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  • Kékiditatar ?

    Ceci n'est pas un blog, mais comme certains sujets me font réagir, je veille à faire réagir également

    Un peu d'économie donc, pour commencer :





    Loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France

    Petit retour sur cette loi qui était de 3 ans mon ainée et qui aura mis presque 38 ans à parvenir à ma connaissance.

    Je ne la découvre que très récemment, nous n'en parlons pas et pourtant c'est l'illustration parfaite que la problématique actuelle n'est pas pour nous systémique mais bien doctrinaire.

    Petit rappel de l'article concerné :
    L'article 25 : "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France."

    Ca parait tout con comme ça, mais en une ligne, on vient de se couper la tête.

    Petit rappel contextualisé, en 1973 Giscard alors Ministre des finances, modifie radicalement notre façon d'aborder l'économie. Jusque là, la France, quand elle avait besoin d'argent, empruntait à la Banque de France. Cette dernière étant principalement pourvu grâce à ce que nous français faisons tourner dans l'économie nationale, c'était une sorte d'emprunt interne dont nous avions la responsabilité. Ces emprunts étaient alors réalisés, et c'est là ce qui nous intéresse, à 0%. Oui, on empruntait à l'époque à 0%.

    L'arrivée de cette loi 73-7 a alors rendu impossible cette opération et a donc transposer l'emprunt auprès d'organisme privés, les banques, nos amies à 3% d'intérêts (dans les bons jours). Au final, c'est bel et bien le système économique qui va changer mais surtout l'arrivée d'une doctrinaire où on sera à terme forcément perdant : nous ne sommes maintenant plus maître du coût de nos emprunts.

    Il y a un choc pétrolier cette année 1973, nos économies chancèlent et on est devant une des premières problématiques de la fin des 30 glorieuses. Les finances inquiètent, l'économie sera modifiée, un premier emprunt sera effectué. "L'emprunt giscard" est alors contracté, 7,5 milliards de francs, et comme on n'est plus à la banque de france, on le prend à 7%... en 15 ans, des 7,5 milliards empruntés, nous rembourseront plus de 90. Cela illustre bien la problématique à venir.

    Sur le moment, il est intéressant de voir que ces mesures ont été prise pour éviter une inflation galopante, là où nous serons moins enclin à être conciliant c'est que cette loi sera réaffirmée lors du traité de Lisbonne et de Maastricht alors même que nous connaissons ses effets pervers. C'est en ça que cela devient doctrinaire, on maintient en état un système spoilatif indirect pour les populations (car maintenant ce n'est plus seulement nationale mais communautaire au sein de l'union européene).

    Pourquoi spoilatif ? Tout simplement car on transfert par les impacts et les responsabilités le poids financiers sur les populations qui doivent tout de même réinjecter sans cesse dans les banques d'une manière ou d'une autre. Sans cette loi, on aurait du lutter contre l'inflation, avec, ce qu'on ne paye pas en inflation on le paye en dette et donc c'est autant d'amputation dans les réalisations et les domaines gérés par l'état, au final, ce qu'on ne nous prendra pas sur notre pouvoir d'achat, on nous le prendra de toute façon en impôts.

    Il faut payer, coute que coute. A.J Holbecq indique que la dette est constitué aujourd'hui à 90% d'intérêts. En 2009, nous devions autour de 1500 milliard d'€ dont la pars d'intérêt s'élève alors à 1340 milliards. Rien n'est solutionné, tout est exponentiel, tout ceci s'aggravera encore avec le temps. Même en étant les plus rigoureux possible, nous ne pourrons pas sortir de ce cercle vicieux.
    Alors quoi ? Si nous arrivons à un point où nous nous rendons compte que c'est totalement fou, pourquoi continuer ? Probablement car en définitive c'est maintenant voulu. Les banques sont donc devenues plus puissantes que des états. Elles nous siphonnent, elles jouent en bourse et nous les re-finançons quand elles sont à terre.

    La spirale dans laquelle on se trouve va continuer de s'engouffrer, on risque d'être prochainement confronté à une grave inflation, que notre système ubuesque ne parvient plus à endiguer. Du fait de son endettement, on est contraint de commencer à impacter notre dette sur notre mode de fonctionnement, elle prend actuellement le second rang au niveau des dépenses publiques (en terme de porte feuille).

    Nous avons voulu (nous étant nos dirigeants) cette échappatoire à l'inflation dans les années 70, nous avons constaté rapidement que c'était un système pervers, nous l'avons périclité en élaborant l'Europe sur les mêmes bases, que nous savions mauvaises.

    La suite ? C'est très simple à visualiser, il n'y a qu'à regarder comment celà se produit pour un ménage sur endetté, car nous le sommes maintenant dans la mesure où nous n'avons plus les moyens de relancer la machine à hauteur de ce qu'il nous faudrait pour résoudre le problème de la dette. Nous aurons 3 options : faire fie de cette dette, à l'Américaine ; faire fie de cette dette, à la Grecque, ou rogner sur nos dépenses publiques pour pouvoir continuer à emprunter et insister un peu plus sur notre lancée. Dans les trois cas, c'est bien le déclin doctrinaire, systémique et sociétal auquel on est en train d'assister.

    Aujourd'hui, nous sommes dans un merdier sans nom, essentiellement à cause de cette toute petite ligne aux conséquences si désastreuses pour notre devenir.Il est fort probable que dans les années qui viennent une forte inflation vienne considérablement aggraver les choses.

  • #2
    Mouais. Rien de neuf. T'oublies néanmoins une solution, la solution Sully ou Convention Nationale " la dette? quelle dette?" Approuvée par l'histoire.
    Mais bien sur cela demande la pleine souveraineté nationale et envoyer chier l'Europe.
    Pour l'inflation, c'est pas très grave si elle reste modérée, elle est même bénéfique. Ce qui est sûr c'est qu'il faut absolument se libérer de l'euro-mark, soit en négociant brutalement avec l'Allemagne, si elle met en avant son uber-économie en disant " hohoh on fait ce qu'on veut" comme aujourd'hui, ne pas hésiter à mettre en avant notre armée en disant " ohohoh nous aussi on peut faire ce qu'on veut donc négociez sinon ciao votre rive gauche", soit on quitte l'UE brutalement en dévaluant fortement le franc et en faisant une banqueroute totale sinon partielle. On sera mal quelques années mais les industries repartiront sur un très bon pied.
    Cela bien sûr dans l’intérêt de la République et du peuple français vu que l’intérêt "européen" demande le sacrifice des peuples au profit d'une "élite mondialisée" et de l'Allemagne...

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    • #3
      T'oublies néanmoins une solution, la solution Sully ou Convention Nationale " la dette? quelle dette?" Approuvée par l'histoire.
      "faire fie de cette dette, à l'Américaine", je n'oublie rien

      L'Allemagne vient de baisser les impôts, on ne va rien négocier, on l'a déjà dans l'os. Il n'y a qu'à voir l'écart du spread, c'est tout à fait clair et marqué.
      Dernière modification par Aaltar, 13-11-2011, 13h26.

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      • #4
        "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France."
        J'comprends pas cette phrase, tu m'expliques Tatar?

        Et à Faras: même pas besoin de sortir notre armée, il suffit de dire à l'Allemagne:
        Ohohoh, 60% de ton économie est constituée de tes exportations dans la zone euro!
        Sans l'euro l'économie Allemande plonge.

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        • #5
          L'Allemagne peut très bien sortir de l'euro qu'ils exporteront encore tout pareil. Elle pratique l'outsourcing, ces clients sont aussi ses fournisseurs, les ventes se réaliseront toujours quoi qu'il arrive.

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          • #6
            Aaltar, tu pense donc qu'il faudrait faire une politique de relance comme avant les années 70 ?

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            • #7
              La valeur ajoutée des produits allemands est trop forte pour que l'économie allemande ne soit pas dépendante de l'état de santé de l'économie de ses partenaires.
              Si les autres économies s’effondrent, leurs partenaires achèteront moins cher et donc ailleurs, et tant pis pour la qualité...

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              • #8
                Envoyé par Polo_lux Voir le message
                Aaltar, tu pense donc qu'il faudrait faire une politique de relance comme avant les années 70 ?
                Avant les années 70 c'était encore les 30 glorieuses, y avait pas vraiment de politique de relance puisque tout allait plutôt bien.

                De toute façon avec la déconstruction industrielle, je ne vois pas bien ce qu'on ferait, des infrastructures ? encore ? c'est pas avec des ronds points qu'on fait tourner correctement l'économie...

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                • #9
                  Envoyé par Faras
                  Pour l'inflation, c'est pas très grave si elle reste modérée, elle est même bénéfique.

                  Va dire ça à ceux à qui il reste moins de 10 euros (après avoir payé factures diverses comme loyer, assurances, energie, dettes etc..) par personne pour se nourir durant une semaine... je ne te parle même pas de ceux qui n'ont...RIEN.
                  En même temps, peut-être que des émeutes de la faim (et elles risquent d'arriver avec la suppression programée du PEAD l ainsi que la proposition d'amendement suivante )seront elles "bénéfiques" et permettront au système de s'écrouler ou obligerant dirigeants à prendre enfin les décisions qui s'imposent... et qui feront enfin passer l'humain en premier.

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                  • #10
                    La véritable question à se poser c'est surtout de savoir si on a la capacité de sortir durablement de la crise... et la réponse est non. C'est notre modèle sociétal qui est appelé à changer.

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                    • #11
                      Qui est le couillon a avoir voté cette loi ?

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                      • #12
                        "faire fie de cette dette, à l'Américaine", je n'oublie rien
                        Nan la méthode Sully c'est forcer les banquiers à faire disparaître une partie de la dette en agitant une pique, simple et efficace.
                        L'Allemagne vient de baisser les impôts, on ne va rien négocier, on l'a déjà dans l'os.
                        Bah comme d'habitude depuis la fin de De Gaulle j'ai envie de dire.
                        Ohohoh, 60% de ton économie est constituée de tes exportations dans la zone euro!
                        Sans l'euro l'économie Allemande plonge.
                        Comme Aaltar l'a très expliqué, ce n'est pas le cas. L'Allemagne est une mini-chine en mode "osef le monde" en baissant les impôts, en maintenant des salaires bas pour rester compétitifs, en ayant l'euro fort pour ses exportations et ruiner les industries des autres pays ( la France et l'Italie qui étaient fortes dans les années 90... ben maintenant couic). Tant qu'elle peut exporter chez nous va bien, par contre je suis convaincu que si tu les menaces suffisamment d'uber-taxes ou d'uber-rafales dans la tronche, on peut les faire plier. Mais pour ca, il faut garder à l'esprit les intérêts de la République et du peuple français et chier sur "l'Europe".
                        @Aatar
                        De toute façon avec la déconstruction industrielle, je ne vois pas bien ce qu'on ferait, des infrastructures ? encore ? c'est pas avec des ronds points qu'on fait tourner correctement l'économie...
                        Tout à fait d'accord, il faut réindustrialiser la France, mais pour cela, faut dire adieu à l'Euro. Donc il faut choisir : la construction dite "européenne" ou le peuple français. Les europhiles et les oligarques/technocrates choisiront la première solution, mais les républicains et démocrates choisiront la seconde.
                        Attendez c'est quand même fou que les dirigeants de la Grèce et de l'Italie ont été contraint de démissionner non pas par la souveraineté populaire mais par les marchés et les eurocrates. Bordel, mais MEME la REPUBLIQUE ROMAINE était moins oligarchique que ce qu'on a vu ces derniers jours.
                        @Elrond
                        Envoyé par Faras
                        Pour l'inflation, c'est pas très grave si elle reste modérée, elle est même bénéfique.

                        Va dire ça à ceux à qui il reste moins de 10 euros (après avoir payé factures diverses comme loyer, assurances, energie, dettes etc..) par personne pour se nourir durant une semaine... je ne te parle même pas de ceux qui n'ont...RIEN.
                        Mes grands-pères étaient poseurs de rails pour l'un et plombier pour l'autre, alors ne me fait pas le coup du prolétaire. Pourtant ils gardent un très bon souvenir d'une inflation modérée, qui permet de rembourser ses prêts pour pas grand chose au fil du temps.

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                        • #13
                          Oui ben justement, tant qu'elle peut exporter chez nous comme tu dis!
                          La différence fondamentale entre la Chine et l'Allemagne, c'est qu'on achète les daubes chinoises pas cher parce que ça coûte pas cher, alors qu'on achète le matos des allemands parce qu'il est de qualité.
                          Lorsque ton économie s’effondre tu oublies la qualité et tu achètes au moins cher, et les allemands resteront avec leurs moitiés d'avions, leurs machines-outils et leurs bagnoles, comme des cons!

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                          • #14
                            Envoyé par Faras Voir le message
                            @Elrond

                            Mes grands-pères étaient poseurs de rails pour l'un et plombier pour l'autre, alors ne me fait pas le coup du prolétaire. Pourtant ils gardent un très bon souvenir d'une inflation modérée, qui permet de rembourser ses prêts pour pas grand chose au fil du temps.
                            Je ne te fais pas le coup du prolétaire.
                            Déjà, ils étaient chanceux, eux ils avaient un boulot... Ce qui n'est pas le cas de tout le monde aujourd'hui. Mon père était lui aussi ouvrier du livre (bon il est vrai avec quelques responsabilités en fin de carrière aussi...) et ce métier de "prolétaire", lui permettait de gagner largement sa vie pour nourrir une famille de 5 personnes... Ce qui ne serait pas le cas aujourd'hui... Combien à l'heure actuelle ont un boulot de "prolétaire" (caissière etc...) et sont malgré tout sous le seuil de la misére ? Il y a 30 ans la moindre caissière de Félix potin n'avait pas à venir quémander de la nourriture au Secours Populaire ou autre afin de nourrir sa famille... Elle gagnait suffisament sa vie...

                            Donc ok, une inflation modéré cela peut-être un signe de bonne santé, les économistes le disent... Mais dans ce cas là à l'heure actuelle, si l'inflation remontait, il faudrait soutenir les plus pauvres d'entre nous (ne me demande pas comment, je n'en sais rien), et malheureusement, notre socièté n'en prend pas le chemin... Certains même osent traiter cette catégorie de citoyens d'assistés... Quelle honte...

                            Et pour ceux qui ne sont pas convaincus, je leur propose de venir passer une quinzaine de jours par chez moi et venir accueillir les dizaines (dizaines ! pour une petite ville comme la mienne !) de demandeurs d'aides qui se présentent chaque semaine dans l'association où je suis bénévole... Les pieds un peu plus sur terre, près de la réalité que vivent des millions de personnes au quotidien, cela ne pourra être que bénéfique...

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                            • #15
                              On a soutenu les pauvres (comme tu dis) en élaborant le système actuel, ça nous aura couté la classe moyenne.

                              C'est pas les pauvres qu'il faut soutenir, c'est justement cette classe moyenne. On n'endiguera pas la misère en accroissant le nombre de personnes qui s'y retrouvent. A force de trop tirer sur la corde on a brisé le schéma de société, celui qui consiste à donner du travail à la classe moyenne à qui on prélèvera de quoi porter assistance aux plus démunis. Le problème d'aujourd'hui est que la classe moyenne a implosée, continuer à ne regarder que le problème de la pauvreté est une aberration.
                              Dernière modification par Aaltar, 13-11-2011, 18h07.

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