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  • #16
    Réalisme = zéro. Y'a pas Jack Churchill chargeant avec sa claymore. Donc ce film n'est ni historique, ni réaliste.

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    • #17
      Ce qui m'avait frappé et terrifié à jamais dans "Il faut sauver le soldat Ryan" et qui à mon avis devait être vécu pareil par les soldats de l'époque, c'est le bruit oppressant des chenilles des chars allemands qui s'approchent de plus en plus. J'en ai des frissons rien que d'y penser. Quel bruit effroyable !

      Par contre pour les films sur le côté psychologique des soldats, "la ligne rouge" est celui qui m'a le plus convaincu. Bon c'est du Terrence Malick, donc ça tourne beaucoup dans le philosophique et il faut au moins 4-5 visionnages pour en saisir la majorité du message mais j'adore ce réalisateur.

      Sinon je conseille "Armadillo" et "Restrepo", deux films-documentaires sur la guerre en Afghanistan. Le premier est avec l'armée danoise, très léché dans sa mise en scène à la limite du vrai film, et le second est parmi les soldats américains, qui restent 18 mois (!!!) dans un campement entre deux montagnes sous des assauts constants. Ces deux docus se penchent surtout sur la psychologie des soldats tout au long de leur mission là-bas et c'est assez fascinant.
      Dernière modification par leviath, 01-08-2012, 21h39.

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      • #18
        Dans le psycho t'as aussi Jarhead, que j'ai bien aimé à l'époque.
        Et Armadillo, il envoie du lourd, j'approuve.
        Un qui est pas mal, et qui traite de la "privatisation" de l'armée, c'est War Incorporation, juste énorme, avec du second degré qui tâche et une morale pas si conne que le film
        Dernière modification par Elanion, 01-08-2012, 22h02.

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        • #19
          Eh bien moi qui cherchait des idées de films à voir pour m'occuper pendant les vacs, je suis servis !

          Sinon l’anecdote est amusante Elrond. Dans un sens, je me dis que l'impression des vétérans est bien plus gratifiante que le reste. Cependant je suppose que leur immersion ne repose pas tant sur le réalisme historique des scènes que la façon dont les images ont été filmées !
          Imaginez-vous avoir vécu le feu des combat vingts ans plus tôt, et revoyez ce film, avec cette impression perpétuelle que la caméra se trouve dans la tête d'un des soldats balloté par les explosions assourdissantes et les cris des mourants. J’imagine que ça doit faire un choc.

          P.S : Faras, je croyais que tu citais un personnage de film d'action marrant au départ, puis j'ai tapé "Jack Churchill" sur google.
          P.S (2) : Leviath de la chaine Leviath40 ? Eh bien je ne savais pas que la quatrième personne que j'écoute le plus sur youtube se trouverait sur ce forum (arrrh, c'est à cause de toi que je joue à Stainless) !

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          • #20
            Imaginez vous dedans... Je ne sais si on a le temps d'avoir peur... On doit se faire des frayeurs terribles... Mais a t on toujours peur tout du long de l'action... sans doute au début oui, mais après... L'action prend elle le dessus ? Je vois par exemple, il m'est arrivé d'avoir des frayeurs sur intervention, du genre la grande échelle en appuie sur une grosse branche de sapin (chose que ni moi ni l'échellier n'avions vu) que je coupe à la tronçonneuse... la branche céde, l'échelle part en avant, et moi à deux doigts de basculer dans le vide à 20 métres de haut, une tronçonneuse à la main... ... grosse frayeur. Par contre je n'ai jamais eu d'appréhension ni de peur avant une action à faire, ou lors d'arrivée sur un feu spectaculaire (au contraire plutôt content que cela tombe sur moi ). Mais en même temps je n'ai pas à franchir un barrage d'artillerie et de mitrailleuses avant d'attaquer mon feu ou réaliser une autre action . Mais eux ?

            Une autre chose, qui est commune aussi aux autre guerres, c'est l'horreur vécue... Vos pôtes abattus, pulvérisés sous vos yeux, ou blessés et hurlants prés de vous... Je reviens encore à mon expérience mais je peux vous garantir que dans ma tête j'ai une jolie collection d'images qui pourrait en faire vomir plus d'un... Et il y a aussi celles qui nous raménent à la détresse des gens. Jamais je n'oublirai les hurlements d'une certaine maman dont le gamin est mort quasiment sous ses yeux... Et pas tout de suite... Ce genre de vécu je peux vous affirmer que cela influence ma vision de la vie et donc ma façon de la mener... Combien de fois ma petite femme me dit que je suis trop désinvolte par rapport au quotidien (je ne suis pas dérangé de payer la facture d'électricité en retard, pour moi il y a plus grave dans la vie... et cela énerve ma femme au possible ... ce que je peux comprendre, du coup c'est elle qui s'en occupe ).
            Comment eux, ayant vécu ces horreurs au centuple, peuvent ils vivre normalement après ? Combien reviennent dépressifs, violents, alcooliques, se sont sans doute suicidés ? Combien oublient tout ou décident de ne jamais en parler (comme un membre de ma famille qui a fait l'Algérie et qui refuse catégoriquement d'en parler... Qui ne regarde jamais les infos, aucun film violent, fuit tout conflit possible...) ? Combien arrivent à réellement réintégrer la vie normale ?
            Dernière modification par elrond petit pas tapons, 01-08-2012, 22h55.

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            • #21
              A ce sujet tu as par exemple la série Band of Brothers où les épisodes retracent les faits le plus fidèlement possible, mais surtout à la fin de chaque épisode tu as le témoignage de ceux qui ont vécu cela et c'est souvent bouleversant. On voit que même 60 ans après, les souvenirs sont encore vifs et blessants. Dans le livre c'est encore plus évident, notamment le moment où Winters tue le jeune soldat durant Market Garden, le film s'étale un peu dessus mais dans le livre ils en parlent beaucoup et Winters tout au long de sa vie n'a cessé d'avoir le visage de cet "enfant" hantant ses nuits. Il ne s'en est jamais remis.

              Personne ne sort indemne d'une guerre c'est un fait. De nos jours, les armées sont professionnelles et les soldats sont plus ou moins entraînés à encaisser ce qu'ils vont voir. Mais dans un cas de grande guerre où tout le monde est formé à la va-vite puis envoyer dans le chaos, ils finissent détruits de l'intérieur. Ce n'est que très récemment que les traumatismes de guerre sont mis en lumière et cela va de paire avec l'ouverture psychologique de la société depuis le siècle dernier.
              Prenons exemple de l'époque napoléonienne, de nombreux témoins des guerres napoléoniennes ont écrit leur mémoire et on ne perçoit jamais où de très faible manière l'existence d'un traumatisme lié à ce qu'ils ont vécu. Il y a beaucoup de détachements sur la vision de la mort. Ce n'est que juste après que l'on a pu voir des écrits liés aux traumatismes provoqués par ses guerres, notamment chez les poètes comme Chateaubriand dans ses Mémoires ou encore De Musset dans la Confession d'un Enfant du siècle.

              Mais c'est vraiment la guerre du Vietnam qui a consacré l'image du soldat traumatisé avec l'émergence des médias comme la télévision. On pouvait enfin voir le soldat blessé avec le regard vide et ses vétérans brisés. La guerre avait perdu ses parures, elle devint moche et détestable au regard de tous. Maintenant le soldat avait un moyen d'exprimer son dégoût et sa peur devant des millions de personnes et non justes ses camarades. C'est la caméra qui a créé le traumatisme du soldat en guerre. C'est donc normal que cette image essaie de passer dans les films plus qu'elle n'est perceptible dans la réalité.

              On peut citer les films de Schoendoerffer sur la guerre d'Indochine, il a vécu cette guerre aux côtés des soldats et il a essayé de retransmettre leur réalité dans ses films qui sont sans héros, juste des personnages avec chacun leur caractère qui affrontent la guerre à leur manière, comme ils peuvent. Je recommande tous ses films d'ailleurs.

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              • #22
                D’ailleurs à ce propos je recommande la série des the pacific que j'affectionne particulièrement.

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                • #23
                  Envoyé par leviath
                  A ce sujet tu as par exemple la série Band of Brothers où les épisodes retracent les faits le plus fidèlement possible, mais surtout à la fin de chaque épisode tu as le témoignage de ceux qui ont vécu cela et c'est souvent bouleversant. On voit que même 60 ans après, les souvenirs sont encore vifs et blessants. Dans le livre c'est encore plus évident, notamment le moment où Winters tue le jeune soldat durant Market Garden, le film s'étale un peu dessus mais dans le livre ils en parlent beaucoup et Winters tout au long de sa vie n'a cessé d'avoir le visage de cet "enfant" hantant ses nuits. Il ne s'en est jamais remis.
                  Quand j'étais plus jeune, j'ai regardé cette série un certain nombre de fois. En fait, sur la totalité des épisodes, seule la moitié est consacrée aux "opérations" sur le terrain. Ce n'est qu'avec l'âge que j'ai pu apprécier l'autre moitié à sa juste valeur. En fait c'est la meilleure : un épisode dédié à l'entraînement sous le commandement d'un chickenshit, un épisode dédié à l'histoire d'un soldat qui perd complètement la boule lorsqu'il arrive en Normandie, un épisode dédié à la terreur inspirée par la faim, le froid et les barrages d'artillerie, un épisode dédié à la libération d'un camp de concentration (je pense, comme "certains", qu'il ne s'agit que d'un détail de l'histoire de la Seconde Guerre, mais dans une approche historico-culturelle plus large, c'est bien plus grave que la guerre en elle-même et l'épisode en question décrit la rencontre entre des gens de notre âge (ne jamais l'oublier) et cette barbarie sans nom qu'on ne peut imaginer, sinon théoriquement, à moins de l'avoir vue et sentie (le mot est juste) des ses propres yeux et de ses propres narines), un épisode dédié au "vide" qui habite le soldat une fois que la mission est "accomplie" et que la guerre est finie...
                  Comme toi, j'ai lu le bouquin, et c'est uniquement parce que ce bouquin est assez sérieux que j'arrive à voir en quoi la série n'a rien d'hollywoodien.

                  Ca me rappelle que Winters est mort il y a deux ou trois ans. Ca m'a fait tout drôle, et c'est limite ridicule. Mais ça me fait penser au nombre de Winters anonymes qui existent dans les armées du monde entier, hier et aujourd'hui, aujourd'hui et demain, et dont on ne se souviendra sans doute pas... parce que, par exemple, la guerre d'Irak (pour prendre un exemple bien controversé) n'est pas aussi noble que la Seconde Guerre mondiale.

                  Envoyé par leviath
                  Mais c'est vraiment la guerre du Vietnam qui a consacré l'image du soldat traumatisé avec l'émergence des médias comme la télévision. On pouvait enfin voir le soldat blessé avec le regard vide et ses vétérans brisés. La guerre avait perdu ses parures, elle devint moche et détestable au regard de tous.
                  Je me dois quand même de rappeler qu'après cette débâcle médiatique du Vietnam, le regard que le public porte sur la guerre est devenu, plus que pendant le WW1 (pas difficile), plus que pendant la WW2 (et son lot de propagande de gauche comme de droite comme d'en haut comme d'en bas), extrêmement contrôlé par les autorités militaires ou gouvernementales. La première guerre du golfe est la guerre la plus magnifique qui soit... parce qu'on l'a montrée ainsi. Les horreurs du Vietnam ont fait qu'on ne voit pas les horreurs de l'Irak et de l'Afghanistan. Il est vrai que les tueries ne sont pas comparables. Mais il faut reconnaître à nos gouvernants (je suis belge mais je connais aussi le point de vue français) une certaine faculté, nouvelle, à présenter la guerre contre le terrorisme (càd armée régulière contre guérilla, la pire guerre possible quoi) de manière très propre et très noble... alors qu'on sait qu'elle ne l'est pas. Pas du tout. Donc, oui, le Vietnam a été un traumatisme, mais malheureusement c'est "grâce" à ce traumatisme qu'on tait les atrocités d'aujourd'hui. C'est assez ironique de voir comme l'histoire est cyclique. Si les Grecs avaient raison dès l'Antiquité classique, attendons-nous au pire.

                  Envoyé par Glaurung
                  D’ailleurs à ce propos je recommande la série des the pacific que j'affectionne particulièrement.
                  Absolument. Perso, quand je dis "Frères d'armes", j'inclus "The Pacific" avec. C'est une série qui va encore plus dans le côté humain, mais il y a au moins deux choses qui empêchent qu'on se prenne autant "au jeu" qu'avec "Frères d'armes". D'abord le fait que cette guerre dans le Pacifique, nous autres Européens n'en entendons parler que si nous-mêmes nous y intéressons. C'est extrêmement dommage parce que cette guerre a défini la psychologie américaine actuelle bien plus que la campagne européenne, mais voilà, l'historiographie étant ce qu'elle est... Ensuite, le fait que cette série soit basée sur une série de témoignages et non une "oeuvre". Cela ne lui retire en fait rien, mais puisque j'ai lu "Frères d'armes" (antérieur à la série TV) de Stephen Ambrose, il y a une certaine profondeur que je peux percevoir dans la série, alors qu'avec The Pacific, même en lisant les mémoires individuelles sur lesquelles est basé le récit, je doute de parvenir à la même "implication critique et émotionnelle".

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                  • #24
                    P.S : Faras, je croyais que tu citais un personnage de film d'action marrant au départ, puis j'ai tapé "Jack Churchill" sur google.
                    Hé, je ne faisais pas que plaisanter !
                    "un officier qui part au combat sans son épée est un officier mal équipé"
                    Sinon, je dois avouer que j'ai le grosse flemme de faire une réponse pavée pour le sujet très intéressant de la psychologie des soldats, mais n'oubliez pas, et Zamensis l'a heureusement bien dit, que cela représente la psychologie du soldat américain, et à une époque donnée. N'essayez pas d'étendre cela à d'autres époques, car c'était d'autres moeurs, d'autres civilisations, et sans doute d'autres manières de faire la guerre ect.
                    J'avais lu un livre intéressant, et qui comme d'habitude dont je m'en souviens plus le titre, sur la psychologie romaine à travers la dualité Quirites (Citoyens en paix)/Milites (Citoyens en armes). Même si je trouve que le livre poussait quelques fois mamie dans les orties, il montrait très bien l'importance des rites, des symboles, de la préparation et des cérémonies pour faire passer psychologiquement les quirites aux milites et vice-versa. Je donne un exemple, quand on dit qu'aucune personne armée ne peut franchir le pomerium (= le territoire de la Ville), c'est vrai mais pas entièrement. Aucune personne entachée de sang, comme un soldat (miles) ne peut aussi le franchir. S'il doit revenir dans sa maison, le soldat doit d'abord se purifier et purifier ses armes. En d'autres termes, il doit passer d'un stade ou il est consciemment "impur", car il a du sang sur les mains, à une absolution que lui accorde la cité. Et ca c'est qu'un rituel et symbole parmi d'autres, comme l'armilustrum (qui a donné nos lustres (période de temps) à nous), l'eques october ect.
                    Je pense qu'il manque dans notre société des symboles, des rites, des cérémonies, qui permettrait d'atténuer beaucoup des troubles. On le voit notamment très bien actuellement, car les pilotes de drones, qui les pilotent en costard, ont beaucoup plus de troubles psychologiques que les autres pilotes. Mais le simple fait de leur imposer de changer leur costard par un habit militaire à chaque séance de pilotage a permit d'atténuer ces troubles : voilà une preuve, même de nos jours, de l'importance des rites, symboles ect.

                    Ou alors on fait une éducation spartiate. Au choix

                    Edit: D'ailleurs Zaza a bien raison (heureusement que c'est rare : provoc : ) quand il dit que le problème aujourd'hui est la manichéisation des conflits, du à la vision américaine de la guerre. Le fait qu'il y un "jeantyl" et un "méssant" d'un coté est une absurdité totale, tout comme de prendre la guerre comme possiblement "noble", "propre" et "juste". C'est aussi cette hypocrisie qui est sans doute une cause importante des troubles actuels.
                    Dernière modification par Faras, 02-08-2012, 07h55.

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                    • #25
                      Fort intéressant en effet, je lancerais un sujet plus précis sur la psychologie du soldat selon les époques plutôt que seulement nous centrer sur les guerres modernes.

                      Sinon, j'ai vu des extrait du Stalingrad 1993, il me parait vraiment sympa !

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                      • #26
                        Toujours en retard, j'arrive.



                        Alors je plussoie pour " Il faut sauver le Soldat Ryan " en ce qui concerne le côté réactions, "psychologie" du film, bref le côté pas uniquement " pan pan "' .
                        Perso, les moments forts du film qui me semblent très réalistes sont évidement :

                        - Le débarquement
                        Quand tu vois la scène au travers des yeux du Capitaine John H. Miller regardant la nuque du gars devant lui dans le LCI, tandis que tu n'entends que les impacts des balles contre les parois (ben ouais, quand la MG42 est positionnée dans un blockhaus à plus de 300 m, sur la plage, t'entends pas le même bruit que son servant (1)... ), ben déjà moâ, ça me tend. Ensuite quand t'as la rampe qui s'abaisse et que t'entends les chuintements des balles qui passent autour de toi (ou au-travers des gars dans le LCI) en sus de celles sur les parois, là j'ai le trouillomètre qui monte. Enfin quand par on ne sait quel miracle tu arrives sur la plage, tu vois des gars se planquer comme ils peuvent derrière des obstacles anti-chars bien plus étroits que leur corps, là t'es dans le "bain" jusqu'aux oreilles. Évidemment, le coup de l'explosion qui te sonne, te rendant "anesthésié" pendant de "longues" secondes-minutes, te "permettant" d'observer "tranquillement" le carnage qui se déroule autour de toi, t'achève. Tu te dis : ben pu#{@$%, ces gars méritent notre respect. Car comme le dit Zamenis, 'faut pas oublier que la plupart étaient des djeuns comme vous, menés par des sous-off à peine plus âgés, et des officiers dans la trentaine au mieux. Bref Elrond et moi, on aurait fait figure d'ancêtres...
                        - L'attaque du radar allemand protégé par des SS
                        Sacré moment de conscience quand ils discutent du sort du SS prisonnier. Tu vois bien que le 'pitaine ne sait pas trop comment intervenir au début (pour x raisons que chacun interprètera à sa sauce). Et toi, qu'aurais-tu fait ? Tuer le SS comme les gars le voulaient, ou bien le laisser partir comme le traducteur le demandait ? Question bien plus complexe qu'elle n'y paraît.
                        - La défense de la localité lors de la contre-attaque allemande
                        Elrond le dit très bien : le son des chars allemands qu'on ne voit pas, ça fait flipper, surtout que tu sais que tu ne disposes d'aucun anti-char, sauf de tes chaussettes remplies de d'explosifs et imbibées de graisse.
                        Et le combat du SS (revenu se battre aux côtés des siens) avec le soldat de confession juive au corps-à-corps, ben perso c'est aussi un moment fort : la lame qui s'enfonce doucement dans le coeur du GI, c'est une scène forte à mon humble avis.


                        Idem pour " Band of Brother " : la psychologie est mise en avant (ce n'est peut-être pas un hasard, mais Tom Hanks y est producteur - ou un truc comme ça - avec Spielberg).
                        Une des scènes qui m'a le plus marquée se situe dans une église (dans les Ardennes ?) ou tu vois Winters voir apparaître les anciens camarades tombés au feu, puis re-disparaître. Et évidemment, je te passe les moments où il doit écrire aux parents ou épouses de ses hommes abattus pour leur annoncer la mort de leur fils-époux dans l'honneur, etc... :degout: Être officier n'a pas que des bons côtés...
                        Une autre scène que j'aime particulièrement, c'est lorsque la Easy Compagnie reçoit l'ordre d'aller faire une mission de reconnaissance de l'autre côté du Rhin. Les gars comprennent qu'ils vont droit à la mort, sont complètement écoeurés et abattus car ils sentent la fin de la guerre proche. Et là, Winters réunit les gars qui normalement doivent participer à cette reco, les briefe sur ce qu'ils doivent faire puis dans la seconde qui suit les débriefe en leur expliquant ce qu'ils ont fait et vu... Là, tu te dis que lui c'est un chef, un vrai : il est prêt à emmener ses hommes à l'assaut, mais pas à l'abattoir.


                        Donc à mon avis, comme le disent d'autres membres plus haut, ce film retrace bien la psychologie des soldats US de la 2° Guerre Mondiale, venus aussi bien de New-York que de San Francisco, de la Nouvelle-Angleterre que du fin fond du Kentucky, pour se battre pour des gens qu'ils ne connaissent pas, dans une guerre dont ils sont à 100 lieux d'imaginer l'horreur.
                        Maintenant, leurs réactions sont-elles "purement" américaines ? Je ne pense pas : nombre de personnes de cette époque, dont beaucoup de jeunes gens, "idéalisaient" la guerre, du fait de la "propagande", des livres, etc, qui la "glorifiait". Rares étaient les livres qui montraient les sentiments des combattants, leurs réactions, leurs peurs, etc.
                        Toutefois, à ce sujet, je ne peux que vous recommander le livre À l'ouest Rien de Nouveau (je parle du livre et non de je ne sais quelle version cinématographique) d'Erich Maria Remarque. Remarquable ! Je l'ai lu vers 16-17 ans, et il m'a profondément marqué. La 1° GM vue du côté de soldats allemands est absolument à lire, et fera tomber certains préjugés s'ils existent encore chez certaines personnes concernant les soldats allemands. C'est là que j'ai commencé à comprendre que ces soldats se sentaient parfois plus proches des poilus ou des Tommies d'en face que de leurs compatriotes qui, leur gros cul assis bien à l'abri à l'arrière, te refaisaient la guerre, disant comment il fallait faire pour la gagner ; et t'as ton héros qui se mord les co#{% car il n'a qu'une seule envie : leur péter leur gue%£$@# de gros cons qui se pisseraient dessus s'ils étaient envoyés dans les tranchées, rien que d'entendre les balles siffler au-dessus de leur kopf...
                        Donc l'impact psychologique des combats sur les combattants a toujours existé, sauf qu'avant on l'occultait pour des raisons de "propagande", de morale, de vision de la vie, de manière de vivre, etc (je ne sais comment dire) : les gens gardaient pour eux ce qu'ils avaient encaissé, et les autres personnes ne voulaient pas savoir ; 'y a qu'à lire certaines réactions de poilus après la guerre (mutisme sur ce qu'il leur est arrivé, alcoolisme, etc) pour comprendre qu'ils n'étaient pas mieux préparés que nous. Mais la société ne voulant pas entendre leurs états d'âmes, ben ils se démerdaient tout seuls... :degout:





                        PS :
                        (1) : Je crois qu'à la même période (1ère ou 2ème diffusion sur France2), 'y avait un documentaire sur le débarquement ou la fin de la guerre. Et là, 'y a un ancien soldat allemand d'origine polonaise, incorporé de force, qui racontait le débarquement vu depuis sa MG42. Le gars disait qu'il avait l'impression d'être à la foire foraine, le plaisir en moins. Pendant au mois il a tiré 3 heures ses munitions sans s'arrêter, sans boire (il crevait de chaud), avec la menace de se faire descendre par ses supérieurs s'il refusait de "combattre". Ensuite les Américains prenant les bunkers d'assaut, il avouait qu'il avait eu beaucoup de chance de ne pas y passer, vu que dans le film, on voit bien que les Américains n'hésitent pas à descendre les Allemands qui se rendent, ce qui est considéré comme un crime de guerre selon les conventions de Genève si je ne m'abuse, mais qui est compréhensible sur le coup : voir autant de camarades se faire tuer sur place t'ébranle psychologiquement pour le moins...

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                        • #27
                          Toutefois, à ce sujet, je ne peux que vous recommander le livre À l'ouest Rien de Nouveau (je parle du livre et non de je ne sais quelle version cinématographique) d'Erich Maria Remarque. Remarquable ! Je l'ai lu vers 16-17 ans, et il m'a profondément marqué. La 1° GM vue du côté de soldats allemands est absolument à lire, et fera tomber certains préjugés s'ils existent encore chez certaines personnes concernant les soldats allemands. C'est là que j'ai commencé à comprendre que ces soldats se sentaient parfois plus proches des poilus ou des Tommies d'en face que de leurs compatriotes qui, leur gros cul assis bien à l'abri à l'arrière, te refaisaient la guerre, disant comment il fallait faire pour la gagner ; et t'as ton héros qui se mord les co#{% car il n'a qu'une seule envie : leur péter leur gue%£$@# de gros cons qui se pisseraient dessus s'ils étaient envoyés dans les tranchées, rien que d'entendre les balles siffler au-dessus de leur kopf...
                          Tiens voilà Joarius, justement, un excellent exemple involontaire de ta part. La vision professée dans ton livre n'est défendue que par un groupe d'historien, le CRID, tandis que d'autres historiens (l'Historial) mettent en avant une autre vision. Idem sur les poilus toussa. Il faut faire très attention à la vision et aux courants dans lesquels s'inscrivent les auteurs. Et parfois cela joue même pour les auteurs anciens soldats, je me souviens d'un livre, qui montrait que beaucoup de pacifistes de 14-18 ne le sont devenus que bien après la guerre ! De nombreuses lettres témoignaient de leur joie à découper du boche durant la dite guerre... or leurs mémoires contredisaient leurs lettres ! C'était sans doute pas involontaire, mais même quand tu écris ta biographie, tu es imprégné de ta vision présente. Souviens-toi qu'en 18-22, les français ne voulaient qu'une chose : annexer la rive gauche (mais ces pourritures de traîtres infâmes anglo-saxons ont refusés, ces ennemis du genre humain) et saigner un maximum les allemands... donc bon la proximité heu voilà quoi.

                          Edit: Ca vaut aussi pour la psychologie du soldat français, je t'invite à aller lire conjointement des livres fait par des historiens des deux courants (afin de te faire ta propre opinion), mais on est loin de ce que tu dis. Après c'est aussi une différence de guerre, et deux manières différentes de faire la guerre annéfé.
                          Dernière modification par Faras, 02-08-2012, 11h06.

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                          • #28
                            La scène du débarquement dans ce film m'a littéralement traumatisé. Entre le silence qui règne dans les navires de débarquement avant l'ouverture des portes, les mecs qui se font pulvériser dès que ces dernières s'ouvrent. Je que la pire image que j'ai vue de ce film est le jeune soldat abattu sur la plage, blessé au ventre avec les tripes à l'air, qui hurle en appelant sa mère...

                            En principe la boucherie dans les films ne m'atteint pas trop mais là, on sait que ça s'est réellement passé, que ces types fonçaient en sachant pertinemment qu'ils allaient sûrement y passer, la dimension psychologique est énorme car en tant que spectateur tu te dis "mais bordel, qu'est-ce qu'ils avaient dans la tête à ce moment précis ? Comment peut-on avoir atteint un tel niveau de barbarie ?".

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                            • #29
                              Bah c'est pas de la barbarie, au contraire, c'est des mecs qui tiraient à la mitrailleuse depuis des bunkers, pas des soldats qui égorgent des gens sans défense, je trouve pas ça barbare, bien au contraire.

                              Par contre c'est bien horrible quand même.

                              Et pour Elrond, toi ça s'est passé juste hyper vite, là rien que le temps qu'ils arrivent sur la plage, seuls sur leur petits bateau... bah la peur au ventre tu dois l'avoir. Après la peur au ventre je pense qu'elle te quitte plus, mais chacun la supporte plus ou moins bien je suppose, certains vont se mettre à genoux et balbutier, d'autre vont agir avec un certain sang froid stimulés par la peur et deviendront des machines à tuer, la plupart des hommes se situant entre les deux bien sûr.

                              Après je pense que tenter d'analyser ça reste quand même de l'ordre de la simple conjecture, on était pas làs bas et on a pas assez étudié ce sujet pour pouvoir affirmer ça, surtout que la psychologie c'est hyper complexe, ne serait-ce que dans la vie courante.

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                              • #30
                                Faras, j'ai mal exprimé mon opinion : le point de vue d'Erich M. Remarque était partagé par certains soldats allemands (plus ou moins nombreux, ça je ne saurais le dire) ; j'en reste persuadé. Tout comme certains soldats français (en quelle quantité, je ne saurais le dire).
                                Maintenant, ce n'est pas parce que ces soldats en particulier se sentaient plus proches des gars d'en face (au niveau conditions de vie, souffrances, etc) qu'ils ne les tuaiet pas avec parfois "satisfaction" ou "soulagement" de ne pas y être passé mais eux si, voir avec la "joie" d'avoir cassé du mec d'en face qui en veut à ta peau (vision réduite à la "petite" personne du combattant hein).
                                Regarde les photos d'époque : tu peux voir que parfois, des soldats prisonniers allemands aident à transporter des blessés français (tu me diras, rien de plus naturel, on ne leur laisse pas le choix), mais que des soldats français aident aussi des soldats allemands blessés. Une fois la bataille terminée, t'as des gars qui continuent d'haïr ceux d'en face, et t'en as d'autres qui les voient comme des pauvres types embarqués comme eux dans la même galère. Ce qui ne les a pas empêché lors des combats d'étriper l'ennemi sans vergogne. Une espèce de dichotomie que je ne parviens pas à expliquer plus.

                                Un exemple, un peu différent, certes, mais pour expliquer pourquoi je reste persuadé que tous les Français ne haïssaient pas tous les Allemands et vice versa, et ce aussi parmi les combattants : l'un de mes arrières-grands-pères a été fait prisonnier en 14-18 et envoyé en Allemagne dans une ferme aider le paysan en remplacement du Maréchal-Ferrand qui avait été mobilisé. Ben il a lié amitié avec le boche qui le traitait humainement, au point que s'il n'avait pas été marié, il serait resté chez les Schleus. Puis après la guerre, ils ont entretenu une correspondance épistolaire jusqu'à ce que chacun soit "obligé" de l'arrêter de par les pressions de leur entourage "nationaux" qui voyaient d'un mauvais oeil cette amitié.

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