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Mareterra
Mexicain délocalisé
Corvéable
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#586
18-05-2014, 18h06
Autant pour moi, j'avais pas saisi (j'ai écrit mon post en même temps que le tien, aussi incroyable que ça paraisse), je parlais de l'époque actuelle, pas de la guerre froide.
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Peredhel
Tacticien de bibliothèque
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#587
18-05-2014, 20h57
Envoyé par
Lord Perhaps On The Roof
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S'insérer ... c'est dit gentiment
. Il s'agit juste de mettre en place un dictateur qui soit d'accord avec toi. C'est pas vraiment un cadeau pour le pays
.
Ah bah j'ai bien dit qu'ils avaient été plus loin que la simple influence justement : l'opération Barracuda qui démet Bokassa c'est carrément des commandos français qui débarquent et qui démettent le pouvoir en place au profit d'un autre (avec même des cassettes enregistrées à l'avance appelant à l'aide pour justifier le coup d'état).
Envoyé par
Mareterra
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Autant pour moi, j'avais pas saisi (j'ai écrit mon post en même temps que le tien, aussi incroyable que ça paraisse), je parlais de l'époque actuelle, pas de la guerre froide.
Même aujourd'hui beaucoup de conservateurs américains considèrent que l'Amérique du Sud est leur pré carré. Le coup d'état de Pinochet ça fait quarante ans seulement. Au passage : les USA ont plus ou moins laissés tomber le Moyen Orient pour se concentrer sur le Pacifique ces dernières années.
P.
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Lord Perhaps On The Roof
Tailleur de crayons
Stratège du dimanche
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#588
18-05-2014, 21h00
Envoyé par
Peredhel
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Même aujourd'hui beaucoup de conservateurs américains considèrent que l'Amérique du Sud est leur pré carré. Le coup d'état de Pinochet ça fait quarante ans seulement. Au passage : les USA ont plus ou moins laissés tomber le Moyen Orient pour se concentrer sur le Pacifique ces dernières années.
P.
Enfin Obama a une attitude plutôt anti-guerrière (il l'avouait lui-même, cf. le Canard enchaîné de la semaine dernière), il veut sans doute éviter des bourbiers comme l'Afghanistan ou l'Irak ... Il joue plus la prévention que la défense active.
Dernière modification par
Lord Perhaps On The Roof
,
18-05-2014, 21h02
.
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Azrock
Stratège incompris
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#589
18-05-2014, 21h03
et puis quarante ans dans l'histoire américaine c'est une éternité
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Aaltar
Stratège perfide
Stratège du dimanche
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#590
19-05-2014, 07h24
Envoyé par
Lord Perhaps On The Roof
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Enfin Obama a une attitude plutôt anti-guerrière (il l'avouait lui-même, cf. le Canard enchaîné de la semaine dernière), il veut sans doute éviter des bourbiers comme l'Afghanistan ou l'Irak ... Il joue plus la prévention que la défense active.
C'est ce qu'il dit mais il ne l'est pas moins que ces prédécesseurs, il l'est surement dans des mesures autres que Bush mais il a activé plusieurs leviers qu'on ne peut pas définir comme "anti-guerrieres"
La redéfinition et le basculement d'une partie de l'effort US sur la région Pacifique n'est pas pour soutenir un relationnel d’apaisement avec la Chine.
L'acceptation du fait que le Japon puisse modifier sa constitution afin d'établir une marine de guerre et surtout une capacité de recréer un complexe militaro-industrielle n'est pas non plus tourné vers l’apaisement dans cette région.
La sur-utilisation des drones de combat dans des pays n'étant même pas conscient qu'ils oeuvrent dans leurs cieux n'est pas "anti guerrier"
Faire fit du droit des état en lançant des opérations comme au Pakistan pour buter Ben-Laden...
...
Mais le plus grave je pense restera la redéfinition du traité START qui donne maintenant le droit aux USA (et aux autres je suppose) d'utiliser les armes nucléaires à des fins préventives. C'est un changement du dogme relativement inquiétant et bien plus engageant qu'il n'y parait. Jusque là on était sur une doctrine de riposte et donc finalement ça bloquait l'utilisation puisqu'il fallait contrevenir aux droits d'utilisation de ces armes pour les utiliser. Demain, on peut déclencher le feu nucléaire pour attaquer et c'est autrement plus lourd de sens.
Obama est plus souple dans sa rhétorique mais il a engagé des actions de guerre et d'agression durant tout ses mandats
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Aaltar
Stratège perfide
Stratège du dimanche
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#591
19-05-2014, 07h27
Moscou pourrait commander deux Mistrals supplémentaires à la France
"La planification d'un grand programme de développement de la flotte de la mer Noire est en cours. Nous attendons prochainement l'arrivée à Sébastopol de six nouvelles frégates du projet 11356 et de six sous-marins. Un Mistral est également attendu", a déclaré aux journalistes l'amiral Alexandre Vitko, selon le quotidien Rossiiskaia Gazeta du 16 mai.
Les essais du premier Mistral russe Vladivostok, mis à flot le 15 octobre 2013, sont en cours. Sa quatrième sortie en mer a commencé lundi. Son retour à Saint-Nazaire, où sont construits les navires, est attendu pour vendredi. Pendant ce temps, la construction du pont avant du Mistral Sébastopol se poursuit sur le chantier naval STX France. Sa partie arrière a été mise à l'eau le 30 avril à l'usine de Baltiisk. Le remorquage de cette section à Saint-Nazaire devrait commencer le 16 juin.
Les équipages russes du Vladivostok et du Sébastopol devraient arriver pour une formation en France en juin, soit 400 officiers et sous-officiers de marine minutieusement sélectionnés.
La Russie a signé le contrat pour l'acquisition des Mistrals le 17 juillet 2011 à Saint-Pétersbourg, dans le cadre du Forum économique international. La France s'est engagée à construire deux bâtiments pour la marine russe avec une option pour deux navires supplémentaires.
Les experts militaires et les officiers supérieurs de la marine russes ont été nombreux à contester ce contrat. Une polémique publique a éclaté pour savoir si la Russie avait besoin ou non des Mistrals, puisque ses vastes étendues maritimes sont principalement situées dans les latitudes nord. Malgré son nom, le Mistral est en effet prévu pour naviguer dans les eaux tropicales.
Les Français ont entendu ces préoccupations et promis d'adapter les porte-hélicoptères aux conditions spécifiques de la Russie.
Ces derniers temps certains doutaient même de la réalisation du contrat sur les deux Mistrals commandés par la Russie. Les Etats-Unis font en effet pression sur leurs alliés, les poussant à réduire la coopération avec la Russie au minimum.
Konstantin Makienko, directeur adjoint du Centre d'analyse stratégique et technologique, pense que seul un cas de force majeure extraordinaire pourrait empêcher la réalisation du contrat mais certainement pas la pression des Américains.
Selon l'expert, l'intérêt de la France est très clair. En cas de rupture du contrat les Français perdraient non seulement une commande pour 1,2 milliard d'euros mais seront aussi contraints de payer des pénalités conséquentes - sans parler du préjudice en termes de réputation.
Konstantin Makienko souligne qu'après de longs débats il s'est avéré que l'acquisition de Mistrals répondait tout de même aux besoins de construction d'une marine équilibrée pour la Russie. Et il est probable que la Russie commande finalement deux bâtiments supplémentaires, ce qui contribuerait à la réhabilitation du statut russe de la Crimée.
Les deux premiers porte-hélicoptères devraient intégrer la flotte du Pacifique, comme prévu. Les deux autres pourraient très bien s'inscrire dans la flotte de la mer Noire, qui sera logiquement élargie considérablement. Les Mistrals de la flotte de la mer Noire répondront parfaitement aux intérêts de la marine en Méditerranée et dans l'océan Atlantique.
Toutefois, des correctifs restent envisageables. Et le deuxième Mistral Sébastopol pourrait déjà rejoindre la flotte de la mer Noire.
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Aaltar
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#592
19-05-2014, 07h28
Vu les divergences actuelles je les trouves culottés
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Xehanort
Tacticien de bibliothèque
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#593
19-05-2014, 07h55
Saint Nazaire a besoin de vendre des bateaux ils ont pas le choix que de laisser les contrat , sinon pour les armes nucléaire le traité Start ne change rien Aucun pays ne s' en serviras vue que leur usage est la garantie certaine d' une Destruction Mutuelle .
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Aaltar
Stratège perfide
Stratège du dimanche
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#594
19-05-2014, 08h07
Mémoire de 39-45 : la grande confusion
Le 8 mai dernier à Orglandes, une même cérémonie a rendu hommage à plus de 10 000 soldats allemands tombés lors de la bataille de Normandie et à deux aviateurs français que les nazis fusillèrent. Comme s'il n'y avait plus ni héros ni responsables de guerres. Comme s'il ne restait que des victimes...
Il ne semble plus possible de célébrer la mémoire des guerres passées que sous le signe de la victime universelle. Une lecture « droits-de-l'hommiste » rétrospective, dans laquelle il n'y a plus ni héros ni responsables, mais que des victimes qui méritent toutes la même compassion. C'est fait depuis longtemps pour 14-18, qui n'est plus transmissible que du point de vue du calvaire des « poilus » de tous bords, mais cet arasement du récit historique au profit de l’émotion emphatique tend à imprégner la Seconde guerre mondiale, de plus en plus désidéologisée.
Ouest France nous relate ainsi de manière confondante un exemple récent, lors de la commémoration du 8 mai dans le cimetière d'Orglandes, en Normandie, où sont enterrés plus de 10 000 officiers et soldats allemands tombés lors de la longue et terrible bataille de Normandie, quand le Reich mobilisait ses dernières forces pour repousser les Alliés débarqués le 6 juin 1944. Le quotidien normand nous raconte en effet que les autorités françaises et allemandes se sont regroupées pour une double cérémonie de paix et de réconciliation, à la fois à la mémoire de Pierre Devouassoud et Magloire Dorang, deux aviateurs fusillés par les Allemands à Montebourg le 12 avril 1941 et inhumés dans le cimetière d'Orglandes, et à la mémoire des « 10 132 soldats allemands tombés au service de leur patrie ». En l’occurrence, la « patrie » que la Wehrmacht défendait alors sur le sol normand, c’était la nouvelle Europe allemande qui avait pris physiquement la place de la patrie française pour laquelle les deux pilotes avaient donné leur vie.
Tout cela semble aujourd’hui trop compliqué à expliquer et devant les autorités françaises et allemandes réunies, le Colonel Frank Fisher, représentant l'ambassade d'Allemagne, a préféré la bouillie confusionniste qui se répend de plus en plus : « Les cimetières de guerre sont un témoignage de cet affreux gâchis de jeunes vies fauchées par la folie meurtrière des hommes ». Gross Malheur la guerre ! Quelle guerre ? En la réduisant à la souffrance éprouvée dans les deux camps, on occulte le caractère même de la Seconde guerre mondiale, déclenchée par l’Allemagne nazie, dans le but, clairement énoncé d’établir la domination de la « race des seigneurs » sur l’Europe. On occulte, aussi, le droit international, fondé, depuis le procès de Nuremberg sur la condamnation des chefs nazis pour crime contre l’humanité.
Les soldats allemands tombés au cours de la bataille de Normandie pouvaient paraître pitoyables (au sens propre dignes de pitié) à l’heure de la défaite. Ils n’en appartenaient pas moins à une armée qui, pendant quatre années, a multiplié les crimes et les exactions en France et dans toute l’Europe occupée. Imagine-t-on une cérémonie de réconciliation, reproduisant celle d’Orglandes à Tulle, où l’on pleurerait ensemble les civils français pendus aux réverbères et les soldats de la division Das Reich ? Et pourquoi ne pleurerait-on pas, ensemble, les combattants juifs tombés pendant l’insurrection du Ghetto de Varsovie et les soldats allemands victimes de cette même bataille ?
La prétendue égalité des souffrances générées par les « vies fauchées » renvoie dos à dos ces soldats, en partie gorgés d’idéologie, obéissant en tout cas aux ordres criminels de Hitler, et ceux qui, comme les deux aviateurs français « célébrés » à Orglandes, osèrent affronter l’ennemi et reprendre le combat, en dépit de la trahison. Car la cérémonie associe deux aviateurs français, que les nazis refusèrent de traiter en prisonniers de guerre et qui furent donc fusillés. On ne saurait mieux piétiner la mémoire de ces hommes, qui avaient le courage de combattre en 1941, quand la Wehrmacht était victorieuse sur tous les fronts, qu’en les célébrant au même titre que les derniers aveugles de l’Allemagne nazie, obéissant encore et toujours, quand le débarquement allié scellait la défaite du Reich.
Les larmes faciles inspirées par les horreurs de la guerre ne sauraient se substituer à l’Histoire. La réconciliation des peuples d’Europe - à laquelle il ne faut cesser d’œuvrer - n’aurait aucun sens s’il fallait lui sacrifier la conscience de ce que fut le régime nazi, qui, pour avoir bénéficié de complicités et de lâchetés, n’en demeure pas moins le seul responsable de la guerre de 1939-1945 et de son cortège d’atrocités.
Source : Marianne
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Aaltar
Stratège perfide
Stratège du dimanche
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#595
19-05-2014, 08h22
Je ne sais pas vous, mais il y a quelque chose qui moi me dérange dans cet article.
Si je suis assez d'accord de convenir que l'aspect idéologiques des choses ne doit pas être gommé au profit du "tout le monde a souffert de cette guerre", pour autant, je ne suis pas pour définir la Wehrmacht comme un pan entier et volontaire dans l’exaltation politique du régime nazi.
Il eut été intéressant de parvenir à faire la différence entre E. Rommel (puisqu'on parle de la Normandie) et la division Das Reich, au lieu de faire un amalgame du "tous des nazis" si révisionniste que manichéen dans le procédé.
Il est bon de se souvenir que pour beaucoup, les soldats présent sur le mur de l'Atlantique sont trop vieux pour aller crapahuter les plaines du front de l'Est et ils sont mis là comme des vieux gardiens de phares attendant le déluge. Dans les 10 000 morts du cimetières allemands il y a très probablement un fort taux de troupes non alignées politiquement qui font leur devoir pour une patrie qui de toute façon ne leur a pas vraiment laissé le choix. On occulte l'énorme pression sociale qui s'est exercée en Allemagne durant les années qui ont précédées la guerre pour nous dépeindre une situation où l'ensemble du peuple allemand serait coupable d'Auschwitz ou d'Oradour.
L'espèce de sombre amalgame présent dans cet article ne cherche pas à nuancer sa vision. L'exemple du soulevement du ghetto de Varsovie est frappant : les soldats allemands ironiquement pointé du doigt ne sont pas de la Wehrmacht, il n'y a que des troupes SS à cette époque à Varsovie ; idem pour la Das Reich qui n'est pas de la Wehrmacht. L'amalgame Wehrmacht / SS / nazi est assez grossier et ne tient pas compte des multiples nuances réelles de comment la guerre a réellement été vécu coté allemand. Quid des officiers détestant cordialement Hitler et sa clique, quid des désobéissants notoires (comme Choltitz a qui on doit toujours de ne pas avoir eu à reconstruire Paris d'un funeste tas de cendre ordonné), Quid de Paulus qui ne sacrifia pas ses 80 000 hommes restant à Stalingrad comme ça lui a été ordonné... Quid des nuances de gris ?
Je ne suis pas là à glorifier la Wehrmacht, comprenons nous bien, je dis juste que s'il est important de ne pas oublier ou gommer ce qui a conduit l'Europe à s'embraser, il est bon de ne pas définir l'ensemble du peuple allemand comme d'ex-nazis volontaires et déterminés à faire un carnage.
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Aaltar
Stratège perfide
Stratège du dimanche
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#596
19-05-2014, 08h30
Synthèse sur l’Ukraine, une contre-propagande médiatique
La crise en Ukraine fournit l'exemple d'une tentative de manipulation médiatique majeure.
Cette dernière prend sa source au niveau des pouvoirs politiques avec le relais bienveillant des médias dominants.
Il est donc indispensable d'allumer un maximum de contres feux et de rétablir sans parti pris la réalité des choses.
L'Ukraine est un pays de 45 Millions d'habitants, le 2ième d'Europe par sa superficie.
A l'est le pays est frontalier avec la Russie, coté ouest on trouve la Pologne et la Roumanie, toutes deux Membres de l'
Union Européenne
et de l'
OTAN
.
Depuis des siècles, ce pays a pratiquement toujours été dominé par des puissances extérieures, la dernière en date étant l'Union Soviétique.
Il finit par accéder à l'indépendance en 1991 à la suite de la chute du bloc de l'Est.
Le pays est divisé car une partie de sa population tournée vers l'Ouest milite pour son rattachement à l'U.E.
L'autre partie penche de son coté pour un rapprochement régional avec la Russie.
La carte des tendances électorales ci-dessous illustre cette dichotomie :
Elections 2010, en bleu les pro-Russes, en orange les pro-occidentaux
L’Ukraine est également la plaque tournante du transport de gaz Russe avec ses milliers de kilomètres de pipe-lines [1].
Fait rarement souligné, on dispose là bas d'un réservoir de main d'œuvre à bon marché avec un salaire mensuel moyen d'environ
200 € en 2012
.
Il est également important de noter que ce pays possède un parc électronucléaire dont la
sécurité est loin d'être assurée
. Rappelons que le célèbre site de Tchernobyl se trouve en Ukraine.
Depuis son indépendance, l'Ukraine a connu des gouvernements successifs minés par la corruption, qu'ils soient pro-occidentaux (Ioulia Tymochenko) ou pro-russes (Viktor Ianoukovytch).
Le dernier président élu d'une manière parfaitement régulière (source
OSCE
) fut
Viktor Ianoukovytch
en février 2010, ce dernier représente le "parti des régions".
la figure ci-dessous montre le résultat du 1ier tour des élections de 2010 :
Résultat du 1ier tour des
élections de 2010
On note au passage les noms des principaux partis politiques d'Ukraine avec les 2 premiers qui recueillent 60% des voix :
-
Parti des régions
: politique régionale de centre droite proche de la Russie
-
Bloc Ioulia Timochenko
: ultra-libéraux pro-occidentaux
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A. LES ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
En 2013, le président en exercice Viktor Ianoukovytch est en négociation au sujet de la signature d'un accord de libre échange avec l'U.E.
Considérant que la proposition de l'U.E. n'est pas compatible avec les intérêts du peuple Ukrainien, il
décide
en novembre 2013, dans le cadre de son mandat, de suspendre les négociations avec cette dernière et d'en lancer d'autres avec la Russie (*).
(*) La Russie ayant fait une contre-proposition plus avantageuse.
Les manifestations place Maïdan
L'opposition pro-européenne, mécontente, organise alors des manifestations, pacifiques dans un premier temps, sur la fameuse place Maïdan à Kiev (la capitale) rassemblant parfois jusqu'à 100 000 sympathisants pro-occidentaux.
Qui sont les manifestants ?
D'après les observateurs, les manifestants du Maïdan [2] étaient composés de quatre différents groupes positionnés sur un spectre politique allant de la droite à l’extrême-droite :
- "Batkivshina" (Patrie) : droite ultra-libérale
- "UDAR" : droite pro U.E.
- "Svoboda" (liberté) : extrême droite néo-nazie
- "Pravyi Sektor" (secteur droit) : extrême droite néo-nazie avec milices armées
Batkivshina
Le parti
Batkivshina
ou Union panukrainienne « Patrie » est une coalition ultra-libérale dirigée par
Ioulia Timochenko
.
Ce parti est la composante principale du Bloc Ioulia Tymochenlo.
Cette dernière est l'égérie de la
révolution orange
de 2004 connue en occident par sa coiffure de paysanne ukrainienne qui a fait le tour des médias.
Ioulia Tymochenko
Elle fut premier ministre en 2005, puis accusée de corruption et emprisonnée lors du changement de régime en 2010.
UDAR
L'
UDAR
ou Alliance Démocratique Ukrainienne pour la Réforme est un parti libéral et pro-européen, ce dernier est
patronné par la CDU
d'Angela Merkel et l'
IRI
du républicain américain John Mac Cain [2].
Svoboda
Svoboda
(liberté en ukrainien) est un parti d’extrême-droite ultranationaliste néonazi [3],
antisémite
dirigé par Oleh Tyahnybok.
Oleh Tyahnybok
Ce parti a été créé en 1991 par ce dernier sous l'appellation "
Parti National Socialiste d'Ukraine
".
La référence au "
Parti National Socialiste Allemand
" (parti nazi) fondé en 1920 est on ne peut plus claire.
Son emblème originale est d'ailleurs inspirée de celui de la
2ième division SS "Das Reich"
de 1944. Dans le but de faire croire à un parti modéré, le nom du parti s'est transformé en "Svoboda" et l'emblème a été transformée.
L'emblème de "Das Reich" et celle de Svoboda (avant et après)
Sur la figure ci-dessus, on distingue à gauche l'emblème de la division nazie "Das Reich", au centre celle de Svoboda lors de sa fondation et à droite l'emblème plus récente de ce dernier, beaucoup moins explicite.
Pravyi Sektor
Pravyi Sektor
(Secteur Droite) est un autre parti néo-nazi encore plus radical qui considère Svoboda comme trop mou [3].
Pravyi Sektor est un mouvement qui prône la violence, il possède des
groupes paramilitaires
bien entrainés.
L'Ukraine est un pays qui possède d'importantes mouvances
nostalgiques du nazisme
.
Ces dernières sont en particulier présentes dans la ville de Lviv à l'ouest qui est l'un des
bastions historiques du fascisme ukrainien
.
Les manifestations dégénèrent, 100 morts place Maidan...
Le 15 décembre 2013, le premier ministre ukrainien participe à un sommet à Moscou pour discuter d'une possible adhésion à l'union douanière eurasiatique (Russie, Biélorussie et Kasakstan).
Début 2014, sur la place Maïdan, les manifestations dégénèrent, des coups de feu éclatent et on commence à dénombrer des victimes dans la foule et dans les forces de l'ordre.
Entre le 18 et le 20 février, on dénombre 100 morts répartis du coté des manifestants et de la police anti-émeute.
Qui sont les tireurs ?
La question fondamentale est bien de savoir qui a déclenché la tuerie du 20 février.
Le gouvernement "transitoire" qui a pris le pouvoir 3 jours après a évidemment affirmé que ce sont les forces spéciales de Ianoukovitch qui en furent à l'origine.
Cette question sera traitée en détail plus loin.
21 février 2014 : accords de Kiev
Sous la pression des violences (le crime paie !) , après une négociation marathon, le président consent le 21 février des concessions majeures à l'opposition [4] :
- élection anticipée
- diminution constitutionnelle des pouvoirs du président
- formation d'un gouvernement d'union nationale
22 février 2014 : le coup d'état
Malgré l'accord signé, le 22 février, la
RADA
(parlement) vote en toute illégalité la destitution du président en exercice.
Le parlement a t'il été "convaincu" de signer la destitution de Ianoukovitch ?
C'est ce que dénonce l'économiste
Natalia Vitrenko
, fondatrice du PSPU (Parti Socialiste Progressiste d'Ukraine ).
Podcast
ici
.
Un gouvernement de transition illégitime
Un gouvernement de transition dirigé par
Yatsenniouk
(6.9% des voix aux élections de 2010) est désigné par le "
conseil du Maïdan
".
Le gouvernement de 19 ministres est alors constitué, il se répartit de la manière suivante [5] :
- "Batkivshina" (Patrie) : 5 ministres dont le 1ier ministre Arseni Yatseniouk.
- "Svoboda" et "Pravyi Sektor" : 7 ministres
- Ultra-libéraux non affiliés à un parti : 7 ministres
Les différents partis représentant ce gouvernement
représentent au maximum 33% de la population
.
Les néo-nazis Ukrainiens au pouvoir...
Le plus grave dans cette affaire est la présence dans ce gouvernement de 7 membres du parti Svoboda, certains étant d'anciens membres de Pravyi Sektor.
Ces deux mouvements sont d'authentiques groupes néo-nazis [3], racistes, antisémites et qui font l'apologie de
Stepan Bandera
, un collaborateur notoire des nazis durant la dernière guerre.
Ce dernier a été qualifié par l'organisation juive "Centre Simon Wiesenthal" de
collaborationniste nazi responsable du massacre de milliers de Juifs pendant la guerre de 1939-1945
.
Le visage de la "révolution" est d'abord illustré par la vidéo
ici
où on voit une bande de parlementaires putschistes
molester le directeur de la TV
pour le forcer à signer sa démission.
Comme on pouvait s'y attendre, l'est de l'Ukraine à majorité pro-russe s'est soulevé, ne reconnaissant pas la légitimité du gouvernement de Kiev.
Les néo-nazis présents dans ce dernier ne se cachent d'ailleurs pas de vouloir
"griller du Russe".
03 mai 2014 : Le meurtre en masse de pro-russes d'Odessa
Le 03 mai, un groupe de manifestants pro-russes non armés poursuivis par les milices du Pravyi Sektor a trouvé refuge dans un immeuble appelé "Maison des Syndicats".
Les milices fascistes ont alors incendié le bâtiment puis achevé au sol ceux qui avaient tenté de sauter par les fenêtres.
Les images (très dures) sont disponibles
ici
[6], le bilan fut très lourd avec 40 morts.
Comme on le verra plus loin, l'occident n'hésite pas à s'allier avec de tels individus pour tenter d'arracher l'Ukraine à l'influence Russe.
B. QUI A DÉCLENCHÉ LE BAIN DE SANG PLACE MAÏDAN ?
La question fondamentale est de savoir qui est responsable du bain de sang place Maïdan, c'est en effet cet événement qui a induit la destitution du président élu en 2010.
Les quelques éléments d'enquête dont on dispose suffisent à établir les faits suivants :
- les blessures des victimes des deux camps étaient de même type
- des snipers ont tiré sur la foule depuis le QG de l'opposition
Un même groupe armé a tiré sur les 2 camps
Les blessures constatées coté forces de l'ordre et coté manifestants
sont du même type
, ce qui tend à démontrer que c'est une seule et même équipe de snipers qui a ouvert le feu sur les civils et sur les forces de l'ordre.
Cette information provient d'une conversation téléphonique ayant eu lieu le 25 février dernier entre la vice-présidente de la Commission européenne, Catherine Ashton, et le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Pae.
Cette conversation a été
confirmée par le ministre
lui même.
Hormis les forces de l'ordre, le seul groupe armé répertorié sur la place Maïdan était les milices de
Pravyi Sektor
, on en déduit facilement qui peut être à l'origine de la tuerie.
Une chaine publique...allemande mène l'enquête
La chaine publique régionale allemande ARD, a diffusé une enquête sur les responsables du carnage du Maïdan le 20 février :
ici
.
Seul le site de France Télévisions a relayé cette
information
.
Les tirs sur la foule provenaient....du QG des forces rebelles !
Cette
enquête démontre
que des snipers ayant tiré sur la foule étaient postés dans l'hôtel Ukraina qui servait de QG aux forces rebelles.
Bien entendu, le gouvernement putschiste ne risque pas d'enquêter sur ses propres crimes comme le montre la fin du reportage où le journaliste pose la question au ministre Oleg Makhnitski (parti Svoboda) qui répond :
« Nous enquêtons sur ce point. »...
Le scénario le plus probable
Le 20 février, le groupe néo-nazi Pravyi Sektor a "opportunément" déclenché un bain de sang pour déstabiliser le gouvernement en place. Puisque ce dernier fait partie des putschistes, le risque d'enquête le mettant en cause ultérieurement est nulle.
Il fut ensuite aisé de laisser entendre que la police a tiré en premier sur la foule pour réprimer les manifestations, cette assertion ayant alors justifié l'éviction du gouvernement.
C. GÉOPOLITIQUE DE LA RÉGION
La politique eurasiatique menée par les États Unis et ses alliés européens est issue d'une doctrine post-soviétique vieille d'une vingtaine d'années.
Cette dernière fut élaborée en 1994 par Zbigniew Brzezinski, conseiller d'origine polonaise des présidents américains.
Elle est décrite dans son ouvrage intitulé "
Le grand échiquier
".
La doctrine Brzezinski
Après la chute de l'Union Soviétique, dans le cadre d'une stratégie visant à conserver l'hégémonie américaine, il faut "empêcher l'émergence de toute puissance concurrente". En particulier à l'est, tout doit être fait pour que la Russie ne redevienne pas une grande puissance.
Une condition suffisante serait que cette dernière reconstitue un bloc avec les 3 pays suivants [1] :
- Biélorussie
- Kazakhstan
- Ukraine
Or, les deux premiers étant déjà associés à la Russie dans le cadre d'une
union douanière
, il faut absolument éviter que l'Ukraine ne les rejoigne.
Cela explique pourquoi les États-Unis utilisent l'Europe pour intégrer l'Ukraine à l'Ouest, sans être trop regardant sur la nature de ses alliés dans ce pays.
L'interventionnisme de l'Europe
L'U.E. est comme d'habitude divisée sur la question ukrainienne, 3 pays font cependant preuve d'un certain activisme sur le sujet :
- Allemagne
- Pologne
- France L'Allemagne possède des
intérêts en Ukraine
, ce qui explique son implication.
Les relations entre la Pologne et la Russie sont
historiquement très mauvaises
.
Quand à la France, on se demande quels sont ses intérêts directs, sinon qu'elle semble être devenu le nouveau toutou des États-Unis à travers son récent strapontin dans l'OTAN.
On peut estimer que notre président, en berne dans les sondages (c'est peu dire), tente d'exister sur la scène internationale en jouant une fois de plus les gros bras avec des moyens qu'il n'a pas.
Après tout, cette politique n'est que la suite logique de l'une des plus graves erreurs faites par le régime précédent en nous faisant réintégrer l'OTAN.
Le nouveau régime poursuit donc dans cette direction atlantiste, tournant le dos définitivement à la politique gaulliste d'indépendance nationale.
D. LA POSITION DE LA RUSSIE
La Russie est donc bien le pays qui est visé par la politique occidentale en Ukraine.
Il faut noter que ce pays est limitrophe à la Russie avec une frontière partagée d'environ 1500 km.
Par ailleurs, la base navale de Sébastopol en Crimée est une composante essentielle de la
flotte russe de la mer noire
.
Dans ces conditions, on comprend aisément que la Russie ne peut accepter que l'Ukraine tombe dans le giron occidental. Le pire pour les Russes serait que ce pays rejoigne l'OTAN, comme cela fut
déjà évoqué à plusieurs reprises
.
L'occident menace directement la Russie
La frontière Russe étant directement menacée, la situation actuelle pourrait être assimilée à une crise inverse de celle de Cuba en 1961.
Comment réagirait la France, si la Belgique par exemple, était déstabilisée par la Russie qui tenterait de la faire entrer dans une alliance militaire orientale ?
Le cas de la Crimée
La Crimée faisait partie de la Russie jusqu'à 1954, à cette date, elle fut "cédée" à l'Ukraine qui était alors membre de l'union soviétique. Elle devint alors une république autonome rattachée à l'Ukraine.
La population de la Crimée est constituée à 60% de Russes, 15% de
Tatars
et seulement 25% d'Ukrainiens.
A l'issue du coup d'état en Ukraine, et devant les craintes suscitées par la prise de pouvoir des néo-nazis, un référendum fut organisé en Crimée. Le
résultat de ce dernier
indiqua que 96% de la population souhaitait le rattachement de la Crimée à la Russie.
Ce référendum est légal comme l'indique la charte des nations unies au sujet du
droit des peuples à disposer d'eux mêmes
.
Les précédents sont
nombreux
.
E. L’INGÉRENCE OCCIDENTALE
L'ingérence occidentale dans les affaires ukrainienne est illustrée par de multiples exemples.
Plusieurs organisations occidentales interviennent en Ukraine.
Ces dernières agissent dans le cadre d'un programme américain d'incitation des populations de l'ex-URSS à se soulever contre ses dirigeants.
L'enquête suivante explique en détail cette stratégie :
Comment la CIA prépare les révolutions colorées
(vidéo).
Sponsorisation de l'UDAR
On a déjà vu précédemment les liens existants entre l'UDAR et la CDU Allemande ainsi qu'avec l'IRI du républicain américain Mac Cain.
Un ancien candidat à la présidence US harangue la foule à Kiev
John Mac Cain est l'ancien candidat républicain à la maison Blanche vaincu par Obama en 2008.
Il est le président de l'
IRI
, un organisme chargé d'exporter la "démocratie américaine" sur toute la planète.
Mac Cain n'hésita pas à prendre la parole place Maïdan devant la foule des manifestants et à rencontrer le triumvirat de l'opposition au Maïdan , incluant le néo-nazi Tyanybok, interdit d'entrer aux états unis pour cause de discours antisémites [2].
BHL, le "rossignol des charniers" sur la place Maïdan
En France, nous avons Bernard Henry LEVY, surnommé BHL.
Ce dernier se prend pour un intellectuel engagé et courageux. Il n'est ni l'un ni l'autre bien entendu, mais reste cependant un individu extrêmement dangereux comme le montre son influence sur Sarkozy (et peut être aujourd’hui sur Hollande) lors du
déclenchement de la guerre en Lybie
.
Sa pensée, qui tient en entier sur un timbre poste, s'est sans doute forgée à la lecture assidue des comics américains à base de
super héros
qui sauvent le monde chaque semaine.
Elle se résume en une phrase : "les bons, c'est nous et les méchants c'est eux".
Il jouit cependant, et ce n'est
pas un hasard
, de nombreuses
entrées
dans les médias. Ces portes ouvertes lui permettent de tenter d'exister et de poursuivre sa quête pour créer un monde meilleur à coups d'ingérences militaires !
Son credo : "
La guerre sans l'aimer
".
Il reste choquant de constater l'outrecuidance d'un individu, jamais élu, qui se permet d'aller haranguer les foules dans un pays au bord de la guerre civile.
Quelle est la légitimité de tels agissements ?
Un des paradoxes et non des moindres est qu'il se range du coté de néo-nazis antisémites qui l'auraient en d'autres temps probablement traité avec moins de bienveillance.
Intervention de BHL place Maïdan le 02 mars 2014
Dans la vidéo ci-dessus, on note tout de même que l'impact sur la foule de son magnifique discours semble assez limité.
21 mars 2014 : L'U.E. signe un accord politique avec le gouvernement de Kiev
Dernier exemple d'ingérence cité, le 21 mars, l'U.E. a signé le volet politique d'un accord avec le gouvernement illégal de Kiev.
La signature du volet économique est prévu après les élections du 25 mai.
F. QUE NOUS DISENT LE GOUVERNEMENT ET LES MÉDIAS ?
La position officielle du gouvernement français est de considérer que le nouveau pouvoir en place est légitime puisqu'il est issu d'une révolution populaire. Par ailleurs, la Russie de Poutine est accusée d'intervenir en sous-main dans les affaires de l'Ukraine pour créer des troubles afin de justifier l'intervention de l'armée russe.
Avec la liste des ingérences occidentales identifiées en Ukraine, il faut tout de même oser tenir cette position !
Le gouvernement français
La position du gouvernement est résumée
ici
par l'intervention du ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius) sur France Inter.
Extrait :
"Maintenant quand on accuse ce gouvernement d’être d’extrême-droite, c’est faux ! C’est faux ! Il y a 3 membres [!] du parti Svoboda qui est un parti plus à droite que les autres, mais l’extrême droite n’est pas au sein du gouvernement."
[Laurent Fabius, 11 mars 2014]
Fabius nous explique en fait que les fascistes d'Ukraine ne sont pas d’extrême droite !
Par ailleurs, si les néo-nazis ne sont pas au pouvoir, pourquoi les juifs d'Odessa se préparent t'ils à
évacuer la ville
? [9]
La question est de savoir si Fabius est un fieffé menteur ou s'il est totalement incompétent, dans les deux cas, sa place n'est pas au gouvernement.
L'UPR demande
d'ailleurs à juste titre sa démission.
Les médias
La tendance lourde des médias nationaux et plus généralement occidentaux est alignée sur celle des gouvernements.
Les médias, comme un seul homme, relaient la même version et analysent chaque nouvel événement suivant le filtre de la manipulation Russe.
L'accusation anti-Poutine ne reposant sur aucune preuve est répétée ad nauseam lors de chaque intervention médiatique sur l'Ukraine.
Cette stratégie conduirait à justifier une éventuelle intervention militaire de la Russie en Ukraine pour protéger les pro-russes de l'est.
Pour le cas de la Crimée, Poutine est accusé d'avoir envahi cette province par la force.
Ce "manichéisme infantile" (dixit JF Kahn) [7] présente donc les Russes comme les "méchants" et les putschistes comme les "gentils".
Quelques exemples d'information "orientée"
Le Parisien
Après la prise de contrôle de la Crimée par les forces Russes,
le gouvernement craint une offensive militaire Russe
.
Direct Matin
Où s'arrêtera Poutine ?
Libération
Moscou avance ses pions et son idée de "nouvelle Russie".
Quelques voix raisonnables s'élèvent cependant du bourbier médiatique
JF Kahn
En finir avec le manichéisme infantile
[7].
Jacques ATTALI
Sont ils tous devenus fous ?
Marianne.fr
Pourquoi le massacre d’Odessa a-t-il si peu d’écho dans les médias
?
Du coté des politiques, seuls deux hommes ont osé s'élever contre le consensus :
Jean-Luc Mélenchon
Avis aux Mickey à propos de l’Ukraine.
François Asselineau
Interview de l'agence info-libre
ici
.
G. CONCLUSION
Une fois que l'on a pris en compte tous les aspects de la situation, on comprend qu'une coalition de l'opposition ukrainienne incluant deux factions néo-nazies a organisé un coup d'état avec la bénédiction de l'U.E..
Cette coalition s'est appuyée sur les groupes paramilitaires de Pravyi Sektor pour lancer des provocations sanglantes et déstabiliser le pouvoir en place.
Quelques crétins occidentaux se sont au passage ingérés directement dans le processus et ont mis de l'huile sur le feu en tonitruant sur la place Maïdan pour faire croire à la foule que "l'occident est avec vous" !
Le 25 février, sous la menace des milices du Pravyi Sektor le parlement ukrainien a illégalement destitué le président en exercice élu en 2010.
Il s'agit donc d'un putsch parfaitement illégitime.
Les médias européens ont présenté ce coup d'état comme une révolution populaire en diabolisant les Russes qui sont frontaliers avec l'Ukraine.
A quelques exceptions près (ex : Allemagne), aucun média n'a pris la peine de vérifier ses sources ni de faire une analyse géopolitique intelligente.
On a juste oublié de préciser que l'Ukraine est un pays divisé en 2 camps : l'un pro-occidental à l'ouest, l'autre pro-russe à l'est.
Ensuite, lorsque certains veulent annexer toute l'Ukraine au bloc occidental y compris en l'intégrant à l'OTAN, il suffit de regarder une carte pour comprendre que la Russie ne peut pas l'accepter.
Le résultat est un pays déstabilisé, avec une faction néo-nazie présente dans la coalition au pouvoir. Cette dernière a déjà commencé le nettoyage (ils appellent cela "lustrage"), en particulier à l'est.
Des élections sont prévues le 25 mai, mais celles-ci s'annoncent déjà comme parfaitement bidons depuis le retrait d'Oleg Tsarev, candidat du parti des régions (35% des voix aux élections de 2010). En effet, les milices l'empêchent de mener sa campagne en usant de violences [8].
Tout est donc réuni pour conduire à une guerre civile qui peut déboucher à minima sur une partition de l'Ukraine.
A l’extrême une intervention Russe est très possible si les imposteurs de Kiev poursuivent leurs exactions sur les populations de l'est.
La probabilité de conflit mondial reste faible car l'occident n'a pas les moyens d'entrer en confrontation directe avec l'armée Russe.
Le plus grand risque est de pousser la Russie vers la Chine, alors que Vladimir Poutine ne souhaite rien d'autre qu'un rapprochement naturel avec l'Europe de l'ouest.
Cette dernière rejette complètement cette idée et préfère s'étendre jusqu'aux frontières de la Russie.
Ostraciser ce pays en l'isolant n'est en fin de compte que l'illustration d'une politique impérialiste totalement stupide.
...
Pour s'informer de la suite des événements, car l'histoire s'écrit sous nos yeux, je recommande l'excellent travail d'Olivier Berruyer sur son site :
Série Ukraine
http://www.les-crises.fr/ukraine/
Liens
[1] Agence Info Libre - Interview de Pascal Marchand
professeur des Universités à Lyon II, spécialiste de la Russie, podcast
ici
.
[2] "Ukraine : autopsie d’un coup d’Etat" - Ahmed Bensaada
http://www.mondialisation.ca/ukraine...372363?print=1
[3] "Quand les nazis mènent le bal…" - Geoffroy Géraud Legros
http://www.7lameslamer.net/quand-les...nt-le-bal.html
[4] [Ukraine : on a oublié de vous dire... 5.1] Le coup d'état - Olivier Berruyer (les-crises.fr)
http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-5/
[5] L’imposture du “gouvernement démocratique” - Olivier Berruyer (les-crises.fr)
http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-5-2/
[6] Le drame d'Odessa - Olivier Berruyer (les-crises.fr)
http://www.les-crises.fr/svoboda-c-est-ca/
[7] "En finir avec le manichéisme infantile" - Jean-François Kahn
http://www.les-crises.fr/en-finir-avec-le-manicheisme/
[8] Le député de Oleg TSAREV retire sa candidature à l’élection présidentielle et appelle à son boycott - Olivier Berruyer (les-crises.fr)
http://www.les-crises.fr/a-hieeeee-l...ienne-attaque/
[9] La communauté juive d'Odessa se prépare à une évacuation - Jerusalem Post
http://www.jpost.com/International/O...cuation-351334
]
Source : agoravox
La contrepropagande reste de la propagande. Ceci étant, j'ai trouvé l'article instructif.
Dernière modification par
Aaltar
,
19-05-2014, 08h34
.
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Aaltar
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#597
19-05-2014, 09h52
Daniele Ganser : Les historiens, le 11-Septembre et les armées secrètes de Gladio
Les historiens d’aujourd’hui et de demain font face à un énorme défi : relater les événements du 11 septembre 2001. Ce qu’ils écriront sera enseigné dans les livres d’histoire. Mais que raconteront-ils ? Est-ce Ben Laden qui a envoyé 19 musulmans attaquer par surprise les USA ? Ou bien écriront-ils que l’administration du Président George W. Bush est responsable de l’attaque, soit en la concevant elle-même, soit en la laissant délibérément se produire de façon à générer un choc au sein de la population américaine et à créer un prétexte pour augmenter drastiquement les dépenses militaires et pour attaquer l’Afghanistan et l’Irak ?
J’ai étudié la plupart des données relatives aux événements du 11-Septembre, et je suis convaincu qu’une nouvelle enquête est nécessaire. Mais lorsque j’ai remis en cause la narrative officielle du 11/9 dans mon pays natal, la Suisse, j’ai dû faire face à de vigoureux reproches de la part de nombreuses personnes. On m’a par exemple demandé pourquoi un gouvernement, quel qu’il soit, devrait attaquer sa propre population ou, chose un peu moins criminelle, laisser délibérément un groupe étranger mener une telle attaque ? Tandis que les dictatures brutales comme le régime de Pol Pot au Cambodge, sont connus pour le peu de considération qu’ils portent à la vie et à la dignité de leurs concitoyens, on est amené à penser qu’une démocratie occidentale ne se permettrait jamais un tel abus de pouvoir. Et si des éléments criminels au sein d’une démocratie occidentale, en Amérique du Nord ou en Europe, avaient perpétré un tel crime, les élus ou les médias ne s’en rendraient-ils pas compte et ne le dénonceraient-ils pas ? Est-il concevable que des criminels à l’intérieur d’un gouvernement puissent mener des opérations terroristes contre des citoyens innocents, lesquels soutiennent ce même gouvernement au travers des impôts qu’ils paient tous les ans ?
Est-il possible que personne ne le remarque ? Voilà des questions difficiles, même pour des chercheurs spécialisés dans l’histoire des guerres secrètes. En fait, il existe des exemples historiques de telles opérations menées par des démocraties occidentales. Dans cet article, je ne traiterai pas directement du 11-Septembre, mais plutôt de ce que l’Histoire peut nous apprendre. Je vous propose d’examiner certaines des informations les plus récentes concernant les guerres secrètes durant la Guerre froide. Il existe bel et bien une stratégie militaire secrète qui utilise le terrorisme contre les populations civiles. Cela s’appelle la « stratégie de la tension. » Et une telle stratégie a effectivement été mise en oeuvre par des démocraties occidentales.
La stratégie de la tension
Il est sans doute correct de dire que parmi les presque 7 milliards d’êtres humains vivant sur Terre, moins de 1 % a un jour entendu parler de « stratégie de la tension ». Et parmi eux, peu nombreux sont ceux capables d’en citer quelques exemples historiques.
Il s’agit d’une stratégie de l’ombre, connue seulement de quelques militaires et d’officiers des services secrets (et de quelques criminels) qui l’ont mise en place, de quelques officiers de police et de juges qui l’ont combattue, et de certains journalistes et chercheurs qui ont écrit à son sujet.
Fondamentalement, la stratégie de la tension vise à toucher le côté émotionnel des gens et a pour but de répandre au maximum la peur parmi le groupe visé.
La « tension » se réfère à la détresse émotionnelle et à la peur psychologique, alors que « stratégie » correspond à la technique permettant d’amener à cette détresse et à cette peur. Un attentat terroriste dans un lieu public comme une gare, un marché, un car de ramassage scolaire, est un exemple typique de procédé auquel la stratégie de la tension fait appel. Après l’attaque – et c’est là un élément essentiel – les agents secrets qui l’ont commis imputent le crime à leurs opposants politiques en effaçant les preuves ou en en créant de fausses.
Notez bien que l’objectif ultime de la stratégie de la tension n’est pas de tuer ou de blesser des personnes lors d’un attentat terroriste, comme le pensent la plupart des gens. Les cibles sont à la fois l’opposant politique, qu’il faut discréditer par cet attentat, et ceux qui ne sont pas touchés physiquement, mais qui ont connaissance de l’attentat et qui sont amenés à avoir peur pour leur vie et celles de leurs proches.
Étant donné que l’objectif de la stratégie de la tension est de discréditer l’opposant et de créer la peur, les véritables cibles ne sont pas les personnes qui sont tuées, que leur nombre soit de quelques dizaines ou de plusieurs milliers, mais les millions de gens qui ne sont pas atteints physiquement, mais sont plongés dans la détresse émotionnelle.
La stratégie de la tension forme une partie de ce que l’on appelle communément « la guerre psychologique » (Psychological warfare, ou PSYWAR en anglais – NdT). Comme l’indique l’expression, cette forme de guerre ne s’attaque pas aux corps des êtres humains, aux tanks, navires, satellites ou maisons dans le but de les détruire, mais vise les esprits, le psychisme. Laissons de côté le fait que les philosophes, psychologues, neurologues ou théologiens ne sont jamais parvenus à définir complètement ce qu’est l’ « esprit », et partons du principe, dans le cadre de cet article, qu’il s’agit simplement de la capacité humaine à penser et à ressentir. Si des personnes peuvent accéder à nos pensées et à notre ressenti sans que nous le remarquions, elles peuvent exercer un énorme pouvoir sur nous.
Mais si nous nous apercevons que notre psychisme est manipulé au travers d’une guerre psychologique, cette technique perd alors une partie de ses effets.
La guerre psychologique a joué un rôle central dans la Seconde Guerre mondiale et toutes celles qui lui ont succédé. Elle a été utilisée par les commandements américains en Europe, aux Amériques, en Asie, en Australie et en Afrique. On la désigne parfois sous le vocable populaire de « propagande », mais la propagande est seulement une des formes de guerre psychologique. La stratégie de la tension en est une autre, bien moins connue. Le Département américain de la Défense définit la guerre psychologique comme « l’utilisation planifiée de la propagande et d’autres actions psychologiques dans le but premier d’influencer les opinions, les émotions, les attitudes et les comportements de groupes étrangers hostiles, de manière à contribuer à l’accomplissement d’objectifs nationaux. »[1]
La guerre psychologique peut prendre des formes très différentes et apparemment sans liens – tracts, affiches ou reportages à la télévision, tous conçus pour formater la pensée et les sentiments du groupe visé. Ou bien, elle peut se manifester sous la forme d’une attaque terroriste menée par des agents secrets et dont on fait porter la responsabilité à un opposant politique.
Inutile de préciser que la stratégie de la tension, version terrorisme, celle qui tue des personnes innocentes, est une forme de guerre psychologique bien plus brutale et radicale que le largage de tracts depuis un avion survolant un territoire ennemi. Mais ces deux formes de guerre psychologique ont en commun le fait de viser l’esprit, les émotions et les pensées des gens.
Je vais maintenant donner quelques exemples historiques de stratégie de la tension ayant utilisé le terrorisme.
Au jour d’aujourd’hui, les informations les plus pertinentes sur la stratégie de la tension sont sans aucun doute celles provenant d’Italie, où des juges, des parlementaires et des universitaires continuent de mettre en commun leurs efforts pour essayer de comprendre et de détailler cette stratégie secrète.
Le juge Casson et l’attentat terroriste de Peteano
Le juge italien Felice Casson a redécouvert cette stratégie lors de son enquête sur plusieurs attaques terroristes survenues en Italie dans les années 1960, 1970 et 1980. D’après Casson, l’affaire la mieux documentée dans laquelle la stratégie de la tension a été utilisée s’est produite dans le village italien de Peteano. C’est là que le 31 mai 1972, trois membres de la police paramilitaire italienne, les Carabinieri, ont été attirés vers une Fiat 500 abandonnée par un appel anonyme et ont été tués lorsqu’ils ont ouvert le coffre du véhicule en déclenchant la bombe qui s’y trouvait.
Pendant des années, cet attentat terroriste a été mis sur le compte des Brigades rouges, une organisation terroriste d’extrême gauche en Italie. Mais lorsque le juge Casson a rouvert cette affaire, il a découvert que c’était en réalité le néofasciste catholique Vincenzo Vinciguerra, un militant anticommuniste, qui avait commis ce crime.
Casson a également découvert, à sa grande surprise, que Vinciguerra n’avait pas opéré seul, mais qu’il avait été protégé par des membres des services secrets militaires italiens, appelés aujourd’hui SISMI (Servizio per le Informazioni e la Sicurezza Militare).[2]
Le juge Casson a procédé à l’arrestation de Vinciguerra, lequel a confirmé lors de son procès en 1984 qu’il avait été relativement aisé pour lui d’échapper à la justice et de se cacher, étant donné qu’une large portion de l’appareil sécuritaire italien, y compris le SISMI, partageait ses convictions anticommunistes, et avait par conséquent soutenu en silence ces crimes afin de discréditer la gauche italienne et tout particulièrement le Parti communiste (PCI), lequel était relativement fort à l’époque. Après l’attentat à la bombe, Vinciguerra se souvient que « c’est tout un mécanisme qui s’est mis en route… Les carabiniers, le ministre de l’Intérieur, les services de douane, et les services secrets civils et militaires ont accepté de fait les raisons idéologiques derrière cette attaque. »
Casson a mis en évidence le fait qu’au travers de ce crime et d’autres pour lesquels on avait accusé les Brigades rouges – l’ennemi politique par excellence – c’était en fait le Parti communiste italien qui avait été discrédité. Les chefs des services secrets militaires et les politiques ont avancé qu’après ce crime, le "danger communiste" justifiait l’augmentation des dépenses militaires et la réduction des libertés civiles dans l’intérêt de la sécurité de l’État. De cette façon, la stratégie de la tension, comme celle mise en oeuvre par l’acte terroriste de Pataneo, a permis de propager la peur dans toute l’Italie, de discréditer un opposant politique, et de mettre en place des mesures de sécurité conservatrices. Ce fut très efficace, puisque personne ne savait à l’époque que les services secrets étaient derrière cette attaque.[3]
« En ce qui concerne les services de renseignement, l’attentat de Peteano fait partie de ce qui a été surnommé la stratégie de la tension, » a expliqué le Juge Casson à la BBC lors d’une interview en 1991.
La tension créée à l’intérieur du pays a servi à promouvoir des tendances sociales et politiques extrêmement réactionnaires et conservatrices. Alors que cette stratégie était mise en oeuvre, il était nécessaire de protéger ceux qui étaient effectivement derrière, puisque des preuves les impliquant étaient peu à peu découvertes.
Des témoins ont dissimulé des informations pour couvrir les extrémistes de droite.[4]
Vinciguerra faisait partie de l’organisation fasciste italienne, Ordine Nuovo (Nouvel Ordre) qui cultivait d’étroites relations avec le SISMI. Un haut membre d’Ordine Nuovo, Clemente Graziani, a affirmé dans un livre paru en 1963, qu’en tant que catholique, il était de son devoir de combattre par tous les moyens les communistes impies, y compris par des opérations de "tension" qui, à première vue peuvent paraitre brutales et immorales. Il expliqua que les communistes s’étaient eux aussi engagés dans des méthodes sales, et que si Ordine Nuovo n’utilisait pas le terrorisme pour les combattre, ils ne seraient jamais vaincus : « le terrorisme a évidemment l’inconvénient de tuer aussi des personnes âgées, des femmes, des enfants, » a fait remarquer Graziani. Il a ajouté que « des opérations de cette nature sont encore considérées comme des crimes méprisables et abjects, et surtout inutiles pour vaincre un conflit. Mais les standards de la guerre révolutionnaire renversent ces principes moraux et humanitaires. Ces formes d’intimidation terroriste sont aujourd’hui considérées non seulement comme acceptables, mais absolument nécessaires. »[5]
Autres attentats terroristes
Peteano n’est pas un cas isolé en Italie, mais fait partie d’une longue série d’attentats terroristes qui a débuté en 1969. Le 12 décembre de cette année-là, quatre bombes explosaient sur les places publiques à Rome et Milan, tuant 16 civils innocents et en blessant 80 autres ; la plupart des victimes sont tombées à Milan, Piazza Fontana. Après le massacre, comme le veulent les règles de la stratégie de la tension, les services secrets militaires italiens, le SID, a posé des bombes dans la villa de l’éditeur gauchiste bien connu, Giangiacomo Feltrinelli, de façon à pouvoir accuser de terrorisme les communistes et d’autres membres de l’extrême gauche.[6] Ce n’est que des années plus tard qu’on a appris que Feltrinelli n’avait absolument rien à voir avec ce crime et qu’en réalité, l’extrême droite italienne, dont Ordine Nuovo, avait perpétré ces atrocités dans le but de promouvoir la stratégie de la tension.
Les attentats les plus meurtriers eurent lieu en 1974, environ deux ans après celui de Peteano.
Le 28 mai, une bombe explosait lors d’une manifestation anti-fasciste à Brescia, où s’étaient rassemblées plus de 3000 personnes, tuant 8 personnes et en blessant 102 autres. Pour couvrir les traces des poseurs de bombe d’extrême droite, la place avait été nettoyée au jet d’eau plusieurs heures avant que les magistrats enquêteurs ne puissent se rendre sur la scène de crime pour protéger les preuves. Une commission du Sénat italien a plus tard fait observer que « les enquêtes menées immédiatement après le massacre étaient caractérisées par un tel nombre d’erreurs incroyables que cela laissait sans voix. »[7] Puis, le 4 août, une bombe explosait dans le train express Italicus reliant Rome à Berlin, tuant 12 civils innocents et en blessant 48 autres.
Mais l’attaque la plus meurtrière eut lieu en 1980, un samedi après-midi chaud et ensoleillé qui se trouvait aussi être le premier jour des grandes vacances d’été en Italie. Une explosion massive ravagea la salle d’attente de seconde classe à la gare de Bologne, tuant 85 personnes lors de la déflagration et faisant 200 blessés.
La raison de ces attaques
Cette série d’attentats terroristes jeta le discrédit sur les communistes italiens et propagea la terreur parmi la population italienne, étant donné que personne ne savait qui allait être le prochain sur la liste. Il était impossible de protéger l’ensemble des infrastructures de transport, sans parler des places publiques, et il était donc clair pour tous les spécialistes en sécurité de l’époque que les sociétés démocratiques seraient toujours vulnérables à ce genre d’attentats terroristes. « Il fallait s’en prendre aux civils, au peuple, aux femmes, aux enfants, aux anonymes sans lien avec un quelconque jeu politique, » a déclaré le néofasciste Vincenzo Vinciguerra après son arrestation, lorsqu’il détailla la stratégie de la tension à laquelle il avait lui-même participé.
« La raison en est très simple, » a-t-il ajouté : « [ces actions] étaient censées forcer les gens, le peuple italien, à se tourner vers l’État pour demander plus de sécurité. C’était la logique politique derrière tous ces massacres et les attentats à la bombe qui restèrent impunis, du fait que l’État ne peut pas s’accuser lui-même, ou se déclarer lui-même responsable pour ce qui s’est passé. »[8]
Les révélations sur Gladio
Le juge italien Felice Casson, qui avait redécouvert la stratégie de la tension, voulait savoir pourquoi des individus au sein même du gouvernement et des services secrets italiens avaient soutenu cette stratégie criminelle.
Après l’arrestation de Vinciguerra, le poseur de bombe de Peteano, il décida d’en savoir plus. « Je voulais faire la lumière sur ces années de mensonges et de mystères, c’est tout. [Je voulais] que l’Italie, pour une fois, connaisse la vérité. »[9] À l’été 1990, le juge Casson a demandé l’autorisation au premier ministre italien Giulio Andreotti de pouvoir fouiller dans les archives des services secrets militaires (SISMI) à Rome.
Permission lui fut accordée, et Casson fit une découverte sensationnelle : il découvrit que sous le nom de code « Gladio » (glaive), se cachait une armée secrète qui avait été mise en place par les services de renseignement militaires italiens en étroite collaboration avec la CIA dans les années qui avaient suivi la Seconde Guerre mondiale. Cette armée secrète devait fonctionne comme une unité de guérilla en cas d’invasion et d’occupation de l’Italie par l’armée soviétique. Les données mises à jour par Casson indiquaient que cette mystérieuse armée Gladio était liée à l’OTAN et qu’en l’absence d’invasion de la part des Soviétiques, elle semblait avoir manipulé la politique italienne au travers d’un certain nombre d’actions secrètes pendant la guerre froide dans le but d’affaiblir les communistes italiens.
Casson informa par voie confidentielle une commission parlementaire de ses recherches qui allaient bien au-delà de son enquête initiale. Ce fut une surprise totale pour les Sénateurs, et le 2 août 1990, le premier ministre et chef de l’exécutif italien, Giulio Andreotti, ordonna « d’informer le parlement dans les 60 jours à venir au sujet de l’existence, des caractéristiques et des raisons d’être d’une structure parallèle occulte dont on dit qu’elle a opéré au sein de nos services de renseignements militaires, avec l’objectif de conditionner la vie politique du pays. »[10]
Le 24 octobre 1990, Andreotti remit un rapport de 10 pages intitulé « Ce qu’on appelle le ‘SID parallèle’ – ou Affaire Gladio » à la Commission d’enquête du Sénat dirigée par le sénateur Gualtieri. Le rapport d’Andreotti confirmait l’existence d’une armée secrète à l’intérieur des services secrets militaires, connue sous le nom de code de "Gladio". Andreotti ajouta que cette structure existait toujours et était opérationnelle. Ne voulant pas endosser seul toutes les conséquences de ces accusations de conspiration, Andreotti insista le jour même devant le parlement sur le fait que « chacun des chefs de gouvernements avait été mis au courant de l’existence de Gladio. »[11] Cette affirmation mettait notamment en cause l’ex-premier ministre Bettino Craxi (1983-1987) et surtout Francesco Cossiga, un ancien premier ministre (1978 – 1979) qui occupait le poste de président en 1990.
Les hauts magistrats furent obligés de prendre position. Craxi affirma qu’il n’avait pas été informé, jusqu’au moment où il fut confronté à un document sur Gladio portant sa propre signature en tant que premier ministre. Cossiga expliqua qu’il était « fier d’avoir pu garder le secret pendant 45 ans. »[12]
Dans son rapport, Andreotti confirmait les découvertes de Casson, et expliquait que Gladio était la branche italienne d’une armée secrète "Stay-Behind" mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par la CIA et le SIFAR, dans le cadre d’un réseau international de groupes clandestins de résistance dans les pays de l’OTAN, pour combattre une éventuelle invasion soviétique. En cas d’invasion, les armées Stay-Behind devraient organiser un mouvement de résistance et opérer derrière les lignes ennemies. Ces armées étaient supervisées et coordonnées par deux centres top-secret de guerre non conventionnelle de l’OTAN nommés Allied Clandestine Committee (ACC) et Clandestine Planning Committee (CPC).
Andreotti raconta qu’ « une fois constituée cette organisation de résistance secrète, l’Italie était appelée à participer… aux tâches du CCP (Clandestine Planning Committee) fondé en 1959, opérant au sein du SHAPE [Supreme Headquarters Allied Powers Europe, de l'OTAN]… ; en 1964, les services secrets italiens intégrèrent également l’ACC (Allied Clandestine Committee).[13]
Ayant à faire face à des protestations acerbes de la presse italienne, Andreotti affirma que les services secrets italiens en général, et les membres de Gladio en particulier, n’avaient rien à voir avec le terrorisme que l’Italie avait subi durant la Guerre froide
Il expliqua que « les individus présélectionnés n’ont pas de casier judiciaire, ne font partie d’aucun mouvement politique et ne participent en aucune manière à un quelconque mouvement extrémiste. »[14]
Vinciguerra, le poseur de bombe de Peteano, qui s’était trouvé au coeur de la stratégie de la tension, dément ces affirmations. Dès la tenue de son procès en 1984, il avait déclaré : « Avec l’attentat de Peteano et tous ceux qui ont suivi, plus personne ne devrait douter de l’existence d’une structure active et clandestine, capable d’élaborer dans l’ombre une telle stratégie de tueries. Cette structure, » poursuivait-il, « est imbriquée dans les organes mêmes du pouvoir. Il existe en Italie une organisation parallèle aux forces armées, composée de civils et de militaires, et à vocation antisoviétique, c’est-à-dire destinée à organiser la résistance contre une éventuelle occupation du sol italien par l’Armée rouge. » Sans citer le nom de Gladio, Vinciguerra était clairement en train de parler de l’armée secrète, plusieurs années avant que le premier ministre Andreotti confirme son existence. Vinciguerra la décrivit en 1984 comme « une organisation secrète, une super organisation disposant de son propre réseau de communications, d’armes d’explosifs et d’hommes formés pour s’en servir. » Il insista sur le fait que cette « super-organisation, en l’absence d’invasion soviétique, avait reçu de l’OTAN l’ordre de lutter contre un glissement à gauche du pouvoir dans le pays. Et c’est ce qu’ils ont fait, avec le soutien des services secrets de l’État, du pouvoir politique et de l’armée. »[15]
Les précédents chefs des services de renseignements italiens furent choqués par les révélations du premier ministre Andreotti, qui avait révélé ce que beaucoup considéraient comme l’un des plus grands secrets. Le Général Vito Miceli, chef du Renseignement italien de 1970 à 1974, protesta dans la presse italienne : « J’ai été emprisonné parce que je refusais de révéler l’existence de cette super-organisation secrète, et voilà qu’Andreotti s’amène devant le Parlement et raconte tout ! »[16]
La presse italienne se montra très critique à propos des révélations sur Gladio et sur le fait que la CIA avait joué un rôle central dans cette opération secrète. Le quotidien La Stampa commenta : « Aucune raison d’État ne peut justifier que l’on entretienne, couvre ou défende une structure militaire secrète composée d’éléments recrutés sur des critères idéologiques – dépendant ou, au minimum, sous l’influence d’une puissance étrangère -, et servent d’instrument pour un combat politique. Il n’y a pas de mot pour qualifier cela, si ce n’est ‘haute trahison’ ou ‘crime contre la Constitution.’ »[17]
Le parti communiste italien (PCI), convaincu que c’était lui et non des troupes étrangères, qui était la vraie cible des armées Gladio durant toute la période de la Guerre froide, fut particulièrement scandalisé : « Avec ce mystérieux SID parallèle, fomenté pour faire obstacle à un impossible coup d’État de la gauche, nous avons surtout risqué de nous exposer à un coup d’État de la droite… Nous ne pouvons pas croire à cela…, que ce super-SID ait été accepté comme un outil militaire destiné à opérer ‘dans le cas d’une occupation ennemie’. Le seul véritable ennemi est et a toujours été le parti communiste italien, c’est-à-dire un ennemi de l’intérieur. » [18]
Le rôle de la CIA
Aux États-Unis, cette affaire a été parfaitement ignorée par les médias. Dans l’un des rares articles traitant du sujet, le Washington Post, titrant « “CIA Organized Secret Army in Western Europe ; Paramilitary Force Created to Resist Soviet Occupation” (La CIA organise une armée secrète en Europe de l’Ouest ; des forces paramilitaires créées pour résister à une occupation soviétique), expliquait qu’un officier du renseignement avait, sous couvert d’anonymat, déclaré : « Cette opération concerne uniquement l’Italie. Nous n’avons aucun contrôle sur elle. S’il y a des allégations selon lesquelles la CIA est impliquée dans des activités terroristes en Italie, elles sont totalement dépourvues de sens. »[19]
Il est extrêmement difficile de faire des recherches et de clarifier les détails des opérations de stratégie de la tension, car personne n’est prêt à confirmer publiquement qu’un tel a ordonné ceci, ou qu’un autre a participé à une opération terroriste qui a fait des victimes parmi les civils innocents et a jeté l’effroi parmi la population visée avant d’accuser un ennemi politique de l’avoir perpétrée. Si, comme dans le cas de l’Italie, différents services de renseignement sont impliqués, en l’occurrence le SISMI italien et la CIA américaine, alors la tâche devient encore plus ardue, car les services commencent à s’accuser et à se contredire mutuellement.
À la différence de l’officier anonyme du renseignement US cité par le Washington Post qui accusait implicitement les Italiens pour la campagne de terreur subie par leur pays, le chercheur Philip Willan a affirmé que le gouvernement US et sa communauté du renseignement en étaient responsables : « Il est loin d’être aisé de déterminer qui était responsable des décisions au jour le jour quant à la stratégie de la tension. Mais il ne fait pratiquement aucun doute que la responsabilité globale pour cette stratégie repose sur les épaules du gouvernement et des services secrets des États-Unis… Des questions restent à propos de l’adoption de méthode ayant amené à la mort de centaines de victimes innocentes. »[20]
Lors d’une émission télévisée italienne en 1990, l’amiral Stansfiels Turner, directeur de la CIA entre 1977 et 1981, ne voulut pas confirmer les déclarations de Willan et refusa obstinément de répondre aux questions sur Gladio. Par respect pour les victimes des nombreux massacres, le journaliste italien qui menait l’interview insista pour que Turner clarifie ce qu’était la stratégie de la tension. Turner arracha alors son micro et cria : « j’ai dit, pas de questions sur Gladio ! » et l’interview prit fin.[21]
Certains officiers de la CIA se sont montrés plus bavards sur les stratégies secrètes durant la Guerre froide et sur les opérations illicites de la CIA. L’un d’eux s’appelle Thomas Polgar, retraité en 1981 après une carrière de 30 ans à la CIA. Questionné sur les armées secrètes de Gladio en Europe, Polgar confirma que les armées secrètes Stay-Behind étaient coordonnées « par une sorte de groupe de planification de guerre non conventionnelle lié à l’OTAN. » Polgar insista sur le fait que « tous les services secrets nationaux avaient été impliqués à un degré ou à un autre, » ajoutant qu’« en Italie dans les années 1970, certaines personnes étaient allées un peu plus loin que la charte définie par l’OTAN. »[22]
Des membres du Parlement italien décidèrent de creuser davantage. Huit sénateurs, la plupart appartenant au parti démocratique de gauche (PDS pour Partito Democratico della Sinistra), qui avait remplacé l’ancien PCI après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, poursuivirent leur enquête sur Gladio et la stratégie de la tension.
Sous la présidence du sénateur Giovanni Pellegrini, ils entendirent des témoins, prirent connaissance des documents et présentèrent un rapport de 326 pages en 2000.[23] Les anciens communistes conclurent que pendant la Guerre froide, l’armée secrète Gladio avait, avec la CIA, les services secrets militaires et certains néofascistes italiens, combattu les communistes et les socialistes italiens de peur de trahir l’OTAN « de l’intérieur. » Le rapport expliquait que « ces massacres, ces bombes, ces opérations militaires avaient été organisés, promus, ou soutenus par des hommes à l’intérieur des institutions italiennes, et comme cela a été découvert plus récemment, par des gens liés aux structures de renseignement des États-Unis. »[24]
D’après les importantes découvertes du Sénat italien, la stratégie de la tension avait donc été mise en oeuvre par des membres appartenant aussi bien aux communautés de sécurité nationale italiennes qu’américaines, dont la CIA et le SISMI, qui avaient établi des liens avec des extrémistes pour poser les bombes. Le Général Giandelio Maletti, ancien chef des services de contre-espionnage italiens, l’a confirmé en mars 2001, quelques mois seulement avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001.
Lors d’un procès contre des membres d’extrême droite accusés d’être impliqués dans le massacre en 1969 de Piazza FOntana à Milan, le Général Maletti a déclaré : « La CIA, appliquant les directives de son gouvernement, voulait créer un nationalisme italien capable de stopper ce qu’elle voyait comme un glissement à gauche, et pour cette raison, elle peut avoir utilisé le terrorisme d’extrême droite… L’impression générale était que les Américains étaient prêts à tout pour arrêter le glissement de l’Italie à gauche. » Et il a ajouté : « N’oubliez pas que Nixon était au pouvoir et que c’était un homme étrange, un politicien très intelligent, mais aussi quelqu’un qui prenait des initiatives peu orthodoxes. »[25]
Enquêtes aux États-Unis
Aux États-Unis, mis à part le travail souvent ignoré et pourtant important de Jeffrey Mackenzie Bale[26], il n’y a eu pratiquement aucunes recherches au sujet des opérations de stratégie de la tension en Italie sponsorisées par les USA. Arthur Rowse, un ancien employé du Washington Post, est l’un des autres rares Américains à avoir parlé de ce phénomène. Dans la conclusion d’un de ses précieux articles, il dressait les "leçons de Gladio" dans ces termes : « Aussi longtemps que le public américain restera dans l’ignorance de ce chapitre noir des relations étrangères américaines, les agences qui en sont responsables ne subiront que peu de pression pour modifier leurs méthodes. » Il ajoutait : « La fin de la Guerre froide… a changé peu de choses à Washington. Les USA… attendent toujours un véritable débat national sur la fin, les moyens et les coûts de notre politique nationale de sécurité. »[27]
La découverte en Italie des armées Stay-Behind de l’OTAN en 1990 et le débat qui s’en est suivi sur la stratégie de la tension eut des implications internationales importantes. Alors que le détail de cette opération émergeait, le Times de Londres conclut que « cette histoire semble sortie tout droit d’un roman policier. »[28] Pendant un bref instant, le public a pu entrevoir le monde secret du terrorisme, les mensonges, les opérations secrètes [cover-ups]. La presse britannique conclut que « Gladio, avec sa stratégie de la tension, était l’un des secrets politico-militaires les mieux gardés et les plus néfastes depuis la Seconde Guerre mondiale. »[29]
La réponse de l’OTAN
En révélant que l’OTAN coordonnait le réseau international secret dont Gladio était seulement l’une des branches, Andreotti avait mis une grosse pression sur le quartier général de l’OTAN en Belgique. Mes recherches ultérieures ont confirmé que des armées secrètes Stay-Behind ont existé dans tous les pays d’Europe de l’Ouest, opérant sous différents noms de code : au Danemark “Absalon“, en Allemagne "TD BDJ“, en Grèce “LOK“, au Luxembourg “Stay-Behind“, aux Pays-Bas “I&O“, en Norvège “ROC,” au Portugal “Aginter,” en Suisse “P26,” en Turquie “Counter-Guerrilla,” et en Autriche “OWSGV.”[30]
L’OTAN, la plus grande alliance militaire au monde, réagit de manière confuse aux révélations sur ce réseau secret, en diffusant deux commentaires contradictoires. Le 5 novembre 1990, après presque un mois de silence, l’OTAN nia catégoriquement les allégations d’Andreotti au sujet de l’implication de l’OTAN dans l’opération Gladio et ses armées secrètes. Jean Marcotta, porte-parole sénior de l’OTAN, déclara depuis le quartier général de l’OTAN à Mons en Belgique, que « l’OTAN n’a jamais considéré la guérilla ou les opérations clandestines ; elle s’est toujours occupée d’affaires militaires et de la défense des frontières alliées. »[31] Pourtant, le 6 novembre 1990, un autre porte-parole de l’OTAN expliqua que le démenti de l’OTAN formulé les jours précédents était faux. Par la suite, l’OTAN se contenta d’un court communiqué à l’adresse des journalistes, expliquant que l’OTAN ne faisait pas de commentaires sur des affaires relevant du secret militaire et que Marcotta n’aurait rien dû dire du tout.[32] La presse internationale protesta contre les politiques malsaines de relations publiques de l’alliance militaire, et un journal britannique écrivit : « Alors que le continent subit choc après choc, un porte-parole de l’OTAN formule un démenti : ‘’aucune connaissance de Gladio ou de Stay-Behind’’. Puis, un communiqué de sept mots annonça que ce démenti était "incorrect", sans en dire plus. »[33]
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Afin de clarifier la position de l’OTAN, j’ai appelé leur Bureau de la Sécurité où Isabelle Jacob m’a informé qu’il était peu probable que quiconque réponde à des questions sensibles sur Gladio, et m’a conseillé de coucher par écrit ces questions et de les leur faire parvenir par mon ambassade. La mission suisse de l’OTAN à Bruxelles fit alors suivre mes questions sur Gladio à l’OTAN, l’une d’elles étant : « Pourquoi le porte-parole sénior de l’OTAN, Marcotta, a-t-il démenti catégoriquement le 5 novembre 1990 toute connexion entre l’OTAN et Gladio, tandis que le 7 novembre, un autre porte-parole de l’OTAN affirmait que la déclaration formulée par Marcotta deux jours auparavant était fausse ? »
En mai 2001, le chef du service de presse et des services médias de l’OTAN, Lee McClenny, se fendit d’un simple démenti : « Je ne suis pas au courant qu’un lien quelconque entre l’OTAN et l’Opération Gladio’. De plus, je ne trouve aucun document indiquant que quelqu’un du nom de Jean Marcotta ait été un porte-parole de l’OTAN. »[34]
Mais en coulisses, l’OTAN fut forcée de communiquer plus ouvertement sur cette affaire sensible de Gladio, comme le révèlent d’autres sources. Après la débâcle des communiqués publics, le secrétaire général de l’OTAN, Manfred Wörner, briefa à huis clos les différents ambassadeurs de l’OTAN sur Stay-Behind, le 7 novembre 1990. Un article paru dans la presse espagnole, commentait ce briefing : « Le SHAPE (Supreme Headquarters Allied Powers Europe) qui est l’organe dirigeant de l’appareil militaire de l’OTAN, a coordonné les actions de Gladio, d’après les révélations du Secrétaire général Manfred Wörner lors d’une réunion avec les ambassadeurs de l’OTAN des 16 nations alliées. »
L’article ajoutait que « Wörner avait, semble-t-il, demandé plus de temps, de façon à pouvoir mener une enquête sur la fameuse déclaration "aucune connaissance" » formulée par l’OTAN la veille. « Ces précisions ont été présentées à l’occasion de la réunion du Conseil Atlantique au niveau des ambassadeurs, qui, selon certaines sources, se tint le 7 novembre. »[35]
Selon ce même article, Manfred Wörner, le secrétaire général de l’OTAN, avait lui-même été briefé par un officier de haut rang de l’OTAN en Europe, le général américain John Galvin, suppléant du Commandant suprême des forces alliées en Europe (Supreme Allied Commander Europe, ou SACEUR).
Au cours de cette réunion à huis clos, le secrétaire général de l’OTAN expliqua que le militaire en question – autrement dit le général John Galvin, Commandant suprême des forces alliées en Europe -, avait indiqué que le SHAPE coordonnait les opérations de Gladio.
À partir de ce moment-là, la position officielle de l’OTAN fut de ne plus commenter des secrets officiels.[36]
L’OTAN n’a jamais fait de commentaires publics sur la stratégie de la tension, ou sur le fait que des plans ou du personnel de l’OTAN aient été impliqués, et n’a divulgué aucun autre détail sur les armées secrètes. « Étant donné qu’il s’agit d’une organisation secrète, je ne m’attends pas à ce qu’il soit répondu à beaucoup de questions, même si la Guerre froide est terminée, » a déclaré à la presse un diplomate de l’OTAN, qui a insisté pour rester anonyme. « S’il existait le moindre lien avec des organisations terroristes, ce genre d’information serait enterrée très profondément. Sinon, qu’y a-t-il de mal à prendre des précautions pour organiser la résistance si vous pensez que les Soviétiques pourraient attaquer ? »[37]
Ce refus de commenter de la part de l’OTAN ne fut pas du goût du parlement européen, lequel dans une résolution spéciale sur les armées secrètes et la stratégie de la tension, déclara sèchement que « ces organisations opèrent et continuent d’opérer en dehors de tout cadre légal, et ne sont soumises à aucun contrôle parlementaire. »
Le parlement écrivit ensuite qu’il « appell[ait] à une enquête complète sur la nature, la structure, les objectifs et tous les autres aspects de ces organisations clandestines. » Une telle enquête ne vit cependant jamais le jour, du fait qu’aussi bien l’OTAN que ses États membres étaient préoccupés par les problèmes qu’une telle enquête pourrait créer. Pourtant le parlement européen déclara clairement qu’il « protestait vigoureusement contre les déclarations de certains officiers américains de SHAPE et de l’OTAN à propos de leur droit d’encourager l’établissement en Europe d’un service secret clandestin et d’un réseau opérationnel. » Et les choses en restèrent là.[38]
En France
Comme nous l’avons mentionné, l’Italie ne fut pas le seul pays où des réseaux Stay-Behind furent impliqués dans des opérations de stratégie de la tension. Des opérations terroristes contre la population civile eurent lieu également en Belgique, en Turquie et en Grèce. Comme en Italie, les armées secrètes ont été formées et équipées par la CIA et son homologue britannique, le MI6, et ont opéré comme une branche secrète des services secrets militaires du pays. Les opérations dans ces trois pays sont détaillées dans mon livre « Les armées secrètes de l’OTAN »[39] Dans le présent article, je n’ai la place que pour une brève discussion sur les opérations en France. Les révélations du premier ministre italien Giulio Andreotti prirent par surprise François Mittérrand, le président socialiste français de 1981 à 1995. Alors qu’il était interrogé par la presse française en 1990, Mitterrand tenta de se distancier de l’affaire des armées secrètes en France, affirmant qu’elles avaient été dissoutes depuis longtemps. Il a notamment déclaré : « Lorsque je suis arrivé, il n’y avait plus grand-chose à dissoudre. Juste quelques vestiges, dont j’ai appris l’existence avec étonnement, car tout le monde avait oublié de m’en parler. »[40]
Mais le premier ministre italien Andreotti ne parut pas apprécier particulièrement la manière dont la Grande Nation [en français dans le texte – NdT] essayait de minimiser son rôle dans le complot Stay-Behind. Il déclara sans ambages à la presse que l’armée secrète en France, loin d’avoir été dissoute depuis longtemps, avait récemment – le 24 octobre 1990 – envoyé des représentants à une réunion secrète au comité d’Allied Clandestine Committee (ACC) de l’OTAN sur Stay-Behind à Bruxelles. Lorsque ces allégations furent confirmées, cela créa un embarras certain à Paris. Mitterrand se refusa alors à tout commentaire.
Un officier de la CIA à la retraite, Edward Barnes, qui avait travaillé en France durant la 4e république avant de quitter le pays en 1956, voulut apporter plus de précisions. Barnes expliqua qu’alors que la menace d’un parti communiste fort persistait en France, les services secrets militaires (SDECE, pour Service de Documentation extérieure et de Contre-Espionnage), sous la direction d’Henri Alexis Ribière, mit sur pied une armée secrète anticommuniste. « Il y avait probablement beaucoup de Français qui voulaient être prêts si quelque chose se produisait, » indiqua Barnes. Se rappelant son propre travail en France, il expliqua que l’invasion soviétique était la première raison d’être de l’armée secrète française, mais que la promotion d’activités politiques anticommunistes dans le pays « pourrait avoir constitué une deuxième motivation. »[41]
Actions terroristes en Algérie
Au début des années 1960, une grande partie de l’armée française et des services secrets commencèrent à désapprouver fortement l’intention du président Charles de Gaulle de permettre à l’Algérie, une ancienne colonie, de devenir indépendante. L’armée secrète, percevant De Gaulle comme un ennemi, s’engagea d’évidence dans des opérations de stratégie de la tension contre ce projet. Certaines "actions terroristes" contre De Gaulle et son plan de paix pour l’Algérie furent menées par des groupes qui incluaient "un nombre limité d’individus" du réseau Stay-Behind français, comme l’admit en 1990 l’amiral Pierre Lacoste, ex-directeur des services de renseignements français (DGSE, ancien SDECE). Lacoste, qui a démissionné en 1985 après que la DGSE eut fait exploser le Rainbow Warrior, le navire de Greenpeace alors que celui-ci protestait contre les essais nucléaires dans le Pacifique, a déclaré que malgré ses liens avec le terrorisme, le programme Stay-Behind en France était justifié par les éventuels plans d’invasion soviétique.[42]
Un des promoteurs des techniques de terreur de la stratégie de la tension était Yves Guerin-Serac, un militant catholique anticommuniste. C’était un spécialiste de la guerre de l’ombre, il avait servi en Corée, au Vietnam et (en tant que membre de la 11e demi-brigade parachutiste de choc), pendant la guerre d’Algérie. L’écrivain et spécialiste des services secrets français, Roger Faligot, appelait cette unité « le fer de lance de la guerre clandestine en Algérie entre 1954 et 1962. »[43] En 1954, environ 300 hommes appartenant à cette unité spéciale avaient débarqué en Algérie. La plupart avaient une grande expérience des opérations secrètes et de la guérilla, puisqu’ils arrivaient directement du Vietnam après que la défaite de la France lors de la bataille de Diên Biên Phu ait mis fin aux velléités de la France de recoloniser ce pays. La mission de Serac et de ses collègues était parfaitement claire : abattre le Front le Libération algérien (FLN) en Afrique du Nord par tous les moyens, après les humiliantes défaites de la Seconde Guerre mondiale et du Vietnam. Ces efforts incluaient l’appel à des opérations de stratégie de la tension visant à discréditer le mouvement de libération algérien.
Après la défaite de la France et la déclaration d’indépendance de l’Algérie en 1962, la guerre secrète ne prit pas fin pour Guerin-Serac, qui tout comme un certain nombre d’autres officiers, se sentaient trahis par le gouvernement français et décidèrent de continuer leur guerre secrète.
Serac savait exactement comment mener des opérations de stratégie de la tension pour discréditer les communistes et les membres des mouvements de libération tout autour du globe. Dans un texte de novembre 1969, « Notre activité politique », Serac et d’autres officiers soulignèrent le fait qu’ils avaient dû infiltrer l’ennemi, et perpétrer des atrocités en son nom. Ils écrivaient : « La première phase de notre activité politique consiste à créer le chaos dans toutes les structures du régime… La destruction de l’État démocratique doit s’opérer autant que possible sous couvert d’activités communistes et prochinoises… De plus, nous avons des gens infiltrés dans ces groupes et évidemment, nous devons adapter nos actions à l’esprit de ce milieu – par la propagande et des actions d’un genre qui semble émaner de nos adversaires communistes… Cela créera un sentiment d’hostilité envers ceux qui menacent la sécurité dans chacun de ces pays, et nous devons en même temps nous dresser comme les défenseurs des citoyens contre la désintégration qu’apportent le terrorisme et la subversion. »[44]
Le juge italien Guido Salvini, qui a enquêté sur la stratégie de la tension, a montré que Serac avait effectivement mené à bien ses plans de stratégie de la tension. Il écrivit : « En 1975, le groupe Guerin-Serac, avec l’Américain Salby et des militants d’extrême droite français, italiens et espagnols, organisèrent une série d’attentats à la bombe… Les bombes visaient les ambassades algériennes dans différents pays, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne… En réalité, ces attentats étaient l’oeuvre du groupe de Guerin-Serac, qui montrait par là ses grandes facultés de camouflage et d’infiltration… La bombe posée devant l’ambassade algérienne à Frankfort n’explosa pas, et fut méticuleusement analysée par la police allemande… Il faut noter la particulière complexité de fabrication de cette bombe. Elle contenait du C4, un explosif utilisé exclusivement par les forces US qui n’a jamais été utilisé dans aucun attentat par des anarchistes. »[45]
Ces révélations sur Guerin-Serac ainsi que leurs propres affirmations fournissent des preuves évidentes que les armées secrètes en Europe de l’Ouest ont utilisé le terrorisme et tué des civils innocents pour mener à bien leurs objectifs politiques. Ces armées secrètes, comme nous l’avons vu, opéraient sous la supervision de la CIA et de l’OTAN, c’est-à-dire sous le contrôle d’agents militaire et de renseignement américain.
Mais revenons à la question des opérations de stratégie de la tension aux USA.
Aux États-Unis
Aux États-Unis, la stratégie de la tension fut largement prônée au début des années 1960 par les plus hauts gradés du Pentagone – le général Lyman Lemnitzer, Chef d’état-major interarmes -, comme moyen de convaincre l’opinion publique américaine de la nécessité d’envahir Cuba et de renverser Fidel Castro. Lemnitzer, qui mourut en 1988, était l’un des officiers de haut rang envoyés par les USA pour négocier la reddition de l’Italie en 1943 et celle de l’Allemagne en 1945. Après avoir combattu en Corée, il devint en 1960 chef d’état-major interarmes. Après le fiasco de la CIA lors de la tentative d’invasion de la Baie des Cochons en 1961, les plus hauts dirigeants du Pentagone, dont Lemnitzer, avancèrent que les techniques de stratégie de la tension devaient être utilisées contre la population américaine afin de créer un prétexte pour entrer en guerre. Sous le nom d’ « Opération Northwood », ils mirent au point un ensemble d’opérations combinées de stratégie de la tension visant à choquer l’opinion publique US et à discréditer Fidel Castro.
À cette époque, le président John F. Kennedy et son ministre de la Défense, Robert McNamara, s’opposèrent à de telles actions, qui impliquaient la mort de citoyens américains et la manipulation sur une vaste échelle de la population américaine. Le plan de Lemnitzer fut ainsi rangé dans les tiroirs.[46]
Comme pour la plupart des opérations de stratégie de la tension, il se passa de nombreuses années avant que l’opinion publique n’ait connaissance de l’Opération Northwood. C’est grâce au remarquable chercheur américain James Bamford que les documents sur l’opération top secrète Northwood furent portés à la connaissance du public en avril 2001, quelques mois seulement avant les attentats terroristes du 11-Septembre, lorsque Bamford publia son livre : Body of Secrets : An Anatomy of the Ultra Secret National Security Agency. Cela se produisit donc 40 ans après que les plans de Northwoods aient été classés « top-secret » par le Pentagone. Les documents originaux sont désormais accessibles en ligne.[47]
Les documents sur l’opération Northwoods détaillent comment le Pentagone avait planifié ses opérations de stratégie de la tension. Parmi ces actions, les officiers US suggéraient, de développer une fausse « campagne de terrorisme cubain dans la zone de Miami et dans d’autres villes de Floride, et même à Washington », de simuler une attaque par l’aviation cubaine contre un avion de ligne, de « couler un bateau de réfugiés cubains (réel ou simulé) », de concocter un incident « Remember the Maine » en faisant exploser un navire américain dans les eaux territoriales cubaines et d’accuser Cuba de sabotage.
Depuis que Bamford a publié ces documents sur l’Opération Northwoods, ceux qui s’intéressent à la stratégie de la tension se demandent jusqu’où certains groupes radicaux au sein du Pentagone étaient prêts à aller et quelles étaient les chances pour que le peuple américain ou ceux des autres pays découvrent ou parviennent à stopper de tels plans. Bamford pose notamment la question de savoir si l’Opération Northwoods était le plan le plus démoniaque jamais conçu par le gouvernement US, ou si l’incident du golfe de Tonkin en 1964 – qui précipita l’entrée en guerre des USA au Vietnam, laquelle se solda par la mort de 56 000 soldats américains et de 3 millions de Vietnamiens – avait constitué un exemple typique d’opération de stratégie de la tension élaborée et mise en oeuvre par le Pentagone.
« À la lumière des documents sur l’Opération Northwoods, » conclut Bamford, « il est clair que le fait de tromper la population et de fabriquer des guerres pour y envoyer des Américains se faire tuer constituait une politique standard et approuvée par les plus hauts niveaux de dirigeants au Pentagone. »[48]
Conclusion
Les deux principaux arguments contre l’idée que les attentats du 11-Septembre ont été menés par le gouvernement US et son armée ne sont que des a priori. L’un est que les gouvernements de pays occidentaux civilisés en général, et le gouvernement US en particulier ne feraient jamais une chose aussi horrible. L’autre est que si les attentats du 11/9 avaient été perpétrés par des forces internes au gouvernement des États-Unis, cela n’aura pas pu rester secret aussi longtemps.
Les informations contenues dans cet article montrent que ces deux a priori sont tout à fait discutables.
Daniele Ganser (sur
Agoravox
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#598
19-05-2014, 09h55
C'est un peu long mais j'ai trouvé l'article très intéressant. Ca m'a rappelé cette discussion que j'avais eu avec un ami algérien au milieu des années 90 et qui m'expliquait que la mouvance du GIA (attentat du métro St Michel) était en réalité piloté par les américains qui voulaient discrédité l'Algérie alors même qu'on tendait à vouloir ré-investir des intérêts stratégiques là bas.
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Mareterra
Mexicain délocalisé
Corvéable
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#599
19-05-2014, 18h13
Ton pavé sur l'Ukraine est intéressant, c'est toujours bien d'avoir deux points de vue.
Par contre, je n'ai pas eu le courage de lire celui sur le 11-09
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Benoît
Primus inter pares
Groupie de Jomini
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#600
19-05-2014, 18h21
Lemonde commence par ailleurs à montrer les différents aspects du conflit après plusieurs mois à ne parler que de propagande russe. Notamment des articles sur black waters et l'influence des USA est montrée.
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