parlèrent:
C'était Victor le bien-nommé, qui avait prit la forteresse de Perse de Maiozalmalcha*:
- Julien, mon ami, c'est de la démence, les Perses sont quasiment deux fois plus nombreux que nous, et surtout alignent des cataphractes et clibanarii* en bien plus grand nombre que nous avons. Nous avons joué de la Fortune pour arriver jusqu'ici, mais continuer serait folie.
Ammien s'exprima alors:
- Je ne suis point d'accord avec tes dires, Victor, car au contraire, si la Fortune et les dieux nous ont permis d'arriver ici, devant Ctésiphon, capitale des Perses, renouvelant l'exploit de Septime Sévère et de Trajan, je ne vois pas pourquoi ils nous abandonneraient ici.
Victor souhaitait répondre, mais Julien lui fit signe qu'un autre général voulait parler, celui-ci étant un vieux général de Constance II:
-Ce n'est pas de la Fortune qu'il nous faut parler ici, mais plutôt de stratégie, je suis en accord avec Victor, ils nous sont supérieurs en tout point, à la fois en nombre et en qualité, et je ne vois guère comment les vaincre.
Ammien parla presque immédiatement après:
- C'est aussi ce qu'auraient dit les puniques avant Cannes, ou encore les romains à Zama, pourtant ils ont vaincu, l'art de la stratégie est de justement s'affranchir du facteur du nombre et de la qualité.
Il sourit en direction du général qui cacha mal sa colère.
Julien savait qu'Ammien était très fier de sa culture historique, surtout en ces temps ou la culture devenait de plus en plus rare, dévorée par les cultes nouveaux qui haïssaient les anciennes choses.
Pourtant, une idée venait de germer dans la tête de l'Empereur-Philosophe suite aux dires d'Ammien.
Il leva la main, demandant parole à la minuscule assemblée.
- Vous avez en soit tous raison. Cependant, il me faut prendre une décision, et la voici, demain, nous accepterons la bataille, et nous affronterons les Perses devant les murs de leur capitale.
Certains parurent catastrophés, mais Julien continua son discours:
- Mais, pour vaincre les armées du Shah, il nous faudra l'aide de la Fortune et des dieux, certes, mais aussi être plus intelligent que l'adversaire. Ammien à raison, il ne faut pas négliger notre passé, car il renferme en soit la clé de notre futur.
Alors, il rassembla plus près de lui ses collaborateurs et exposa son plan, qui reçut l'approbation de tous, même de ceux qui ne portaient pas vraiment le Prince dans leur coeur.
Puis, ils sortirent de la tente, un par un, laissant l'Empereur se préparer pour la bataille.
Julien était plongé dans ses pensées, seul sur une chaise, fixant tristement de son regard un point invisible vers le ciel.
- Ô dieux cruels, quand tout cela cessera t'il? Combien de fois le sang des hommes devront couler pour les dieux mânes* pour que s'arrête cette folie?
Puis, il se leva, et alla rejoindre un petit autel portatif à l'arrière de sa tente.
Il y avait des boulettes de viandes, un peu d'encens et une cruche de vin et un brasero qui fumait paisiblement.Il ramena un pan de sa toge sur sa tête, la couvrant, et fit des ablations.
Puis, il fit une praefatio*, en versant un peu de vin et d'encens sur le brasero.
Enfin, il récita une prière antique, dans un latin archaïque que bien peu pouvaient comprendre, et sacrifia les boulettes de viandes, préparées par les Vestales, à Rome, dans la Regia.
Il resta là, encore longuement, le pan de la toge redescendu sur ses épaules. Il pensait en ce moment à ce petit domaine, en Bythinie, ou il passa une partie de son enfance, à la douceur du temps, au simple plaisir de lire un traité de philosophie dans l'herbe, tout en regardant le lent balai des vaisseaux de commerce rentrant et sortant du Bosphore. Il pensait à ce petit arpent de vigne qu'il avait lui même entretenu, et aux gouts fruités du labeur récompensé.
Mais il était passé ces temps heureux et insouciants, et maintenant, il était Empereur, Prince des Romains, de son peuple, ici, devant les portes mêmes de l'ennemi, et il ne pourrait plus jamais gouter à ces simples plaisirs dont tout homme de bien rêve.
Alors, fatigué avant l'age, il appela quelques serviteurs pour s'aider, s'arma d'une spatha plutôt courte, d'un scutum dont la forme rappelait les anciens thureos, et d'un casque simple. Le seul ornement de son armement était sa Lorica squamata, dont certaines écailles étaient composées de rubis pour former un aigle rouge.
Il sortit alors de la tente, toujours avec cette démarche nonchalante, et ce faux-air d'homme intimidé.
Là se trouvait tout ses généraux, avec Saloustios qui malgré son riche équipement ressemblait plus à un germain qu'a autre chose, et il vit Jovien avec son visage joufflu rouge à cause de l'étroitesse de son casque, et Julien ne pût s’empêcher de sourire à la pensée qu'il ressemblait plus à un cheval de cataphracte avec son armure. Il y avait aussi sa garde rapprochée, ainsi que les légions Palatines Ioviani et Herculiani. Un des officiers lui amena son cheval, mais comme à l'accoutumé, il le refusa, habitué à se battre près de ses hommes, et non pas éloigné du champ de bataille, ou à cheval comme les chevaliers ou sénateurs. Il était le Princeps des Romains, et non point leur maitre ou une sorte de lieutenant de Dieu sur terre comme Constantin ou Dioclétien.
Il s'approcha des légions, et tous le regardèrent avec un grand silence, tandis que le vent soufflait sur la plaine de Ctésiphon.
Il vint enfin à la rencontre d'un membre des Ioviani Seniores, c'était un homme grand, bien armé et protégé, avec une cotte de maille, et au scutum solide. Ses traits étaient bigarrés, mais il avait un front haut et des yeux redoutables.
Julien s'adressa alors à lui, la main sur son épaule, la voix bien assurée:
- Toi, d'ou viens-tu, et tu es de quelle foi?
Le soldat parût d'abord interloqué, mais répondit avec une certaine brutalité :
- D'Illyrie, Dominus, je suis chrétien arien!
Julien lui décocha le regard sévère mais bienveillant à la fois, comme un père reprenant doucement un enfant sur une faute de locution :
- Je ne suis pas ton maître, illyrien, je ne suis que ton Prince.
- Oui, Princeps, répondit le soldat, l'air assez décontenancé.
Julien lui sourit, et passa à un autre soldat, au visage râblé, et dont les cheveux blonds bouclés dépassaient de son casque :
- Et toi donc, d'ou viens-tu, et quelle est ta foi?
- Je viens de Mésie et je suis de la foi des Héllènes, César, lui répondit dans un grec imparfait le mésien.
L'Empereur-Philosophe continua à interroger au hasard divers soldats sur leur provenance et leur foi.
Nul ne savait ou il voulait en venir. Mais il revint devant sa tente quelques temps après, et parla d'une voix forte, et ses yeux gris semblaient briller d'une puissante lueur:
- Mes amis, mes frères, mes concitoyens.
Voyez de quoi est constituée cette armée: Voila des chrétiens, ici des ariens, là-bas des hellènes*, ou encore des docétiques*! D'ou viennent t'il? De Gaule, d'Italie, d'Illyrie, de Grèce, d'Asie, d'Afrique!
Mais -il prit alors une pause, comme s'il semblait hésiter-,Qu'est-ce qu'il nous unit, qu'est-ce qu'il fait vous êtes ici, tous venant de contrées différentes et étant de foi différentes? Pourquoi vous combattez ici, devant les immenses hordes du Shah perse, à milles lieux de vos pays?
N’écoutez pas ceux qui disent et veulent séparer les hommes par leur croyance, n'écoutez pas ceux qui tentent de vous faire croire que la défense de votre région en vaut plus qu'une autre.
Si nous sommes ici, à Ctésiphon, devant l'immense armée des barbares Perses, ce n'est pas pour une raison de foi, ou pour la défense d'une région.
Ce n'est même pas pour moi que vous êtes ici, car je ne suis rien d'autre que le premier parmi vous, primus inter pares, et que je n'ai pas le droit de vous amener aussi loin de vos foyers.
Si vous êtes ici, c'est pour la plus belle et la plus pure de toutes les idées.
Il haussa alors la voix, emplissant même le coeur des hommes les plus vils:
- Si vous êtes ici, c'est pour la plus belle de toutes les croyances, si vous êtes ici, c'est que nous nous battons pour Rome. Non pas pour la Ville, mais pour les valeurs qu'elle incarne, pour sa beauté et sa puissance, sa compassion et son humanité. Je vous demande de vous battre en ce lieu, éloigné de toute chose, et je vous demande de mourir pour elle. Car sans Rome, que serait l'homme, sinon une bête misérable, sans foi, ni pitié, ni honneur ?
En avant maintenant, mes concitoyens, en avant, que la mort et que la déesse Rome nous guide vers notre destin, qu'il soit funeste ou glorieux !
ROMA VICTRIX!
Le cri fut repris une seconde avant que les armées retombent dans le silence.
Tout observateur extérieur aurait pu croire que le discours de l'Empereur n'eut aucun effet, mais ceux qui étaient suffisamment proches virent dans le visage des légions Iovanii et Herculiani l'ombre des gens qui sont prêts à accueillir la mort sans faillir.
Alors l'armée se mit en ordre de marche, et se déploya selon les instructions de Julien.
Lui et sa garde palatine, se placèrent au centre, à pied, tous lourdement armés, de manière assez étirée avec peu de rangs en profondeurs. Enfin, le reste de l'armée, les Legio Comitatenses et les Légions Palatines se déployèrent en augmentant progressivement les rangs, jusqu'aux Fédérés barbares avec une large profondeur de rang sur les flancs.
Puis Julien ordonna d'échanger les enseignes de sa Garde Palatine avec celle de la Legio Quinta Macedonica, placée sur la droite, d'ou est, à l’accoutumée déployée la Garde.
La cavalerie romaine, en sous nombre évident, devait refuser le combat, et seulement agir que si les lignes perses se brisaient.
A l'instant même ou l'armée romaine était prête, des clameurs se firent entendre au loin. Les Perses, sortant de leur cité, se mirent en branle, et commencèrent à se déployer.
Il y avait là des guerriers de tout leur empire, des Kouchans d'Inde jusqu'aux Parthes soumis. C'était une sorte de foule hurlante, avec de nombreuses couleurs différentes et chatoyantes. Et ils étaient surtout nombreux, bien plus nombreux que l'armée romaine.
Le Prince se tenait devant sa garde, l'épée tirée, le regard portant sur cette armée, car il guettait quelque chose.
L'armée perse avançait très lentement en direction des ligne romaine, en une horde rutilante au premier abord. Cela n'effrayait point Julien, et savait que ce n'était qu'un stratagème, et que cette lenteur était due aux cataphractes qui ne pouvaient que charger à une courte distance sous peine de fatiguer inutilement leurs chevaux. Il devait savoir ou exactement les cataphractes allaient charger, savoir ou leurs plus puissantes forces allaient se déverser.
Il se passa un temps qui sembla infini aux armées romaines, dont les soldats regardaient successivement cette horde effrayante et la frêle figure de leur Empereur à pied au devant de leur armée.
Mais au bout d'un moment, Julien serra son poing et alla rejoindre sa garde.
Les soldats se tournèrent alors vers les Perses et virent que plusieurs cavaliers se détachait de la horde pour se rassembler en face du centre de l'armée romaine, alors que le reste semblait se diriger vers les flancs.
- Romains! Mur de boucliers! cria le Prince d'une voix claire.
Il était là, à la droite de sa garde, en deuxième ligne, et seul son aigle rouge pouvait le distinguer des autres, il tenait fermement le bouclier, et l'épée était prête à frapper.
Alors la Garde de l'empereur se mit en position de combat, épaule contre épaule, tels les hoplites d'antan, et formèrent un mur de piques et de boucliers.
Au loin, on voyait enfin les cataphractes approcher. Ils étaient terrifiants, et ressemblaient plus à des hommes de fer sorti d'un autre age. Leurs lances étaient acérées, longues, leur visage caché par un lourd masque, et même leur chevaux semblaient être des statues de fer en mouvement.
Pourtant, aucune peur ne se sentait sur le visage de Julien, ni même sur ceux de la Garde Palatine.
Tous fixaient l'horizon, tous fixaient la lente avancée de ces engins de destructions en guettant le moment fatidique de leur charge.
La ligne devait tenir. Elle était mince, mais composée des meilleurs guerriers de l'Empire, et leur moral bien supérieur aux troupes du Shah.
- Ils arrivent dit Julien, l'air sombre et sévère.
A ce moment, un bruit d'un instrument exotique et étranger aux romains retentit. Et les cataphractes, à une centaine de mètres à peine des lignes romaines chargèrent. Beaucoup auraient fuient à cette simple vision d'effroi de ces milliers d'hommes-chevaux de fer s'avançant sur eux, cependant, les soldats romains se tinrent là, et se préparèrent à mourir, pour leur Empereur et pour Rome.
Le choc fût brutal, et la plupart des soldats de la première ligne furent repoussés sauvagement plusieurs mètres plus loin, entrainant les autres lignes. Certains boucliers furent brisés par l'impact des lances, et d'autres par le choc des chevaux carapaçonnées. Mais alors que l'espoir et la Fortune quittait l'esprit de certains, une voix s'éleva dans le tumulte de la bataille, celle du Prince, alors que la seconde et troisième lignes reculaient fortement sous la pression du choc et de la charge, et menaçaient de se briser:
- Tenez bon,enfants de mars!
Il se tenait là, soutenant un soldat de sa garde , l’empêchant de reculer, allant et criant partout ou il voyait la lueur dans les yeux des hommes s'éteindre.
Mais même si l'espoir revenait partout ou on entendait sa voix, les chocs successifs des lignes de cataphractes se firent de plus en plus brutaux. La Garde recula encore de plusieurs mètres, et les appels de Julien à tenir bon s'entendirent de moins en moins tant que les lourds cavaliers se déversèrent de plus en plus sur le centre romain.
Alors que tout semblait perdu, alors qu'il semblait que la ruine allait triompher dans cette bataille, alors qu'on entendait plus la voix du Prince, et que les coeurs commençaient à faillir chez les plus faibles, soudain, alors que la pression de la masse des cavaliers perses sur la Garde Palatine semblait à son paroxysme, elle cessa brusquement : Tout les contingents de cataphractes avaient chargés.
C'est alors que l'Empereur se fit entendre plus fort que jamais, comme si la Fortune avait attendu ce moment:
- Romains! En avant, ROMA VICTRIX!
Alors trompettes et buccins sonnèrent de tout les cotés, et les armées cessèrent de reculer et se mirent en avant, criant en rythme " RO-MA....VIC-TRIX".
Ils avancèrent, mettant à bas les cataphractes, cherchant le défaut dans leur armure avec leurs lances affilés et leurs longues spatha redoutables. Julien lui même était là, accompagnant ses soldats, l'épée tendue horizontalement, et il mit à bas plusieurs cataphractes, s'attaquant d'abord à leur cheval, certains perses se tuant dans la chute, ou étant achevés si mis à terre. La Garde Palatine avança d'abord lentement, puis de plus en plus vite au son des " RO-MA...VIC-TRIX" répétés inlassablement, couvrant tout son de la bataille. Les cataphractes, trop lourdement protégés, ne pouvaient se replier, car trop englués les uns sur les autres, et ayant trop enfoncés la ligne principales, certains régiments des légions palatines se déversèrent sur leurs flancs.
Un nombre incalculable de nobles perses tombèrent ici, ne pouvant faire face à l’irrésistible avancée des Gardes Palatins, car leurs masses étaient inutiles face aux solides scuta et aux magnifiques armures flamboyantes de la garde de l'Empereur. Les lances de ceux-ci trouvaient de plus en plus facilement le chemin vers les failles de leurs armures. Quand tout les cataphractes furent tués, Julien coupa en deux l'armée perse grâce à sa garde. Au même instant, la cavalerie romaine sortit des arrières des lignes et attaquèrent sur les flancs les Perses. Pris en tenaille, beaucoup jetèrent armes et armures et s'enfuirent vers les murs de Ctésiphon. La cavalerie romaine en rattrapa plusieurs et les mirent en pièce aux pieds même de leurs murs devant des perses épouvantés.
La bataille était donc finie, et il ne restait plus qu'a rattraper les fuyards. Julien fit donc mander son cheval, et aida à rattraper plusieurs soldats perses pour les faire prisonniers. C'est alors qu'il poursuivait un grand groupe de lâches, un trait funeste sortant de nulle part, envoyé par un vil homme, le toucha à la jambe.
Alors, il tomba, et chuta lourdement.
Ses soldats, en larmes, le ramenèrent au camp, ou il le déposèrent sur un lit, le premier que Julien eusse dormi dessus depuis qu'il devint César*, et là se rassemblèrent à la fois ses plus proches amis, mais aussi tout les médiocres qui salivaient déjà pour s'accaparer le trône impérial.
Mais le Prince n'eut cure de tout ceci, encore conscient, fiévreux, en sueur, la plaie béante à la jambe, mais sans que la lueur dans son regard ne s'éteigne.
Maxime et Priscus commencèrent à pleurer, mais Julien leur sourit, tel qu'un Père rassurant ses enfants :
- Pourquoi pleurer? Vous ne perdez qu'un homme, allez, cessez donc cela, dit t'il d'un ton déplacé, comme s'il discutait tranquillement de philosophie dans un Odéon :
- "Je me soumets, avec joie aux décrets éternels du ciel, convaincu que celui qui est épris de la vie quand il faut mourir est plus lâche que celui qui voudrait mourir quand il faut vivre. »*
Sentant enfin la douce étreinte de la mort aux bras noirs s'emparer de lui, il se détendit, ramenant ses bras contre lui, et les yeux ouverts, quitta ce monde.
Flauius Claudius Iulianus, Prince des Romains, Philosophe, dernier du sang de Constantin, n'était plus.
Malgré les volontés de Julien, certains pleurèrent, ne pouvant réprimer une si grande tristesse, les autres se retinrent, mais pour toujours eurent le visage marqué par la souffrance.
Une voix s'éleva dans les pleurs
-
Iuliane ?
C'était Ammien Marcelin, la tête voilé, la face terrible, qui touchant l'épaule de Julien, répétait le vieux rite romain.*
-Iuliane ?
Peu à peu, les différentes personnes quittèrent la tente, sans attendre le troisième et dernier appel d'Ammien, car il refusait de le dire. Comme si dans son for intérieur, il espérait que Julien revinsse à la vie.
Alors, quand il fût seul, il se pencha sur le visage de Julien. Il souriait. Non point le sourire du béat sûr d'atteindre le Paradis , mais le sourire serein du sage acceptant le destin des hommes.
C'est ce qui convainquit Ammien de terminer le rituel:
-
Iuliane...
dit-il alors que sa voix s'éteignait.
Deux grosses larmes coulèrent de son visage. Il se leva, et parla en s'adressant au cadavre du Prince :
- Tu as tort, mon cher ami, car nous avons pas perdu un homme, mais c'est l'Homme lui-même que nous avons perdu. Et maintenant, il n'y a plus devant nous que la Crasse et les Ténèbres*, et vient le triomphe des médiocres.
Puis, il s'éloigna, et voulu jeter un dernier regard sur le cadavre de l'être qu'il avait tant aimé.
Il vit pour la deuxième et dernière fois de sa vie, un homme, non , un vieillard, non, autre chose, qui drapé de tissus noirs, la tête couverte, semblait pleurer la mort de l'Empereur-Philosophe.
Prochain chapitre: La volonté du Divin Julien et les Appendices A l'armée romaine tardive, et B situation géo-politique en 365 de notre ère.
Lexique:
*Maiozalmalcha : Forteresse perse fermant la route vers Ctésiphon, prise avec brio par les armées romaines
* clibanarii : Les clibinarii sont comparables aux cataphractes, mais on ne sait pas encore s'il étaient plus ou moins protégés qu'eux.
* dieux mânes : A la fois Dieux infernaux et les morts romains au rôle complexe et varié.
*praefatio: rituel inhérent à tout sacrifice, c'est en quelque sorte "l'apéritif" des dieux, ou on reconnait leur immortalité et leur supériorité par le vin et l'encens.
*héllènes : terme qu'utilisent les païens pour se désigner.
*docétiques: une des nombreuses "hérésies" chrétiennes de ce temps.
* il le déposèrent sur un lit, le premier que Julien eusse dormi dessus depuis qu'il devint César: Julien a prit l'habitude de dormir sur une simple peau d'ours dés qu'il fut nommé César par Constance II en Gaule afin de s'endurcir.
*"Je me soumets, avec joie aux décrets éternels du ciel, convaincu que celui qui est épris de la vie quand il faut mourir est plus lâche que celui qui voudrait mourir quand il faut vivre. » "Véritables" dernières paroles de Julien.
*répétait le vieux rite romain. : rite archaïque qui consiste à appeler trois fois la personne afin de bien savoir si elle est morte. A noter que ce rite existe encore au Vatican pour la personne du pape.
* la Crasse et les Ténèbres : ou " la Crasse et la Suie": Termes qu'utilisait Julien pour désigner les années à arborer un christianisme de façade et ou il devait cacher son attachement au paganisme.
Dernière modification par
Faras
,
25-09-2011, 09h46
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Zaariel
membrinutile
Lecteur de Sun Tzu
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#6
10-09-2011, 11h54
J'adore ce récit, comme je te l'ai dit lorsque je l'ai lu en avant-première et chargé de trous!
Pour le rite romain consistant à appeler trois fois une personne, on retrouve aussi sa trace dans la monarchie où ils répétaient trois fois
"le roi est mort, vive le roi"
, nan?
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Zamensis
ツ
Stratège du dimanche
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#7
10-09-2011, 15h21
J'ai beaucoup aimé. Je ne spoilerai pas, mais chaque "morceau" du récit est bien foutu et pose l'ambiance adéquate. Les mots sont bien choisis et le rythme est parfait. La fin de ce chapitre était prévisible, pourtant j'ai accusé le coup. C'est un bon présage, les dieux seront avec toi pour ce récit. Bonne continuation !
Spoiler:
Entre nous, je suis surpris que toi et Zaariel ayez fait l'erreur de vocabulaire suivante : la cataphracte désigne l'armure, non le soldat ou sa monture, qui sont eux qualifiés de cataphractaires.
Edit : Ah non, on peut dire les deux apparemment... Je suis choqué.
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Zaariel
membrinutile
Lecteur de Sun Tzu
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#8
10-09-2011, 15h44
Tu sais, la culture c'est comme la bière, moins on en a plus on l'étale!
Edit Zam : Sauf qu'ici c'est moi qui me suis étalé.
Dernière modification par
Zamensis
,
10-09-2011, 15h50
.
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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#9
11-09-2011, 09h54
Merci pour vos avis!
@Zaariel : je ne pense pas que "le roi est mort, vive le roi" vienne de ce rite archaïque, après il faudrait voir.
Sinon, je suis étonné que personne ne me pose des questions sur l’identité de la "chose" drapé de noirs pleurant Julien.
Vous avez tous deviné ce que c'est?
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Stilgar
Artiste compris
Fan de Clausewitz
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#10
11-09-2011, 10h34
J'ai lu et j'en suis pas mouru, je gagne quoi ? Le grade de filozof lvl 1 ?
Sinon c'est sympa et on sens ta touche dans toutes les phrases ! Maintenant je pense que si un jour j'étais amené à lire un article de toi sans savoir que tu en es l'auteur j'aurai de sérieux doutes
Et pour l'homme en noir, au début je me suis dit que c'était la mort mais c'est pas ainsi qu'elle est représentée chez les romains non ? Donc ça doit être un personnage célèbre qui a fini sa vie en exile ?
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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#11
13-09-2011, 14h53
Merci à toi Stilgar!
En fait, l'homme est le Génie de Rome ( en gros l'incarnation de Rome ou plus juste : des valeurs de Rome). Et selon Ammien Marcellin, il serait apparu lors de cette triste journée en pleurant.
Je précise aussi une chose ( j'en gardais sous le coude en me disant qu'on allait me poser des questions, mais vu mon vif succès...), l’anecdote du regard de Julien est aussi "vrai", il était reconnu à la fois par les païens et les chrétiens que si Julien n'avait pas un physique extraordinaire, il avait son regard d'une immense profondeur et beaucoup ne pouvaient proférer des mensonges devant lui devant ce regard terrible. Bien sûr, les Chrétiens prenaient ses yeux extraordinaires comme un charme ou un maléfice démoniaque.
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Zaariel
membrinutile
Lecteur de Sun Tzu
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#12
13-09-2011, 15h05
Eh ben, que de détails historiques dans ce récit!
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Faras
Princeps Mundi Bellici
Expert Stratège
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#13
17-09-2011, 08h59
Chapitre I: La volonté du Divin Julien
C'était une petite bourgade sombre, en Bythinie.
Les petites maisons blanches s'étaient tassés dans un creux entre les différentes montagnes, et au crépuscule certaines maisons avaient allumés leur lampe, donnant au loin l'impression de lueurs fantomatiques.L'herbe y était verte, les clôtures bien entretenues, les vignes superbes. Un Paradis pour l'homme simple et bon.
Mais l'homme qui prenait part à cette vision, tassé sur un cheval, arrivant par les montagnes, n'en avait cure de toute cette beauté.Il venait d'entrer dans sa quarantaine, mais l'ombre sur son visage était tellement grande qu'il en faisait beaucoup plus. Il gardait pourtant les traces de sa beauté d'autrefois et il était de bonne taille, le nez fin et les cheveux bruns raides.
Mais il ne prenait pas soin de lui, et ses cheveux étaient en pagaille, cachant son sombre visage, ainsi que par une barbe mal entretenue. Il portait une simple cotte de mailles et une spatha classique pendait à ses cotés, un large manteau rouge cachant le tout.
C'était ainsi que Procopius se présenta quand il alla rendre visite à un ami à Pruse.
Au pas, il traversa lentement les ruelles de la bourgade, la tête dans ses pensées. Il arrivait heureusement à un moment ou les gens ne sortaient plus dehors. Puis, alors qu'il semblait qu'il allait se diriger hors du territoire du village, il changea brusquement sa direction vers un hameau un peu éloigné de la petite bourgade.
La maison était extrêmement simple, comme les belles maisons des Hellènes d'autrefois, avec seulement deux fenêtres fermées pointant au sud.
Pour la première fois, autre chose que la tristesse se lut sur le visage de Procopius. Il était déjà étonné que son ami l'ait mandé dans un lieu si éloigné de tout, mais encore plus dans une maison telle que celle-ci.
Il mit pied à terre, et avec un visage et des gestes neutres, lents, il attacha son cheval, et rentra dans la maison*
La pièce était sombre, et Procopius eut du mal à percevoir le mobilier. Seul un petit brasero éclairait un homme, couché sur un lit, qui semblait respirer bruyamment.
Mais il perçut rapidement devant lui une femme dans cette obscurité ambiante, jeune, le visage en coeur, mais l'air catastrophé et les yeux rouges.
Il voulut s'adresser à la servante, mais une voix, faible mais dont on ressentait encore l'écho de la puissance d'antan, s'adressa à lui:
- N'essaie pas, mon vieil ami, elle est muette
Il s'approcha alors de l'homme couché à la respiration sifflante. L'air toujours triste, il s'adressa à lui:
- Saloustios...
C'était en effet Saloustios, ministre de Julien, gaulois de naissance, à la barbe et aux sourcils grisonnants. Mais son visage était déformé par la douleur, ses yeux larmoyants, et il n'avait plus en lui cette vitalité qu'il avait avant.
Comme s'il lisait dans les pensées de Procopius, Sallustios répondit faiblement:
-Assis-toi, je t'en prie, car j'ai à te parler et, sa respiration sifflait, à me faire pardonner.
La servante muette allant prendre dans une autre pièce ,un petit tabouret et l'amena près du lit. Alors qu'il prenait place, jetta son manteau sur une table et il vit du coin de l'oeil que la jeune fille remit quelques buchettes de bois dans le brasero.
Procopius prit immédiatement la parole:
- Saloustios, mon ami, pourquoi ne m'as tu pas averti plus tôt, tu es mourant c'est cela?
Le gaulois prit son temps pour répondre, comme s'il était plongé dans des pensées anciennes:
- Oui, c'est le cas, mais je dois cacher mon état, et je devais avoir ton pardon
Procupius fût encore une fois étonné, que-est-que cet ami de toujours avait à lui faire pardonner?
Saloustios prit une lourde inspiration, qui étrangement ne siffla pas:
- Procopius, tu te souviens de la première fois ou nous avons rencontré Julien?
Il dit cette phrase d'une voix normale, comme s'il repoussait son état par ce simple souvenir.
Procopius sourit étrangement, d'une telle manière qu'il semblait qu'il n'était plus habitué à cet exercice:
- Comment pourrais-je oublier, comment pourrais-je oublier, le froid mordant, la neige tombant sur les belles maisons de Lyon, le bruit des armées s'affairant à se ravitailler partout dans la ville.Et sur ces entrefaites, alors que tu étais Questeur et moi soldat affilié à ton service, voilà le pauvre bourgre de Julien tout empourpré se présentant devant toi pour apprendre les choses de la guerre devant la caserne de Lyon.
Il élargit avec difficulté son sourire:
On aurait dit un enfant demandant gentiment à son père pour l'aider à faire un exercice.Je crois qu'on est resté un bon moment abasourdis devant un César agissant ainsi. Mais, montrant ses faibles capacités martiales devant nous, il tenait presque son épée par l'autre bout, sa lorica squamata mal ajustée, et il était incapable de marcher au pas.
Devant une telle nullité dans l'art de combattre, ton effroyable caractère ressortit, et tu te mis à l'engueuler. Alors que tu te repris, et que je crû, et je pense toi aussi, ta dernière heure arrivée, voilà que Julien se mit à rire, et quel rire! Le rire de quelqu'un ayant passé des années dans les ténèbres et la solitude, mais le rire cristallin et franc de la joie elle-même.
Je crois, -il reprit son souffle-, je crois que c'est là que j'ai commencé à savoir qu'il n'était pas comme les Empereurs Constantin et Constance II, je crois que c'est là ou j'ai commencé à percevoir qu'il était bien au dessus d'eux et de nous.
Saloustios, lui aussi souriait, pensant à ces années heureuses:
- Oui, depuis, je n'ai quasiment jamais cessé d'engueuler le petit Julien* " Marche droit, tiens-toi bien, au pas, non on taille avec la spatha on ne la pointe pas!". Même quand il fût Empereur je l'engueula sévèrement sur son port de bouclier à cheval, une fois, à Antioche. Ah si tu aurais vu la tête des autres généraux, on aurait dit que j'avais insulté toutes leurs mères et leurs grands-mères!
Mais Procopius le coupa, le visage terrible:
- Mais Julien est mort, Saloustios, et ressasser ces souvenirs ne nous fera que du mal.
Le sourire de Saloustios se coupa aussi net, et sa respiration sifflante reprit en même temps que ses paroles:
- Procopius, sais-tu comment agissent Valens et Valentinien?
Un autre sourire prit forme sur la face de Procopius, mais cette fois-ci, c'était le petit sourire horrible du cynisme:
- J'en suis le premier informé, vu que leurs excellences m'ont gentiment renvoyé dans un coin pommé de la Thrace avec prière de me faire oublier.
Mais Saloustios exprima sa négation:
- Non, mon ami, c'est comment ils agissent envers leur peuple et l'Etat qui m’intéresse. Regarde-les! Tel Constance, ils ne se montrent jamais, s'enferment dans l'opulence de leur palais, parlant à travers des rideaux et des portes. Regarde-les, -ici sa voix s'emporta, mais sans reprendre de force-, comment ils se nomment, excellences éternelles, Auguste pour toujours, Lieutenants de Dieu sur terre!Ils s'enferment dans leurs vanités, n'hésitant à pas égorger toute une population si elle n'est pas de leur foi, regarde-les comment ils piétinent les lois et ne pensent qu'a eux, et à leur Paradis...
Il s'arrêta, prit par une violente quinte de toux.
il voulût poursuivre, mais Procopius dit d'une voix faible:
-Oui, l'héritage de Julien est mort, comme s'il n'avait jamais existé, comme si tous l'avait oublié...
A ce moment, Saloustios prit la main de Procopius:
- Non, dit-il en sifflant presque, non, même si pendant mille ans, son souvenir plongera dans les ténèbres, partout là ou il y aura des hommes bons, il y aura des hommes pour prendre exemple sur Julien et recevoir son héritage. Il y aura des hommes pour que tous se souviennent, qu'un jour, il eut un vrai Prince sur le trône du monde, et qu'il aimait plus profondément les hommes que personne.
Il se reposa un instant, tenant toujours aussi fermement la main de Procopius, puis il parla:
Et c'est pour cela que tu dois me pardonner , Procopius.
Il dit la dernière phrase très fermement.
Procopius lui répondit d'un air détaché:
-Tu sais, ce n'est pas ta faute si Julien est mort et...
Il s’arrêta, car la poigne de Saloustios allait lui broyer les mains:
-Non, mon ami, ce n'est pas pour cela, c'est pour autre chose exprima t-il dans des sifflements de plus en plus aigus , Procopius, mon frère, je te la confie, car j'ai échoué dans ma tache, dit-il avec plus de difficultés.
Il se leva alors, et regarda droit dans les yeux de Procopius, sa main serrée sur la sienne.
Procopius vit alors dans les yeux de Saloustios une lueur à la fois familière et lointaine, une lueur puissante qui jetait à bas médiocres et menteurs.
La lueur de l'Empereur Julien.
Alors le vieux gaulois s'exprima dans une voix forte et claire:
- Voluntas Diui Iuliani, elle est désormais à toi.
Ce fût ses dernières paroles, car éprouvant la lassitude de la vie, et sans laisser parler Procopius, il prit une coupe d'un liquide noir, sans doute rempli de cigüe, et allant enfin rejoindre son Empereur dans les Champs-Elysées.
C'est ainsi que Saloustios, né en Gaule, grand ami de Julien, Préfet d'Orient, mourût, dans une petite bourgade, loin du regard des envieux et des ambitieux de ce monde.
Procopius resta un bon moment devant son ancien ami, sa main serrant toujours la sienne. Mais il ne sentait plus de force dans celle du Gaulois.
Il voulu s'éloigner, partir, quitter tout cela, se retirer quelque part et abandonner la souffrance de ce monde. C'est alors qu'il se rappela d'un certain jour, en Gaule, après les charniers de Sens, ou il suivait Julien César qui était là, aux cotés de ses hommes mourants qui ont combattu jusqu’à la mort à cause ou grâce à ses invectives. Il se tenait là, dans la caserne, un fin diadème courant ses cheveux, les yeux rouges et la mine abattue, accroupi devant un vieux soldat pannonien, exsangue, fiévreux, et dont la plaie au ventre était bien visible.
Celui-ci interrogea le César:
- Est-ce-que la mort est si terrible que cela?
Alors Julien planta son regard d'une profondeur terrible dans celui du soldat, et il sourit faiblement mais à la fois sincèrement:
-Non, ce n'est pas la mort qui est terrible, c'est la vie qui est un drame dit-il d'une voix douce, comme pour convaincre humblement le vieux soldat.
Oui, pensa Procopius, c'est la vie qui est une souffrance, non la mort. Il se leva alors, mit son manteau , adressa ses adieux à la jeune servante qui pleurait sans sanglots, et il s'en alla le plus vite possible de la maison.
Là, il monta sur le cheval, et s'il n'eut pas la peur de réveiller les gens de cette bourgade, il se serait déjà mit au galop. Il continua ainsi, mi-trottinant, mi-au pas pendant un long moment. Mais alors qu'il retombait de l'autre coté du bassin ou était la bourgade, il perçut quelque chose d'immense.
Là s'étendait sur une grande distance une forêt de lances, de piques qui brillaient légèrement alors que l'aurore venait, rangées en rangs serrés le long de la route. Il prit peur que ce fusse une armée envoyée par Valens ou Valentinien pour le capturer mais il se reprit en disant que nul n'enverrait une telle armée pour lui seul.
Il s'avança alors sur la route, qui séparait en deux les légions. Il y reconnut les Légions Tertia Iulia Alpina et Flavia Vitrix Constantina, qui l'accompagnèrent lors de son expédition en Arménie. Il y reconnût nombre de visages familiers, d'amis, de frères d'armes.
Mais alors qu'il remontait la route, il tomba sur un grand homme à cheval, la barbe longue, les cheveux courts, et qu'il lui souriait.
Il semblait porter quelque chose sous son bras.
Euphrasius ? dit Procopius, comme s'il émergeait d'une terrible nuit
- Oui, mon ami, et il est temps que quelqu'un prenne les choses en main, comme à Paris.*
Alors le visage du romain prit un teint pâle.
-Non, tu ne veux pas dire.. tenta de dire dans une sorte de bégaiement effrayé
Mais c'était trop tard, car révélant le drap de pourpre sous son bras, Euphrasius le jeta sur les épaules de Procopius, et il cria:
- Procopius Auguste!
Alors, les deux légions reprirent en coeur ce cri, frappant leurs boucliers de leur lance et leur genou dans un énorme fracas:
- Procopius Auguste, Procopius Auguste!
Le désormais Auguste était complètement stupéfié, le manteau de pourpre étant ajusté improprement par le général qui lui plaça un diadème d'argent sur la tête.
Il lui était impossible de parler, tant les cris et les boucliers frappés des armées couvraient tout son.
Toujours abasourdi, il se passa un long temps avant que les soldats se calment.
Il s'adressa alors à Euphrasius, l'air courroucé:
- Comment tu as pu, comment tu..
Mais il lui coupa la parole, et Euphrasius prit pour la première fois un regard sévère et sérieux:
- Ce n'est point moi, c'est Saloustios, Préfet d'Orient qui a tout organisé.
Procopius perdit son air pantois depuis l'acclamation pour la première fois.
Il comprenait désormais tout, comment le vieux Gaulois devait l'attirer par ici, son insistance pour se faire pardonner, puis la proclamation subite par les armées. Il se chuchota pour lui-même en levant les yeux au ciel:
- Vieille fripouille
Puis, il s'adressa à Euphrasius, mais d'une voix suffisamment forte pour que les soldats à proximité l'entendent:
- Je ne puis accepter de devenir le Prince sans le consentement des dieux, Euphrasius!
Et il enleva alors son diadème.
Néanmoins, il le garda et tourna la bride vers les forêts environnantes, sentant le regard de tout les soldats le suivant de leurs yeux.Il continua quelque instants, et s'arrêta devant les friches bien entretenues, et s'assit sur un rocher.
Là il leva les yeux au ciel et attendit un présage. Mais rien ne vint. Les dernieres étoiles s’éteignirent peu à peu, alors que le soleil se levait.Procopius restait là, assit, le visage parfaitement neutre. Mais l'aube était déjà passé, et l'astre lumineux s'élevait peu à peu dans le ciel.
C'est au moment-même ou il se leva, avec l'intention de refuser sa proclamation, qu'un cri retentit dans le ciel. C'était un oiseau, un rapace, un aigle. Il semblait provenir du soleil, et vola droit vers l'ouest, et Procopius sût dans son coeur que c'était vers la Ville.
C'était un aigle pur, parfait, magnifique, au pelage doré, qui fusait dans cette direction.
Il se levait alors du rocher, et entendit alors les clameurs de l'armée au loin, ayant sans doute vu l'aigle voler droit vers Rome. Procopius esquissa un sourire, et regardant son diadème d'argent, le remit en place sur la tête.
Mais avant de partir, il parla en s'adressa aux cieux :
- Je ferais un monde digne de toi, Julien, un monde ou tu aurais aimé vivre, naître et grandir, un monde digne pour l'homme. Il prit une pause et regarda dans la direction de la Ville:
- Un monde digne de tes volontés.
Lexique:
rentra dans la maison*: En Grèce, on laisse les portes ouvertes toute la journée, et on ferme la nuit. Généralement une porte fermée est considérée comme un mauvais présage ( voir l’Odyssée et Circé)
je n'ai quasiment jamais cessé d'engueuler le petit Julien*: Anecdote vraie!
A venir pour ce week-end: Appendice A et B sur la situation au départ du jeu et sur l'armée romaine tardive, mais aussi les régles spécifiques qui vont régir ma partie.
Dernière modification par
Faras
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23-09-2011, 16h59
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Zaariel
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#14
17-09-2011, 14h53
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Faras
Princeps Mundi Bellici
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#15
17-09-2011, 15h50
Règles de l'AAR:
Les Volontés du Divin Julien
- " La Foi des Hellènes" Un Empire tourné vers le paganisme, ce que Julien appelait " l’hellénisme" , c'est à dire l'imposition de la vieille foi pour ma partie quoi qu'il arrive.
- " Il faut user de la raison" interdiction totale de massacrer la population d'une cité romaine , même si elle s'est rebellée ( elle devient plus gérable et ainsi on peut construire des bâtiments pro-païen sans trop de problème). Cela ne sera pas le cas dans ma partie, ou je serais obligé de montrer la même tolérance que Julien quitte à ce que cela me coute cher.
- " Décadents!" Néanmoins, la règle suivante aura une petite entorse pour la ville d'Antioche, une ville très décadente et ayant insulté longuement l'Empereur Julien de son vivant ( car très austère et moral). Procopius n'ayant pas l'extraordinaire bonté de Julien, si les Antiochéens se montrent aussi détestables qu'avant, ca sera la croix et un aller expéditif dans l'autre monde pour y faire leurs orgies et leurs insultes.
- " Allégeons les peines de nos concitoyens" : Interdiction absolue et formelle de dépasser le niveau normal des taxes. Julien, dés qu'il fût César en Gaule, baissa les lourds impôts romains dans le but de soulager les pauvres gens, mais aussi pour avoir à long terme de meilleures rentrées fiscales.
- Frontières préservées : Mon but sera de reconquérir tout l'Empire Romain, et il me sera interdit de franchir Rhin/Danube, sauf pour des expéditions punitives. Exception pour la Dacie qui pourra retourner dans le giron romain.
- Nouvel Alexandre : Enfin, l'ultime but de la partie, après avoir rétablit des frontières de l'Empire, sera de mener une expédition sur les Perses, au moins jusqu’à Ctésiphon, sinon jusqu'en Inde.
- Armées historiques : Mes armées seront toutes composées historiquement, même si je m'accorde une possibilité de sortir de ces carcans si je rétablit l'Empire dans la stabilité. Outre la composition, cette règle s’applique au nombre de soldats dans chaque sorte de Légion qui devra être historique ainsi qu'a leur utilité.
APPENDICE A: l'ARMEE ROMAINE TARDIVE
L'armée romaine a beaucoup changé au sortir de la crise du IIIème siècle. Déja, avec l'edit de Caracalla, il n'y a plus "d'auxiliaires" pérégrins recherchant la citoyenneté romaine, mais en plus le vieux système des Légions a été réformée vers un système compliqué, alliant troupes défensives et mobiles contre les pressions des peuples barbares. Or, par cette volonté, les Légions sont beaucoup moins grande qu'a l'époque du Principat, et tombe largement dans les possibilités du moteur de Rome Total War comme nous allons le voir.
Limitanei:
Les Limitanei sont les troupes défensives gardant les diocèses sur les frontières. Elles sont peu armées et protégées, et ont souvent pour but de ralentir les raids ou les invasions avant l'arrivée des armées Comitatenses. Parmi ces Limitanei, il est possible de retrouver parfois les anciennes légions impériales du Principat, mais les Limitanei ont une sorte de statut inférieur aux Légions Comitatenses.
Exemple d'une Legio Limitanei:
C'est la Legio Septimae Claudia. Comme vous le voyez, elle est dispersée à travers forts et villes, dans l'optique de ralentir les invasions. Néanmoins, ces soldats ne sont pas très bon au combat, et surtout sont des troupes de garnisons : Or fait exceptionnel, elles restent là toute leur vie.
On compte environ entre 1800 et 2000 hommes pour les Limitanei, et celle ci en à environ 1900.
Je garderais la même structure que celle-ci pour les autres que je créerais, avec, bien sûr, des petites variations possibles.
Legio Comitatensis
( Une Légion Comitatensis, des légions comitatenses).
Ces légions sont la partie "mobile" de ce dispositif. Elles restent souvent à l'arrière des frontières, prêtes à intervenir dans la région ou une invasion s'est manifestée et qui est ralentie par les Limitanei.
Elles sont aussi les Légions qui participent aux grands offensives lointaines, même si elles ont de plus en plus tendance a rester dans une large région donnée.
Voici un exemple de Legio Comitatensis:
Dans ce mod, toutes les légions ont été modélisées, donc il me sera impossible de lever plus d'une Légion Comitatensis X ( par exemple les Tertia Iulia Alpina). La structure sera similaire à l'exemple, même si on peut toujours faire quelques modifications en fonction des fédérés barbares dans le coin par exemple. Ici, pour cette Légion, on note un général, deux infanteries légères pour faire écrans, le coeur de l'armée, 3 comitatenses, et deux archers/frondeurs. Cela fait environ 1200 hommes et cela est la moyenne basse pour une Legio Comitatensis, dont la fourchette est entre 1200 et 1500 hommes historiquement parlant. J'ai néanmoins ajouté deux unités en plus pour introduire le système des détachements qui est très important. C'est donc ici un détachement d'Auxilia Palatinae qui ne fait nominalement pas parti de cette Légion mais qui peut l'intégrer, et parfois pour plusieurs dizaines d'années. On atteins avec ce détachement " définitif" le nombre donc historique de 1500 hommes pour cette seule légion.
Vexillationes et Legio Vexillationes
Les Vexillationes sont des sortes de détachements qui, indépendant des Comitatenses, peuvent s'attacher à eux le temps d'une campagne, de repousser l'ennemi, mais certains Vexillationes peuvent être "définitivement" rattachés à une Légion Comitatensis.
La structure de ces unités Vexillationes est très diverse selon les région, mais elle est plutôt petite : 400 hommes, 500 hommes tout au plus, et pas de cavalerie de choc ou d'élite.
Ici on a un Equites Scutari ( cavalerie lourde), un Equites Promoti ( Cavalerie "normale" romaine), et un Equites Auxilia ( Cavalerie légère), composition historique, et rentrant dans le cadre des 400 hommes.
Les Legio Vexillationes fonctionnent sur le même principe, mais c'est une force plus nombreuse, et existant à peu près dans chaque diocèse, "doublant" les Legio Comitatenses sans en faire partie, car elles peuvent réagir plus rapidement en cas d'un raid de cavalerie légère barbare par exemple. Mais au cas ou d'une invasion sérieuse, elles se rattachent aux Comitatenses le temps de la bataille voir de la campagne. Ces légions sont basées dans la capitale du Diocèse alors que les Comitatenses se baladent de camp en camp.
Entre 700 et 800 hommes, rattachés à un général, on a ici deux promoti ( quasiment obligatoires et imposés), deux cavaleries de "choc" qui seront différentes selon la région ou sont recrutés les régiments, ici on a par exemple un cataphractaire de style oriental, et des Sarmates romanisés. Et enfin deux cavaleries légères qui varient encore une fois selon la région.
Auxilia Palatinae
Alors là, attention c'est compliqué.
Les Auxilia Palatinae sont meilleurs , plus équipés et plus protégés que le reste des légions dont nous avons parlé. Ils peuvent s'utiliser de deux manières différentes: Soit en des petits détachements de 400-600 hommes, qui, comme nous l'avons vu, peuvent se rattacher définitivement à une Legio ( Comitatensis ou d'autre que nous alons voir ensuite) mais normalement, vogue de régions en régions au gré de la pression des peuples barbares en apportant leur aide aux Comitatenses dans les bataille avant de repartir sur une autre point chaud.Soit ils peuvent formés une sorte de Pseudo-sorte de Legio Comitatensis à eux "seuls".
Ainsi:
En premier, c'est un détachement, allant porter son aide ou l'Empereur l'ordonne, tandis que la seconde est une sorte de pseudo-armée, mais, comme vous le voyez, avec de nombreux fédérés barbares.
Legio Palatinae
A ne pas confondre avec les Auxilia Palatinae.
Les Légions Palatines sont les Légions d'élite de l'Empire. Elles ne sont pas astreintes à rester plus ou moins dans une grande région comme les Comitatenses, mais accompagnent l'Empereur et ses généraux partout ou il doit être pour la défense de l'Imperium. Elles sont donc plus nombreuses que les autres légions, entre 2000 et 2400 hommes tout au plus et sont extrêmement redoutables.
Ici, c'est la Legio Iuliani Invicta si mes souvenirs sont bons ( comme pour les Comitatenses et les Auxilia Palatinae, elles sont uniques et nommées et donc je peux pas en créer plus d'une de chaque!)
On y remarque 4 Auxilia Palatinae de 2 différentes structures en premier et en détachement définitif ( normalement c'est entre 2 et 4, on peut varier). Vient ensuite la Garde de l'Empereur à pied, mais cette unité n'est là que si l'empereur dirige cette Légion. Enfin, 5 Palatins, donc un léger ( Lanciarii), forcément le coeur de l'armée et sont appuyés par deux régiments d'archers. Comme vous devriez être habitués, ils peuvent être rejoints par d'autres détachements, d'auxilia palatinae, des vexiliationes en tout genre, même s'il existe normalement des
Vexilliationes Palatinae
qui sont du même genre que les Legio Vexilliationes vues plus haut, sauf que les cavaleries de chocs sont plus nombreuses et de meilleures qualités. Mais le problème c'est que si une Legio Vexilliationes peut se rattacher ( temporairement) à une Legio Palatinae, ce n'est pas le cas des Vexilliationes Palatinae qui ne peuvent se rattacher qu'aux légions palatines. Ca va, vous suivez? Au cas ou, prenez une aspirine, on a bientôt fini.
Schola
La schola est en fait la garde impériale montée de l'Empereur, ne pouvant se rallier qu'à la légion commandée par l'Empereur. C'est une cavalerie d'élite entre 400 et 500 hommes:
J'ai utilisé diverses unités de Schola, Clibinarii ( Cataphractes supers lourds), Domestici, ect.
La Schola est obligatoirement commandée soit par l'Empereur, soit par le Magister Officiorum ( d'ou le M.O moche en rouge), qui est un "ancillaries" qui existe dans le mod.
APPENDICE B : Situation en 365 de notre ère
L'usurpation de Procopius lui permet d'avoir au départ le Grèce, l'Asie proconsulaire, ainsi que la Thrace. Néanmoins, sur le plan intérieur, les chrétiens semblent être une épine dans le pied du nouveau Prince:
Il ne peut compter que sur Athènes et Ephèse encore très païennes, et les villes chrétiennes près de Constantinople ne semblent calme qu'a cause de la proche présence de ses armées. Voila déja un défi de taille pour Procopius à relever.
Au niveau militaire, ce n'est pas non plus génial:
Si la Septimae Claudia l'a rejoint, il ne peut lui enlever de troupes, car il se méfie fortement des Goths et autres barbares au nord.
Il ne peut donc compter que sur ses armées campant en Bythinie:
Soit ( du haut vers le bas), ses armées personnelles, la Tertia Iulia Alpina, la Flavia Vitrix Constantina, et une Legio Vexillationis, puis deux armées d'auxiliaires palatins ( Celtae Seniores et Petulantes Seniores) et une Legio Vexillationis sous le commandement d'Araxius , et enfin une armée levée à la va-vite dans les villes passablement inutile mêlée avec une Legio Vexillationis.
Déja deux armées sont prêtes à fondre sur Nicomédie:
Alors que trois régions fidèles à l'Empereur chrétien Valens sont complètement enclavées:
La pression des barbares sur le Danube supérieur semble intense :
Et enfin, la position des deux empereurs chrétiens au moment de l'usurpation de Procopius:
Voila, et allez, prochain chapitre: Res Gestae Procopii!
Dernière modification par
Faras
,
20-09-2011, 15h57
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