Je crois que tu as 2 ans de retard sur l'actualité du conflit. Il n'y plus aucune opposition laïque et "l'opposition islamiste" -pour faire simple, les guerriers tchétchènes, afghans et pakistanais- passe le plus clair de ses journées à exécuter sauvagement leurs confrères musulmans de confession différente. De braves gens !

La victime dans tout ça, le peuple syrien.
Juste comme ça, je crois qu'il faudrait que tu ne nous considères pas comme ça non plus, j'ai souvent l'impression que tu t'adresses à nous comme si on était à moitié teubé ou bien ramollis au point de pas comprendre ce que toi tu choisis de soutenir comme opinion, ce qui évidement est un peu foireux comme angle d'approche. Bref...

L'occident ne se ridiculise pas vu que c'est une notion passablement vaporeuse et qui ne tient pas court dans le jeu des relations internationales, l'approche suivant cet axe est inutile autant qu'abscons et vide de perspective. Ridicule de quoi ? D'affirmer vouloir défendre des valeurs élémentaires telles que la non utilisation d'armes chimiques sur des populations civiles ? Non, je ne vois pas en quoi ce serait ridicule, Hollande et Obama ont surement eut raison de tirer un coup de semonce, il eut juste été préférable qu'ils ne donnent pas d'action mobilisatrice si c'est au final pour ne pas (pouvoir) y aller, ça n'est pour autant pas ridicule.
Venons sur le concert des nations à refuser l'utilisation de ces armes. Deux questions se posent à moi, la première est de savoir comment interpréter l'ordre établit. Je ne sais plus précisément mais on est à 95% des pays qui ratifient le traité sur la non utilisation de ces armes. Grand bien nous fasse, l'humanité est gratifiante. Sauf que, si on y regarde de plus près, il y a un soucis. Les 5% qui ne ratifient pas le traité indiquent alors qu'ils peuvent les utiliser (sinon ils signent) et c'est là que la machine se grippe. Faire des traités pour ceux qui vont dans son sens c'est fédérateur mais que fait on des autres, qui ne signent pas et donc qui sont hors de l'ordre établit. Comme on peut le voir, on tend à leur tomber dessus en cas de ce qu'on va qualifier d'écart. Nous sommes donc en présence manifeste de ce qui semble être un exercice dictatorial et obligatoire sous peine de sanctions. Faut il forcer les pays à ratifier un traité dés lors que nous sommes d'accord avec ce qu'il dit ?
Le second point qui me turlupine c'est de savoir et comprendre pourquoi Israel qui a été confondu et rendu coupable par le rapport Goldstone d'utilisation d'armes chimiques sur des populations civiles lors de l'opération plomb durci de 2008. Utilisation > constatation > enquête > rapport > ?? et aucune condamnation, aucun concert internationale pour faire pression et dans un cas de figure similaire : traité non ratifié de la part d'Israel. On a donc, un cas précis de malhonnêteté morale quand on s'indigne, on condamne, on envisage de punir, alors qu'il s'agit de la Syrie et cri sourd, angle muet, morale aveugle quand il s'agit d'Israel. On est surement avec plein d'arguments capables de botter en touche, sauf que dans les faits, on n'exerce pas le droit de la même manière selon les clients.
Vous parlez de "respect de souveraineté" comme si c'était un droit versatile qu'on pouvait arrangé au gré de nos volontés. C'est quoi cette optique qui constitue à mettre des lois pour protéger ce qu'on accepte et qui curieusement disparaissent quand le sujet ne nous arrange pas. L'ingérence est interdite par le droit international, les USA (et autres) ont déjà bien de la chance de ne pas être poursuivi pour les tentatives ou coups d'état fomentés depuis un demi siècle. Et bien non, on ne s'arrange pas du droit pour en faire ce que l'on veut. On s'indigne de la même manière quand c'est un principe plutôt qu'une posture et on ne trouve pas plus juste de renverser un dictateur qu'un chef d'état lambda à qui on va aller piller toutes les ressources. C'est quoi cette mentalité qui scinde les cas pour rendre la loi versatile et arrangeante ? L'opportunisme n'a pas à trouver sa place quand on établit des principe sur la façon dont le monde doit tourner. Il est insupportable de voir les choses prises sous des angles différents sous prétexte qu'on veut aboutir à telle ou telle finalité.

La position russe est finalement la plus saine je pense. Ils refusent toute idée d'état renversé et donné ensuite à des mouvements islamistes. Ce principe qu'on n'adopte pas et qui nous met devant le paradoxe de virer des chefs d'état pour donner les clés à des islamistes radicaux qui vont ensuite tenter de nous combattre directement. On est encore bien cons de fonctionner comme ça et la position russe me semble bien plus saine et vertueuse. On va se perdre avec ces conneries et le boomerang nous reviendra toujours trop vite. A tout prendre, la Russie préfère un dictateur à un état reverser pour une dictature religieuse comme finalité. Nous on joue avec Al Qaeda comme ça nous arrange, un coup c'est un bras armé, un coup c'est un adversaire, un coup c'est une chimère... L'hypocrisie notable de notre façon d'aborder le moyen orient n'a visiblement pas survécu à la fin de la guerre froide. On est condamnés à continuer les barbouseries faute de maîtriser quoi que ce soit.

Pour le Pays Le Plus Démocratique Du Monde, la Poutinie, la question ne se posait pas : ils ont, au contraire de nous pour les rebelles, des intérêts évidents à soutenir Assad, donc ils le font. Sinon, ils en auraient sûrement rien eu à foutre, comme pour la Libye.
Intervention ou pas, le débat aurait pu permettre à l'Europe de faire une résolution commune, sorte de premier pas dans quelque chose de constructif et censé nous faire progresser sur la lacune monumentale qu'on a en matière de politique étrangère à l'union et sur le volet défense de ce qui n'est au final qu'une fédération stérile et immature. Prendre des décisions militaires à l'échelle de l'Europe me semble urgent, principalement pour être capable d'ouvrir un débat à notre échelle communautaire. Hélas, j'imagine que la question du calibrage des concombre n'est pas terminée et donc il y a plus urgent que de fonder ce qui aurait dû être un des 3 leviers de départ dans le projet d'Europe à savoir l'Europe de la défense. On n'a encore pas bougé d'un pouce, c'est un indicateur sévère de notre devenir en cas de crise internationale majeure : nous n'existons toujours pas !

Sinon bah, oui, on sert plus à rien, c'est fort malheureux.
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